Chapitre 6

Une fois leur entretien terminé, l'archevêque raccompagna Scyllia jusque dans le couloir. Les paladins qui avaient escorté la fillette étaient toujours postés de chaque côté de la porte et n'avaient pas bougé d'un centimètre depuis qu'elle était entrée. Le dirigeant de l'ordre ordonna immédiatement aux gardes de la conduire au père Grégoire, puis retourna s'enfermer dans le petit salon.

Alors que les gardes entouraient Scyllia et la guidaient à travers les couloirs de la cathédrale, la prétendante avait une profonde réflexion sur ces soi-disant guerriers de la lumière. Elle ne savait que penser de ces hommes. S'ils lui souriaient aujourd'hui, elle ne pouvait s'empêcher de penser à leurs lames pointées sur sa gorge et son cœur lorsqu'elle était venue dans l'espoir d'être libérée du démon qui la possédait. Seraient-ils allés jusqu'au bout si les dieux n'étaient pas intervenus ? Avaient-ils déjà tué des enfants innocents qui, contrairement à elle, n'avaient pas eu la chance d'être entouré de puissants alliés ? Et si tel était le cas, le sacrifice des hôtes avaient-ils au moins permis de se débarrasser une bonne fois pour toutes des démons ?

Si la prison qu'a créée ta mère m'empêche de savoir ce qui m'arrivera si tu meurs, pour les autres qui ne sont pas scellés, la mort de l'hôte les renverra simplement sur le plan démoniaque ou les fera juste sortir de leur corps pour les démons assez puissants et résistant. C'est pour cela qu'ils préfèrent les exorcismes. Même si ça peut tuer l'hôte, au moins, il a des chances de s'en sortir et le démon retourne sur son plan à coup sûr.

— Alors pourquoi est-ce qu les dieux n'ont pas réussi à te faire sortir ? chuchota-t-elle.

L'un des paladins jeta un regard furtif en direction de la fillette, mais ne dit rien.

L'exorcisme est un combat mental. Lorsque Sina t'a ausculté, elle a vu qu'elle ne pourrait pas gagner et qu'aucun dieu ne pourrait m'extraire sans te tuer.

Si Shed pouvait parfois être énervant, Scyllia appréciait ces moments où il lui expliquait des principes aussi clairement. En un sens, le démon avait un don pour l'enseignement. Suite à ses explications, une question lui vint à l'esprit. Si les démons retournaient sur leur plan à la mort de leur hôte, pourquoi les dieux avaient envisagé de la tuer pour se débarrasser de lui ?

Tout simplement parce que le principe de retourner sur le plan démoniaque à la mort d'un démon est spécifique au plan mortel. Si un démon meurt sur celui des dieux, il disparaît. Voilà pourquoi ils voulaient te tuer lorsque j'étais emprisonné.

Après plusieurs couloirs et embranchements, le paladin en tête du groupe poussa une porte à double battant et invita la prétendante à entrer. L'endroit, peu lumineux, était rempli d'étagères chargées de livres et de parchemins ainsi que des tables et des bancs. Des prêtres allaient et venaient dans ce labyrinthe de savoir. Cette bibliothèque n'était pas aussi impressionnante que celle de l'académie, mais avait tout de même un certain charme mystique.

— Excusez-moi, interpella un garde à un homme en toge. Père Grégoire est-il ici ?

— En effet. Voulez-vous que je le fasse venir ?

— Si cela ne vous dérange pas.

— Ho, ça n'est pas moi qui cela va déranger... Père Grégoire ! Des personnes veulent vous voir ! hurla le religieux.

Surprise, Scyllia se retint de pouffer de rire. Elle qui croyait que le silence était de rigueur trouvait cette situation absurde et burlesque. Un rapide coup d'œil vers les paladins lui apprit cependant qu'ils étaient tout aussi étonnés qu'elle.

— C'est le seul moyen de le faire venir, expliqua le prêtre.

— Il est sourd ? s'étonna un garde.

— Bien au contraire... Il entend bien mieux que tout le monde ici.

— Je suis occupé et j'ai un rendez-vous dans peu de temps, ne me dérangez pas ! entendirent-ils.

La voix se répercutait sur chaque mur et étagère de telle sorte qu'il était impossible de déterminer où il se trouvait.

— Eh bien votre rendez-vous est arrivé ! annonça un garde, gêné de devoir crier dans un endroit pareil.

— Je suis sûr que vous mentez pour me faire sortir et m'envoyer une fois de plus nettoyer les statues !

— Je crois qu'il n'est pas décidé à sortir de sa cachette, indiqua le prêtre. Peut-être pourriez-vous prouver que vous êtes bien ceux qu'il attend.

Scyllia allait pour crier à son tour, mais fut dissuadée par les regards assassins que lui lançaient les moines qui voulaient travailler en paix. Elle devait le convaincre qu'elle était bien celle qu'il attendait, et ce, le plus silencieusement possible. La prétendante eut alors une idée. Elle concentra son énergie dans sa main et laissa échapper une impulsion émeraude qui se propagea dans toute la bibliothèque.

À leur mine agacée, Scyllia déduisit qu'elle avait tout de même dérangé les moines malgré son silence. Cependant, elle restait convaincu que son action était plus efficace que de crier à tout-va.

— Alors vous n'avez pas menti, fit une voix à sa gauche.

La fillette tourna la tête, mais ne vit qu'une étagère remplie d'anciens livres.

En haut, indiqua Shed.

La prétendante releva les yeux et remarqua une tête ébouriffée qui dépassait du meuble. Ses deux grands yeux marrons l'observait et semblaient l'analyser sous toutes les coutures. À première vue, le père Grégoire était allongé sur l'étagère. Qu'est-ce qui lui prenait d'aller se percher ainsi ? Scyllia commençait à comprendre pourquoi l'archevêque le comparait au directeur.

— Que faites-vous ici ? Descendez tout de suite ! ordonna l'homme en toge qui l'avait appelé.

— Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à me trouver là. Cela me permet de me déplacer plus aisément d'une section à une autre. En plus, en me trouvant en haut, j'évite les visages aigris des autres moines. Il est d'ailleurs appréciable d'en voir un aussi rayonnant que le vôtre, finit-il en fixant la prétendante.

— Maintenant que vous savez que je suis celle que vous attendiez et que nous ne vous appelions pas pour nettoyer les statues, allez-vous descendre ou dois-je monter vous rejoindre ?

— J'arrive !

Le père Grégoire se releva et s'étira longuement avant de partir à la recherche d'une échelle pour descendre. Debout sur les étagères, sa tête frôlait le plafond. Lorsqu'il trouva enfin un moyen de descendre, il sauta de son piédestal sans utiliser l'échelle et se réceptionna avec l'agilité d'un félin.

— Nous pouvons y aller, annonça-t-il joyeusement.

— Pourquoi n'avez-vous pas utilisé l'échelle ? s'étonna la prétendante.

— C'est bien plus rapide ainsi !

— Dans ce cas, pourquoi en avoir cherché une pour descendre ?

— Hé bien, c'est pourtant évident ! Je n'allais pas descendre sans et risquer de me briser la nuque !

Devant incompréhension de la fillette, le père Grégoire lui offrit un large sourire amusé, l'invita à le suivre d'un geste de la main et sortit de la bibliothèque. Scyllia sur ses talons, l'homme attendit d'être assez éloigné des paladins pour entamer la conversation.

— Je suis de près le dossier de chaque prétendant et prétendante officiellement reconnu comme tel. Il me semblait que celle de la vie était possédée par un puissant démon.

— C'est le cas. Ma mère a enfermé Shed dans mon corps pour qu'il ne fasse plus de mal à personne.

Je ne suis pas si méchant que ça...

— Tu as tué mes parents et essayé de faire la même chose avec le panthéon.

Suite à cette phrase sans aucun sens pour lui, le prêtre arqua un sourcil interrogateur.

Et ça recommence... souffla Shed.

— Je parlais justement au démon, expliqua-t-elle.

— C'est étrange. J'ai un certain potentiel pour détecter la présence de démons et pourtant, je ne sens aucune once de mal en toi.

— C'est vrai que d'habitude, les paladins sont au mieux méfiants avec moi. Là, c'est comme s'ils n'avaient pas ressenti la présence de Shed.

Peut-être que la source des dragons occulte ma présence. Il faudra que tu en touches deux mots à Enzo ou à Senca.

— Pour être tout à fait sincère, reprit-il. J'espérai pouvoir parler avec la chose qui est en toi. J'ai entendu dire qu'il était un démon primordial et qu'il pourrait avoir des réponses à certaines théories.

— Si vous voulez. Mais il vaudrait mieux trouver un endroit moins fréquenté que les couloirs. Je ne pense pas que les autres prêtres et paladins prennent bien sa présence.

— Tu as raison. Suis-moi, je connais un endroit désert à cette heure-ci.

Une nouvelle fois, Scyllia se laissa guider dans les couloirs de la cathédrale. Excepté sa manie de s'allonger sur les étagères, le père Grégoire semblait bien moins turbulent qu'Enzo. En un sens, cela la rassurait de devoir apprendre son futur rôle auprès de quelqu'un de plus stable. Le prêtre s'arrêta soudain devant une porte parmi tant d'autre et l'ouvrit.

Scyllia découvrit, à l'intérieur, une petite pièce peu lumineuse avec deux chaises et un pupitre en bois. Il n'y avait rien d'autre. La pierre était à nue et la lumière provenait d'une petite ouverture dans un mur.

— Cette pièce nous sert lorsque nous ressentons le besoin de nous isoler ou de parler à quelqu'un en privé. Personne ne viendra nous déranger.

— Je peux donc le faire venir ? questionna-t-elle.

— Oui, s'il te plaît.

Certaine que les paladins ne lui sauteraient pas dessus, la fillette fit apparaître l'orbe qui servait à Shed de communiquer.

— Un prêtre qui demande à parler à un démon sans intention de l'exorciser. C'est bien la première fois que je vois ça, annonça une voix qui semblait sortir de la sphère sanguine.

— Je ne m'attendais pas à ça. Une boule qui parle.

— Ce n'est pas vraiment lui, juste un sort qui lui permet de s'exprimer.

— Je vois. Pour vous répondre, contrairement à mes confrères, je cherche la vérité partout, quitte à devoir parler à un démon.

— Et qu'est-ce qui vous dit que je vais répondre ? Je peux tout aussi bien vous mentir pour vous mener sur une fausse piste.

— En effet. C'est pour cela que je traite chaque information avec prudence, quel qu'en soit la source.

— Même si elle vient des dieux ? S'étonna Scyllia.

— Oui, confirma-t-il.

— C'est étrange, vous raisonnez plus comme un mage que comme un prêtre.

— Je ne fais que m'appuyer sur des faits concrets. Certains textes se contredisent entre eux car chaque dieu a sa propre vision du monde. D'autres nous mentent délibérément pour nous mettre à l'épreuve. Ils veulent que l'on évolue par nous-mêmes, avec notre libre-arbitre, pas que nous leur obéissions au pied de la lettre comme des morts-vivants écervelés obéiraient à un nécromant.

— Et donc, quel est votre question ? s'impatienta Shed.

— Vous êtes un démon primordial. Il est donc possible que vous ayez connu des époques dont nous ne connaissons rien. Ma question est donc la suivante. Avez-vous déjà entendu parler des dieux noirs ?

— Les dieux noirs ? répéta Scyllia.

— Oui. C'est une légende chez les démons. Elle parle de leur créateur qui se serait battu contre les dieux originels. Ils se seraient tous entre-tués et certains mortels avec de grandes capacités les auraient remplacés. Cette théorie affirme donc que tous les dieux du panthéon aurait un jour été des prétendants de dieux qui n'avaient pas besoin d'eux vu qu'ils étaient totalement immortels.

— Mais comment sont-ils morts s'ils sont immortels ? se demanda la fillette.

— Ils n'étaient pas intouchables, c'est juste qu'ils ne vieillissaient pas et, contrairement aux dieux actuels, ne voyaient pas leurs pouvoirs décliner avec le temps. Pour répondre à ta question, il est possible que j'ai vécu à cette époque. Cependant, j'ai perdu tous mes souvenirs. Je ne pourrais donc pas vous aider plus que ça sur ce sujet.

— Dommage, dit le prêtre avec une pointe de déception dans la voix. Enfin, ça n'est pas très grave. Parlez-moi un peu de votre vie. Je suis sûr que ce sera instructif et que je pourrais en tirer quelque chose.

— Demander à quelqu'un de parler de soi. C'est bien un truc d'humain... Ou plutôt de prêtre. Vous vous demandez ça parce que votre vie est tellement ennuyeuse que vous avez besoin du récit de celle des autres pour vous sentir vivant ?

— Shed, ne soit pas aussi méchant, réprimanda la prétendante. En plus, depuis ce qui s'est passé il y a quelques mois, j'aimerai bien avoir, moi aussi, certaines précisions sur ta vie.

— Ça n'est peut-être pas le bon moment pour en parler, tenta d'esquiver le démon. N'oublie pas que tu es ici pour en apprendre plus sur ton futur rôle de déesse.

— Ho, vous savez, nous aurons bien assez de temps d'en parler plus tard.

— Bon... Très bien. Pose tes questions, vas-y, souffla Shed.

— Tamaa... commença la prétendante.

— Ha non, pas elle ! s'emporta-t-il.

— Je ne veux pas savoir ce qui s'est passé entre vous deux, mais elle a dit que tu étais une légende chez les démons. En plus de ça, lorsque nous étions tu sais où, tu t'es présenté comme pourfendeur de la quarante-troisième légion ou quelque chose comme ça. Tu pourrais m'expliquer ces titres ? Et, encore une chose, pourquoi elle t'a appelé Shed ? Je croyais que tu t'étais donné ce nom pour éviter de me dire le tien.

— La raison est simple. Personne sur le plan démoniaque ne connaît mon vrai nom et tous m'appellent Shed. Ainsi, avec tous les ennemis que je me suis fait, aucun d'entre eux ne pourra aller voir les humains et le leur donner pour qu'ils m'asservissent. Pour mes titres, cela devrait aussi intéresser monsieur le prêtre vu que cette histoire concerne l'invasion démoniaque d'il y a dix ans. À l'époque, les quatre rois démons se sont unis pour envahir le monde des dieux et en prendre le contrôle. Ils m'ont alors proposé d'être aux commandes d'une légion, la cinquante-cinquième. Ça n'était pas parce qu'ils avaient confiance en moi, mais parce qu'ils craignaient que je me vexe et les tuent s'ils ne le faisaient pas. D'un autre côté, il est vrai que je ne l'aurais pas bien pris s'ils ne m'avaient rien offert. Je me suis donc retrouvé à la tête de la plus grande légion démoniaque.

— Mais pourquoi pourfendeur alors ?

— Ça viens, ne soit pas si impatiente. L'invasion ne m'intéressait pas plus que ça, je m'amusais déjà très bien sur le plan démoniaque et je n'avais pas encore besoin d'un autre terrain de jeu. Cependant, affronter les dieux était une promesse qui m'attirait tout particulièrement. Proche du lieu ou le portail allait être invoqué, mes soldats s'étaient réunis devant moi. J'allais pour faire un discours plein d'entrain et d'espoir en traitant tout le monde de moucheron lorsque l'un des démons sous mes ordres rigola et ne me reconnut pas comme son chef. Je lui ai alors proposé un duel pour prendre ma place et cet abruti a accepté. À peine avait-il bougé le petit doigt que j'ai, avec tact et retenu, lancé un cataclysme sur lui... Aucun de mes soldats n'a survécu. J'ai alors décidé de ne pas intervenir pendant cette petite guerre et de rester observateur.

— Tu as lancé un cataclysme sur un seul démon ?

— Qu'est-ce qu'un cataclysme ? s'enquit le père Grégoire.

— Un sort capable de raser la capitale, expliqua-t-elle. Pourquoi tu ne l'as pas tué juste lui ?

— Parce que j'en avais vu deux trois dans le tas qui avait rigolé à sa provocation, donc je devais les punir.

— Tu as réduit en cendres dix milles soldats sous tes ordres...

— Rajoute un zéro.

— Cent milles ? Tu as tué cent mille soldats parce que deux trois avaient rigolé ?

Scyllia n'en croyait pas ses oreilles. Pourtant, elle comprenait à présent pourquoi la succube l'avait qualifié de véritable légende chez les démons. À lui seul, il avait peut-être indirectement donné la victoire aux dieux en tuant tous ces démons et en ne participant pas à cette guerre.

Une autre question vint à son esprit. Qui étaient les rois démons et qu'étaient-ils ?

— Les rois démons sont aussi connus que moi dans le monde mortel. Ils font en sorte d'effacer toute trace de leur passage chez les mortels pour qu'ils croient qu'il n'y a aucune hiérarchie stricte chez les démons.

— Très intéressant, pouvez-vous en dire plus sur eux ?

— Pas vraiment. Je les ai rencontrés il y a bien longtemps et les ai forcés à s'agenouiller devant moi. C'était d'ailleurs très amusant. Tout ce que je peux vous dire, c'est que chacun contrôle une partie du plan démoniaque.

— Et avec une armée aussi grande, pourquoi est-ce qu'ils ne se sont pas attaqués à la cité des damnés ? questionna la fillette.

— Je leur avais dit que je ne voulais pas faire partie du groupe de commandement et que ma légion serait indépendante, alors je n'en sais rien.

— Et pour cette histoire de désolateur ?

— Désolateur des mondes souterrains ? C'est un titre que j'ai reçu bien avant celui de terreur des rois démons. À cette époque, il existait plusieurs strates sous le plan démoniaque et mon jeu préféré consistait à aller les visiter et éliminer toute trace de vie à l'intérieur, puis de faire en sorte qu'il s'effondre pour que personne ne puisse y retourner. Malheureusement, au bout d'une centaine d'années, je me suis rendu compte que j'avais détruit tous les mondes souterrains.

— Et ça représente combien de vie ? demanda la fillette qui blanchissait à vue d'œil.

— Je ne sais pas. Des millions, peut-être des milliards. Est-ce que tu comptes les enfants en bas âge comme des êtres vivant à part entière ?

— Bon, coupa le prêtre, mal à l'aise. Je crois que nous avons assez discuté, et si nous nous intéressions à ce qui t'amène réellement ici ?

— Je suis totalement d'accord avec vous, rétorqua Scyllia en révoquant la sphère couleur sang.

Je croyais que tu voulais en savoir plus sur moi ? Tu n'es pas drôle, ça commençait tout juste à devenir intéressant. Encore un peu et le prêtre rendait son petit-déjeuner.

— Et moi aussi.

Sa curiosité satisfaite, le père Grégoire se leva et ouvrit la porte qui menait au couloir, immédiatement suivi par Scyllia. Elle allait enfin faire ce pour quoi elle était venue ici et en apprendre plus sur son futur rôle. Il lui fallait au moins ça pour oublier toutes les horreurs que Shed avait racontées pendant le court laps de temps où ils étaient restés dans cette petite pièce sombre.

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