Coucou mes louveteaux !

On se retrouve pour un nouveau texte qui participe au concours de PlumeDuMonde51 sur le thème : le départ. Pour le coup, j'ai choisi un texte très philosophique, mais je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir.

Ce texte fait 618 mots selon Wattpad.

Bonne lecture ! ^^

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Boum boum.

Cette petite bulle avait toujours été paisible et rassurante depuis qu'il s'y était installé. Parfois, il arrivait que quelques secousses viennent le déranger, mais généralement, tout restait tranquille. Seulement, depuis quelques heures déjà, tout était devenu plus chaotique.

Boum boum.

Le petit être flottait dans son cocon rempli de fluides. Il écartait ses petits doigts puis les resserrait au rythme des battements devenus irréguliers qui résonnaient tout autour de lui. Petit à petit, il sentait que son espace se réduisait à mesure que le temps passait.

Que se passait-il, enfin ?

En tendant l'oreille, il capta tout un tas de brouhaha venant de l'extérieur. L'environnement semblait agité, le rendant nerveux. Il restait à l'écoute, quêtant ce mélodieux son qui réussissait toujours à l'apaiser.

Boum boum.

Les parois de sa bulle se refermaient sur lui tandis qu'il se sentait tirer inexorablement vers le bas. Il réalisa avec effroi qu'il était en train de quitter le confort de son unique demeure.

Alors qu'il descendait de plus en plus bas, massé par les parois qui cherchaient à l'expulser de son seul abri, il buta contre un obstacle. Voulant à tout prix se sortir de cet inconfort, il tourna la tête et reposa son menton contre son thorax.

Boum boum.

Il continua sa lente descente, rassuré par cette chanson qui l'avait jusqu'ici toujours accompagné. Il se laissa aller dans le conduit étroit, se persuadant que tout allait bien se passer.

Jusqu'à ce qu'il arrive au bout du tunnel.

C'est alors que tout devint chaotique. Une lumière aveuglante lui brûla les rétines, le forçant à garder ses paupières closes. Les bruits qui l'entouraient étaient devenus assourdissants. Il ramena ses poings fermés contre lui, le corps tremblant, alors que la température semblait avoir chuté.

Sapristi, ce qu'il faisait froid !

Il se produisit une chose inhabituelle. Son petit nez prit une grande inspiration, capturant l'air qui l'entourait. C'était la première fois qu'il vivait la sensation de ses petits poumons qui s'agrandissaient et se contractaient au fur et à mesure que l'oxygène entrait et sortait.

Boum.

Une fausse note, une mélodie brisée. Il tendait désespérément l'oreille, à la recherche de l'autre moitié de la partition.

Apeuré et frigorifié, il mit à profit ses poumons tout neufs et poussa un long hurlement strident.

Où se trouvait-il ? Qu'était-il en train de se passer ? Pourquoi tout paraissait aussi agité et...

Il sentit soudain un poids familier quitter son corps, le déstabilisant.

Boum.

Il continua de brailler pendant qu'on le manipulait à leur guise. De l'eau gicla sur son corps, puis sur son visage, l'empêchant de respirer. On le força à ouvrir ses yeux pour l'aveugler aussitôt à l'aide d'un petit faisceau de lumière blanche. Quelque chose de rond et de froid se posa sur son torse nu.

Il en avait plus qu'assez de tous ces examens.

Allait-on le laisser tranquille, à la fin ?!

Tout ce qu'il souhaitait était de retourner dans sa petite bulle chaude et douillette.

Retrouverait-il le chemin de sa maison un jour ?

On recouvrit son frêle corps d'un linge chaud et doux, le maintenant à l'abri du froid ambiant. Et alors qu'il agitait ses petits bras en tous sens, il se sentit atterrir sur un nuage tendre.

-Bonjour, petit ange.

Cette voix, il la connaissait !

Puisant son courage tout au fond de lui, il ouvrit timidement les yeux. Ses pleurs cessèrent peu à peu. Il croisa deux billes rondes et bleus qui le fixaient tendrement, le couvant d'un amour infini.

Serait-ce... ?

La douce femme le serra un peu plus contre lui, reposant sa tête contre le haut de son torse. Posant l'oreille contre sa peau, il l'entendit.

Boum boum. Boum boum. Boum boum.

Elle était là, elle ne l'avait pas quitté !

Il se laissa aller contre sa mère, rassuré par sa présence. L'enfer de l'accouchement était terminé, signant le départ d'une nouvelle aventure : celle de sa propre vie.