Chapitre 23

Le choc de voir son amie encore en vie avait fait baisser la garde de Maximilien qui, à présent, souriait, soulagé. Sa lame était beaucoup moins brillante et l'énergie qu'il dégageait n'englobait plus la forêt. Tout n'était pas gagné pour autant. Scyllia l'avait empêché de tuer son père, mais le convaincre de se séparer de son arme allait être une toute autre histoire.

— Tu es en vie, souffla-t-il. Pourtant, ta cellule était vide !

— Je me suis enfuie peu de temps après que tu ne sois passé, expliqua-t-elle. Archibald a placardé mon portrait dans toute la ville, mais vu qu'il t'avait enfermé dans ta chambre et que tu t'es enfui de nuit, tu n'as pas dû les remarquer.

— Mais pourquoi es-tu avec lui ? Après tout ce qu'il t'a fait, comment fais-tu pour le protéger ?

— J'ai fait en sorte qu'il ouvre les yeux sur ce qu'il était devenu...

— Peu importe, la coupa-t-il. Il n'est plus digne de confiance depuis longtemps. Scyllia, viens avec moi ! Avec ta puissance couplée à la mienne, nous pourrions voyager à travers le monde et le rendre meilleur !

— Max... Nous sommes bien trop jeunes pour partir ainsi, tenta-t-elle de le raisonner.

— Scyllia, Je t'...

Ha non ! Pas encore un !

— Pense à ceux qui te sont chers ! Pense à ta mère, pense à notre grand-père.

— Notre ? s'étonna-t-il.

C'est vrai. Il n'était pas au courant de leur lien de parenté. La prétendante espérait que lui révéler n'allait pas compliquer les choses, surtout après ce qu'il s'apprêtait à dire avant qu'elle ne le coupe.

— Mon père était le frère du tien. Cela fait de moi ta cousine.

Son ancien colocataire semblait troublé d'apprendre cette nouvelle. Et pour cause, elle s'était toujours présentée à lui en tant que Scyllia Garl et était fière de porter ce nom.

— Grand-père m'a parlé de cet oncle disparu. Il m'a dit qu'il était parti de la maison alors qu'il avait le même âge que moi. Comment peux-tu dire qu'il est trop tôt pour moi ?

— Mon père n'est pas parti arpenter le monde, il s'est installé à l'académie de magie de Tremiss. J'ai déjà fait l'expérience de voyager seule, et je peux te dire que ça n'est vraiment pas facile.

— Alors accompagne-moi !

— Ça ne changerait rien. Aux yeux de tous, nous sommes encore des enfants. Personne ne nous prendrait au sérieux. S'il te plaît, lâche cette épée et rentrons.

Pendant un instant, les yeux de Maximilien se posèrent sur la lame qu'il tenait en main, puis il lança un regard mauvais envers Scyllia. L'épée se mit alors à briller encore plus intensément que lorsqu'il s'était confronté à Archibald.

— Tout est clair à présent.

Surprise, la prétendante arqua un sourcil d'incompréhension.

— Tu m'as berné depuis le début. Tu t'es faite passer pour mon amie, mais en réalité, tu t'es approchée de moi uniquement pour voler l'épée du protecteur du royaume !

Merde, il nous a percés à jour.

Absolument pas ! Scyllia n'avait jamais envisagé une seule seconde d'embarquer Maximilien dans sa quête. Il l'avait certes aidé à cerner la personnalité du directeur, mais sa contribution s'arrêtait là. Pour elle, il était vraiment un ami auquel elle tenait.

— Max, ça n'est pas...

L'adolescente ne put terminer sa phrase. Son cousin, comme il l'avait fait avec son père, taillada l'air devant lui. Les deux bras tendus devant elle, Scyllia matérialisa un bouclier pour se protéger elle et son oncle.

De même que pour le coup qu'elle avait paré, la prétendante sentit une pression gigantesque l'assaillir. Le fragment d'orbe donnait véritablement une puissance prodigieuse à la personne qui le maniait avec ambition.

Alors qu'elle sentait que la vague d'énergie qui se heurtait à son bouclier commençait à faiblir, son adversaire en envoya une seconde tout aussi puissante, puis une troisième. Il ne comptait clairement pas lui laisser la moindre ouverture ni la moindre chance. Seuls la rage et le sentiment de trahison l'animaient.

Tant qu'il ne faisait pas d'attaque aussi puissante que celle que son père avait utilisée pour la battre, ses assauts ne poseraient pas vraiment de problèmes et elle pourrait les encaisser. Non, ce qui l'empêchait de bouger était la peur de quitter Archibald et qu'il se prenne un mauvais coup de la part de son fils.

Bon... Cette forêt est sympathique, mais ça serait bien qu'on n'y prenne pas racine. Quand est-ce que tu vas te décider à envoyer une bonne dose d'énergie dans le bouclier une bonne fois pour toute pour être libre de tes mouvements ?

Ça n'était pas si simple. Contre un tel adversaire, chaque dose d'énergie comptait. Si elle en mettait trop, elle risquait de se trouver à court pendant le combat et, si elle n'en mettait pas assez, la protection pourrait disparaître sans qu'elle s'en rende compte et son oncle serait alors à la merci des attaques. S'il n'avait pas reçu cette blessure, elle aurait pu aller combattre, mais il n'était clairement pas en état de se protéger lui-même à cet instant.

Alors soigne-le, ça ne devrait pas te poser trop de problème ! Qu'est-ce qui t'arrive ? On dirait que tu réfléchis au ralenti et que tu fais tout pour retarder le combat. Tu as peur de le blesser ou de faire un dommage collatéral ? Alors tu as deux solutions. La première, c'est de me laisser faire, la seconde t'impose un combat de moins de cinq minutes, à toi de voir.

Un combat de moins de cinq minutes ? Que voulait-il dire par... Ho ! Une fois qu'elle eût compris cette allusion, Scyllia suivit ses conseils, prépara son sort et renforça son bouclier avant de se téléporter auprès de Maximilien.

Son colocataire ne la laissa cependant pas faire comme elle l'entendait et prédit son apparition derrière lui. Avec une attaque circulaire, il se retourna, mais ne faucha que le vide. Cette frappe n'avait rien de spéciale et aucune impulsion ne se produisit. La prétendante ne fut donc pas blessée vu qu'elle se trouvait hors de portée de la lame.

Avant qu'il ne tente quoi que ce soit d'autre, Scyllia relâcha le sort qu'elle préparait et invoqua, sous les pieds de Maximilien, un portail qui menait directement à une dimension de poche. Il était peut-être fort, mais son manque d'expérience dans les combats impliquant de la magie ne lui permit pas de réagir à temps.

Une fois Maximilien avalé par le sol, la prétendante sauta à son tour dans la brèche et se réceptionna de l'autre côté pendant que son adversaire se relevait. Elle n'avait pas vraiment réfléchi au décor de l'endroit alors ce fut instinctivement qu'elle choisit le dernier sorti.

Quoi de mieux qu'une représentation du plan démoniaque pour accueillir un tel combat, jubila Shed.

— Où m'as-tu emmené ? demanda Maximilien en se remettant en garde.

— Dans un endroit où nous pourrons nous déchaîner sans craindre que ton père ne soit blessé ni que la forêt ne soit rasée.

— Ça n'a pas d'importance. Où que je sois, j'exterminerai quiconque se trouvera en travers de mon chemin !

— Tu te rends compte de ce que tu dis ? Comment veux-tu devenir un protecteur du royaume si tu as ce genre de discours ?

— Seul mes ennemis subiront mon courroux.

Tu as raison, rit Shed. Voir un minus comme lui prononcer des choses comme ça, personne ne le prendra au sérieux.

— Je ne suis pas ton ennemie, rétorqua-t-elle calmement. Bien au contraire, j'essaie de t'aider.

— Tu as perdu ta chance lorsque tu as refusé de venir avec moi.

Il n'y avait rien à faire. Maximilien était en train de devenir exactement ce qu'il reprochait à son père. En y repensant, elle avait peut-être réussi à le raisonner uniquement parce qu'il ne se trouvait pas au contact de son épée. Les mots avaient échoué et cela ne servait à rien de continuer à discuter, d'autant que le temps lui était compté. Il ne restait plus qu'une chose à faire.

— Je te ferais revenir à la raison, quoi qu'il m'en coûte, conclut-elle.

Scyllia lâcha son épée qui disparut avant de toucher le sol et invoqua ses armes favorites. Les deux dagues en mains, elle adopta une posture offensive et expira longuement pour calmer les battements de son cœur qui résonnaient dans ses oreilles.

Même si tu n'as que peu de temps, vas-y par palier si tu ne veux pas le tuer sur le coup... Après, si tu t'en fiches, ça ne me dérange pas non plus. Tant qu'on récupère le fragment.

Tout d'abord, la prétendante engagea le combat avec une technique qui ne le blesserait pas. Elle lui ordonna, d'une voix forte et autoritaire, de lâcher son arme et de s'agenouiller devant elle. Tout ce qu'elle reçut en échange fut une expression haineuse de sa part. Balayer les faibles ne marchait visiblement pas sur les porteurs de fragments.

L'adolescente enchaîna ensuite avec quelques projectiles enflammés de faible puissance qui furent déviés aussi aisément que de simples balles. Elle passa ensuite à la vitesse supérieure et commença à se téléporter un peu partout sur le terrain pour qu'il la perde de vue et soit désorienté. À chaque fois qu'elle apparaissait quelque part, elle lançait l'une de ses dagues sur lui. Cette technique ne se révélait pas plus efficace que les premières, mais au moins, elle pourrait continuer à le harceler ainsi en utilisant d'autres techniques plus puissantes.

— Tu crois être la seule à pouvoir faire ça ?

Alors qu'elle apparaissait autre part, Scyllia fut surprise de ne pas voir Maximilien devant elle. D'instinct, elle se retourna et croisa ses lames, juste à temps pour bloquer l'attaque de son colocataire.

La surprise passée, l'adolescente disparut de nouveau, mais se retrouva une nouvelle fois avec son adversaire dans son dos. Maximilien maîtrisait donc bel est bien une technique spatiale. Il était aussi bien plus doué au corps à corps que ce à quoi elle s'attendait. Ses coups étaient aussi rapides que ceux du capitaine et d'une précision mortelle.

Il semblait aussi savoir à chaque instant ce qu'elle comptait faire. À chaque fois qu'elle se rapprochait un peu trop de lui pour pouvoir le poignarder, sa lame se trouvait en travers de son chemin et ce, même si elle attaquait deux endroits différents en même temps.

Scyllia avait beau augmenter encore et encore la cadence de ses coups, rien n'y faisait, il arrivait à tous les bloquer. Le plus problématique était sans aucun doute qu'il commençait à s'habituer à cette vitesse et prenait l'ascendant de plus en plus souvent.

Si elle frappait pour blesser, lui attaquait clairement dans le but de tuer. Il fallait qu'elle trouve un moyen de se dégager et d'être hors de portée. Même si elle avait du mal à l'admettre, elle ne faisait étonnamment pas le poids en combat rapproché face à lui.

Tu es rouillée.

Pendant qu'elle l'assaillait de coups, Scyllia invoqua ses ailes de brumes. Dès qu'elles furent totalement matérialisées, la prétendante s'envola et lâcha sur son adversaire une pluie de feu. À l'impact, les projectiles explosèrent et firent disparaître Maximilien derrière un écran de fumée.

Cette fois tu l'as eu.

Non. Elle sentait encore son énergie et il n'avait été, au mieux, que très légèrement blessé.

Au moins, il ne peut pas t'atteindre ici. Du moins, pas avec son épée. Nous allons voir s'il est aussi doué avec des sorts.

Soudain, une douleur atroce dans le dos la propulsa à terre. Scyllia essaya de se stabiliser, mais ne put rien faire à temps et s'écrasa au sol. Avec peine, elle se releva et vit, flottant dans les airs, Maximilien. Son épée ruisselait de sang, son sang. Une large entaille se dessinait à présent dans son dos, partant de son omoplate jusqu'à sa hanche. Son armure, pourtant extrêmement résistante, avait cédé sous le coup, Mais avait au moins eu le mérite d'encaisser le plus gros de la frappe pour que la blessure ne soit que peu profonde.

Les positions inversées, c'était à son tour de subir un déluge de sorts venant des airs. Les mains devant elle, la prétendante éleva un puissant bouclier pour se protéger, ses sens aux aguets pour ne pas commettre une nouvelle erreur.

Comme elle s'y attendait, son adversaire s'impatienta et se téléporta devant elle pour lui assener un coup horizontal au niveau des épaules. Scyllia bloqua avec l'une de ses dagues, mais le choc fut tel qu'elle fut projetée sur plusieurs mètres. Son bras tremblait, elle avait l'impression de s'être pris un coup de masse.

L'adrénaline lui permit tout de même de se relever et de lancer un puissant sort avant d'être totalement sur pieds. Le projectile, deux fois plus puissant que celui qu'elle avait utilisé contre le golem de la fosse, fonça sur Maximilien qui, nullement impressionné, le dévia d'un simple coup et le renvoya sur la prétendante.

Il lui était déjà arrivé, lors de ses entraînements, de se blesser elle-même avec ses propres sorts. Celui-ci allait sans doute laisser des marques si elle n'esquivait pas. Elle attendit tout de même le dernier moment et se téléporta en sécurité avant qu'il n'explose. Maximilien était tourné vers elle. En un instant, il avait deviné où elle allait apparaître.

Tu comptes te faire ridiculiser encore longtemps ou bien me laisser faire un jour ? Je te préviens, si tu tombes inconsciente, je pourrais arranger les choses, mais s'il te tue, on y passe tous les deux. En plus, tu m'avais promis un combat contre le porteur de l'épée.

Non, c'était trop tôt. Depuis qu'il la possédait, elle s'était bien trop reposée sur Shed pour la tirer des combats importants. Elle voulait se prouver à elle-même qu'elle était capable de se dresser contre l'adversité sans qu'il n'ait à intervenir directement.

Arrête de penser n'importe quoi. Ça fait un an que tu maîtrises le cataclysme. Si tu le souhaitais vraiment, il ne serait plus qu'un tas de cendres à l'heure qu'il est, alors bien sûr que tu peux le battre. Mais active-toi un peu, la dimension ne tiendra pas indéfiniment !

Pendant que Shed parlait, une autre salve de sorts s'abattit sur elle. Enveloppée dans son bouclier, elle cherchait une solution pour le vaincre. Le cataclysme n'était définitivement pas la bonne solution. S'il se le prenait, il mourrait et, si par miracle, il arrivait à le renvoyer, ce serait-elle qui en payerait le prix.

Repenser à ce sort fit cependant germer une idée dans sa tête. Elle le maîtrisait grâce aux pouvoirs de la source et, pour parvenir au dernier anneau, elle avait dû passer par différentes épreuves, dont une de combat. Pendant son affrontement, elle avait été si rapide que les téléportations étaient inutiles et que sa vision la gênait plus qu'autre chose. Même si elle n'avait jamais réussi à réitérer cet exploit, il fallait qu'elle essaie.

Tout en continuant à maintenir son bouclier, la prétendante diffusa son brouillard dans tous les environs jusqu'à ce qu'il monte bien plus haut qu'elle. Sa vue étant devenue inutile, l'adolescente ferma les yeux et se concentra sur ses autres sens. Elle ne pouvait pas non plus se fier à l'énergie qu'elle percevait vu qu'il l'avait déjà trompé avec.

Immobile, elle attendit le moindre signe. Soudain, Scyllia sentit quelque chose de chaud se rapprocher. Elle effectua un simple pas de côté et sentit la boule de feu qui lui était destinée passer là où elle se trouvait un instant avant.

Alors qu'elle s'habituait peu à peu à cette cécité, la prétendante ressentit les mouvements d'air que produisait Maximilien. Il commençait à paniquer. Quel que soit le sort qu'il lançait, quelque soit l'intensité de la lumière que son arme produisait, il ne pouvait absolument rien voir. Ce léger moment de répit avait aussi permis à Scyllia de modifier légèrement sa dimension et de faire en sorte qu'il soit impossible de s'élever au-dessus du brouillard.

Elle avait assez attendu, il était temps de passer à l'action. Elle commença par se déplacer telle une ombre derrière sa cible et à lui lacérer le dos pour lui rendre le coup qu'il lui avait donné. Son cri de douleur raisonna dans toute la dimension. Maximilien se retourna et donna un coup d'épée derrière lui, Mais Scyllia n'était déjà plus là. Elle passa à sa gauche et lui entailla le tendon au passage.

Immédiatement, son adversaire tomba à terre, incapable de rester debout. Les blessures qu'elle infligeait étaient certes douloureuses, mais ni mortelles, ni irrévocables.

Ainsi, la prétendante continua d'écorcher son adversaire dans le but de lui faire perdre des forces. Tout son corps fut bientôt recouvert de plaies peu profondes, mais douloureuses.

De rage, Maximilien imita son père et planta l'épée dans le sol. Une violente onde de choc se propagea et se heurta au bouclier que Scyllia avait élevé tout autour d'elle une seconde avant. Elle n'avait pas besoin d'en alimenter un aussi grand qu'à l'académie, mais la puissance de ce coup lui demandait presque autant d'énergie pour maintenir le sien.

Alors qu'elle était occupée à contrer cette attaque qui brouillait ses sens, Scyllia ne sentit pas son adversaire approcher. Elle ne s'aperçut de sa présence que lorsqu'une nouvelle douleur, encore plus atroce que la première, lui déchira le ventre.

Instantanément, le brouillard se dissipa et elle put voir le visage de son cousin à quelques centimètres du sien. Lorsqu'elle baissa les yeux, elle reconnut l'épée de protecteur du royaume, enfoncé dans son ventre jusqu'à la garde. Comment avait-il fait pour la retrouver alors qu'il ne savait pas s'orienter dans sa brume ?

Sa vue se troublait et le goût du sang se répandait peu à peu dans sa bouche. Ses oreilles bourdonnaient et elle sentait ses forces l'abandonner. La voix de Shed était distante. Elle sentait qu'il hurlait dans sa tête, mais pour elle, cela ressemblait bien plus à des murmures inaudibles.

Dans un dernier cri et un dernier élan, avec le peu d'énergie qui lui restait, Scyllia leva son bras et donna un violent coup à la tempe de son adversaire avec le pommeau de sa dague. Maximilien tomba, assommé, en même temps que la dimension les éjectait.

Une fois dehors, la prétendante se tourna vers son oncle, cracha le sang qu'elle avait dans sa bouche et tomba à genoux, puis à terre. De là où elle était, elle entendit à peine le grand inquisiteur qui hurlait son nom. Elle ne voyait que ses bottes se rapprocher d'elle. L'herbe moelleuse de la clairière lui paraissait si confortable, si seulement elle n'avait pas si froid. Elle ne se rappelait pas que la température était aussi glaciale lorsqu'elle était partie dans la dimension de poche. Cette nuit sans lune n'offrait que peu de lumière, mais pourquoi ne voyait-elle rien. Était-elle encore dans sa brume ?

Peu importait, elle n'avait plus la force de garder les yeux ouverts de toute façon. Dès qu'elle les ferma, l'adolescente sombra dans l'inconscience et, étonnamment, ne fut pas réveillée par Shed qui prenait sa place.  

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