Chapitre 1
Dans sa chambre, une brosse dans la main et le regard vissé sur son miroir, Scyllia tentait tant bien que mal de vaincre un épi rebelle qui ne cessait de se relever contre l'oppression qui voulait qu'il s'aplatisse comme le reste de ses congénères. L'eau et les coups de brosse à répétition n'y changeaient rien, il avait décidé de rester debout et fier. Après une bataille de dix minutes, la prétendante souffla et déposa son arme, résignée. De toute façon, même si elle réussissait à l'aplatir, il aurait tôt fait de se redresser au moindre coup de vent dès qu'elle sortirait des dortoirs.
Elle décida donc de laisser tomber et de sortir de sa chambre pour aller déjeuner. En pénétrant dans la salle commune, Scyllia eut un léger pincement au cœur, comme chaque jour depuis deux semaines. Là où elle retrouvait habituellement ses amis, il n'y avait plus personne. Six mois s'étaient écoulés depuis que la guerre avait pris fin et leur absence était due au caractère spécial de la dernière année qu'ils avaient en tant qu'étudiant.
Fini les cours, ils devaient se pencher sur un sujet de recherche et présenter leur travail à la fin de l'année pour obtenir leur diplôme et leur titre de mage. Pour ce faire, les élèves de dernière année n'étaient pas obligés de rester à l'académie et pouvaient voyager ou se rendre à des endroits bien précis pour leurs recherches. Ainsi, Sin et Lise étaient partis au Sanctuaire avec comme idée de travailler sur la magie non humaine. Ils avaient été suivis par Zoé et Zack qui, eux, s'intéressaient aux créatures magiques et qui voulaient donc découvrir celles qui se trouvaient aux alentours de la ville.
De leur côté, Ronan et Camille s'étaient rendus dans les pays du nord. Ceux-ci devaient systématiquement repousser des invasions venant des terres noires et la prétendante et le demi-dieu s'étaient dit qu'il s'agissait d'un bon endroit pour travailler sur la magie de combat.
Toujours debout à l'entrée de la salle commune, Scyllia sentit des bras lui entourer la taille et un baiser se déposer dans son cou. Ce geste lui fit immédiatement retrouver le sourire. Elle se retourna et embrassa la seule personne de son groupe qui était resté à l'académie.
— Bonjour Alex, sourit-elle, toujours dans ses bras, leur visage à seulement quelques centimètres l'un de l'autre.
— Bonjour Scyllia, répondit-il. Prête pour cette rentrée ?
— Je ne m'inquiète pas vraiment pour ça, mais je me disais juste que ça faisait bizarre de la faire sans les autres.
— Oui, tu as raison. Mais rien ne nous empêche d'aller leur rendre visite. Pour Camille et Ronan, ce sera un peu compliqué, mais pour les autres, maintenant que Senca a baissé les sécurités du sanctuaire et que nous savons comment nous y rendre, rien ne nous empêche d'aller passer un peu de temps là-bas.
— Toi aussi tu aurais pu y aller. Vu que tu as choisi l'alchimie comme sujet d'étude, Senca aurait pu t'aider.
— J'aurai peut-être appris beaucoup à ses côtés, c'est vrai, admit-il. Mais je préfère montrer un travail qui ne vient que de moi et dont les résultats sont mitigés plutôt que quelque chose d'excellent mais où je n'ai pas eu à réfléchir autant. Et puis, comment me concentrer en sachant que je ne pourrais pas te revoir quand je le voudrais ?
— Comme c'est mignon... Et niai... commenta Shed. Tu comptes te nourrir uniquement en l'embrassant ou bien manger quelque chose d'un peu plus consistant ? Je te rappelle que tu as une journée chargée aujourd'hui !
— Et si nous allions déjeuner ? proposa la prétendante, à présent habituée aux remarques du démon.
En tête à tête, les deux amoureux s'installèrent à la table et mangèrent pour tenir jusqu'à midi. Au moins, cette dernière année allait leur permettre de se voir un peu plus souvent. Les chambres individuelles telles que celles qu'avait Scyllia et la plupart de sa classe étaient à la base destinées aux élèves de dernière année qui comptaient rester à l'académie.
Celles de son couloir appartenaient toujours aux autres et contenaient les affaires qu'ils n'avaient pas emmenées, mais Alex se trouvait à présent dans une chambre du couloir d'en face. Au lieu d'avoir plusieurs étages de différence, il n'y avait à présent que le hall d'entrée qui les séparaient. De plus, la salle commune où ils se trouvaient avait été surnommée la salle de la classe alter, si bien que personne n'y venait et que les autres élèves préféraient se rendre dans l'autre salle commune au bout de leur propre couloir. Cette année s'annonçait donc très calme.
Une fois leur petit déjeuner terminé, Alex et Scyllia sortirent des dortoirs et se rendirent jusqu'au bâtiment principal où ils se postèrent au premier étage. De là où ils étaient, ils pouvaient observer tout ce qui se passait en bas, dans le grand hall d'entrée.
Voir toutes les personnes qui courraient dans tous les sens les bras chargés de papiers était assez distrayant selon le Shed. Scyllia, elle, avait proposé de les aider, mais les enseignants avaient refusé en lui disant que tout allait bien et que le fait de courir ainsi était habituel en ce jour. Qu'elle aide ou non n'allait rien y changer alors il valait mieux qu'elle ne se fatigue pas inutilement.
Comme l'enseignant lui avait dit, le calme revint presque en un instant et les premiers élèves commencèrent à arriver. Un peu partout dans le hall, des flashs lumineux apparaissaient, puis s'éteignaient pour révéler un nouvel élève de l'académie.
— Tu te souviens de notre arrivée ici ? questionna Alex, observant le spectacle des téléportations en étant appuyé contre le garde-corps du premier étage.
— Dame Elisabeth n'avait rien voulu nous dire, se rappela la prétendante. Ça me rend nostalgique.
— Pourtant, on ne peut pas dire que cette première rentrée se soit bien passée pour nous. Toi, tu étais dans la classe de Ronan qui était totalement imbu de sa personne à l'époque et moi j'étais dans une classe normale, mais avec un enseignant que je n'aimais pas.
— Peut-être, mais c'est aussi ce jour où nous avons fait la connaissance des autres, surtout de Zoé. Pour les autres, ça a pris un peu plus de temps, mais si c'était à refaire, j'endurerai sans problème l'ancien caractère de Ronan si c'est pour avoir des amis comme eux.
— Je te rappelle que c'est ton passage sur le plan démoniaque qui l'a fait changer, lui rappela Shed. Avec ça, il a commencé à te respecter et à changer. Serais-tu prête à revivre cette épreuve aussi ?
Cet enlèvement par les démons avait été le point de départ de beaucoup de choses. Sans cela, elle n'aurait pas eu à partir à la recherche de la source des dragons et sa classe n'aurait pas été aussi soudé grâce à ce voyage. Elle n'aurait pas eu non plus à récupérer les fragments d'orbe et n'aurait pas connu sa famille du côté de son père. Mais d'un autre côté, sans ça, la fédération d'Istram n'aurait peut-être pas déclenché de guerre et beaucoup de vies auraient été épargnées, dont celle d'Enzo.
— Tout va bien ? s'inquiéta Alex en voyant que Scyllia avait perdue son sourire.
— Oui, ça va. J'étais juste perdue dans mes pensées.
Toujours appuyés sur la balustrade, les deux étudiants de dernière année observèrent l'arrivée des nouveaux et s'amusèrent de voir qu'ils avaient l'air aussi perdus qu'eux au début. Au moins, cela ne changeait pas quelle que soit la promotion. Malgré tout, ils ne se souvenaient plus qu'ils avaient dû attendre aussi longtemps avant d'être dispatchés dans les différentes classes.
— Alex, Scyllia, appela le directeur adjoint en venant vers eux. Vous n'auriez pas vu Dame Emvar ? Elle voulait s'occuper du discours mais n'est toujours pas arrivée.
— Vous avez regardé dans son bureau ?
— Je suis arrivé très tôt ce matin, je ne pense pas qu'elle soit arrivée avant moi.
— Nous allons vérifier, décida Scyllia.
Même si le directeur adjoint disait être arrivé le premier, la prétendante avait comme un doute. Elle n'avait vu que très peu la duchesse ces derniers temps et elle était submergée de travail. Il était donc possible qu'elle ait passé la nuit dans son bureau.
Pour ne pas attirer l'attention des nouveaux arrivants, les deux anciens élèves et le directeur adjoints ne descendirent pas par l'escalier principal, mais prirent plutôt l'un de ceux secondaire qui menait directement d'un couloir à un autre. Ils fendirent ensuite la foule d'enfants et se rendirent à la porte de la nouvelle directrice.
Alex tenta d'abord de frapper à la porte, mais après deux minutes sans réponse, il décida d'entrer. La porte n'était pas fermée et tout trois pénétrèrent à l'intérieur. Assise derrière son bureau, Elisabeth avait la tête posée dans ses bras croisés. Dans sa main, la duchesse tenait une plume dont l'extrémité était noircie d'encre et des piles de documents étaient entassées tout autour d'elle.
— Maman ? appela son fils en passant derrière le bureau pour la secouer légèrement.
Lentement, Elisabeth releva la tête et battit des paupières, les yeux à demi clos. On pouvait voir à ses cernes qu'elle n'avait pas dû dormir bien longtemps ces derniers jours et qu'elle avait dû tomber de fatigue. Un autre indice que Scyllia remarqua et qui alla dans le sens de cette hypothèse était qu'elle n'avait même pas terminé d'écrire une phrase sur le document sur lequel elle s'était endormie.
— Bonjour mon chéri, bonjour Scyllia... Et bonjour monsieur Miranne.
— Tu as l'air exténué, remarqua Alex. Depuis combien de temps tu n'as pas dormi ?
— J'ai eu beaucoup de travail.
— Ça ne répond pas à ma question.
— Je ne sais pas... Trente-cinq, peut-être quarante heures. Mais qu'est-ce que c'est que tout ce bruit dehors ?
— Les élèves de première année sont arrivés, expliqua la prétendante.
— Déjà ? Bon, je vais aller leur parler, décida la duchesse en se levant.
— Non, tu rentres à la maison et tu vas te reposer, contredit Alex en lui barrant la route.
— Et depuis quand mon fils si sage s'est mis à donner des ordres à sa mère ? rit doucement Elisabeth.
— Depuis qu'il s'inquiète pour sa santé. S'il te plaît, laisse le directeur adjoint faire le discours d'accueil pour cette année. Avec la tête que tu as, tu vas juste réussir à faire peur aux nouveaux élèves.
— Laisse-moi passer, ordonna la duchesse sur un ton bien plus sec.
Alors qu'elle essayait de contourner son fils, Elisabeth trébucha et manqua presque de tomber. Sans l'intervention de son fils et de Scyllia pour la rattraper, elle se serait pris l'étagère en pleine tête avant de tomber au sol. Elle n'était définitivement pas en état de faire le moindre discours.
— Bon... D'accord, céda-t-elle.
— Nous allons ramener la directrice chez elle, assura Scyllia. Nous vous laissons vous occuper des nouveaux arrivants.
— Faites en sorte qu'elle se repose. Je ne veux pas la revoir avant qu'elle soit en pleine forme, répondit le directeur adjoint avant de sortir du bureau.
— Une directrice qui se fait donner des ordres par ses élèves... Décidément, j'aurai tout vu dans cette académie, souffla la duchesse.
Pour ne pas qu'elle s'épuise encore plus, Alex et Scyllia se chargèrent de la téléportation et l'accompagnèrent au manoir de la famille Emvar. Tout trois apparurent dans le hall d'entrée et les deux enfants que la duchesse avait élevés la conduisirent jusqu'à sa chambre.
— Et en plus, vous bravez la loi en utilisant un sort de téléportation, continua-t-elle.
— Je suis certaine que le roi nous gracierait s'il voyait pourquoi nous faisons ça.
— Moi qui croyais que le poste de directeur était simple. À voir Enzo, tout paraissait si facile, comme s'il n'y avait rien à faire. Jamais je ne me serais douté qu'il était un génie de l'administration. Je fais une bien piètre directrice comparée à lui.
— Ne dites pas ça. Enzo était directeur depuis des années alors que c'est votre première rentrée. Il devait être dans le même état que vous les premières fois.
— C'est peut-être aussi pour ça qu'il ne faisait pas le discours lui-même et qu'il ne faisait qu'une brève apparition dans les classes après, supposa Alex.
— Vous êtes gentils tous les deux, sourit la duchesse une fois arrivée devant la porte de sa chambre. Je vais suivre votre conseil et aller me reposer.
— Reposez-vous bien, souhaita Scyllia.
— Je vais quand même aller prévenir papa, annonça Alex.
— Pourquoi ? s'étonna Elisabeth.
— Parce que je sais qu'il ne te laissera pas partir avant que tu ne te sois reposée.
— Donc mon plan de revenir discrètement à l'académie une fois que vous serez parti tombe à l'eau si je comprends bien, souffla la directrice en baissant les épaules. Comment as-tu deviné ?
— Sept ans avec Enzo en tant que directeur, ça aide à comprendre la façon de penser des dirigeants de l'académie, répondit-il en riant. Et puis, quel fils je ferai si je n'avais pas deviné ça ?
— Un fils qui laisse à sa mère l'opportunité de faire ce qu'elle veut, rit-elle. Mais tu as quand même raison. Préviens ton père si tu veux, moi, je vais me coucher. À plus tard les enfants.
— Reposez-vous bien, souhaita de nouveau Scyllia.
Tandis qu'Elisabeth entrait dans sa chambre pour aller se coucher, Alex et Scyllia allèrent prévenir les servants du manoir que la duchesse était de retour et se reposait, puis leur demandèrent où ils pouvaient trouver le duc. Ce dernier s'était rendu de bonne heure au palais du roi pour s'entretenir avec certains nobles d'une affaire qui concernait les terres sous la juridiction de la famille Emvar.
Sans attendre, Scyllia et Alex se téléportèrent à l'intérieur du palais royal sans se soucier de l'interdiction toujours en vigueur. Après presque une demi-heure de recherche, les deux étudiants finirent enfin par trouver le duc, dans les salons privés de la famille royale, en compagnie de la reine Céline.
— Alex, Scyllia, quelle bonne surprise ! s'exclama-t-elle. Cela faisait longtemps que vous n'étiez pas venu me rendre visite !
Ça, la prétendante ne pouvait pas le nier. La reine était entrée dans son septième mois de grossesse et son ventre avait doublé de taille depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues. Elle semblait d'ailleurs aller très bien et rayonnait la joie de vivre.
— Bonjour ma reine, et bonjour duc, salua Scyllia.
— Nous sommes entre nous, combien de fois t'ai-je dit de juste m'appeler par mon nom, la réprimanda-t-elle gentiment.
— Moi de même, ajouta le duc. Mais qu'est-ce qui vous amène de si bon matin ?
— Nous espérons ne pas interrompre une réunion trop importante, mais maman est retournée au manoir et...
— Il lui est arrivé quelque chose ? s'inquiéta le duc en commençant à se lever.
— Rien de bien méchant ou grave, le rassura tout de suite son fils. C'est juste que son travail de directrice l'a un peu surmenée et que je l'ai forcée à aller se reposer. Mais tu connais maman. Elle va dormir une heure et dire qu'elle se sent mieux...
— Que tu aies réussi à lui faire admettre qu'elle a besoin de repos est déjà un exploit en soit, ajouta son père. Je vais aller m'assurer qu'elle se repose assez... Enfin, seulement si ma reine accepte d'écourter cette réunion.
— Nous finirons cela un autre jour, sourit Céline. Allez retrouver dame Elisabeth, je m'en voudrais de vous retenir plus longtemps et risquer qu'elle reparte travailler dans son état.
Après avoir salué la reine, le duc se rendit jusqu'à son fils qui l'accompagna à l'extérieur. D'un simple signe de tête, Alex et Scyllia s'étaient mis d'accords. Lui allait emmener son père au manoir et elle resterait un peu auprès de la reine. Celle-ci comprit aussi les intentions de la prétendante et lui fit signe de s'asseoir en face d'elle.
— Alors Scyllia, comment se passe la vie à l'académie ?
— C'est calme, avoua-t-elle. La plupart des personnes que je connaissais sont parties pour mener à bien leurs recherches. De ma classe, seul Alex est resté.
— Je vois. Avoue que tu es tout de même contente que ce soit lui et pas quelqu'un d'autre, rit Céline.
— S'il était parti, je pense que je ne serais pas restée et que je l'aurai suivi. Et toi, comment vas-tu ?
— À toi de me le dire. Tu es prétendante à la vie après tout.
— De ce que je peux sentir, toi et le bébé allez très bien.
— Saurais-tu me dire si c'est un garçon ou une fille ?
— L'âme d'une personne me révèle beaucoup de choses, mais pas ce genre d'information. Pour le savoir, je crains qu'il ne faille attendre le jour de la naissance. Préférerais-tu une fille ou un garçon ?
— Au début, je voulais un garçon. Dans le pays où je viens, seuls les hommes montent sur le trône. Les femmes sont mariées aux dirigeants d'autres royaumes pour sceller des alliances. Mais ici, c'est différent. Lucas m'a assuré que notre enfant lui succédera quel que soit son sexe et qu'il ne l'enverra pas à l'autre bout du monde pour épouser un inconnu. À présent, que ce soit un garçon ou une fille n'a plus vraiment d'importance pour moi. Ce qui importe, c'est que cet enfant soit en bonne santé.
— Vous ferez des parents merveilleux, sourit Scyllia.
— Moui. Il va quand même falloir faire attention à ce que ce gosse ne soit pas un fils à papa pourri gâté qui devienne plus tard un petit con.
Ça, s'il y avait de quoi s'inquiéter du côté de Lucas qui risquait de tout céder à son enfant, la prétendante était certaine que Céline serait là pour recadrer son éducation. Vu qu'elle pouvait aisément se confier à la reine, Scyllia lui fit part des craintes du démon et toutes deux rirent en imaginant quel père le roi serait.
Alors qu'elles continuaient à discuter, Scyllia remarqua sur la pendule qu'il était dix heures passé. D'un bon, la prétendante se leva et alla embrasser la reine.
— Je suis désolée, je n'ai pas vu le temps passer. Il faut que j'y aille.
— Pas de problème. Reviens juste me voir un peu plus souvent, ça me fait plaisir.
— Je repasserai bientôt, lui promit-elle. Au revoir !
Cette fois-ci devant la reine, l'étudiante en magie fit appelle au pouvoir interdit en ville et retourna instantanément à l'académie. D'un pas pressé, elle se rendit dans le bâtiment principal de l'académie et gravit les escaliers pour se rendre au premier étage.
— Tu aurais pu me prévenir qu'il était aussi tard !
— Et raté l'un de mes moments préféré, celui où, en retard, tu paniques et fais n'importe quoi ?
— J'espère que tu es bien déçu.
— J'avoue que tu as su garder ton sang froid cette fois-ci, bravo.
À cette heure-ci, les couloirs étaient presque vides. La pause était terminée et les élèves venaient de rentrer dans leur classe pour assister au second cours de la mâtinée. Arrivée devant l'une des portes au fond du couloir, la prétendante pénétra à l'intérieur sans s'annoncer et regarda un instant les élèves qui se turent un à un. Elle alla ensuite s'installer derrière le bureau et sourit devant les élèves de première année.
— Bonjour à tous, mon nom est Scyllia Eliar et cette année, je serai votre professeure de magie blanche, annonça-t-elle.
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