[Chapitre court, mais plein de révélations... (ou pas)]

Fred les rejoignit, tout fier d'avoir finis son piège. Tous les regards se posèrent sur Sammy et Scooby, trop occupés à compter combien de paquets de bonbons il leur restait pour se rendre compte des trois paires d'yeux qui les fixaient. Soudain, Scooby se redressa, donna un coup de patte à son maitre qui comprit tout de suite ce qu'il en retournait.

« Pas question. Je ne vais pas me mettre en danger, vous êtes malades.

-Mais Sammy... On a besoin de toi ! Je ne vais pas envoyer les filles, quand même !

-Pardon ? commença Daphné, énervée par les paroles de son amour secret. Pourquoi pas ? Tu as peur pour nous ? C'est gentil, mais nous n'avons pas besoin de ton aide pour nous défendre. Sammy, tu n'es qu'un lâche. Et les monstres n'attaquent que les lâches. Maintenant, tu vas bouger ton cul et nous aider à capturer ce machin.

Sammy déglutit de peur. Scooby se leva et commença à s'éclipser, mais le dur regard de Véra le fit revenir au pied.

-Ok, ok. Je pourrais avoir un Scooby snack après ça ? »

Ce fut ainsi que Fred conduit le chien et son maitre au beau milieu du piège qu'il avait confectionné. Il lui expliqua quelques petites choses sur le déroulement de l'action que Sammy ne retint pas. Il était livide, paniqué à l'idée de se faire poursuivre ainsi par un fantôme de chasseur armé d'un fusil en plastique. Scooby-Doo n'était pas mieux. Juché sur ses quatre pattes, il peinait à se tenir debout tant il tremblait. Fred rejoint les filles et Gnales en haut d'une pile de bois, attrapa une corde et cria :

« Bonne chance les amis ! Courez toujours tout droit ! »

Il tira sur la ficelle. La porte s'ouvrit. Un immense chasseur, à la chemise à carreaux déchirées et aux bottes de cuir salies par la boue, apparut dans l'encadrure de la porte. Son visage couvert de verrues était cerné par une immense barbe noire. Il portait un chapeau de paille qui lui donnait un air de paysan, et entre ses mains un énorme fusil qui luisait à la lumière du soleil. Sammy et Scooby le dévisagèrent avant d'hurler et de partir en courant.

Une fulgurante course-poursuite s'opéra. Les deux amis traversèrent le dédale de couloirs que Fred avait construit à l'aide de palette empilées. Ils étaient censés s'en sortir en tournant à droite, laissant le monstre se prendre les pieds dans une corde. Mais tout ne se passa pas comme prévu. Ils se firent vite rattrapés. Ce fut quand le chasseur posa sa main sur l'épaule du jeune lycée qu'ils tombèrent ensemble, les pieds dans la ficelle. Ils s'effondrèrent sur la palette qui se mit à descendre par elle-même la petite pente menant à la scierie. Coincés sur un plateau de bois avec un spectre maléfique, les deux compères se mirent à hurler en voyant arriver le mur qui se dressait devant eux.

Mais Fred avait tout prévu. Ils tournèrent violement quand la luge heurta une nouvelle corde qui se tendit comme celle d'un arc. Ils furent propulsés contre une deuxième, puis contre une troisième. L'estomac de Sammy fit secoué dans tous les sens. Enfermés dans un flippeur amateur, ils étaient trimballés d'un côté à un autre. Tout tournait dans leur tête. Le monstre s'était réfugié sur les épaules du lycéen qui continuait d'hurler en sentant ses mains froides sur sa peau. Soudain, ils heurtèrent une immense poutre. La poutre tomba en un bruit lourd sur une autre poutre. Cette autre poutre, utilisée comme catapulte, se dressa d'un coup, envoyant en l'air un lourd filet de pêche. Le filet retomba sur eux, les prenant au piège.

Fred sauta du tas sur lequel il était perché pour courir à leur rescousse. Gnales courait péniblement à sa suite. Daphné fut la première à les atteindre. Le chasseur, malgré le fait qu'il était immobilisé, grognait et hurlait pour leur faire peur. Même Fred n'en revenait pas : son plan avait marché. Bon, Scooby et Sammy avait faillis tout gâcher, mais c'était secondaire par rapport à sa réussite. Il regarda d'un air satisfait toute l'installation. Il y avait surement plus simple, comme plan, mais celui-ci avait fonctionné.

Alors Véra attrapa sans frémir le chapeau du faux fantôme et tira de toutes ses forces. Sa perruque s'en alla avec son couvre-chef, et son couvre-chef s'en alla avec son masque.

« Dylan ? Mais qu'est-ce que tu fous là ? »

Dylan Dixon, joueur de football dans l'équipe de Fred Jones, maudissait la famille de toutes les personnes qui se tenait devant lui.