12. En sécurité 1𝒆̀𝒓𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆
Je ne pensais pas que les elfes vous feraient autant réagir... Et pas toujours en bien. Vous le découvrirez dans les deux prochains chapitres, mais ce peuple érudit, lié très fortement à la forêt qu'il habite, est pourtant d'une grande valeur. Éternellement jeunes, les différents clans des elfes sont spirituels et doués d'une magie ancienne, maîtrisent les arts et la guerre et même s'ils peuvent paraître dédaigneux envers d'autres peuples, sont altruistes, fidèles (en couple et en amitié) et respectueux. On dirait que je fais leur promotion 😅 mais je les aime bien. Mais à vous de faire votre propre opinion. (Petit visuel de nos elfes à la fin)
Les deux prochains chapitres se suivent (d'où les Parties 1 et 2) et l'ensemble est assez long à lire. Donc ne vous inquiétez pas si vous n'avez pas le temps de finir celui-ci aujourd'hui (surtout qu'on est en semaine) vous pourrez lire la suite en continuant avec le chapitre de demain. Bonne lecture ♡
Attention, chapitre un peu sensible en début de lecture.
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L'air est saturé d'odeurs suffocantes. Le sang. La sueur. La cire chaude des bougies qui vacillent et projettent des ombres sur les parois de la tente de fortune. Une tension oppressante enserre les lieux, comme un étau. Chaque souffle semble alourdi, chaque mouvement amplifié, chaque cri un écho qui rebondit sans fin dans la tête de Jungkook.
Il est là, spectateur impuissant, un loup brisé enchaîné par ses propres failles. Ses sens lupins captent tout, chaque détail amplifié dans une symphonie de terreur. L'air moite colle à sa peau, les odeurs se bousculent : fer du sang, amertume de la douleur, parfum trop doux des plantes médicinales qui se mêlent aux phéromones désordonnées de Jimin, des deux jeunes omégas qui essaient d'aider, et à celles de tous les alphas autour.
Et Jimin. Il est étendu, son corps épuisé s'arquant sous la douleur. Ses jambes sont écartées, offertes à ce processus cruel et implacable qu'il ne peut plus maîtriser. Son ventre, arrondi, tremble à chaque spasme. Sa peau est livide, mouillée par une sueur désagréable qui lui perle sur le front. Ses cicatrices, témoins silencieux d'un passé qui l'a déjà brisé tant de fois, semblent s'éveiller sous la tension, prêtes à éclater.
Jungkook veut bouger, intervenir, faire quelque chose. Mais son corps est figé. Ses mains tremblent inutilement, ses jambes refusent de le porter vers Jimin. Il devrait pourtant. Aider, le soutenir, être à ses cotés, essayer avec la chaleur de ses mains de soulager son mal, même un minimum. Mais il ne fait rien, englué dans d'autres souvenirs qu'il ne veut pas revivre : ce sang qui a coulé devant ses yeux la majeure partie de sa vie, les pertes humaines et le deuil à faire après.
Il n'est pas prêt à revivre ces moments.
Il n'a jamais demandé à ce que son compagnon, qui allait très bien sans tout cela, puisse procréer et se retrouve dans cette situation surréaliste. Il n'a jamais demandé à son père cet acte de toute-puissance, égoïste et masochiste. Acte qui lui a pris la vie, car il n'est plu, mais prendra aussi celle de son compagnon. "Je l'ai fait pour toi, pour la sauvegarde de notre lignée !". Il lui en veut tellement, comme il ne lui en a jamais voulu, même davantage que le jour où il l'a forcé à se faire violer. Il a envie de hurler, leur dire de tous sortir, de les laisser tranquilles, il en serre les poings, il suffoque, mais ne sort rien de sa gorge. Rien.
Et pourtant, il y a Jimin devant lui dans sa longue chemise de lin beige, comme lorsqu'il était petit, et Jungkook se mord la lèvre d'un sanglot. Sa chemise est ouverte sur le devant et tombe de son épaule avec tant de délicatesse et de beauté dans l'effort, qu'un artiste pourrait en faire un tableau. Ses longs cheveux collent à ses tempes et sa nuque. Il est beau. Même dans son état, même avec les larmes aux yeux, même dans la détresse.
Le regard de Jungkook oscille entre Yoongi, le guérisseur, penché entre les jambes de l'oméga, les traits crispés par l'effort, et Jin, l'Alpha suprême, impassible mais terrifiant.
— Je dois savoir, grogne Yoongi, sa voix rauque brisant le vacarme des gémissements de Jimin et des murmures tendus de tous les autres autour. Si je ne peux pas sauver les deux, qui dois-je choisir ? L'enfant ou l'oméga ?
La question retentit comme une corne de brume funèbre.
— L'enfant ! tranche Jin sans une seconde d'hésitation. C'est le sang de notre lignée, c'est lui qui importe !
— NON ! rugit Jungkook, sa voix déchirée par une colère viscérale.
Il s'élance enfin, mais Jin l'arrête d'un geste brutal, son autorité écrasante le clouant sur place.
— Tu aurais dû te préparer à ça, crache Jin, les yeux brûlants de reproche. Tu aurais dû cultiver ton don, te former à devenir le protecteur que ta famille attendait de toi. Mais regarde-toi ! Tu en es incapable.
Jungkook veut hurler, frapper, nier. Mais les mots de son frère s'enroulent autour de lui comme des chaînes en fer, puis des lianes hurlantes de la forêt maudite, chaque syllabe alourdissant le poids déjà insupportable de sa culpabilité. Il a raison. Il a rejeté son don, il l'a mis de côté pour s'opposer à son père en se sentant invincible, tout cela pour réaliser que sa famille se meurt à cause de son égoïsme.
Rappelle-toi Jungkook.
Ses yeux cherchent désespérément Jimin, son Jimin, son compagnon, son tout. Le regard de l'oméga est voilé, perdu dans la douleur. Ses cris s'éteignent peu à peu, remplacés par des gémissements rauques, des respirations sifflantes. Yoongi murmure des mots qu'il n'entend pas, ses mains couvertes de sang pressant inutilement sur une serviette imbibée d'écarlate.
Tu dois t'améliorer.
Et puis, les cicatrices de Jimin s'ouvrent. Pas seulement celles de son ventre, mais celles de son torse, de son cou, de son visage. Comme si son corps entier se rebellait, comme si tout son être se désintégrait sous la pression insupportable de cet accouchement. Du sang jaillit, une marée rouge qui semble inépuisable.
La lumière des bougies vacille, et pour un instant, Jungkook voit autre chose. Une femelle louveteau. Blanche, minuscule, fragile, couverte de sang, glissant hors du corps meurtri de Jimin. Elle émet un petit miaulement qui fait sourire une dernière fois celui qui vient de la mettre au monde. Mais bien sûr, ce n'est pas réel. Ce ne peut pas l'être. C'est un cauchemar, il le réalise enfin, alors qu'il devrait voir le corps humain de sa fille.
Il voit la neige aussi, tourbillonnant autour de lui, froide et implacable, lui mordant la peau comme un avertissement glacial. Et pourtant, dans ce froid polaire, il sent des bras forts le soutenant et le parfum de son père qui le rassurent, le serrant dans ses bras comme lorsqu'il était petit, quand sa mère était vivante et qu'il se permettait encore de le câliner. Cela lui manque, terriblement. Un "Jeon ne pleure pas, jamais Jungkook !" Il a essayé mais il n'a jamais vraiment réussi. Maitenant c'est Faën qu'il voit en face de lui, pose une main bienveillante sur son épaule en lui disant qu'il doit avoir confiance en lui. Cela fait du bien, un instant, mais un nouveau hurlement de Jimin se superpose au sien qui sort de sa gorge, et soudain il est à la fois là, dans cette tente maudite, et ailleurs, perdu dans un vide infini. Peut-être dans ce lac dans lequel ils auraient dû rester tous les deux, pour n'être qu'un,éternels, à jamais.
— SAUVEZ-LES ! crie-t-il, mais sa voix se perd dans l'abîme. Ou les abysses.
C'est à toi de le faire, mon fils... C'est ton destin, depuis toujours
Entraîne-toi, tu peux y arriver (fait la voix elfique)
Son destin. Les bougies s'éteignent, la lumière disparaît. Tout n'est plus qu'obscurité, silence, et ce froid insidieux qui semble vouloir le dévorer.
Et puis, un cri guttural jaillit, un hurlement de loup, sauvage et désespéré. Le sien.
Jungkook se réveille en sursaut, sa gorge en feu. Sa poitrine se soulève violemment, ses mains cherchent des repères dans la pénombre, cherchent son oméga. La sueur coule sur sa peau de toute part, imbibant les draps soyeux et glissants qui l'entourent.
Entouré d'une montagne de doux coussins moelleux. Il est dans un lit. Enfin, c'est ce qu'il pense, car il n'en a jamais vu de pareil. Il y a quatre colonnes qui supportent les voilages autour de lui, les draps sont d'une douceur infinie comme de la soie, mais tissés d'une matière qu'il ne reconnaît pas. Une couverture légère mais chaude repose sur son corps, ornée de motifs délicats évoquant des entrelacs d'arbres et de lunes.
Il relève la tête, le souffle encore court, et repousse les draps sur ses cuisses. Il est entièrement nu mais sent encore la terre, la sueur et l'humus sur sa peau. La pièce est ouverte, sans murs pleins, sans fenêtres. De larges arches sur l'extérieur laissent entrer l'air frais, mais il n'a pas froid. Au contraire, une chaleur douce, enveloppante, caresse sa peau nue, réchauffe son loup, apaise son esprit. Il rêve encore, n'est-ce pas ?
Au-dehors, une vallée luxuriante s'étale à perte de vue. Des cascades chantent, leur murmure clair brisant le silence pesant du lieu. Les rayons du soleil dansent sur l'eau et illuminent la verdure d'une teinte presque irréelle. Des oiseaux pépient, leur mélodie est pure et légère, comme si le monde entier était en paix.
Mais Jungkook ne l'est pas. Son cœur bat encore à tout rompre. La vision de Jimin en sang hante encore ses yeux, si vivace qu'il peut presque sentir l'odeur métallique dans l'air. Sa main se porte instinctivement à son torse, comme pour contenir un cri. Et cette conclusion sans appel : il doit davantage cultiver son don.
Il se redresse encore plus, ses muscles tendus, cherchant des traces, des indices. Mais il ne voit rien, personne. Seulement cette pièce apaisante, trop belle, trop parfaite, et ce paysage qui semble vouloir le consoler, mais qui ne peut rien contre la peur viscérale qui lui étreint le cœur.
— Jimin ? crie-t-il, sa voix rauque, son loup grondant sous la panique. Ses mains tremblent encore, cherchant des repères, des larmes coulent sur ses joues sans qu'il ne le gère, mais tout ce qu'il trouve, c'est ce vide oppressant. Jimin !
Une porte sur le côté droit du mur, discrète mais ornée de motifs elfiques complexes, s'ouvre brusquement. Jimin apparaît, le souffle court, comme s'il avait couru à travers le palais pour répondre à l'appel de son compagnon.
— Je suis là, souffle-t-il presque paniqué en voyant Jungkook dans cet état. J'étais dans la pièce d'à côté, on m'aidait à me préparer pendant que tu te reposais.
Jungkook ne rêve plus, il le sait. Jimin est bien là, entier, avec son parfum et ses phéromones, son ventre et ses yeux doux. L'oméga referme rapidement la porte derrière lui et s'approche sans hésiter. En quelques secondes, il grimpe sur le lit, s'installe avec douceur sur les cuisses de Jungkook, ses mains cherchant les siennes pour les apaiser.
— Je suis là, mon amour, tout va bien, murmure-t-il, sa voix douce et enveloppante alors que ses petites mains douces viennent se frayer un chemin vers les joues de l'alpha pour les essuyer et ne faire aucune remarque sur cet océan qui ne devrait pas couler de ses pupilles.
Jungkook secoue la tête, ses yeux hantés par les images qui dansent encore devant lui.
— Non, rien ne va, dit-il en tremblant. Tu allais mourir, Jimin. T-tu allais mourir et je ne pouvais rien faire pour vous aider tous les deux. Dis-moi que c'était faux, dis-moi que ça n'arrivera pas ! Ce n'était pas une vision comme celles que tu as eues dans la forêt, je le sais, c'était...
Jimin reste silencieux un instant, absorbant l'intensité de ces mots, de cette peur qui émane de chaque fibre du corps de Jungkook. Ses doigts s'écartent et ses mains se glissent sur son cou, ses pouces traçant doucement des cercles sur sa peau brûlante.
— Ce n'était qu'un cauchemar, murmure-t-il enfin, sa voix emplie d'une douceur presque irréelle. Rien de plus. Je suis là, je vais bien, et rien ne m'arrivera. J'en suis convaincu.
Une chaleur apaisante commence à se diffuser autour de lui. Ce n'est pas seulement sa voix, ni même ses paroles. C'est quelque chose de plus profond, quelque chose d'intangible. Ses phéromones sucrées s'épanouissent dans l'air, portées par une aura inexplicable. Une énergie douce, protectrice, presque lumineuse, qui semble chasser les ombres des pensées sombres de Jungkook.
— Je te sens... différemment, balbutie Jungkook, troublé mais fasciné par cette présence réconfortante et celle qu'il a dans ses bras.
Jimin esquisse un sourire doux, ses doigts traçant du bout des doigts des courbes sur la poitrine brûlante de Jungkook.
— Peut-être est-ce cet endroit, souffle-t-il. Ou peut-être est-ce simplement nous.
Jungkook hoche la tête, incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressent. Ce n'est pas seulement l'odeur familière de Jimin, ce mélange envoûtant de pommes, de miel et de lait qui tournoie autour de la sienne comme un dessert que ses papilles aimeraient déguster. C'est l'empreinte du lieu, un mélange unique de magie elfique et de sérénité, diffusant un calme presque surnaturel dans la pièce.
Il ne connaît pas les lieux, n'en a jamais vu de pareil, mais il devine où il se trouve. Même si c'est fou et qu'il doit s'y faire. Il ne ressent même plus les douleurs physiques d'il y a quelques heures. Il est reposé et son corps est en paix, mais c'est son esprit qui le torture, et ce cauchemar qu'il ne veut plus revivre.
Et puis il remarque des détails. Jimin s'est lavé et a changé de tenue. Ses cheveux, habituellement tressés à la mode de leurs meutes, sont maintenant coiffés avec une certaine minutie : quelques mèches nattées forment une couronne sur ses tempes, une tresse principale descend élégamment au milieu, tandis que le reste de ses cheveux tombent librement. Une longue tunique d'intérieur beige, brodée de-ci delà de motifs dorés et violines, faite de mousseline et de soie, enveloppe son corps. Les broderies d'or captivent la lumière tamisée, créant des reflets dansants. Ceinturée juste au-dessus de son ventre arrondi, elle accentue la courbe de sa grossesse, alors que le col en V profond laisse deviner sa poitrine, ajoutant une touche intime de douceur.
Jungkook l'observe longuement, son regard glissant sur chaque détail et sur sa poitrine qui se dévoile et gonfle légèrement depuis la dernière lune. Il ressent une vague de calme qui apaise son loup et tempère ses peurs, en même temps que son sexe qui se manifeste au toucher de son compagnon.
— Tu es si... murmure-t-il, sa voix se brisant légèrement.
— Si quoi ? demande Jimin en penchant la tête, un sourire amusé jouant sur ses lèvres.
Il se relève un peu à la force de ses cuisses pour mieux placer le tissu de sa longue tunique autour de lui et de Jungkook et qu'ils ne les entravent pas.
Il est nu dessous.
Et leur peau à peau soudain fait lâcher à Jungkook un juron dans sa langue.
Il n'en termine pas sa phrase. Il serre les hanches de Jimin un peu plus fort, comme pour s'assurer qu'il est bien là, réel, vivant entre ses mains. Qu'il a simplement cauchemardé, mais qu'il est bien là, dans ces lieux inconnus mais chaleureux. Que tout son corps qui l'appelle ne rêve pas de lui, dans ses bras. Son oméga lui a toujours paru irréel mais bien ancré dans sa vie, mais aujourd'hui il est si éthéré. Ses lèvres pleines brillent autant que ses orbes, sa peau chaude en dessous réchauffe la sienne. Il a envie de glisser sa main sous le tissu.
— Magnifique. C'est ce que je voulais dire. Et j'ai besoin de toi, s'il te plaît, supplie-t-il finalement, sa voix pleine de rare vulnérabilité, alors qu'il fait volontairement tendre son sexe sous le fessier du plus jeune, pour l'exciter.
Jimin n'hésite pas. Il s'incline doucement, ses bras s'enroulant autour du cou de Jungkook, son corps pressé contre le sien, sa poitrine gonflée contre la sienne, ses fesses sentant la bosse de son compagnon entre ses lobes.
— Je suis là, toujours là, gémit-il contre son oreille, tandis qu'il se frotte déjà contre lui, réalisant que son propre corps est en manque lui aussi. Et tant pis s'il est obligé de rechanger de tenue pour cette soirée qui s'annonce particulière.
Son contact, ses phéromones, imprègnent l'air, les battements réguliers de son cœur contre le sien, ses paupières qui papillonnent... tout cela forme une symphonie d'apaisement charnel. Jungkook, submergé par l'émotion, laisse son front reposer contre l'épaule de Jimin, son souffle devenant plus incertain avec l'envie qui grandit en lui, à mesure qu'il se laisse envelopper par leur désir commun et ce besoin de contact de plus en plus avide. À mesure que Jimin roule des hanches avec tant de fluidité et se cambre de façon sensuelle, pour l'emmener à la jouissance, simplement en le masturbant de cette façon.
— Nous sommes en sécurité ici, murmure Jimin doucereusement alors que Jungkook commence à gémir. Nous repartirons demain, mais pour l'instant, oublie tout et ne pensons qu'à nous.
Jungkook hoche la tête, mais il a besoin de plus. Il glisse ses mains dans le dos de Jimin. L'une descend dans le creux de ses reins, pour l'attirer plus près, cherchant plus de connexion et une étreinte qui le réconforte mais le rend fou aussi. L'autre se glisse sous la robe, longeant langoureusement sa peau, de son genou jusqu'au haut de sa cuisse, sa fesse qu'il empoigne brutalement pour montrer son appartenance, jusqu'à toucher le sexe de son amant qui se met à couiner. Jungkook sourit fièrement.
C'est lui qui initie leur baiser, doux puis avide, une envie silencieuse d'amour et de possession. Le reste du monde disparaît alors que leurs lèvres se mordent et que l'intensité de leurs émotions se traduit dans chaque mouvement, chaque souffle partagé, chaque feulement.
Leurs respirations se synchronisent, et pendant un instant, le monde extérieur disparaît. La chaleur de Jimin, son odeur apaisante, la douceur de ses caresses et de son sexe d'oméga qu'il prend en main, tout cela envahit les sens de Jungkook, chassant le reste. Les touchers qui suivent sont doux mais empressés, chargés d'émotion. Jimin laisse ses propres mains glisser dans les cheveux de Jungkook, l'apaisant par sa proximité et sa tendresse, profitant de son désir qui grimpe à son tour en lui.
Et puis Jungkook stoppe les mouvements de Jimin et le fait se cambrer pour relever son propre sexe. Il s'en empare en même temps que celui de Jimin pour les coller l'un à l'autre. Bien sûr, le sien est incomparable auprès de l'autre, grand et imposant face à celui de son oméga, plus petit, rose et tendre comme un bouton de fleur qui va bientôt éclore de son nectar. Mais il n'en est pas pour autant moins désirable. Au contraire. Il est magnifique.
Et sa peau fine, contre la sienne veinée et dure, le fait frissonner de concupiscence et d'un brasier qui se développe en lui.
Avant de connaître Jimin, il aurait agi autrement. Il aurait pris son plaisir en pensant au bien-être de l'autre, en premier, comme toujours. Mais de façon dure, rapide, dominante et brutale comme l'alpha capable qu'il pensait être, en pénétrant toujours, pour cette sensation d'intrusion dans l'autre. Il aime et peut se vanter de donner du plaisir de cette façon. Maintenant, grâce à l'aura de son oméga et leur lien si fort, il prend le temps de ressentir. De bien des manières. Leur lien, leurs sentiments, leurs émotions, leurs regards qui se cherchent et se trouvent, leur désir, leur amativité...
Et c'est aussi beau.
De cette façon.
Il a réalisé que c'est aussi cela, être alpha.
Il prend le temps de l'embrasser encore, ses yeux au plus profond des siens, avant de pomper leurs sexes ensemble. Le plaisir s'accroît, les mains de Jimin s'accrochent à ses épaules, l'une des siennes les masturbe pendant que l'autre repousse les encombrants tissus pour que ses yeux puissent regarder et s'en délecter. Il gémit à la vue, saisit la mâchoire de son oméga par désir de possession et y voir l'extase dans ses pupilles. Jimin bégaie des sensations avant que l'un et l'autre ne laissent exploser leur semence à quelques secondes d'intervalle. Jungkook en lâche un grognement guttural presque bestial, comme l'aime à l'entendre son compagnon.
Ils se laissent tomber sur les oreillers, Jimin maintenant allongé sur le torse chaud de son alpha, son ventre pressé doucement contre celui de Jungkook. Les draps soyeux mais salis se mêlent à leur étreinte, enveloppant leur union dans une bulle d'intimité.
— La prochaine fois, je te prends dans ma bouche... ronronne Jimin en fermant les yeux de bien-être.
— Tu t'étouffes avec à chaque fois, mon amour, répond Jungkook avec son accent et un petit sourire en coin alors qu'il caresse ses cheveux.
— Et j'aime ça ! dit le plus jeune en se vautrant encore plus sur la peau et le parfum de Jungkook pour s'en intoxiquer. Et je me retirerai et tu exploseras sur mon visage, comme une averse de pluie qui dégoulinera sur mes cils et mes joues, et je sortirai à nouveau ma langue et lécherai ce qui-
Jungkook a déjà la vision en tête, il en rugirait d'avance, si ce n'est qu'ils ont sûrement des choses à faire maintenant, comme savoir si ses enfants et le reste du groupe vont bien. Il était peut-être alité quelques heures, mais il doit reprendre son rôle de chef.
Il empoigne sans prévenir les fesses de Jimin pour le faire couiner. Il ne se lassera jamais d'entendre ce son de sa bouche.
— Je crois qu'on a assez donné niveau averse pendant ce voyage ! Et arrête, ne me tente pas oméga, surtout que je n'ai pas eu mon nœud, grogne Jungkook d'insatisfaction.
Jimin se colle encore plus à lui, compréhensif sur la douleur que peut ressentir son compagnon en ce moment et cette prochaine fois qu'il compte bien honorer. Mais malheureusement pour Jungkook ce soir, ils n'ont pas beaucoup de temps disponible. L'alpha a beaucoup dormi et récupéré ces dernières heures (mais combien représentent-elles en heures humaines ?) et il était temps qu'il se réveille.
— Quand tu t'es évanoui, les elfes nous ont amenés ici sur leurs terres. Nous avons fait la connaissance de la mère de Faën et son père, on nous a fait visiter les lieux et ensuite on nous a attribué des chambres comme celles-ci. Les enfants occupent celle d'à côté avec Mingyu, et les autres, celles d'un étage supérieur. Tout cela pour que tu te rétablisses. Ils m'ont dit que tu étais déjà soigné en arrivant mais que tu avais besoin de repos. Alors j'en ai profité pour prendre soin de moi, après m'être occupé des enfants. C'est merveilleux ici, il y a tout ce dont on a besoin, des plantes qui n'existent pas chez nous et qui ont des vertus exceptionnelles pour la peau et la santé, de la nourriture bien plus riche que chez nous, des tissus magnifiques pour la confection des tenues, je n'en ai jamais vu d'aussi beaux ! Tu verrais, ce que je confectionne à côté est complètement dérisoire et [...]
Jungkook écoute, sous trop vraiment vouloir y prêter attention. Il est toujours en proie au questionnement concernant son bébé et les réelles intentions de ce peuple (in)hospitalier.
Mais il doit aussi composer avec le fait que Jimin est toujours autant subjugué par eux.
Il faut dire que son oméga rayonne ici, que sa fatigue semble avoir déguerpi et Jungkook ne peut pas nier qu'il aime le voir avec ce sourire heureux et les traits reposés. Jimin lui avait confié que son confort lui manquait, ses habitudes et sa maison. Elle n'est pas ici, bien sûr que non, ce n'est que temporaire et illusoire, mais il sent bien que tout est fait pour qu'ils se sentent le mieux possible et Jungkook est prêt à faire quelques sacrifices avant de repartir. Si c'est pour que son oméga soit rassuré. Jungkook doit simplement rester sur ses gardes, porter ses armes au cas où l'un de ces hommes aux oreilles pointues déclencherait un affrontement. Il sera à l'affût, même ici.
— Tu m'écoutes, chéri ?
— Mhm bien sûr.... Je... suis heureux si tu es heureux, répond vaguement Jungkook en plaçant son épée à sa ceinture.
— Tu ne m'écoutes pas ! Je te disais que finalement à côté de leur travail, ma couture paraît fade et grotesque et-
— N'importe quoi ! Tu es le meilleur que je connaisse ! Ce sont eux qui sont grotesques avec leur façon de parler, leur allure hautaine, leur délire de bébé, leur façon de nous regarder e-et.... tout ce faste outrancier, fait-il en montrant les lieux de sa main. Cela n'est pas pour nous !
Il n'a toujours pas pardonné leur discussion insensée et leur raillerie.
— Tout ça, c'est si beau pourtant, répond Jimin en faisant la moue avec des cœurs dans les yeux.
— Oméga, demain nous serons dans ma meute et tu devras oublier...
Tout y sera à l'opposé, on ne peut plus précaire et rustique, et Jungkook aurait presque peur que Jimin ne veuille plus repartir de ces lieux un peu trop "enchantés".
— Je le sais, finit par admettre le plus jeune, résigné. Mais en attendant, nous sommes invités à la soirée de "la veillée des étoiles" et je compte bien en profiter. Nous n'avons déjà pas pu assister à la fête de l'équinoxe du Printemps chez nous, alors s'il te plaît, je veux que nous y soyons.
Jungkook hoche la tête mais s'il ne comprend pas tout, car tout ce qu'il veut à l'instant, c'est profiter d'un dernier câlin en serrant dans ses bras son oméga. Tout ce qu'il s'avoue, c'est que tant que Jimin est à ses côtés, tout ira bien. "Où que l'on soit, rien ne pourra nous arriver" murmure-t-il dans ses cheveux surtout pour lui-même, en sachant très bien qu'il doit encore s'endurcir. Et se préparer au pire. Si jamais ses cauchemars ont un semblant de vérité.
Jimin continue de murmurer des mots rassurants, entrecoupés de petits baisers tendres, sans se douter des pensées et inquiétudes de son compagnon. Lentement, il s'abandonne à cette étreinte, profitant de cette paix dans ses bras.
— Je te promets de tout faire pour te préserver, murmure Jungkook en fermant les yeux, comme une promesse qu'il se fait à eux deux.
Tout ce qu'il vient de vivre en cauchemar lui a fait réaliser qu'il doit être encore plus fort, qu'il doit s'améliorer. Qu'il ne peut plus laisser les autres ni personne, agir à sa place, ni être passif.
C'est à toi de les sauver mon fils... C'est ton destin, depuis toujours
Il doit améliorer son don, quoi qu'il lui en coûte.
Et il a sa petite idée à quelle personne il pourra s'adresser. Si cette personne fait ses preuves pour être de confiance.
🐾
— Pourquoi est-ce qu'ils m'ont affublé comme ça ? râle Jungkook en tirant sur le col de sa tunique, devant le miroir elfique ajouré d'or.
Le tissu, pourtant d'un damas somptueux bleu marine brodé de fils d'or, épouse parfaitement sa carrure musclée, mettant en valeur chaque ligne de son torse. Mais pour lui, c'est une prison étincelante. Le pantalon ajusté, d'un cuir souple et finement taillé, lui semble bien trop serré, et les bottines qu'on lui a fournies, quoiqu'élégantes, pincent légèrement ses orteils. Ses bottes de tous les jours sont bien plus pratiques, mais Jimin n'a pas voulu qu'il les garde.
— Parce que c'est une soirée officielle, lui répond Jimin, un sourire amusé étirant ses lèvres.
Jimin se tient là, magnifique dans les lueurs du coucher de soleil qui filtrent partout dans la pièce. Il porte une autre de ces longues tuniques de soie, dans les mêmes tons bleus que son compagnon, et qui descend jusqu'à ses pieds. Le tissu léger et vaporeux suit chaque mouvement de son corps comme une seconde peau, tandis que les pans sur le devant, et bordant son décolleté, sont fait de brocart de soie et de petites perles cousues, donnant un rendu plus lourd, mais avec une allure sacrée. Les broderies délicates d'or et d'argent forment des motifs évoquant la lune et les étoiles, rappelant leur présence bienveillante et le thème de la soirée. La ceinture toujours nouée juste au-dessus de son ventre arrondi met en valeur sa silhouette d'une manière à couper le souffle. Ses cheveux, dont une partie est soigneusement relevée sur le dessus et drapée de colliers d'or, tombent en une cascade soyeuse dans son dos.
Jungkook ne peut s'empêcher de le fixer un instant, oubliant son propre inconfort. Il détourne finalement les yeux, marmonnant quelque chose d'inintelligible.
— Tes plaintes ne vont rien changer, murmure Jimin en ajustant doucement le col de Jungkook.
— Toi... magnifique, avoue Jungkook presque involontairement en posant son regard sur lui. Même... même à la mode de chez eux...
Jimin lève les yeux et éclate de rire, effleurant la tunique ajustée de Jungkook.
— Tu en perds tes mots, mon loup alpha ? répond l'oméga avec un sourire enjôleur. C'est gentil mais toi aussi, même si tu fais tout pour protester. Ils ont du goût, même si tu refuses de l'admettre. Et ils ont un nom, les elfes. Et même des prénoms, il va falloir que tu sois très gentil, tu veux bien ? Ils nous accueillent comme des invités d'honneur.
Jungkook grogne entre ses dents quelque chose d'inaudible, mais laisse échapper un petit sourire malgré lui. Jimin sait qu'il n'a pas à donner d'ordre à son alpha, mais celui-ci n'a pas de problème avec ses conseils, à partir du moment où ils sont donnés pour son bien.
— Et qui s'est aussi bien occupé de toi et t'a tout expliqué ici ?
— Le meilleur ami de Faën, Arannis. Il m'a expliqué pour les ablutions et pour les tenues, la soirée et quelques coutumes de convenance. Lothariel, le plus jeune, est aussi très sympathique et il s'entend bien avec les enfants. Ils sont simples malgré ce que tu croies et j'apprécie sincèrement leur compagnie.
— Bien sûr j'aurais dû m'en douter... souffle Jungkook, qui se voit déjà voler son rôle de patriarche.
— Ils sont jeunes. Des adolescents ! Tous les trois le sont. Même si, bien sûr en âge elfique, ils sont plus proches des cent ans que des dix-huit, mais...
— Quoi ? répond Jungkook outré. E-et... Faën, je suppose qu'il n'a pas arrêté de te coller pendant que je cauchemardais ? Il en a profité ?
— Au contraire ! Jamais je n'ai été seul en sa présence et c'est peut-être lui que j'ai le moins côtoyé. Je n'ai jamais vu plus respectueux. Ils connaissent nos coutumes, ils parlent plusieurs langues, ils étudient les nations de ce monde. Ils savent ce que représente le lien entre un alpha et son lié. Jamais ils ne s'interposeront dans un couple, eux-mêmes sont fidèles à vie et monogames Jungkook. Cela te dépasse peut-être, mais ici l'univers est différent et leur esprit développé différemment du nôtre. C'est difficile à comprendre pour nous qui nous basons sur nos instincts, mais eux voient au-delà... Au-delà des étoiles ?
Jungkook opine de la tête pour ne pas le contredire.
Jimin semble très attaché à cet endroit et leur manière de vivre, et en tant qu'Alpha Jeon de la lignée des loups blancs, Jungkook se doit d'essayer de comprendre. Au moins pour son oméga. Mais il n'abandonnera pas l'idée que personne ne lui prendra sa fille. Même pas un homme de cent ans qui dit en avoir dix-sept ou dix-huit. Non, ça, jamais.
Parce qu'il est de plus en plus convaincu, bien malgré lui et avec tout ce qui s'est passé depuis qu'il a appris la mort imminente de son père, que leurs deux clans sont liés par un secret ancien, scellé dans un passé lointain et oublié.
— Et quand pourra-t-on m'expliquer ce qu'ils te veulent ?
— Faën et ses parents t'expliqueront tout avant que nous repartions. Pour l'instant, arrête de t'en faire ! Je n'ai jamais vu plus respectueux. D'une manière qu'on ne peut imaginer. Et ils sont très drôles. Tu n'imagines pas à quel point ils ont de l'humour.
— Il ne manquait plus que cela à notre "périple infernal"... râle Jungkook, en replaçant tant bien que mal ses cheveux qui ont repoussé.
Jimin glousse avant de poser un léger baiser au coin de ses lèvres. Si l'un des elfes avait été dans la pièce, avec leur don de lire dans les voix et les yeux, il y aurait vu plus que de l'amour.
Le couple sort enfin de la pièce pour retrouver Mingyu avec les enfants, lesquels, à leur grande surprise, semblent déjà parfaitement acclimatés à l'ambiance presque féérique des lieux. Mingyu, accroupi près d'eux, est en pleine démonstration d'un petit jeu d'équilibre avec des pierres cristallines qui brillent doucement sous les lueurs ambiantes.
— Tu ne devineras jamais, commence-t-il en levant les yeux vers Jungkook avec un sourire, une pierre luminescente entre ses doigts. Ces cailloux ? Ils chantent quand on les frappe entre eux.
Rowon, les yeux brillants, s'empresse de montrer à Jungkook une démonstration maladroite. Deux petites pierres s'entrechoquent, et un son léger, presque cristallin, résonne dans l'air.
— C'est comme un carillon de vent ! souffle Siobhan, fascinée.
Jungkook, lui, reste interdit. Il n'a pas encore eu le temps de s'acclimater à cet univers étrange. Tout semble surnaturel, comme s'il s'était éveillé dans un rêve qu'il aurait préféré ignorer. Mais à voir les visages épanouis de ses enfants et les exclamations d'émerveillement qui fusent, il se force à relâcher légèrement la tension dans ses épaules.
— Tu n'as encore rien vu, ajoute Mingyu en se redressant, un éclat de malice dans les yeux.
Jungkook n'est pas sûr d'avoir envie de tout voir ici. Moins ils s'y adaptent, plus vite ils auront oublié tout ce à quoi ils goûtent en ces lieux et qui n'est pas fait pour eux. Ils ne sont pas du même monde, et ne le seront jamais. C'est ce qu'il essaie de se convaincre, même si quelque chose en lui ou cet esprit qu'il sent - peut-être celui de sa fille ? - fait tout pour lui faire penser le contraire.
Ses enfants et son meilleur ami ont eux aussi changé de tenues. Les deux petits sont émerveillés par leurs vêtements brodés dans les mêmes tons de bleu nuit, mais adaptés pour le jeu et le confort. Siobhan porte une longue robe travaillée, et elle montre à son papa Kookie comme elle est belle quand elle l'a fait tourner. "Papa Mimi m'a promis de me coudre la même à la maison !". Mingyu, avec sa stature imposante, porte un vêtement semblable à celui de Jungkook, mais à sa demande moins ostentatoire et dans une teinte plus sombre, qui convient mieux à ses habitudes.
Ils avancent ensemble, leurs pas résonnant sur le sol lisse et presque iridescent, et déjà, la splendeur des lieux se dévoile à chaque détour. Les couloirs, ouverts sur les côtés, ne sont pas simplement des passages : ce sont des fenêtres vers le ciel et le coucher de soleil. Les arches, sculptées avec une finesse inimaginable, semblent défier la gravité, comme si elles dansaient avec les nuages. La nature ici semble faire partie du décor, les arbres et leurs branches décorent les lieux de leur présence.
Jimin, toujours près de Jungkook, lui murmure doucement :
— Ils appellent ça les Voûtes du Souffle.
— Pourquoi ce nom ? demande Jungkook en levant les yeux, pris d'un vertige en regardant la hauteur infinie.
— Parce qu'il paraît qu'en inspirant profondément ici, on sent la magie.
Jungkook fronce les sourcils, sceptique, mais avant qu'il ne puisse répondre, l'elfe Lothariel les rejoint, une longue cape bleu argenté flottant dans son sillage. Il s'incline légèrement, puis tend une main vers les enfants. Dans sa paume, une petite flamme bleutée danse sans chaleur, émettant une lumière douce et hypnotisante.
— La lumière d'une étoile, explique-t-il d'une voix chantante. Une tradition ici pour ceux qui découvrent nos terres pour la première fois.
Les enfants, fascinés, tendent les mains avec hésitation, et l'elfe laisse la flamme s'y déposer. À leur surprise, elle ne brûle pas, mais caresse leurs paumes comme une plume légère avant de disparaître en une myriade d'étincelles.
— C'est magnifique, murmure Jimin, le regard brillant.
— Plutôt une belle manière de frimer peut-être ? chuchote Jungkook en croisant les bras, avec un sourire en coin trahissant son amusement. Avant que Jimin lui donne un coup de coude réprobateur.
Jungkook ne le sait pas encore, mais les elfes ont une ouïe et une vue très développées et ils n'ont pas besoin, eux, d'être sous forme de loup pour les utiliser. Alors, même si Jungkook ronchonne à voix basse dans l'oreille de son compagnon, il peut être certain que l'elfe à quelques mètres entend ses paroles.
Le groupe poursuit son avancée avec à leurs côtés l'elfe qui s'est effectivement pris d'affection pour les enfants. Les découvertes ne cessent de les émerveiller, et à un moment, Mingyu attire l'attention de Jungkook sur une plante étrange qui pousse en spirale le long d'une colonne.
— Ça, souffle-t-il en désignant les fleurs luminescentes, c'est un Lys de Minuit. L'elfe qui m'a montré ça m'a dit que ça ne pousse que dans leur royaume, et qu'un pétale peut apaiser n'importe quelle douleur. Faën n'en a pourtant pas eu besoin pour te soigner.
Jungkook, intrigué malgré lui, se penche pour mieux observer. Les pétales semblent presque translucides, chaque nervure brillant comme un fil d'argent.
— Et ça, c'est quoi ? demande l'un des enfants en pointant du doigt une créature qui passe nonchalamment entre leurs jambes.
Lothariel sourit et répond :
— C'est un skrin. Ils nous aident à surveiller les chemins et à garder nos terres sûres.
La créature, une sorte de chat aux yeux lumineux et à la queue touffue qui semble couverte de petites écailles, s'arrête un instant pour observer le groupe. Puis, d'un bond élégant, disparaît dans les ombres.
— Garde sûre ? marmonne Jungkook. Je suis sûr que ce truc est en train de nous jauger. Pour voir s'il peut venir nous zigouiller dans notre sommeil. Comme le dragon, hein !
— Tu ne le croieras jamais Jungkook le valeureux, rétorque Lothariel, mais Priam est fou de toi. Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais il t'a adopté comme l'un des nôtres. Tu ne pourras pas l'emmener dans ton monde, mais il est sûr qu'il va être malheureux quand tu vas partir.
Jungkook le regarde avec ses gros yeux étonnés, cherchant le regard de Jimin qui opine de la tête à ces dires.
— Le jeune dragon que tu as vu dans la forêt, il s'appelle Priam. Il appartient à Faën mais il a compris que tu étais important pour nous tous et que tu étais un protecteur toi aussi dans ton clan. Alors il a le plus grand respect pour toi. En ce moment même, il sait que tu es réveillé et je suis certain qu'il viendra d'une manière ou d'une autre le vérifier par lui-même.
— Je confirme, fait Jimin, il est même venu te faire un câlin quand tu t'es évanoui...
Au fur et à mesure des paroles, Jungkook passe par un état d'étonnement, de contentement, puis d'un peu de fierté mal placée, pour enfin dire :
— Ah oui ? Donc si je lui demande de cracher du feu sur Wonho quand il poussera la chansonnette, il pourrait le faire ? C'est un dragon, personne ne pourra lui reprocher de l'avoir carbonisé...
Tous se mettent à rire.
— Alors, Jeon Jungkook troisième du nom sait aussi avoir de l'humour ? Qui l'eût cru ? profère Arannis qui vient de les rejoindre avec un grand sourire aux lèvres. La chair de ta chair, tes deux enfants ont souhaité la même chose que toi !
Ils arrivent finalement à un grand carrefour où plusieurs escaliers mènent à des niveaux supérieurs et inférieurs. Les enfants, insatiables de curiosité, se dirigent déjà vers des passerelles suspendues au-dessus d'un immense jardin à ciel ouvert. Là ils retrouvent le reste du groupe.
Yoongi, toujours accompagné du corbeau, continue comme Jungkook à rester sur ses gardes et ronchonner, même si la sorcellerie des lieux est le terrain d'études le plus agréable qu'il n'ait jamais eu. Namjoon, les deux omégas et Wonho, quant à eux, sont subjugués à chaque pas qu'ils font.
Jungkook s'arrête un instant, sa respiration suspendue face à l'immensité des lieux. La nuit a pris possession du ciel, drapant tout le royaume d'une obscurité veloutée, percée d'éclats scintillants. La lumière argentée de la lune se répand comme un voile soyeux, caressant les surfaces d'une lueur mystique. Les ombres, désormais profondes et mystérieuses, dansent entre les arches et les colonnes, ajoutant une dimension presque onirique aux paysages. Tout semble fait de saphir et d'opale, les reflets nocturnes transformant chaque détail en un joyau vivant.
— Le temps passe étrangement ici, murmure-t-il finalement.
Jimin hoche doucement la tête.
— C'est parce qu'il ne passe pas comme chez nous, répond-il. Ici, les saisons n'ont pas d'importance. Chaque moment est figé dans une harmonie parfaite.
Jungkook, malgré lui, laisse son regard se perdre dans les hauteurs. Il n'aime pas l'idée d'un temps figé. Le changement est une constante, un rappel qu'ils doivent avancer. Pourtant, il ne peut nier la beauté du lieu.
Ils continuent leur marche tous ensemble en suivant les autres invités, jusqu'à arriver à une gigantesque salle ronde où de magnifiques et énormes photophores flottent dans les airs, leurs flammes vacillant doucement, comme tenues par une magie invisible.
"Les guerriers ne montrent pas leur cœur tant que la hache ne le révèle pas", disait souvent grand-père Jeon. Jungkook quoi qu'il arrive, restera sur ses gardes, l'épée à la ceinture et l'œil en alerte.
Même si ce soir, les étoiles ne sont pas toutes d'accord.
— Chers invités, bienvenue à la Veillée des Étoiles.
ִֶָ𓂃 ࣪˖ ִֶָ🐾 ་༘࿐
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J'espère que la seconde partie vous plaira. Bonne journée à vous 💗
💗 12 décembre, déjà un an que le Tome 1 a été commencé depuis 12 jours. Un an que je vous écrivais que Jimin et Jungkook venaient de rentrer au service militaire (et Nam et Tae, la veille). Une année me paraissait tellement loin, et j'avoue que cette absence a quand même pesé sur nos habitudes d'armys. En tout cas, nous sommes là. Et plus que 6 mois les concernant 🫶🏻
Un an passé...
Aviez-vous des objectifs ? Les avez-vous tenu ?
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