Chapitre 19: Un joyeux Noël.

Je sais ce que vous allez vous dire: oui, je devais vous raconter comment se sont passées les courses.

J'ai volontairement omis de le faire ( j'arrivais pas à finir ce chapitre en fait).

De toute façon, ce qui se passe présentement est nettement plus grave;  puisque je suis présentement au balcon, seul, avec une Mikio ivre qui me regarde d'une manière tout à fait étrange.

Je vous place le contexte :

*****

Alors....

     Vous vous souvenez que Mikio et moi sommes arrivés au Cameroun en plein Décembre n'est ce pas ?

Qui dit Décembre dit vacances  et donc

NOËL.

Oui-Oui. ( Avec son beau taxi )

      Ce n'est qu'après un petit moment que je me suis rendu compte que j'allais célébrer Noël avec ma famille. Rien de bien méchant je vous rassure, mais quand je parle de ma famille, je fais allusion à TOUTE la famille -- ceux qui peuvent être présents du moins --.

     Mon père étant le premier fils de ses parents, il lui a été attribué le siège très important de  "chef de famille"  et une des coutumes de sa famille veut que tous le monde se réunissent chez le tenant du siège pour les fêtes de fin d'année.

      Ainsi, depuis que je suis tout petit, à toutes les fêtes de Noël, la maison était bondée avec se tous mes cousins et cousines, mes tantes, mes oncles, mes grands-parents : toute la famille quoi.

C'est toujours un joyeux bordel.

        Je suis d'ailleurs très fan de cette idée ; à chaque fois qu'on se retrouve de la sorte on joue, on rit, on mange et on discute jusqu'à pas d'heure. Certes ma poisse fait un peu des siennes mais rien de grave; l'ambiance est toujours bon enfant et généralement les fêtes se passent à merveille.

Le problème cette fois:

C'est qu'il y'a Mikio.

Et c'est une grosse variante.

     Rendez-vous compte que en même pas l'espace d'un mois, Mikio sera connue et présentée à toute la famille..... Bien sûr que j'appréhende.

        Ce n'est pas comme si j'invitais une simple amie à venir partager le repas de Noël, là, la fille dont  " je suis amoureux "  va se faire juger par toute une famille de grandes gueules :  Ce n'était pas censé être aussi rapide.
    J'aurais préféré l'introduire progressivement à certains membres de la grande famille pour qu'ils se fassent une idée et qu'ils évitent de mal réagir.

Là, ils vont littéralement lui tomber dessus.

Et je ne déconne pas.

     Déjà que je redoute des commentaires de certaines de mes tantes et cousines qui vont forcément croire que Mikio cherche à se donner un air supérieur à cause de sa beauté et de son élégance, les coups d'œil pervers et les commentaires déplacés de certains de mes oncles qui risquent de la mettre mal à l'aise ne me rassurent pas non plus.

      D'ailleurs les connaissant, ils vont sûrement traiter Mikio de fille coincée ou trop snobe pour daigner leur parler.

Je n'ai aucune envie qu'un des partis reparte avec une mauvaise image de l'autre en tête.


     Du coup, durant toute la journée, alors que nous aidions dans les derniers préparatifs de la soirée, j'ai essayé de lui glisser quelques conseils sur comment aborder les membres problématiques du clan..... j'ai essayé.
       Avant que je ne réalise quoi que ce soit, nous étions déjà le soir et les premiers invités commençaient à arriver.

J'ai l'impression de me trouver dans un dessin animé tellement le temps passe vite.

Ça me perturbe.


         Ça fait un moment que je suis assis sur le bord de ma table dans ma chambre et je n'arrive strictement pas à entrevoir le moindre plan pour limiter la boucherie que j'espère ne va pas arriver.

Reprends toi Isaac, tes plans n'ont jamais fonctionné de toute façon. Ressaisi toi.

     De toute façon, si Mikio a réussi à s'intégrer dans la petite famille, il n'y a aucune raison qu'elle n'y arrive pas dans la grande.

     Ce que vous venez d'entendre là, c'est la voix de la raison qui résonne en chacun de nous..... Et c'est vrai qu'elle a raison; je n'ai pas à m'en faire pour Mikio. Si jamais quelque chose arrive, on sera là pour la protéger ma famille et moi.

Merci voix de la raison de m'avoir calmé.

Parle moi plus souvent s'il te plaît.


    Après m'être donné quelques gifles et avoir pris une profonde inspiration pour me rebooster le moral, je décide finalement de descendre les escaliers et d'aller rejoindre le reste de la confrérie.

*********

       Il a fallu une bonne trentaine de minutes pour que tous/ la majorité des invités arrivent. Comme la table n'était pas encore totalement prête, tous les membres de la famille avaient formés des groupes qui égayaient la soirée de leurs commentaires et de leurs rires tonitruants.
Je n'ai vu ni ma mère, ni Mikio, ni Évelyne de la soirée ; certain.e.s de mes cousin.e.s et tantes aussi d'ailleurs: je suppose qu'ils doivent s'amuser ailleurs ou qu'ils aident aux préparatifs de la fête.
      C'est alors que d'une voix forte, mon père appela tout le monde autour de la table qui venait d'être dressée.

Y'a pas de surprises, la table est très belle.

     Je m'y attendais déjà à ce festival olfactif et visuel mais le résultat ne cesse de me surprendre. Si ma mère est déjà très douée en cuisine, sachez qu'il n'y aucun qualifiant pour décrire ce qui se passe quand elle travaille de concert avec les autres membres de la fratrie.

Ça donne faim tout ça.

      Je me serai déjà jeté sur les plats si mon père n'avait pas son discours habituel à faire....et je sais que je ne suis pas le seul ; même lui se serait jeté sur le buffet s'il n'avait son discours habituel à faire.
     Comme à l'accoutumée, il commence par remercier ceux qui ont fait le déplacement, avant d'enchaîner sur une petite blague dont il a le secret avant de mettre la lumière sur les personnes qui ont cuisiné le festin avant d'entamer une prière.

    C'est là qu'au milieu de la foule, accompagnée de ma mère, ma sœur....bref tous ceux qui ont cuisiné, une jeune demoiselle à la peau laiteuse s'avance, vêtue d'une robe blanche serrée par une fine ceinture au niveau des hanches. Elle avait complètement lâchés les cheveux qu'elle nouait d'habitude en chignon et avait opté pour une coiffure plus longue et de deux petites tresses de chaque côté des tempes qui se rejoignaient à l'arrière de sa tête pour un nœud.

Magnifique.

     Et je n'en dirai pas plus, parceque si je continue on va dire que j'exagère et que l'auteur a dépeint une image trop cliché de la femme en soirée comme le font la plupart des auteurs masculins.

Évitons les problèmes en cette période de fête.

Avançons plutôt dans la soirée.

     Contrairement à ce que je pensais, le repas s'est bien déroulé; Mikio s'est facilement mis les tout petits et les jeunes adultes dans les poches, et même les aînés ont apprécié sa compagnie. Il y'a encore un peu de réticence du côté de mes tantes, mais aucune animosité ne règne dans la pièce et c'est tout simplement parfait.

Bilan :

C'est une belle soirée.

Même mes capteurs ne se sont pas enclenchés.

     J'ai probablement encore paniqué pour rien pour un truc pourtant à la portée de ma petite amie : la voix de la raison avait complètement raison.

J'ai besoin de souffler.

   C'est pour ça que je me suis mis à un balcon, verre de vin à la main, le regard dirigé vers les étoiles.

      Je ne bois pas souvent....très rarement même. Mais pour une occasion aussi unique que la fête de Noël, je peux bien me le permettre.  --  Toujours avec modération bien-sûr  --

       Soudain, j'entends la porte qui derrière moi s'ouvrir. Je me retourne et tombe nez à nez avec une Mikio légèrement transpirante, les joues légèrement rougies par l'alcool et un verre à la main.

C'est vrai qu'elle aussi, elle a dû profiter de l'occasion pour se lâcher un peu.

   - Pourquoi tu me regardes comme ça ? J'ai un truc sur la face? me demande-t-elle.

   - C'est la première fois que je te vois aussi détendue. Ça me surprend c'est tout.

   - Je suis toujours détendue moi. Aujourd'hui c'est toi qui a l'air d'être totalement serein, lance-t-elle en sirotant le contenu de son verre.

   - Ouais, ce soir j'ai décidé de laisser mes nerfs se reposer. C'est Noël après tout.

   - J'aime pourtant bien ton côté paniqué. Même si ton côté relax a son charme je te l'accorde.

 
   - Merci du compliment....si je peux appeler ça comme ça.

 
  - J'ai le droit de faire des compliments à mon petit ami non?

Hummmm

     J'ai envie de croire que c'est l'alcool qui lui fait dire ça, mais depuis un moment, j'ai l'impression que Mikio fait exprès de se comporter comme ma petite amie tout le temps; SURTOUT quand nous sommes privés. Je ne saurai pas comment le décrire, mais à chaque fois que je suis avec elle, j'ai l'impression qu'elle cherche à faire battre mon cœur plus vite ou à m'embarasser comme si ça l'amusait de me voir cogiter à chaque fois qu'elle sort une déclaration CHOC.

C'est dangereux tout ça.


    - Tu n'as pas besoin de jouer de rôle ici.  Personne ne te regarde.

    - Mais je ne joue pas Isaac, je suis sérieuse.

Hein ?


     - Hein ?

     - Tu m'as serré dans ton salon comme si ta vie en dépendait, tu t'en rappelles ? On a déjà traversé une étape toi et moi.

BIEN SÛR QUE JE M'EN RAPPELLE.

       Mais j'ai fait ça parce que je ne voulais pas qu'elle rentre chez elle aussi tard et surtout pas après une dispute. Je voulais juste résoudre un malentendu ; je n'avais aucune arrière pensée ce jour-là....

Je pense que je n'en avais aucune.....

Je n'en avais aucune non?

   - Ne soit pas autant sur la défensive. Tu es un charmant monsieur tu sais ? dit-elle en se rapprochant dangereusement jusqu'à être complètement collée à moi.

   - Heu Mikio, je crois que tu as un peu trop abusé de la boisson ce soir, tu devrais te reposer un peu. lui dis je en l'observant de plus près.

    J'aurais dû le voir plus tôt; elle a les joues rouges, la démarche un peu hésitante, et elle utilise des mots qu'elle ne sortirait pas d'habitude: Mikio est ivre.

     Je ne pensais pas que ça m'arriverait un jour par contre: une personne ivre essaie de me séduire.

    - Je n'ai pas tant bu que ça. Je veux... juste... que tu te rapproches un peu.

SAUF QU'ON EST DÉJÀ SUFFISAMMENT PROCHES LÀ.

Un millimètre de plus et c'est la fusion des corps en fait.


       Mais Mikio n'a pas l'air de s'en soucier. Sans prévenir, elle glisse une main derrière mon cou et tire ma tête vers elle avant de m'embrasser à pleine bouche.

    Le baiser ne dure pas longtemps avant qu'elle le rompt et qu'elle s'effondre dans mes bras.

      Je bois d'une traite tout le reste de mon verre et entreprend d'aller l'installer dans la chambre où elle dort.

Je ne sais pas ce qui vient de se passer.

Je n'ai pas envie d'y penser.

Tout ce que je peux vous dire.

BUVEZ AVEC MODÉRATION.

Bonnes fêtes de fin d'année.

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