Chapitre 19

 Cela faisait à présent une semaine que Scyllia avait retrouvé Ruby au campement militaire. Depuis qu'elle lui avait parlé, la prétendante avait redoublé d'efforts dans son travail. Et heureusement, elle n'avait pas eu d'autres patients avec un membre sectionné ou arrivés trop tard pour qu'elle puisse faire quoi que ce soit. De plus, savoir qu'il y avait un endroit dans ce camp où elle pouvait aller pour se changer les idées et penser à autre chose que toutes les blessures et tout le sang qu'elle voyait dans la journée la rassurait. Avec la compagnie d'Ivan et la capitaine Ruby qui était là pour l'écouter, l'adolescente se sentait prête à voir et gérer les pires horreurs.

Mais ce jour-là, comme les trois derniers, aucune escouade n'était revenue avec des blessures graves et la tente infirmerie était presque vide. L'homme amputé de sa jambe avait fini par être rapatrié et seul un patient était présent en plus de Vincent, le mage médecin. Le soldat venu se faire soigner avait ripé en affûtant sa lame et s'était entaillé l'avant-bras. En somme, rien d'extraordinaire pour la prétendante à la vie qui se chargea de refermer la plaie en un rien de temps sans même laisser la moindre cicatrice.

Le soldat la remercia chaleureusement et quitta la tente pour retourner finir d'aiguiser son épée. Il ne restait plus qu'à l'adolescente à attendre la prochaine escouade ou le prochain accident, ces derniers étant bien plus fréquents que ce à quoi elle se serait attendu lorsqu'elle avait décidé d'assister les mages médecins.

— Dis-moi Scyllia... commença Vincent en s'approchant d'elle.

— Ne me dis pas que je dois encore aller prendre l'air, rit-elle avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit.

— Tu as pourtant bien mérité une pause. Tu t'es occupée de tous les patients depuis ce matin et tu n'as pris qu'une petite pause pour manger. Et encore, tu n'es même pas sortie de la tente, c'est moi qui ai dû aller chercher ton assiette, sinon tu n'aurais pas mangé.

— Et alors ? demanda-t-elle en haussant les épaules. J'ai mangé, c'est le plus important. Et puis, pour ce qui est de sortir, je préfère le faire le soir pour aller rejoindre une escouade que je connais.

— D'accord, fais comme tu veux, céda le mage médecin. De toute façon, ça n'était pas de ça dont je voulais te parler. En vérité, je voulais savoir en quelle année d'études tu étais ?

— À l'académie ? Je suis en septième cycle. Mais pourquoi cette question ?

— Juste une question comme ça, pour passer le temps en attendant le prochain patient. En fait, je me demandais surtout si tu avais réfléchi au sujet d'étude que tu allais présenter lors de ton dernier cycle.

Parler d'école en plein milieu d'un camp militaire pendant une guerre. Encore une conversation que Scyllia trouvait quelque peu surréaliste dans ce genre de contexte. Mais comme l'avait dit Vincent, elle servait principalement à tuer le temps entre deux consultations. Si en plus cela pouvait l'aider dans ses études une fois qu'elle serait de retour à l'école, cette discussion ne pouvait qu'être bénéfique.

— Je dois avouer qu'avec la guerre, je n'y ai pas vraiment réfléchi, avoua-t-elle.

Moi si, et j'ai plein d'idées qui pourraient s'avérer utile pour l'avancée de la magie tout en étant amusante à réaliser ! Par exemple, que ce passe-t-il s'il l'on applique un sort de soin sur une partie du corps d'un cobaye et qu'on le brûle en même temps au même endroit ? Ou bien peut-on maintenir en vie une tête tranchée grâce à la magie ? Ou encore, dans un autre domaine, est-il possible qu'un humain se fasse posséder par plusieurs démons en même temps ? Et si le cobaye de cette expérience est Zoé, quels impacts cela aura sur l'état mental des démons enfermés ? Une autre idée que j'ai eue en voyant ta tante Rebecca, est-il possible de posséder un enfant alors qu'il se trouve encore dans le ventre de sa mère ?

— Scyllia ? Tout va bien ?

— Hein ? Heu... Oui, enfin... Non...Enfin, je veux dire... Non, je n'ai pas encore réfléchi à ça, bafouilla-t-elle.

Et il n'était pas question qu'elle se lance dans ce genre d'expérience horrible ! ajouta-t-elle dans sa tête. Si elle avait su qu'il se serait lancé dans autant de propositions sordides et sachant qu'elle connaissait assez bien le démon pour savoir qu'il était inarrêtable une fois lancé, elle l'aurait stoppé net.

T'es pas drôle, bouda Shed.

— Vraiment aucune piste ? insista-t-il.

— Tu me prends un peu de court, là, se plaignit-elle tout en réfléchissant à sa question. Si je devais travailler sur un sujet, je pense que ce serait sur la magie curative et, d'après ce que j'ai vu ici, ce serait sur un sort de régénération de membres ou bien quelque chose pouvant servir de substitut au sang pour sauver les personnes qui en ont trop perdu.

Après avoir donné sa réponse, Scyllia attendit la suite de la conversation. Celle-ci tarda cependant à venir et l'adolescente décela de la stupéfaction mêlée à de l'incrédulité dans les yeux et, plus généralement, sur le visage du mage médecin.

— J'ai dit quelque chose de mal ?

— Tu penses réellement pouvoir créer un tel sort en seulement un an ? finit-il par demander.

— Mais je n'en sais rien moi, je n'ai encore jamais créé de sorts de magie blanche ! Et ce ne sont que des exemples qui me passent par la tête.

— Si je peux te donner un conseil, garde ces idées dans un coin de ta tête, mais ne les utilise pas pour passer ton examen de mage. Ce que tu viens de décrire est à un niveau bien au-dessus. Si tu arrives à créer ne serait-ce que l'un des deux, tu pourras le présenter au conseil pour passer archimage.

C'était donc ça ! Il avait réagi ainsi parce qu'elle avait mis la barre bien trop haut. D'un autre côté, elle n'avait pas vraiment de niveau de référence pour comparer. Le seul travail de passage au rang de mage qu'elle connaissait était celui de sa mère qui avait présenté les plans du mécanisme capable de créer un bouclier pour recouvrir une ville entière.

La prétendante se rappela aussi qu'Elisabeth devait leur présenter cette dernière année plus en détail et les guider dans leur choix, mais avec la guerre qui avait éclaté, ce cours n'avait jamais eu lieu. Vincent devait s'être dit qu'elle avait déjà eu toutes les informations qu'il lui fallait pour choisir son travail de recherche et c'est pour cela qu'il lui posait la question ainsi.

Scyllia allait d'ailleurs pour lui demander ce qu'il avait lui-même présenté le jour de son examen de passage, mais avant qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, un cor retentit à l'extérieur de la tente. Instinctivement, l'adolescente se leva d'un bond et invoqua ses dagues, prête à se défendre.

— Du calme, ça n'est pas une attaque, la rassura le mage médecin.

— Alors qu'est-ce que c'est ?

— Le son du cor vient du nord et est bien plus grave et moins strident que celui de l'alerte. À mon avis, ce doit être le roi qui approche.

— Ho non, pas ça !... Je vais encore me faire engueuler, souffla-t-elle en se rasseyant.

En voyant la mine boudeuse et le comportement presque enfantin de la prétendante, Vincent pouffa de rire et la regarda avec une mine interrogatrice.

— À tous les coups, ils voulaient que je rentre à la capitale après être rentrée de ma mission et s'ils me voient...

— Tu vas te faire engueuler, finit le mage avec un large sourire.

— C'est ça, se désola la prétendante pour qui tout ça n'avait rien de drôle.

— Halala ! Si seulement tu avais un poste officiel dans ce camp...

— Oui, si seulement, souffla la prétendante.

— Et si seulement tu connaissais quelqu'un qui acceptait de te donner ce rôle...

— Pour un mage médecin, je trouve que tu remues beaucoup le couteau dans la plaie, remarqua l'adolescente.

— Mais je ne suis pas que mage médecin, contredit-il. Je suis aussi en charge de l'infirmerie et, de ce fait, j'ai les autorisations requises pour recruter des personnes sous mon commandement.

— Tu peux vraiment faire ça ? s'exclama-t-elle en bondissant de sa chaise, l'espoir retrouvé.

— Oui, je peux... Mais la question est, est-ce que j'en ai vraiment envie... Convaincs-moi, répondit-il avec un sourire sadique.

Mais quel connard, rit Shed.

— Si vous me prenez, je viendrai plus tôt et je repartirai plus tard. Je prendrais encore plus de patients, je ferais même les gardes de nuit si vous le voulez, je... débita l'adolescente à toute vitesse.

— Arrête, arrête ! En vérité, je pensais plus à l'inverse. Que tu laisses au moins quelques patients aux autres mages. Mais bon, on va dire que j'accepte si tu continues à travailler comme tu le fais déjà. Ça te va ?

— Oui !

— Dans ce cas, je te fais mage médecin assistante.

— Merci !

Soulagée, Scyllia sembla fondre sur sa chaise. Cela amusa d'autant plus son nouveau supérieur qui ne cacha même pas son rire.

— Eh bien, pour que tu te démènes autant, tu devais vraiment craindre cette punition, commenta Vincent.

— Ça n'est pas vraiment le roi qui m'inquiétait. Quand il me donne une punition à faire, la reine s'arrange la plupart du temps pour que je ne la fasse pas. Non, c'est surtout par rapport à Enzo, le directeur de l'académie et la duchesse Elisabeth Emvar. Vu qu'ils font partis de ses conseillers rapprochés en temps de guerre, il y a de grande chances qu'ils soient là eux aussi. Comme je vis les trois quarts du temps à l'académie et le reste au manoir de la duchesse et qu'en plus, je suis avec son fils, j'avais en effet peur de cette punition. Dans ce domaine-là, ils sont aussi inventifs que de vrais démons !

— Eh bien tu pourras leur dire ce que tu penses d'eux en face. Ta première mission est de te rendre à la tente de commandement pour assister à la réunion stratégique qui va avoir lieu là-bas.

— Pourquoi je devrais aller à cette réunion ?

Il y a quelques jours, tu fulminais parce que justement, tu ne pouvais pas y participer. Il faudrait savoir !

— Tu discutes déjà mes ordres ? feignit-il de se fâcher.

— Non, je veux juste savoir pourquoi, c'est tout.

— Les autres mages médecins sont partis en mission, donc il ne reste que toi et moi. Or, au moins un mage médecin doit toujours se trouver à l'infirmerie et, même si tu égales ou surpasses notre puissance, tu n'as que le grade d'assistante. Malgré tout, je dois normalement assister à ce genre de réunion, donc je t'y envoie pour que tu y sois mes yeux et mes oreilles.

— Vous pouvez compter sur moi ! assura-t-elle en se mettant au garde à vous devant lui, provoquant par ce geste un nouveau rire chez le mage.

— Aller, file avant d'être en retard. Et passe le bonjour à Enzo de ma part

Le sourire retrouvé, Scyllia sortit de la tente. À peine était-elle à l'extérieur qu'elle faillit se faire bousculer par des soldats qui courraient dans tous les sens. Le camp était en effervescence et c'était à se demander s'il n'y avait pas réellement une attaque.

Pour éviter de se faire bousculer, la prétendante se mit à courir elle aussi et suivit les soldats. Elle déboucha rapidement sur l'allée principale du camp où les arrivants se mettaient au garde à vous de chaque côté et formaient des lignes parfaites. N'étant pas elle-même soldat, la prétendante se mit en retrait pour ne gêner personne et attendit l'arrivée du roi.

Ce dernier ne tarda pas à arriver sur son cheval et, comme Scyllia s'en doutait, il n'était pas seul. Juste derrière lui, elle aperçut Elisabeth et Enzo, suivi des autres conseillers et enfin des dernières recrues qui s'étaient présentées pour intégrer l'armée.

Si son plan initial avait fonctionné, elle aurait fait partie de ces personnes-là, se dit-elle. Ils avaient d'ailleurs un peu de mal à avoir une marche synchronisée. Même si tout renfort était le bienvenu et qu'ils avaient l'air d'être nombreux, très peu d'entre eux devaient être de vrais soldats. Combien n'avaient jamais porté d'épée avant aujourd'hui ?

Beaucoup trop, répondit Shed.

Alors que le roi passait au plus près de Scyllia, Elisabeth la remarqua et lui lança un rapide regard désapprobateur avant de se détourner d'elle. La prétendante ne s'en inquiéta pas. À présent, elle ne craignait plus rien de ce côté-là. Elle se rappela cependant qu'elle n'était pas sortie pour voir les renforts arriver, mais pour assister à la réunion qui allait se dérouler dans la tente de commandement.

Vu que le cortège devait aller au même rythme que les soldats à pied, Scyllia arriva à la tente avant eux. Cependant, les soldats formaient une ligne compacte jusqu'à l'entrée de la tente, si bien qu'il était impossible pour elle d'y accéder. Vu qu'elle ne voulait déranger personne et qu'elle ne voulait pas batailler avec les gardes qui se trouvaient devant l'ouverture, la prétendante usa des pouvoirs de Shed et disparut dans sa brume pour réapparaître directement à l'intérieur de la tente.

— Je sais, dit-elle d'office à Ronan qui avait tendu la main vers les autres personnes présentes pour leur faire rengainer leurs armes. J'ai le droit d'être ici, mais j'expliquerai ça quand le roi sera là. Ça m'évitera d'avoir à me répéter.

— J'espère pour toi que tu dis vrai.

Peu de temps après que Scyllia se soit installée à la table, le roi et le reste du corps décisionnaire entrèrent dans la tente.

— Je t'avais bien dit que je l'avais vue, dit Elisabeth à Enzo. Tu aurais dû faire en sorte que la bague la ramène à la capitale une fois sa mission accomplie.

— Et puis quoi encore ? Tu ne te rends pas compte du mal que j'ai eu pour créer cet enchantement ! Si tu voulais une telle modification, tu n'avais qu'à t'en occuper toi-même !

— Peut-être que si je m'en étais occupée, nous n'aurions pas eu à venir à pied.

— Et peut-être que si tu t'en étais occupée, tu te serais rendu compte qu'on ne peut pas créer de portail stable dans une zone sous l'influence du sort d'anti-téléportation !

— Calmez-vous vous deux ! ordonna le roi. Scyllia, on se doutait que tu n'allais pas revenir, mais tu n'as rien à faire dans cette tente non plus.

— Je suis là sur ordre du mage qui est en charge de l'infirmerie, expliqua-t-elle. Vu qu'il ne peut pas s'absenter mais qu'il doit quand même savoir ce qui sera dit ici, je suis là pour écouter et lui faire un rapport.

— D'accord, tu restes, décida Lucas. Mais on en reparlera plus tard, et ne t'attends pas à t'en tirer à si bon compte. Général, nous vous écoutons.

— Déjà, ce que je peux dire, c'est que vous arrivez à point nommé, commença-t-il. Comme vous nous l'avez demandé, nous avons fait notre possible pour enrayer leur progression et empêcher qu'ils se regroupent tout en minimisant les pertes de notre côté. Nous avons réussi à tenir jusqu'à il y a quelques jours où ils se sont tous regroupés au même endroit. D'après nos espions, même leur flotte d'aéronef s'est posée.

— Ne pouvons-nous pas en profiter pour frapper fort ? questionna l'un des conseillers.

— Vous voulez dire avec un sort dévastateur ? Non, c'est impossible pour plusieurs raisons. La première est que les aéronefs se sont posés de manière stratégique et qu'ils sont équipés d'un dispositif qui créé un bouclier.

— Comme celui que nous avons utilisé à la capitale ? s'étonna Scyllia.

Si certains lui jetèrent un regard désapprobateur en se disant qu'elle n'avait rien à faire ici, donc qu'elle n'avait pas le droit à la parole, le roi et les deux archimages, eux, regardèrent le général avec un air voulant dire que la réponse à cette question les intéressait.

— Leur bouclier est beaucoup moins puissant, mais tout de même assez résistant pour contrer les sorts que nous sommes en mesure de lancer, répondit-il. De plus, il n'y a pas un générateur, mais plusieurs. Un par aéronef. Celui de la capitale utilise des balises pour le calibrer alors que le leur utilise les autres générateurs. De ce fait, nous ne pouvons pas non plus les saboter. En éteindre un ne détruirait pas le bouclier, mais ne ferait que l'affaiblir.

— Et si nous envoyons les personnes les plus discrètes pour tous les saboter ?

— Cela prendrait trop de temps. Tout indique qu'ils vont bientôt se remettre en marche. De plus, si nous arrivons tout de même à détruire leur bouclier, ils ont établi leur campement à Opsada, argumenta le général en pointant l'une des villes. Il reste encore beaucoup trop de civils là-bas pour que nous bombardions la zone.

— Alors on fait quoi ? On attend qu'ils quittent la ville et on les attaque ?

— Nous ne pouvons pas non plus. Il est fortement possible qu'ils fassent prisonnier les habitants pour leur servir de bouclier humain.

— Les dieux ne le permettraient pas, indiqua Elisabeth.

— Je ne dis pas ça parce qu'ils vont les mettre en première ligne pour se prendre la première vague de nos attaques, mais parce qu'avec des civils dispersés un peu partout dans leurs rangs, nous ne pourrons pas lancer de sort à grande échelle sur eux.

— Avons-nous au moins une bonne nouvelle ? souffla le roi.

— Les pertes de notre côté sont inférieures à nos prévisions et, grâce à nos mages qui cachent notre présence, ils ne savent pas exactement où se trouvent nos camps.

Pendant plusieurs secondes, le silence tomba dans la tente. Tout le monde réfléchissait à une solution pour gagner cette guerre. Le roi se caressait la barbe en scrutant la carte et analysait la situation qui, pour Scyllia, paraissait quelque peu désespérée.

— A votre avis, quel sont nos chances si nous attaquons de front avec toutes nos forces ?

C'est ça la stratégie légendaire des Tremisséens ? On dirait plutôt un de mes plans.

— Vous voulez dire en réunissant tous les camps ? Je dirai une chance sur cinquante en étant optimiste, répondit-il d'une voix grave.

Alors que ce chiffre tombait sur eux comme un coup de poing en plein estomac, le hennissement d'un cheval se fit entendre à l'extérieur. Le bruit de ses sabots foulant la terre à vive allure ne présageait rien de bon non plus. Le cheval s'arrêta juste à côté de la tente et, peu de temps après, un homme entra. Lorsqu'il vit le roi, celui-ci s'agenouilla tout en essayant de reprendre sa respiration.

— Je m'excuse de vous interrompre, mais j'ai un message important pour le général, haleta-t-il.

— Parle ! ordonna son supérieur.

— Les troupes de la fédération d'Istram se sont remises en route. Elles seront là demain, dans la matinée.

— Et quelle est la taille de l'armée qu'ils envoient ? questionna Elisabeth

— Ils envoient toute l'armée, répondit le messager avec une inquiétude non dissimulée dans sa voix.

— Et ça fait quoi ça, toute l'armée ? demanda à son tour un autre conseiller.

— D'après nos derniers chiffres, en comptant les non humains qui se trouvent dans leurs rangs, ils sont vingt-cinq fois plus nombreux que nous, annonça gravement le général.

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