chapitre 10: Meilleur et Petite amis

      Vous aimez le bruit ? Vous savez, quand le son devient un peu trop fort au point d'en devenir désagréable?

Pour ma part, ça ne me gêne pas trop.

      Je suis issu d'une famille qui excellait dans la création de boucans en tout genre et la plupart du temps, quand j'ai mes écouteurs aux oreilles, le volume est toujours à fond, donc non: le bruit ne me gêne absolument pas.

Sauf quand il s'agit de piaillements.

     D'animaux ou d'humains.

   Je déteste ça.

 
   Je juge les sons des jérémiades des gens et les cris des animaux un peu trop aigus et répétitifs à mon goût. Ce qui a pour effet de stimuler grandement mon aire auditive et de me tendre les nerfs : je déteste avoir les nerfs tendus ; et tout le monde le sait... même Marc...

Qui ne veut justement pas arrêter de piailler dans mes oreilles.

   Je vais lui faire bouffer ses dossiers à l'avocat s'il la ferme pas rapidement lui...

Du calme Isaac,
On respire.

   On inspire, on expire, et on se masse les tempes pour soulager un cerveau qui est décidément très inspiré pour me filer des idées qui valent sûrement la perpétuité.

   - Tu m'écoutes au moins Isaac ? me demande mon ami d'un ton trop innocent pour que je lui saute à la gorge avec rage ; je me contrôle beaucoup trop.

   - Absolument pas, lui dis je sans trop laisser paraître mon envie pressante de meurtre.

   - Oh, je vais devoir reprendre depuis le début alors.

    J'entre rarement en colère, j'évite même en général de m'adonner à un quelconque ressentiment...je me retiens surtout de les exprimer quelque soit la situation. Mais là, de tous les regards que j'ai eu à adresser au cours de ma vie, celui que j'ai lancé à Marc avant qu'il ne recommence son tintamarre est de loin le plus évocateur et le plus effrayant de tout mon répertoire.

Et il fait l'effet escompté.

   Puisque je vois Marc se réfracter et s'abandonner à une intense réflexion. Qu'il réfléchisse bien à ce qu'il va dire lui, je ne pense pas pouvoir encaisser la moindre bêtise présentement.

     - Je t'ai rarement vu aussi tendu, tu m'en veux ? C'est parce qu'on parle de ta copine ? Tu veux pas ? T'as un problème ?

   - Déjà, commence par te taire. T'as pas arrêté de jacasser depuis que tu es venu me chercher dans ma classe.

   Est ce que je suis vraiment devenu autoritaire d'un coup ? Ou bien c'est la colère qui m'octroie ce nouveau charisme ? Je ne sais pas, je ne me reconnais même pas tant ma voix semble être devenue froide. En tout cas ça marche plutôt bien puisque Marc vient de mimer une excuse  -ce qui n'est absolument pas commun-  et de se taire : la communication va enfin pouvoir s'établir. Finalement, c'est pas mal d'être méchant de temps en temps, je me fais enfin respecté et c'est vraiment pas mal.

Je devrais être en colère plus souvent.

   - Pourquoi tu voudrais parler d'elle d'ailleurs ? Je pensais que tu étais fier que j'ai enfin une petite amie.


   - Oh, mais je suis très fier même. Mais bon...comment dire... elle m'intrigue beaucoup ta copine.

   Ok!
Deux temps d'arrêt ? Dans la même phrase ? Il se passe un truc ?

  - Pourquoi tu dis ça ? Il est où le piège ?


  - Nulle part. C'est juste que, je ne suis pas tranquille depuis qu'on s'est eu au téléphone samedi dernier.

  - Sixième sens ?

Et pour simple réponse, il hoche la tête.

   Récapitulons :
deux temps d'arrêt, un ton calme et posé, une manifestation du sixième sens et un hochement de tête.

Je vais donc mourir?

Mince alors.

 
    M'enfin, j'imagine que j'aurais réagi plus convenablement dans une autre situation, mais ça ne sert à rien de paniquer. Je ne lui ai rien dit de peur de l'inquiéter, mais Marc ne m'apprend absolument rien : Mikio est dangereuse.
    Elle a déjà réussi à faire réagir mes détecteurs quatre (4) fois, deux fois d'elle même et deux autres indirectement.

En trois (3) semaines !

     Donc à partir de là, forcément, je sais qu'avec elle, il va toujours m'arriver des embrouilles.

Et ça ne sert à rien de se cacher,

j'ai déjà essayé et le résultat fût assez clair:

Même au fond d'un gouffre, elle me retrouverait.

   Je ne suis pas assez chanceux pour que ce soit de l'amour ; ce n'est définitivement pas de l'amour, mais plus...de la paranoïa.
Voilà c'est ça : je sors avec une paranoïaque.

Il y'a pire dans la vie.

Il y'aura définitivement pire dans la mienne.

Mais quand même, qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que Marc soit sur la défensive comme ça ?

 
  - À tout hasard, qu'est-ce qu'elle t'a dit ce samedi là ? Je suis curieux.


   - Hé bien, en fait....

 
  - ISAAC !


    Oui, comme par hasard.

   Voilà que j'entends la voix de Mikio qui surgit dans mon dos. Je me retourne donc vers elle, suivi directement par mon meilleur ami et nos regards croisent la silhouette d'une jeune demoiselle...en jean et en pull ? C'est très décontracté tout ça,  bien loin du style auquel elle m'avait habitué.

Je ne dis pas que ça ne lui va pas, bien au contraire.

Ne me prêtez pas des intentions qui ne sont pas les miennes.

   C'est juste que c'est...nouveau, pas mauvais, mais juste un peu surprenant.

   - J'étais dans ta classe pour te voir mais on m'a dit que tu étais déjà parti.

   Donc elle a couru ? Pour nous avoir rattrapé aussi vite elle a forcément dû courir un peu  - ce qui explique les quelques gouttes de sueurs qui perlent sur son front -.
   Donc si je comprends bien, elle a quitté son bâtiment jusqu'au mien et elle a couru de ma salle de classe jusqu'ici ? Juste au moment où Marc allait me faire une révélation à son sujet ?

Timing  beaucoup trop parfait.


  Mais bon, passons. Quelque chose d'autre m'intrigue.

   
   Je ne sais pas pourquoi, mais depuis qu'elle est arrivée, Mikio me fixe avec insistance; Marc aussi me regarde fixement, comme s'ils attendaient quelque chose de moi.

   - Qu'est-ce que je dois dire dans ce genre de situation ? demandais je discrètement à Marc


   - Commence par les présentations. me souffle t-il d'un ton désespéré.

Ah oui!

Que suis je bête!

   J'avais oublié que ces deux là ne se connaissaient que de voix.

   - Bon hé bien : Mikio, je te présente Marc, mon meilleur ami ; Marc, voici Mikio, ma petite amie.

    - Je vois, je rencontre enfin celle qui arrive à supporter cette catastrophe ambulante qu'est mon ami, ravi de te connaître. balance Marc très amicalement

    - Le plaisir est partagé. Isaac m'a dit beaucoup de bien de toi, j'imagine que l'on s'entend bien entre catastrophes ambulantes.

EXCELLENTE RÉPLIQUE DE MIKIO DE LA PART DE MIKIO.

 

   Je me retiens d'exploser pour ne pas mettre Marc mal à l'aise, mais voilà : IL FAUT SOUVENT LE REMETTRE À SA PLACE LUI.

Surtout quand il m'attaque comme ça.

   Mais bon, vu que je veux éviter de causer une potentielle guerre je vais simplement ignorer ce petit moment  -- excellent je tiens à rappeler --  et continuer à jouer mon rôle de bon petit copain.

Quelle idée géniale !

   - On allait déjeuner Marc. Tu veux te joindre à nous ? On pourra mieux discuter comme ça.

    - Non merci, une prochaine fois peut-être.

Note à moi même :
Même avec les meilleures intentions, j'aurai toujours des idées foireuses ; TOUJOURS.

   - J'aimerais qu'on aille chez toi, enchaîne t-elle calmement.

    - Ah ?

    Enfin, je dis ça mais je suis hyper gêné. Je comprends qu'elle doit jouer la fille jalouse pour assurer son rôle de petite amie et tout, mais il y'a d'autres manières de faire non? Surtout qu'en disant qu'elle voulait qu'on aille chez moi, elle invoque le décret de " l'intimité ultime dans un couple " qui accorde le droit à une partie -- plus à la partenaire -- de confisquer l'autre partie à tout instant, qu'importe le moment.
     Et généralement on demande à son partenaire une discussion en privé, mais là, MAIS LÀ ;

Tu vas trop loin Mikio.

Je ne suis pas encore prêt pour ce genre de choses.

Et qu'est-ce que je vais dire à Marc hein ?  Je ne vais pas le larguer comme ça quand même.

    - On va réviser.


Hein ?

Hors de question.

    - Hors de question!

    Comprenez, je ne suis pas un mauvais élève et encore moins quelqu'un de réticent à étudier  -les études c'est important-  c'est juste qu'il y'a des jours  -comme celui-ci-  où je n'ai pas envie de faire quoique ce soit qui consiste à apprendre des choses en rapport avec mon cursus universitaire.

   - Isaac, j'ai appris que tu as été admis aux rattrapages pour les derniers examens à cause d'une mauvaise note et il faut absolument que tu valides cette unité de valeur si tu veux être éligible à la présentation des mémoires de fin de cursus.

    Véridique !

    Je n'ai pas du tout bien travaillé en une unité en particulier  -je vous laisse imaginer laquelle- .
   De toute façon, je n'avais pas le temps de réviser. Après tout, au cours du dernier mois, j'ai eu une petite amie, j'ai fui ma petite amie puis elle m'a retrouvé. J'ai séché une semaine de cours, puis une seconde, j'ai fait un cours de puériculture et je me suis occupé d'un bébé. Avec tout ça, je n'ai pas eu le temps de penser à mes examens : je ne me souviens même pas y avoir déjà fait allusion un jour.

Mais,

    Ça ne change absolument rien à la situation. Ma réponse est et restera :

   - Non. Excuse-moi, mais je n'ai absolument pas envie de faire quoique ce soit de fatiguant...et j'ai faim. Donc si tu veux bien m'excuser...

   - Neaven.....

   Et alors que je lui faisais volte face, mon corps, après avoir été parcouru par un long frisson à l'entente de mot, revint lentement à sa position initiale : raide piquet, face à elle.

Pour résumer la chose,

   Neaven -Niven- est mon second prénom, et ça, peu le savent. Ce que les gens ne savent pas aussi, c'est que ce prénom, est celui que ma mère utilisait pour me menacer.
    Le même ton, la même manière de tirer sur la dernière syllabe, le regard froid, le pied qui tape lentement sur le sol.

Désobéis, et tu verras.

   C'est clairement le message qu'elle essaie de me faire passer et clairement, je n'ai pas envie de la contrarier plus que ça.

Mais je n'ai pas envie de réviser moi.

   Qu'est ce que je fais maintenant ? Peut être Marc a une idée.

   - Je crois qu'elle a pas tord Isaac. Ce serait dommage que tu rates ton année à cause d'une matière non ? Je suis d'accord avec elle, il faut que tu ailles réviser.

Hein ?

    - Hein ?

Mais c'est que je comptais sur lui pour me sortir de ce pétrin.

   Depuis quand est ce que Marc est intimidée par qui que ce soit ? Est ce que c'est Mikio qui lui fait ça?

Incroyable.
Tout simplement incroyable.


***
Et voilà un nouveau chapitre.
Alors, il vous plaît ?
Je sors doucement de la pause que je me suis attribuée donc je devrais bientôt reprendre l'écriture de ce livre... Et sa correction en simultané.
Je tiens à remercier __lioness qui est officiellement devenue ma bêta lectrice/ ma correctrice. (Je la paye pas mais chut).
Heu, allez vous abonner à elle,
Laissez un commentaire...heu
Bref, à la prochaine.

In-activity.

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