Chapitre 27: Menace
Grand University - 6h45
Toujours en plein hiver.
Température : très froid.
*****
Généralement, les lendemains de jours de pluie sont assez frais c'est vrai.....mais pas plus que les lendemains de jours de pluie en hiver;
Il fait extrêmement froid ma parole !
Mais ça ne m'a pas empêché d'ouvrir mes volets d'aussi bonne heure au lieu de chercher à m'engouffrer davantage dans mes draps.
Oui, oui.
Vous avez bien lu.
Vous êtes sûrement en train de vous demander si quelque chose cloche dans ma tête n'est ce pas ? Et les plus colériques d'entre vous ont probablement vociféré quelques insultes à mon égard hein ?
Hé ben, j'en ai rien à faire.
Absolument rien à battre.
Mais comme je sais qu'il y'a des gens qui se soucient réellement de mon état de santé, je crois que je vais leur donner une explication.
Alors dîtes moi :
Vous connaissez le pétrichor ?
Pour faire simple -- et vu que c'est la définition --, le pétrichor c'est tout simplement l'odeur de la terre mouillée après la pluie.
C'est bon ?
Les choses sont un peu plus claires ?
Excellent !
Maintenant, à la question de << pourquoi tes volets sont ouverts à une heure pareille ? >> Hé bien c'est parce que j'adore le pétrichor ;
Il y'a ceux qui aiment l'odeur du pain à peine sorti du four et y'a moi qui aime l'odeur de la terre mouillée.
On ne juge pas !
On accepte et on garde le cœur ouvert !
Merci !
<< Mais Isaac, c'est tellement peu commun d'entendre ça. Peux tu nous dire ce que tu apprécies tant ? >>
Écoutez-moi bien.
Je n'en sais absolument rien.
Et est-ce que j'ai besoin d'une raison même ?
Posez pas de questions dont je n'ai pas la réponse oh !
Bref.
Tout ce que vous devez savoir, c'est que le pétrichor est dans mon top 5 des choses que je préfère dans cette vie (et pas 5ème).
Donc......pour revenir là où nous en étions, si mes fenêtres étaient ouvertes un grand matin d'hiver, c'était pour que je puisse apprécier pleinement l'odeur de la terre et ce au risque de choper une pneumonie.
Mais maintenant que j'ai remercié la nature et que mes idées sont claires grâce à la brise fraîche que je me suis ramassé, je vais pouvoir faire ce que les coachs en bien-être disent : programmer ma journée.
Vous avez bien entendu ;
Aujourd'hui plus que jamais, il faut que je programme ma journée....dans quel but ? : pour éviter de croiser Mikio.
Vous êtes perdus ?
C'est normal, ça fait longtemps.
Donc replaçons le contexte :
Hier il y a eu une violente dispute entre ma petite amie et moi ; En temps normal, j'aurais tout fait pour arranger la situation et pour que tout revienne en ordre...mais cette fois... CETTE FOIS...Je n'arrangerai rien du tout.
Et en principe, il aurait suffit que je reste dans ma chambre toute la journée pour éviter le contact entre nous.... n'est ce pas ?
Sauf que !
Parmi tous les événements qui se sont passés hier, il y'a aussi eu une panne de courant;
Le générateur de secours s'est mis en route sans problèmes, et donc il ne devrait pas y avoir de problèmes.
MAIS !
Vu qu'on est dans une université où les gens n'ont visiblement rien à faire de leur temps et pensent avec autre choses que leur tête, il y'a un article dans le règlement de l'université qui stipule qu'en cas de panne, il faut impérativement informer le local technique afin qu'on "recherche s'il y'a d'autres anomalies" .
Est-ce que c'est pas complétement con ?
Parce que dans un institut où TOUS les services ont des lignes privées, POURQUOI est-ce que le local technique...LE LOCAL TECHNIQUE HEIN, n'a pas de ligne privée ?
Maintenant, je dois m'y rendre personnellement pour signaler la panne.
Parce que oui, le vrai problème est là :
Je dois sortir de chez moi !
Je vous rappelle que le motif de la dispute d'hier concernait justement cette "liberté" de sortir de chez moi.
Je ne sais pas si c'est l'ironie du sort où si on se moque de moi, mais qu'est-ce que ça me fatigue !
*********
Je suis sorti de la maison....
Quoi ? Vous vouliez des détails ?
Je suis désolé, mais il semblerait que l'auteur n'avait pas envie de vous partager ma daily routine. Donc ne cherchez pas à comprendre ce qui s'est passé entre temps ; tout ce que vous devez savoir c'est que je suis sorti en passant par ma fenêtre et c'est tout.
Facilité scénaristique ?
Rien à battre.
Moi j'ai réussi à sortir de la maison et c'est l'essentiel.
Donc, présentement, je suis tranquillement en train de marcher jusqu'au local technique.
Il est à environ vingt (20) minutes à pied donc je ne vois pas l'utilité de prendre un mini taxi. Et puis, la nature commence doucement à se réveiller et c'est un spectacle qui vaut la peine d'être savouré.
Les premiers rayons de soleil, les premiers gazouillements des oiseaux, le pétrichor qui s'amenuise de plus en plus.... c'est très calme.... très très calme.
C'est bizarre, mais ça me rappelle un certain samedi matin ça.
Et alors que je continue à marcher sans me soucier de quoique ce soit, soudainement, et sans prévenir, j'éternue avec une VIOLENCE colossale.
Une fois...puis deux.
Et hop j'ai le nez qui coule.
Ah donc je suis enrhumé ? Super ça.
En même temps, j'étais torse nu à ma fenêtre dès 6h du matin donc forcément....j'ai attrapé froid.
Mais bon, ça m'a pas l'air d'être très grave, je n'ai pas la tête qui tourne donc ce n'est pas un début de grippe.
Donc, j'ai besoin de m'asseoir et de me reposer un peu...ça tombe bien...il y a un banc juste devant moi.
Comme par hasard.
Du coup je m'arrête sur ce fameux banc et je prends le temps de souffler et de nettoyer mon nez.....Puis mon téléphone sonne.
Un certain samedi matin hein.
Et comme par hasard... c'est Mikio qui m'appelle.
COMME PAR HASARD.
- Oui, allô ?
- Isaac ? Isaac, où es-tu s'il te plaît ? me demande Mikio terrifiée.
- Pourquoi tu es toute paniquée ? Quelque chose ne va pas ?
- Je t'en prie. Réponds-moi, où es-tu ?
- Hé bien....je suis sur le chemin qui va au local technique pourquoi ?
- Ne bouge pas de là où tu es....non cherche plutôt à te mettre à l'abri. Je viens te rejoindre.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Isaac, pitié. Je t'en prie, cette fois, fais juste ce que je te dis. Je te promets que je vais te répondre.
Et elle raccroche.
Heu......ok
Qu'est-ce qui vient de se passer ?
C'était quoi ce cirque ?
Et pourquoi maintenant j'ai la nuque qui commence à piquer ?
Qu'est-ce qui va m'arriver ?
La première chose déjà, c'est de suivre ses consignes. Depuis le banc, je regarde vivement à gauche, puis à droite pour vérifier que je suis bien en sécurité.
C'est le seul endroit où je peux à la fois surveiller mon entourage et me faire reconnaître rapidement par Mikio.
Qu'est-ce que tout ceci veut dire ?
Réfléchis Isaac.
Respire et réfléchis.
Est-ce que ça a un lien avec ses appels téléphoniques ? Son interdiction de me laisser sortir ? Est-ce que la panne de courant est vraiment accidentelle ?
Non.
Il y'a beaucoup trop de coïncidences pour ne pas voir l'évidence sous les faits...j'en suis quasiment sûr maintenant.
- C'est un piège ?
- En effet.
J'ai à peine eu le temps de me retourner pour voir à qui appartenait la voix derrière moi, qu'un bout de métal froid vint se coller à l'arrière de ma tête.
- Pour ton propre bien, je te déconseille de bouger.
C'est horrible.
Je savais qu'un jour ma poisse allait me conduire dans des situations extrêmes.
Mais là ?
Là ?
Dans quel pétrin je me suis encore mis ?
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