Jetée en pâture
Je me retrouvais donc avec un bandeau sur les yeux, les mains liées dans le dos, et je me faisais pousser par des mains je-ne-sais où. Cela ne fait qu'une journée que la SCP fondation m'a découverte, une journée que je suis enfermée dans ce site, UNE JOURNÉE que j'essaye de m'échapper...
Ils en ont eu marre, mais que vont-ils me faire ? Me tuer ? Me torturer ? M'humilier ? J'ai peur. Rien que d'y penser, j'ai les mains moites et des papillons dans le ventre. J'entends des voix sérieuses depuis quelques minutes... On me pousse soudain droit devant, puis je ne sens plus aucun contacte de main sur moi. Je n'entends pas de voix non plus. Peu rassurée, j'écoute autour de moi. J'entends vaguement quelques bruissement d'eau, mais le silence. Un silence pesant, qui sous-entends la mort... D'ailleurs l'odeur atteste qu'il y a du sang quelque part. Mon corps tremble légèrement. Je suis dans le noir, fichu bandeau ! Je commence à me tortiller un peu pour tenter d'ôter les cordes qui me lient les mains, mais c'est compliqué. Je n'y parviens pas. Brusquement, j'entends une voix qui gronde, et me fait tressaillir.
-Qu'ont encore envoyé... ces répugnants... humains...
J'entends comme un grognement léger et bestial se rapprocher, un gazouillis d'eau, ou de liquide, et puis... Quelque chose pose son doigt, ou plutôt sa griffe, sur mon bandeau, avant de l'enlever d'un coup, le déchirant avec aisance. J'écarquille les yeux et pousse un cri de surprise face à la créature qui est devant moi. C'est une sorte d'affreux lézard géant, qui parle, et qui fait vraiment, VRAIMENT peur. Je le vois bouger la bouche. Il articule des mots, c'est impressionnant et effrayant. Je recule de deux pas.
-Une simple humaine...
Il rugit soudainement, des larmes me viennent, et je suis terrifiée. Il brandit sa patte au dessus de moi d'un geste habitué, mais violent, et la rabat dans mon estomac. Je suis pliée en deux, le souffle court, et je me retrouve projetée contre le mur le plus proche. Ma tête se cogne, et je sens quelque chose de chaud s'écouler de mon front et de mon ventre. Je ne parviens pas à regarder mon estomac et pousse un gémissement plaintif. Ce que ça fait mal ! La créature se contente de me fixer, alors que j'agonise contre le mur douloureusement. Puis il commence à parler.
-Je suppose que tu es ici pour poser des questions...
La créature se tourne vers les micros et les fracasses d'un coup de queue. On entends un petit grésillement durant dix secondes. La douleur afflue dans tout mon organisme, tandis que je me vide doucement de mon sang. Je n'ai pas peur de la mort, mais c'est tellement de souffrance à endurer !
-Hé bien, humaine, je vais te dire... Votre espèce est la pire espèce que je connaisse. Vous n'êtes qu'un amas de chaire informe répugnant, inutile. Vous me... dégoutez.
Il reste devant moi, ainsi, pendant cinq interminables minutes. Il me fixe, immobile, mais le regard haineux. Je commence à sentir que ma plaie se referme doucement, et j'ai une respiration presque normale, mais la douleur continue d'affluer. Enfin, le monstre se relève tranquillement et se dirige vers moi, avant de s'arrêter à un mètre de moi. Il dit de sa voix glaciale :
-Tu aurais dû mourir depuis un moment... Tu n'es pas humaine... Mais tu es frêle... Que pensent-t-ils que tu puisses me faire ? C'est... Absolument pathétique.
Soudainement, une troupe de sept hommes armés jusqu'aux dents fait irruption dans le confinement du monstre. Ils pointent la créature avec leurs armes et l'un d'entre-eux cri :
-SCP 682, recule !
L'un d'entre-eux essaye de me tirer vers la sortie, que je n'avais pas remarquée jusque là. Mais la chose appelée SCP 682 n'est pas de cet avis. Il me saisit de son bras griffus et m'attire vers lui. Désorientée, je me retrouve juste en dessous de lui,allongée au sol entre ses bras menaçants, m'empêchant d'accéder à la porte. L'un des hommes armés ordonne :
-SCP 682, lâche-là et écarte toi immédiatement !
Le SCP émet un sinistre grognement qui me fait trembler. Il plisse les yeux, et les soldats commencent à reculer en s'aventurant jusqu'à la porte de sortie. L'un des soldats parle dans son talkie-walkie et annonce :
-Bon, tu peux encore rester avec elle une heure, dernier délai.
Ils rebroussent chemin, mais SCP 682 n'est pas aussi simple. Sans se déplacer, il parvient à saisir l'un d'entre-eux et écrase violemment sa tête contre le sol. Je pousse un sanglot alors que je vois la cervelle, le sang, les os du crânes déformés par l'impacte. J'essaye de bouger, j'ai mal aux mains, qui sont toujours liées dans mon dos. Je ferme les yeux quelques instants alors que la créature semble ingérer le cadavre. J'entends une porte claquer et je rouvre les yeux. Les hommes sont partis, probablement effrayés de finir comme leur ami...
La créature pose une griffe contre le sol, tout près de ma tête. Il raye le sol jusqu'à la hauteur de mon cou et cesse.
-C'est curieux...
Je retiens mon souffle. Je m'aperçois que ses griffes sont pleines de sang, de même que sa gueule et ses dents pointues. Je vois aussi sa peau... Une peau abimée, déchirée, brûlée... Je me permet de reprendre mon souffle et de poser ma tête contre le sol, en relâchant mes muscles endoloris. Et maintenant...?
Il passe l'une de ses griffes dans mon dos et me libère les mains, il le fait tellement facilement que s'en est affolant. Je tente de me dégager mais deux griffes posées près de mes épaules m'en dissuadent.
-Qu... qu'est-ce que... tu veux ?
Je balbutie. Il ne dit rien, ne fait que me fixer. La peau de son ventre est aussi endommagée, mais quelques parties sont, étrangement, intactes. Je pose ma main avec hésitation, contre la parcelle de peau la moins abimée, pour tenter d'au moins avoir un peu d'espace pour pouvoir respirer correctement. Je le pousse faiblement, mais inutilement. Ma main glisse vers le bas avant de retomber mollement le long de mon corps. Je soupire. Puis SCP 682 émet un bruit semblable à un ronronnement pendant une période de trois secondes. Je sursaute. Je le vois vaguement fermer les yeux, avant de les rouvrir. J'en profite pour rouler sur le côté et m'extirper de lui. Il ne fait rien de plus que me regarder. Puis il s'allonge contre le sol et attends.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top