Chapitre 15

 Grâce à cette nouvelle tante que Scyllia appréciait finalement malgré les aprioris qu'elle avait eut d'elle lors de leurs premiers échanges, le temps lui avait paru moins long jusqu'au retour de Rebecca. Les nouvelles du côté du palais étaient mitigées. La mère de Maximilien avait réussi à parler avec cette fameuse personne discrète et de confiance pour fixer une entrevue avec le roi, mais ce dernier n'était pas là et ne rentrait que d'ici trois ou quatre jours.

Sans son accord, il était impossible de mobiliser l'armée, il fallait donc patienter jusqu'à son retour. Malgré tout, le contact de Rebecca était une personne influente qui pouvait se permettre d'influer sur l'emploi du temps du roi et, ainsi, sur l'ordre des personnes qu'il devait rencontrer. Il lui avait donc assuré que l'émissaire de Tremiss pourrait se présenter devant lui dès son retour.

Pour Scyllia qui trouvait normal qu'une requête aussi urgente soit traitée en priorité, cela lui paraissait comme une évidence et elle ne voyait pas ce que l'intervention de ce contact avait changé. Cependant, Rebecca avait expliqué que sans lui, elle aurait dû attendre pas moins d'une semaine avant d'espérer pouvoir se présenter devant le souverain d'Atora.

Il ne restait plus qu'une chose à faire pour la prétendante, patienter. Dans certaines situations, Scyllia arrivait à être patiente, mais là, alors que son royaume était menacé, une attente aussi longue était insoutenable. Elle cacha malgré tout son impatience à ses tantes et leur demanda plutôt où se trouvait Archibald et Maximilien.

Encore une fois, la réponse ne lui plut pas vraiment. Tout deux étaient à l'académie, mais Rebecca lui déconseilla fortement d'aller leur rendre visite. Encore une fois, sa présence devait rester discrète jusqu'à ce qu'elle soit reçue par le roi et une visite à l'académie ne se ferait pas sans se faire remarquer.

Même si elle aurait aimé revoir son oncle et son cousin, elle se contenta donc de prendre de leur nouvelle. Tout deux allaient très bien et étaient fiers des changements apportés à leur académie. Enfin, après quatre ans, les élèves étaient mis sur un même pied d'égalité et assistaient aux mêmes cours. La guerrière qui avait combattu Archibald en demi-finale du colisée avait finalement refusé de devenir enseignante, mais elle n'avait pas laissé le directeur sans rien et l'avait orienté vers la personne qui l'avait elle-même formée et qui, elle, avait accepté son offre.

Cette décision de rendre cette école de magie plus juste avait cependant eu certaines conséquences fâcheuses chez les nobles qui, pour beaucoup, étaient conservateurs et se référaient toujours à l'église qui, elle, continuait de cacher les textes prônant l'égalité. À cause d'eux, Archibald avait bien failli perdre son poste de directeur, mais ses sympathisants à la cour qui voyaient d'un bon œil ce changement avaient réussi à le maintenir en place avec l'aide de certains disciples de temples dédiés à des déesses qui, eux, en avaient assez que les dirigeants de leur ordre mentent et dénigrent avec leurs tromperies celles qu'ils servaient.

Ainsi, Scyllia apprit que la vie au royaume d'Atora et surtout à Eronne était quelque peu mouvementée. Ils étaient loin de la guerre civile, mais les deux camps que ces actions avaient créés ne cessaient de s'échauffer l'un l'autre, si bien que la plupart des personnes qui n'avaient pas vraiment d'avis sur ce sujet ou restaient extérieures pour une quelconque raison se demandaient comment cela se faisait qu'il n'y ait pas encore eu de dérapage au point qu'ils en viennent aux mains.

Pendant que Rebecca lui racontait la situation que son passage à l'académie d'Eronne avait engendré, Shed n'arrêtait pas de rire et répétait sans cesse qu'ils avaient « quand même foutu un beau bordel dans ce royaume ». Ce genre de commentaire couplé aux explications de la mère de Maximilien faisaient pleinement comprendre à Scyllia pourquoi son grand-père ne voulait pas qu'elle se mêle de cette histoire. Si elle intervenait, le calme précaire dans lequel se trouvait Eronne risquait de ne pas durer.

Grâce à cette discussion, Louise en apprit plus sur le caractère de sa nièce. Apparemment, Arthur s'était aussi gardé de lui dire qu'elle était l'instigatrice de ce mouvement. Cet état d'esprit n'était d'ailleurs pas pour lui déplaire.

Après cette discussion qui les tint tout de même jusqu'au repas du soir, les deux femmes, l'adolescente et le grand-père partirent sur des sujets plus légers et restèrent ensemble jusqu'à ce que la fatigue ne pousse Rebecca à partir se coucher. Trouvant elle aussi que l'heure était venue, Scyllia souhaita une bonne nuit à sa nouvelle tante et à son grand-père, puis quitta le salon pour aller dans sa chambre.

La première fois qu'elle avait dormi dans ce manoir, la prétendante ne pouvait se déplacer qu'à l'aide d'un fauteuil équipé de roues à cause de la blessure que lui avait infligée Maximilien, alors sous l'influence d'un fragment d'orbe. À cause de cela, on lui avait attribué une chambre au rez-de-chaussée pour qu'elle ne soit pas incommodée par les escaliers. Depuis, et même malgré le fait que les escaliers ne la dérangent plus, cette chambre était restée la sienne et c'était dans celle-ci qu'elle dormait à chaque fois qu'elle rendait visite à sa famille.

Scyllia redescendit donc les étages et alla jusqu'à sa chambre où elle découvrit que le lit avait été fait et que la pièce avait été chauffée. Il restait cependant un problème quelque peu dérangeant. Dans la précipitation, elle s'était tout de suite téléportée jusqu'ici grâce à la bague, mais n'avait pas du tout pensé à prendre des affaires pour la nuit ou même des affaires de rechange.

— Je ne vais quand même pas rester trois jours dans la tenue d'émissaire, souffla-t-elle.

Alors qu'elle se faisait cette remarque, quelqu'un frappa à la porte.

— Entrez, invita l'adolescente.

— Excusez-moi de vous déranger madame, fit une servant en entrant dans la pièce. Mais dame Rebecca a pensé que cela pourrait vous être utile.

L'adolescente posa son regard sur ce que tenait la servante dans les mains et sourit en se disant que sa tante pensait vraiment à tout. Elle avait fait porter à sa chambre une pile de linge avec des habits à la fois pour le jour et pour la nuit.

— Merci beaucoup, c'est exactement ce qu'il me fallait, dit-elle en prenant les habits.

— Avez-vous besoin d'une aide quelconque ?

— Non merci, ça va aller, je vais me débrouiller.

— Comme vous voudrez. Bonne nuit madame.

Après avoir souhaité une bonne nuit à la servante, Scyllia la regarda quitter la chambre et fermer la porte avant de revenir sur les habits que Rebecca lui avait prêtés. Si la robe de nuit était basique, quoi que taillée dans un tissu luxueux, pour celle de jour c'était une toute autre histoire.

Tu es certaine de ne pas vouloir d'aide ? rit Shed.

Il est vrai que, même si elle portait principalement des robes, elle n'en avait jamais enfilée des pareils à celle-ci. Les lacets qui se trouvaient au dos ne devaient pas être simple à serrer en étant seule. Cependant, ce que redoutait le plus la prétendante était une autre partie, à part, dont elle avait entendu parler et vu, mais jamais porté. Certaines considéraient que c'était un accessoire indispensable pour souligner sa féminité, d'autres le voyaient plus comme un engin de torture. Un corset.

Je sens que demain va être une bonne journée pour toi, s'esclaffa le démon.

— On verra bien ce que ça donne, répondit-elle en haussant les épaules.

Après avoir posé les vêtements sur une chaise, Scyllia enleva ses habits d'émissaire et enfila sa robe de nuit, puis se glissa sous sa couette. Avant de s'endormir, elle eut une pensée pour ses amis, notamment Camille et Ronan. Tout deux se trouvaient au plus près des batailles. Elle espérait que tout se passait bien pour eux et leur jura qu'elle ramènerait des renforts le plus tôt possible.

Avec cette promesse en tête, Scyllia s'endormit et ne se réveilla qu'en milieu de matinée, chose dont elle n'avait pas l'habitude vu qu'elle se levait habituellement aux aurores. Les seuls moments où elle dérogeait à cette règle étaient lorsqu'elle dormait au manoir d'Elisabeth. En fait, elle ne restait aussi longtemps dans son lit que lorsqu'il était aussi confortable que celui où elle venait de passer la nuit.

Après un brin de toilette dans la salle de bain à laquelle on pouvait accéder directement depuis la chambre, la prétendante alla pour s'habiller et se souvint, en les voyant, de la robe à lacet et du corset.

— Je vais avoir besoin d'aide, souffla-t-elle.

Heureusement, à cette heure-ci, le manoir était rempli de serviteur et Scyllia n'eut qu'à ouvrir la porte de sa chambre pour tomber sur une servante qui accepta de l'aider à s'habiller. Dès qu'elle serra le corset, l'adolescente comprit pourquoi certaines femmes appelaient ça un outil de torture. Sous les rires de Shed qui se moquait ouvertement d'elle, la prétendante peinait à trouver son souffle, ou plutôt, trouver comment respirer dans cette chose.

— Voulez-vous que j'aille prévenir les cuisines pour qu'ils vous préparent un petit déjeuner ? demanda la servante après avoir lacé la robe.

— Vous rigolez ? Je ne sais même pas comment respirer avec cette chose, alors manger...

— Ça n'est pas très confortable, admit-elle. Mais vous finirez par vous habituer.

Après avoir plus ou moins trouvé une respiration adéquate, Scyllia remercia la servante pour son aide et accepta tout de même sa proposition. Il ne fallait pas qu'en plus du manque d'oxygène, elle se retrouve à faire un malaise parce qu'elle n'avait rien mangé.

La prétendante se rendit donc à la salle à manger et essaya de déjeuner malgré la gêne du corset. Comme elle s'en doutait, elle ne croisa personne de sa famille. Ils devaient s'être levés bien plus tôt et se trouver dans leurs appartements. Scyllia décida donc, une fois son petit-déjeuner terminé, de retourner dans le salon où elle avait revu Rebecca le jour précédent. Elle n'y retrouva cependant pas la mère de Maximilien, mais Louise qui, assise sur le canapé, lisait ce qui s'apparentait à un recueil de poésie.

Les nobles de ce royaume n'ont vraiment que ça à foutre de leur journée... se désola Shed.

Et pas que dans ce royaume, ajouta Scyllia. En sept ans à vivre chez Elisabeth, elle avait rencontré bon nombre de nobles qui occupaient leur journée à ne rien faire de réellement constructif. Même si la poésie avait ses charmes et pouvait faire réfléchir sur certains sujets, beaucoup en abusaient et ne faisaient que ça.

— Ho, bonjour Scyllia, salua Louise en relevant le nez de son livre. La mode Atoréenne te va à ravir.

— Ne le prenez pas mal, mais je préfère quand même celle de Tremiss. Avec elle au moins, je peux respirer comme je veux.

— Je t'assure que tu es ravissante. Il te manque juste un peu de maquillage et tous les petits nobliaux à la cour se jetterons à tes pieds.

— C'est gentil, mais j'ai déjà quelqu'un. Et puis, ça n'est pas les nobliaux, comme vous dites, que je dois charmer, mais le roi en personne. Qui plus est, en tenue d'émissaire.

— Justement, tu fais bien d'en parler. Hier soir, en allant me coucher, je me suis demandée si tu avais de l'expérience dans ce domaine.

— Pas vraiment, avoua la prétendante. Il m'est arrivé de fréquenter la cour du roi de Tremiss, mais je suis bien plus souvent à l'académie de magie.

— Dans ce cas, je vais t'aider, décida Louise. Même si je ne fais plus partie de la cour du roi à cause de mon éloignement, j'y suis restée assez longtemps pour en connaître toutes les ficelles. Ces trois jours ne seront pas de trop pour que tu puisses au moins faire une présentation et une requête convenable devant le roi.

À ces mots, et sans que Scyllia n'ait le temps de dire quoi que ce soit, sa tante se rendit à un secrétaire un peu en retrait au fond de la pièce et sortit de quoi écrire. Sur la feuille, elle traça un trait vertical pour la séparer en deux, puis posa son regard sur sa nièce.

— Tout d'abord, nous allons faire la liste des avantages et des inconvénients à t'avoir envoyée. Je commence. Inconvénient, tu es inexpérimentée.

En commençant par un défaut, Scyllia comprit qu'elle allait devoir se défendre et donner les avantages. Au moins, elle n'allait pas se tourner les pouces pendant trois jours comme elle le craignait. Jouant le jeu, elle tira donc une chaise jusqu'au secrétaire et s'assit en face de Louise.

— Avantage, j'ai une famille influente dans ce royaume.

— Désolée, mais non. Notre rôle s'arrête à te permettre de rencontrer le roi au plus vite. Tu ne représenteras pas la famille Eliar, mais le royaume de Tremiss, ne l'oublie pas. Je continue. Inconvénient, tu es jeune.

— En quoi c'est un inconvénient ? s'étonna la prétendante. Et ça ne fait pas doublon avec l'inexpérience ?

— Pour le premier, c'est ton éloquence qui sera jugée. Pour le second, ce sera ton apparence. Crois-moi, je connais bien le roi. Si tu n'as pas une excuse qui justifie ton âge, il va croire que ton roi se moque de lui en t'envoyant.

— Avantage, je suis la pupille du roi Sarkine, affirma-t-elle.

— Eh bien, on peut dire que tu sais gravir les échelons, répondit Louise, impressionnée. De fillette d'un village perdu à pupille du roi, bien joué. En tout cas, c'est une bonne excuse.

Même si elle n'avait rien fait pour le devenir et qu'elle aurait préféré mille fois rester dans son village avec ses parents en vie, l'adolescente ne dit rien et attendit la suite. Après tout, le roi d'Atora n'avait pas besoin de connaître les détails de comment elle en était arrivée là.

— Prochain inconvénient, tu es une fille. Je sais que tu es contre ce genre de vision du monde et j'avoue moi-même qu'un peu plus d'égalité ferait un bien fou à ce royaume, mais comme nous te l'avons expliqué hier, beaucoup de nobles sont contre cette idée et le roi, même s'il n'est pas ouvertement contre une évolution de ce côté-là, a encore tendance à se raccrocher à ce genre de principe.

Ça, sa tante faisait bien de lui dire. Si elle s'était retrouvée devant lui et qu'il lui avait reproché une telle chose sans qu'elle ne soit au courant, il aurait été difficile pour elle de garder une attitude diplomatique et de ne pas lancer quelques remarques cinglantes à ce sujet.

Eh bah on n'est pas dans la merde, commenta Shed.

— Avantage, continua Scyllia. Je suis prétendante à l'incarnation de la vie et les prétendants à la bravoure et à la guerre se trouvent déjà au front. D'après ce que je sais, Atora est un royaume où la religion a une place bien plus importante dans la vie de ces habitants qu'à Tremiss.

— Bon argument, admit Louise. Cela te permettra de renforcer le choix qu'à fait ton roi en t'envoyant comme émissaire et savoir qu'ils pourraient combattre auprès de futurs dieux pourrait en motiver certains.

— En motiver certains ? répéta l'adolescente. Je croyais que je devais convaincre le roi.

— Il est celui qui prend la décision finale, mais vous ne serez pas juste tout les deux. Toute la cour sera présente et il ne sera pas rare qu'il jette vers eux un regard furtif pour déduire de leur visage ce qu'ils en pensent. En cela, tu ne devras pas convaincre que le roi, mais rallier un maximum de noble à ta cause. C'est pour cela qu'un émissaire n'est pas reçu tout de suite à son arrivée, même pour des situations extrêmes. En attendant d'avoir une entrevue avec le roi, l'émissaire passe de maison noble en maison noble pour essayer de les convaincre et en avoir un maximum de son côté dès le début.

— Je vois... Alors gagner du temps comme je le voulais peut se retourner contre moi.

— Dans ton cas, pas vraiment. On en revient au premier point négatif. Tu n'as aucune expérience et tu ne sais donc pas comment un émissaire doit aborder une famille noble. Convaincre quelqu'un individuellement et plaider sa cause devant tout le monde sont deux exercices différents et, si tu étais passée par les voies normales, donc que tu devais attendre plus longtemps, il aurait fallu que tu passes tout ce temps à t'entraîner pour ne serait-ce que rallier une famille. Mais pour le moment, continuons la liste. Nous verrons cela plus en détail lorsqu'elle sera terminée. Donc, inconvénient, j'ai comme l'impression que tu te précipites un peu trop sans réfléchir.

Touché !

— Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

Tu veux la liste par ordre alphabétique ou chronologique ?

— Shed, la ferme !

— Pardon ? s'offusqua sa tante.

Ordre chronologique décroissant, c'est parti ! Tu parles à haute voix au démon qui t'habite sans faire attention aux personnes qui t'entoure...

— Veuillez m'excuser c'est...

Tu acceptes une mission sans avoir les qualifications requises.

C'est...

Tu ne cherches même pas un nom original lorsque tu remplis de faux documents.

— Mais tu vas la fermer oui ! s'énerva la prétendante.

Avec le calme qui revenait dans sa tête, Scyllia se rendit compte que sa tante la regardait de la même manière que si elle était folle. En somme, elle n'avait plus vraiment besoin de lui expliquer pourquoi elle pensait qu'elle agissait sans réfléchir. Son comportement venait de le démontrer.

— Excusez-moi, c'est à cause de Shed, le démon dont je vous ai parlé hier. Il lui arrive d'être insupportable.

— D'accord... répondit Louise, toujours avec de grands yeux étonnés. Mais évite de faire ce genre de scène devant le roi si tu ne veux pas qu'il ordonne à la garde de t'enfermer.

Comme à la belle époque, commenta Shed avec une voix nostalgique. Je me retenterai bien une petite évasion de leur prison un de ces jours, c'était marrant.

— Où en étions-nous ? questionna Scyllia pour reprendre le file de la discussion et oublier cette dernière minute gênante. À oui ! Avantage, Tremiss et Atora sont des alliés de longues dates.

— Heu... Oui, oui c'est exact.

Avec un peu plus de mal que sa nièce, Louise reprit l'exercice et toute deux passèrent la matinée à lister les avantages et désavantages d'avoir choisi Scyllia comme émissaire. Elles passèrent ensuite l'après-midi et la soirée à discuter sur ces points, cherchant comment palier les mauvais et mettre en avant les bons. Les deux jours suivants, avec l'aide de Rebecca, Scyllia construisit son discours et le répéta tel une pièce de théâtre pour corriger au maximum les erreurs qu'elle pourrait faire. L'exercice n'était pas simple pour une personne comme elle qui préférait agir plutôt que parler, mais au soir du deuxième jour de répétition, elle se sentait prête. De toute façon, elle n'avait pas le choix. Qu'elle le soit ou non, elle serait en face du roi d'Atora le jour suivant.

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