Chapitre 1

 Dans la bibliothèque de l'académie, Scyllia rangeait les quelques ouvrages qu'elle tenait d'un bras tout en soufflant. Cela faisait à présent trois semaines qu'elle avait été punie pour ne pas avoir révélé que l'assassin qu'ils avaient pourchassé pendant plusieurs mois n'était autre que son frère. Trois semaines pendant lesquelles elle n'avait pas pu assister aux cours, s'entraîner au maniement des dagues et surtout voir Alex autant qu'elle le souhaitait. Elle n'aurait sans doute pas trouvé cette punition aussi cruelle si la duchesse ne leur avait pas ordonné de rester dans leur chambre pendant leur temps libre.

Ainsi, Scyllia ne le voyait qu'au moment d'aller manger et ils n'étaient jamais seuls vu qu'accompagnés de leurs amis. Au moins, les discussions à table étaient animées. Vu que trois couples s'étaient déjà formés, ils s'étaient tous tournés vers Camille, Ronan et Margaux en quête d'une nouvelle croustillante à se mettre sous la dent.

Si les deux futurs dieux restaient toujours imperturbable et silencieux sur ce sujet, on ne pouvait pas en dire autant de la petite sœur de Scyllia. Dès que le sujet était abordé, Lise et Zoé s'empressaient de l'entourer et de la bombarder de questions pour savoir s'il y avait quelqu'un qui l'intéressait. La pauvre devenait alors rouge et balbutiait à chaque fois quelque chose d'incompréhensible. La prétendante devait même parfois intervenir pour demander aux deux inquisitrices de l'amour de la laisser tranquille pour qu'elle puisse au moins finir son assiette en paix.

Mais de tous ceux qui s'amusaient de cette situation, Shed était le pire. À chaque fois que ce sujet revenait, il ne cessait de casser les oreilles de Scyllia en lui disant qu'il avait tout deviné depuis le début et qu'il ne manquait plus que Camille et Ronan pour que ses pronostiques soient parfaits. Cependant, il n'avait encore rien dit sur Margaux. Même avec son hôte qui assistait à certains de ses cours en tant qu'assistante du professeur, le démon n'avait pas réussi à trouver un garçon assez proche d'elle pour avoir ses chances.

Alors qu'elle déposait le dernier livre sur l'une des étagères, la prétendante sourit. Sa punition touchait à sa fin et elle pourrait enfin retourner avec les autres. Ça n'était cependant pas le cas pour Alex qui devait encore purger sa peine pendant encore deux semaines, mais vu qu'il s'occupait de l'inventaire dans la remise de composants alchimiques, l'adolescente envisageait sérieusement de se mettre à cette discipline. Du moins, pendant deux semaines.

— Excusez-moi, l'interpella quelqu'un.

Scyllia se retourna et vit qu'il s'agissait d'un jeune étudiant de première année, deuxième tout au plus. De plus, il ne lui était pas inconnu car rodait souvent dans la bibliothèque et interpellait tout aussi régulièrement les personnes qui y travaillaient. Shed l'avait d'ailleurs surnommé « l'incontournable casse couille » et son hôte, bien que patiente, avait fini par trouver que cela lui allait parfaitement bien.

— Oui ? Que puis-je faire pour t'aider ?

— Vous aider, rectifia-t-il en levant son index. Je suis destiné à devenir un grand mage, alors que vous n'êtes qu'une bibliothécaire, alors un peu de respect.

Ho, il commence mal celui-là. Ça te dit une prolongation de deux semaines de corvée pour avoir martyrisé un petit con au point qu'il ne veuille plus revenir dans cette école ?

La proposition était tentante. C'était la première fois qu'il s'adressait à elle, mais elle l'avait déjà vu traiter avec les autres employés avec qui elle s'entendait bien. Ce gamin était tout simplement odieux et méritait d'être remis à sa place, mais ça n'était pas son rôle. Elle en toucherait deux mots au directeur une fois sortie d'ici. Lui se ferait un plaisir de le recadrer à sa manière qui devait être la plus terrible et sournoise qui soit. En attendant, Scyllia prit sur elle, serra les poings et lui offrit un sourire crispé.

— Excusez-moi, que puis-je faire pour vous ?

— Suivez-moi, ordonna-t-il en se retournant.

Il te tourne le dos, c'est le moment, poignarde-le !

Au ton qu'il avait employé, Scyllia savait que Shed n'était pas sérieux, elle sourit donc en pensant au nombre d'opportunités qu'il lui laissait en découvrant ainsi son dos et le suivit jusqu'à une table où un livre était ouvert. Celui-ci relatait comment exécuter un sort de magie blanche basique. L'étudiant pointa la rune qui y était dessiné et jeta un regard noir à Scyllia.

— Je croyais que cette école était la meilleure du royaume. Et pourtant, vous proposez des ouvrages incomplets et faux !

Outre le fait que l'académie était le seul établissement de tout le royaume où l'on pouvait apprendre la magie et qu'il était donc, par défaut, le meilleur, la prétendante fut étonnée d'entendre que l'ouvrage de magie blanche contenait des erreurs. Elle l'avait elle-même parcouru lorsqu'elle était en convalescence à cause du miasme et n'avait rien noté à ce sujet-là.

— Que voulez-vous dire ? questionna-t-elle tout de même.

— Là ! dit-il d'un ton presque agressif en pointant plus précisément la rune. Ces signes sont faux et la description est tout bonnement incompréhensible et se contredit tout le temps !

— La personne qui a écrit ce livre est pourtant un mage reconnu, je ne pense pas qu'il aurait fait une erreur aussi basique sur un sort aussi simple.

— Eh bien moi je dis que ça n'est pas bon ! Mon père m'a appris la magie et je sais que cette rune est fausse.

Ha, d'accord, j'ai compris ! s'exclama le démon comme s'il avait eu une révélation. Ce petit con est un fils à papa !

Ça n'était pas le moment de s'énerver, même si l'envi de claquer ce petit je-sais-tout la démangeait fortement. Cette rune était correcte et les explications qui l'accompagnaient étaient limpides, mais soit, peut-être était-il plus doué qu'elle ne le pensait et avait découvert, malgré son jeune âge et son inexpérience, une technique plus aboutie pour arriver au résultat escompté.

— Et donc, que proposeriez-vous comme correction ?

L'étudiant chercha un instant dans ses parchemins et en sortit un qu'il lui montra fièrement. La rune inscrite dessus était assez similaire, au détail près que les signes inscrits à l'endroit qu'il avait pointé sur le livre avaient été modifiés. En soit, il n'avait pas totalement tort. Cette rune pouvait marcher, mais...

— Je suis désolée, mais pour moi, je ne vois pas en quoi la vôtre est meilleure pour lancer ce sort. Pourriez-vous faire une démonstration ? Je ne suis qu'une néophyte dans ce genre de magie.

Empli d'orgueil et prêt à montrer qu'il avait raison, le jeune mage posa son parchemin sur la table et commença à y insuffler son énergie. Par pur professionnalisme en tant que bibliothécaire, Scyllia se hâta de ramasser l'ouvrage controversé et le déposa sur une table un peu plus loin.

Le petit vantard ne devait pas avoir beaucoup d'énergie en lui, à peine assez pour être considéré apte à rejoindre l'académie selon la prétendante, car il mit un long moment avant de charger sa rune. Lorsqu'elle se mit finalement à luire, celui-ci la regarda, fier de lui.

— Vous voyez !

— Voir quoi ? La rune est active, mais tant qu'elle n'est pas enclenchée, je ne pourrais rien constater.

Un brin énervé par cette réponse, l'étudiant finit par placer sa main dessus. Les conséquences furent immédiates. À peine sa paume était-elle entrée en contact avec le parchemin qu'une détonation résonna dans toute la bibliothèque. Il n'y avait pas eu d'explosion, mais une impulsion avait projeté l'incontournable casse couille contre une étagère.

C'est cruel, feignit de s'apitoyer Shed. Tu savais que les modifications qu'il avait apportées avaient transformé la rune pour en faire un sort de magie rouge.

Oui, elle le savait. Mais au moins, elle espérait que la leçon lui rentrerait dans le crâne de la même manière que l'étagère qu'il s'était pris. Cependant, elle n'en avait pas tout à fait fini avec lui. Elle ramassa le livre de magie blanche et s'agenouilla auprès de lui alors qu'il peinait quelque peu à prendre une position assise.

— Alors mon bonhomme, tu as voulu jouer au grand ? Avant de contredire ceux qui ont bien plus d'expérience que toi, apprend déjà les bases. Ça t'évitera de devoir vivre avec des membres en moins avant même d'avoir atteint ta troisième année. En attendant, je pense que ce livre pourra t'être utile pour ce que tu as.

À ces mots, Scyllia plaqua le livre sur son torse de toutes ses forces avec, même, une infime partie de celle de Shed. L'étudiant en eut le souffle coupé et eut un peu de mal à se ressaisir.

— Mon père en entendra parler ! beugla-t-il tandis que la prétendante était déjà repartie entre les rayons.

Cette menace sonna comme un doux tintement à ses oreilles. S'il voulait le jouer à celui qui avait le plus de relations, il avait intérêt à en avoir des solides. La prétendante s'imagina un instant au milieu du tribunal, lui appelant à la barre son père et elle en faisant de même avec Enzo, Elisabeth, le roi. Elle alla même jusqu'à imaginer qu'elle pouvait appeler les personnes depuis les autres plans et se vit entourée de ses propres parents, de Sina et de Siguir, la déesse de la magie, qui aurait expliqué au fils et au père, quel que soit son rang, que la rune qu'il avait créée ne pouvait être considéré comme faisant partie de la magie blanche uniquement parce qu'il y avait des chances qu'elle retire un nuisible de ce monde.

Tu es certaine d'être prétendante à la vie ?

— Je préserve avant tout ma santé mentale. C'est vrai que j'aurai pu le soigner, mais comme ça, il apprendra à utiliser ces sorts en situation réelle. Les personnes sont bien plus productives lorsque le sujet les concerne directement.

Tandis qu'elle reprenait une pile de livres pour aller les ranger, une autre personne vint à elle. C'était une employée de la bibliothèque, une vraie, pas comme elle. Celle-ci la fixait avec un regard non pas dur, mais inquiet.

— Tu n'aurais pas dû faire ça, ce gosse peut t'apporter de gros ennuis.

— Ne t'en fais pas. Les ennuis, je les collectionne. Et puis, au final, je n'ai rien fait, répondit-elle en haussant les épaules. C'est lui qui a tracé la rune, lui qui y a insufflé son énergie et lui qui l'a enclenchée. Moi, je n'ai fait que mettre le livre à l'abri le temps de son expérience et lui rendre une fois qu'elle était terminée.

— Tu ne comprends pas. Son père est l'un des candidats potentiels lorsqu'une place au conseil se libérera.

— Et alors ? Je devrais avoir peur d'un titre qu'il n'a même pas encore ?

Face à cet argument, la bibliothécaire ne sut quoi répondre et se contenta juste de lui dire d'être prudente avant de retourner à son travail. Scyllia en fit de même, mais resta proche de l'étudiant au cas où il n'arriverait pas à se soigner lui-même. Elle en était à la moitié de sa pile de rangée lorsqu'une voix retentit dans la pièce.

— Bah alors Strophi ! T'as encore fait n'importe quoi ?

— Strophi ? questionna la prétendante, sa curiosité l'ayant emporté sur le conseil que lui avait donné sa collègue d'être prudente.

La personne qui l'avait appelé ainsi n'était autre qu'Enzo. Le directeur était assis sur la table en face de l'élève toujours par terre. Il balançait ses pieds dans le vide et sa tête était appuyée sur ses mains, un large sourire aux lèvres.

Non mais quelle mauviette, commenta Shed. Il ne s'est même pas relevé alors qu'il n'a rien de grave.

— Au début, je voulais l'appeler l'emmerdeur, répondit Enzo à la question de l'adolescente. Mais comme ça ne fait pas très pédagogique, je l'ai surnommé Strophi vu qu'il ne provoque que des catastrophes. Alors dis-moi Strophi. Quel mage pensais-tu cette fois-ci, dans ton infinie sagesse, qu'il s'était fourvoyé dans la confection d'un sort ?

— Mon père en...

— Entendra parler, je sais. Mais vois-tu, il y a un détail qui t'a peut-être échappé, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, mais ton père n'est pas membre du conseil, moi, si.

En prononçant les deux derniers mots, Enzo étira d'autant plus son sourire et se pencha vers lui comme pour le narguer. Strophi, devant cet argument, se tourna vers la seule personne à qui il croyait encore pouvoir s'attaquer.

— Vous peut-être, mais elle, elle n'est rien et se retrouvera bientôt sans travail. Mon père a assez de relation pour la renvoyer ! clama-t-il fièrement.

Enzo perdit son sourire et tourna la tête vers Scyllia, puis vers Strophi pour revenir sur la prétendante. Il réitéra cette opération quatre fois, puis partit dans un fou rire en se roulant sur la table sur laquelle il était assis. Totalement hors de contrôle, il finit par ne pas voir le bord approcher et se cassa la figure par terre.

— Strophi, tu es tellement mignon quand tu t'y mets, rit-il en se relevant, essuyant d'un doigt les larmes qui lui montaient aux yeux. Vas-y, je t'en pris, attaque-toi à la pupille du roi.

— La... La quoi ? balbutia-t-il alors que son teint devenait blanc, presque livide.

— La pupille du roi, l'ambassadrice du royaume d'Atora, la gardienne du plus puissant démon du plan démoniaque ou, si tu préfères, la prétendante à l'incarnation de la vie, future déesse majeure.

Plus puissant démon, Enzo sait trouver les mots justes pour faire fondre mon petit cœur de glace.

— Tu... Tu es...

— Directeur, le coupa-t-elle. Avec tous ces titres, je suis considérée comme une noble ?

— Et pas qu'un peu !

— Dans ce cas, jeune homme, dit-elle en se rapprochant de Strophi. Je te demanderais de m'appeler Dame Eliar. Je t'autoriserai peut-être à me tutoyer... Lorsque tu seras devenu le grand mage dont tu prétends avoir la destiné. En attendant, respect un peu les personnes qui travaillent à l'académie ou je demande au roi, mon tuteur, qu'il ordonne au conseil d'ouvrir une enquête sur toi afin de découvrir si tu as réellement les capacités pour te trouver ici ou si tu as été admis uniquement grâce aux relations de ton très cher papa.

Strophi, effrayé par cette menace, écarquilla les yeux puis se leva d'un bond pour détaller hors de la bibliothèque. Scyllia et Enzo le regardèrent s'en aller et restèrent encore un peu ainsi, même après qu'il soit sorti.

— Halala, souffla le directeur. Le pire, c'est que son père est quelqu'un d'humble et de formidable. Je suis d'ailleurs l'un de ceux qui soutient sa candidature pour qu'il ait sa place au conseil. Mais comment as-tu su qu'il n'était pas entré à l'académie grâce aux tests d'admission ?

— J'assiste les professeurs de magie blanche pendant que les autres de ma classe s'entraînent à la rouge, lui rappela-t-elle. Je sais donc de quoi sont capable les premières années et lui est clairement en dessous du niveau attendu.

— Son père m'a demandé de l'intégrer dans l'académie et je ne pouvais pas lui refuser cette faveur. Je suis sûr qu'il peut développer ses pouvoirs pour devenir au moins un mage convenable. Il travaille d'ailleurs très dur pour ça. Pour preuve, tu as dû le croiser à de nombreuses reprises dans la bibliothèque, bien plus souvent que les autres élèves de son âge. J'aimerais bien l'aider, mais avant ça, il doit perdre cet air supérieur qu'il se donne et qui fait de lui un petit con.

— Il se sert de ça comme d'un bouclier, comprit Scyllia.

— Oui, mais il ne se rend pas encore compte que ce bouclier est en papier et qu'il est inefficace. L'année est déjà bien entamée, les autres de sa classe se sont déjà rendu compte de son incapacité à lancer correctement le sort le plus élémentaire et se moquent de lui. Enfin, c'est bien connu, les enfants n'écoutent jamais les adultes. Si seulement une âme charitable parmi ses aînés pouvait lui parler... finit-il, le regard perdu dans le vague.

Après un petit moment de silence, Enzo sauta de la table sur laquelle il s'était rassi et fit mine de s'en aller. Il se retourna cependant alors qu'il se trouvait sur le pas de la porte de la bibliothèque et fixa Scyllia.

— Ha oui, j'oubliais. Lucas m'a demandé de te passer un message. Il organise une réunion demain matin pour discuter un peu du royaume et il aimerait que tu y assistes. Je passerai te chercher à neuf heures, alors soit prête.

À ces mots, Enzo franchit la porte et repartit à ses occupations, laissant seule l'adolescente. Que le roi ait demandé sa présence à une telle réunion l'étonnait un peu, mais ça n'était pas la première fois qu'il le faisait. Elle passerait sa matinée à s'ennuyer et entendre des personnes parler de régions et de villes qu'elle ne connaissait pas. Mais pour le moment, ce qui hantait son esprit était les paroles que le directeur avait dites juste avant.

— Le directeur est gentil, mais qu'est-ce qu'il est bruyant ! commenta la bibliothécaire qui l'avait mise en garde.

Sans lui répondre, Scyllia se jeta sur un parchemin que l'élève avait utilisé, y griffonna quelque chose et partit en courant.

— Je suis désolée, lança-t-elle par-dessus son épaule, je reviens tout de suite !

La prétendante sortit de la bibliothèque et déploya ses ailes de brumes pour s'envoler. Dès qu'elle se trouva assez haute pour voir la majeure partie de l'académie, elle se mit à la recherche de l'âme de Strophi et le trouva derrière les dortoirs. L'adolescente s'y précipita et survola le bâtiment avant de se poser pour finir le chemin à pied. Celui que Shed appelait l'incontournable casse couille était recroquevillé sur lui-même, adossé au grand arbre qui se trouvait là.

Sans un mot, Scyllia s'approcha de lui et lui tendit le parchemin qu'elle avait modifié. Strophi releva la tête, les yeux rougis par les larmes, et finit par le prendre. Il parcourut en vitesse ce qu'elle avait écrit et leva vers elle un regard empli d'incompréhension.

— Essai plutôt cette rune. Elle est plus simple, te permettra de t'entraîner et ne risque pas de te sauter à la figure.

— Mais...

— Il faut que tu te dises que ceux qui sont ici ne sont pas des ennemis, le coupa-t-elle. Tu trouveras toujours de l'aide ici, mais il faut bien s'y prendre. Arrête de menacer tout le monde en disant que ton père va faire quelque chose, accepte le fait que tu sois en difficulté et que tu as besoin d'aide. Si tu fais ça, tu deviendras un mage bien plus puissant que celui que tu veux être. Je ne te serai d'aucune utilité pour la magie rouge, mais si tu fais le premier pas pour changer et devenir un étudiant comme les autres, sans prétention ni privilège, alors ma porte sera toujours ouverte pour t'aider avec la magie blanche ou bleue.

À ces mots, Scyllia se retourna et repartit à pied.

— Dame Eliar ? appela-t-il.

La prétendante lui fit de nouveau face et lui sourit.

— Scyllia, rectifia-t-elle.

— Merci.

Sans rien ajouter, l'adolescente hocha légèrement la tête et repartit vers la bibliothèque avec le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait.

Dis Scyllia, je pense à un truc. Tu penses qu'il y a moyen de mettre Strophi avec Margaux ?

— Shed ?

Oui ?

— La ferme, dit-elle en souriant.

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