Chapitre 1 : Partie 1
[Les chapitres seront séparés en plusieurs parties, pour une meilleure lisibilité. Bonne lecture !]
Chapitre 1 : Les Amis de Crystal Cove
« Bienvenue à Crystal Cove, l'endroit le plus hanté de la planète ! L'Association des Amateurs de Sensations Fortes, la AASF, propose de multiples activités, comme un tour de bateau près des côtes dans l'espoir d'apparaitre le monstre du Loch Ness, un tour dans notre maison hanté... Si vous souscrivez à notre pass « Les Amis de Crystal Cove », vous aurez cinquante pourcent de réduction sur toutes les animations, alors n'attendez plus !
-J'habite ici, en fait. Et le monstre du Loch Ness habite en Ecosse, par en Californie.
-Non, c'est vrai ? Voulez-vous devenir bénévole pour l'association ? Vous feriez un très bon fantôme. »
Véra poussa doucement l'énergumène qui se tenait devant lui pour enfin pénétrer dans l'enceinte du lycée. Cela faisait une semaine au moins que les « Amis de Crystal Cove » trainait devant les établissements publics et les commerces pour faire de la publicité pour leurs activités ringardes. Sérieusement ? Qui dépenserait vingt dollars pour faire un tour de calèche au milieu d'un parc ? Pas mal de monde, en tout cas. Depuis l'été dernier, des dizaines et des dizaines de touristes trainaient dans les rues misérables de la vie. Crystal Cove était réputée pour être hantée, mais Véra n'avait jamais vu de spectre fréquenter les rues. Toute cette mascarade n'était qu'une arnaque pour attirer toujours plus de vacanciers en quête de frisson.
Tous les habitants l'auraient dit : cette ville est vraiment nulle. Il n'y a rien à part le lycée, une boulangerie, et des boutiques de farce-et-attrape. Il y avait bien le Musée du Paranormale, tenu ses parents, mais la visite ne valait pas le détour. Payer cinq dollars pour voir des masques et du slime ? Non merci. Ses parents étaient persuadés de l'existence d'êtres paranormaux, mais Véra était bien moins crédule sur ce point. Des fantômes ? Des vampires ? Et pourquoi pas des zombies, pendant qu'on y est ? Définitivement, les seuls monstres malodorants qui séjournaient à Crystal Cove étaient les élèves de ce foutu lycée.
En parlant de monstre, Sammy fonça sur Véra dès qu'il l'aperçu.
« Un des mecs là-bas m'a proposé de vendre des glaces sur le stand en face de la mairie, tu penses que je devrais envoyer un CV ?
Il ne sentait pas la rose. Son fidèle t-shirt vert kaki sentait la graisse de frites mélangé à l'odeur de la pâte à cookies. Une singulière décoction. Sammy mangeait tout le temps, à toute heure de la journée. Pourtant, il était squelettique et sec. Véra le détestait pour ça. Elle mangeait un hamburger et prenait trois kilos. Peut-être qu'elle était moche, mais au moins, son cerveau fonctionnait correctement.
-Tu seras payé ?
-Hum... réfléchit-il en se grattant sa barbe naissante. Non, c'est du bénévolat.
-Alors ne le fait pas. Ils vont juste s'enrichir sur ton dos, tu mérites mieux que ça. »
Véra traça sa route, laissant Sammy réfléchir au milieu de la cours de récréation. Il faisait froid, en cette saison. La rentrée était passée depuis quelques semaines seulement, mais elle avait pourtant l'impression que cela faisait des années qu'ils venaient de redémarrer les cours. Elle s'arrêta face à son casier, le déverrouilla, et récupéra ses affaires. Son esprit divaguait. Il était tôt, et elle avait passé toute sa soirée d'hier à programmer une calculatrice sur son ordinateur. Inutile, mais satisfaisant.
« Hey Véra, ça va ?
Cette fois-ci, c'était Fred qui était venu l'accoster. Il ferma la porte du casier pour se retrouver en face d'elle. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il faisait avec elle. Il était populaire, beau, intelligent, et tout à fait charmant, alors qu'elle était... personne, ici. Juste la capitaine du club d'échecs, l'intello du lycée, celle toujours le nez dans les livres et dans les études. Il avait plein d'amis, était capitaine de l'équipe de football américain, mais venait lui dire bonjour tous les jours, mangeait parfois avec elle... Véra ne le considérait pas tellement comme un ami. Juste comme un beau mec sans cervelle. En y réfléchissant bien, il avait souvent besoin d'aide en maths. C'était surement pour ça qu'il venait la saluer tous les jours.
-Félicitations pour le match d'hier.
-T'étais dans les gradins ? s'interrogea Fred, tout content.
Il avait en effet gagné la veille une compétition contre une autre école de la région. Il faisait la fierté de son équipe, mais aussi de tout l'établissement. Sa photo avait fait la une de la Crystal Gazette. Toutes les filles murmuraient son nom. Véra ne comprenait pas trop ce qu'elles lui trouvaient. Il n'était pas extraordinaire, bien que très gentil. Mais aussi très hypocrite. C'était quand même bizarre qu'il daigne lui parler alors qu'il était accompagné par les plus belles filles de tout le lycée.
-J'ai... j'ai juste lu le journal de l'école. Et Daphné m'en a parlé.
Et merde. Véra avait clairement fait une erreur. Daphné allait la tuer. Elle sentit le rouge lui monter aux joues et sentit le regard interrogateur de Fred se poser sur elle. Gênant. Elle allait bafouiller quelque chose quand la sonnerie retentit dans les couloirs à moitié vide du lycée. Sauvée par le gong.
-On se voit en maths ? »
Elle hocha la tête et soupira quand il s'en alla. Bravo, Véra. Tu viens de clairement sous-entendre que Daphné a parlé de Fred dans le bus, ce qui sous-entend aussi qu'elle est sur lui. Véra n'avait jamais compris ces notions de crush et d'amour. En général, tout ce qui touchait aux sentiments humains lui était inconnu. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait promis à Daphné de ne jamais prononcer son nom face à Fred.
Elle n'avait jamais compris pourquoi Daphné avait aussi peur. Franchement, ce n'était qu'un simple garçon. Un beau, garçon, certes. Mais Daphné était une belle fille, tout aussi populaire que lui. La moitié du lycée voulait les voir ensemble, mais pourtant, elle continuait de refuser catégoriquement d'aller lui parler. C'était stupide. Daphné était sa meilleure amie, mais sur ce coup, elle ne la comprenait pas du tout. Les surveillants commençaient déjà à vider les couloirs, criant sur les élèves récalcitrants. Il était temps pour elle d'aller en cours. Elle jeta un œil à son emploi du temps, même si elle le connaissait par cœur. Permanence. Elle allait pouvoir travailler son contrôle de physique qui aurait lieu dans deux semaines.
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