Son corps est rempli de cicatrices. Il y en a partout. Il est impossible de les louper. Elle a tenté de les faire disparaître mais rien n'y fait, elles restent. Alors, elle ne laisse pratiquement aucune partie de son corps à découvert. On ne voit que son visage. Ce visage qui pouvait sembler gracieux autrefois, fait dorénavant peur. Les gens sont effrayés quand ils la voient. Pour eux c'est comme un monstre de foire. Ces cicatrices ne viennent pas de blessures qu'elle se serait infligée par le passé, mais toutes les cicatrices mentales. Tous les gestes, les remarques, les regards qui l'avaient blessée. Elle ne pouvait pas les intérioriser comme les autres. Tout se voyait. C'était peut-être pour cela que les individus la dévisageaient avec effroi et parfois avec de la condescendance. Ils se croyaient peut-être supérieurs de voir qu'eux pouvaient cacher leur souffrance. Mais cela était aussi le fait que les blessures étaient une vérité que chacun avait. Certains avaient eu de la mauvaise fortune dès le début. Ils étaient peu à avoir cette forme mais cela apparaissait de plus en plus. Malgré les regards blessants, elle continuait à marcher dehors. Elle marchait avec la tête de plus en plus haute. Mais les regards augmentaient les cicatrices à son plus grand malheur. Ce que beaucoup qualifierait de laideur ne représentait uniquement de la force. Chaque nouvelle cicatrice lui conférait une envie de se battre contre ces regards. Elle n'était peut-être pas agréable à regarder mais elle croyait encore à la présences de personnes bienveillantes. Elle avait beaucoup de souffrance mais elle se trouvait très bien. Elle avait pris l'habitude. Aussi affreux que cela puisse paraître, elle n'en souffrais plus car c'était en elle depuis si longtemps. C'était un trait qui lui était propre tout comme sa couleur de cheveux ou son impulsivité.