Chapitre 11.
8h30. Je me réveille doucement dans ce lit d'hôpital vraiment inconfortable. Je n'ai pas beaucoup dormi, mes cotes mes font encore très mal et je n'ai pas cessé de penser à mille et une chose, incluant ma solitude.
-"Bonjour Louis. Comment vas-tu ?"
Une infirmière venait d'entrer et avoir un peu de compagnie me faisait plaisir.
-"Bonjour. Je vais bien, merci. Ai-je dit.
-Vous pourrez rentrer chez vous aujourd'hui, mais vos cotes seront toujours douloureuses durant 2semaines. Vous devrez faire attention à ne pas vous prendre de coup."
Vas dire ça à Liam.
-"Pas de problème, merci."
Elle est sortie et m'a ramené mon petit déjeuner. Un chocolat chaud, un yaourt et une pomme. J'ai donc commencé à manger mon repas doucement.
Ma mère arrive à 11h. Encore 2h26minutes. Le temps est long. Je ne cesse de me demander comment je vais faire pour ne pas me prendre de coup durant deux semaines. Parce que Liam va vouloir se défouler, se défouler sur moi.
Je bouge doucement mes bras pour pouvoir manger, parce que chaque mouvement que j'ose faire me procure une sensation atroce de brûlure dans les cotes.
Je ne sais vraiment pas quoi faire, j'ai envie de me lever mais je n'y arrive pas seul. Alors j'attends. J'attends encore et toujours, sans savoir quoi faire, sans savoir quoi penser. Parce que toutes les minutes que je perds dans cet hôpital sont des minutes en moins dans ma vie.
J'allume doucement la télé et tombe sur une émission qui parle des bouc-émissaires et les rejetés. Une émission qui parle de moi.
Le plus important dans l'histoire, c'est qu'elle n'est plus là. Elle est partie, et je ne sais pas où. Et ce qui me rend réellement triste, c'est de l'avoir perdue. Parce qu'il n'y a pas un jour où je ne me remémore pas l'accident. Ces images sont encrées dans ma tête comme des plaques de béton, et je ne pourrai jamais les oublier. Parce qu'il n'y a pas une minute où je n'espère pas qu'elle va revenir. Et je suis fatigué d'espérer. Fatigué d'espérer sans rien en retour.
Parce que chaque jour je suis un peu plus seul. Et chaque jour je suis un peu plus triste.
J'ai toujours voulu être comme tous ces gens qui s'en fichent de ce que les autres disent à leur propos. Mais je ne pense pas que je le sois.
Je regarde l'émission sans réellement écouter. Parce qu'en réalité rien ne m'intéresse plus vraiment. Tout ce que je fais n'a pas vraiment de sens, de raison. Je vais en cours, je me nourri, je me lève parce que j'y suis obligé. La vie n'est pas une chose que j'ai demandée. Elle m'est tombée dessus, comme ça. Et je suis obligé de vivre, par respect pour celle qui m'a couvé pendant neuf mois, et supporté durant toutes ses années.
-"Votre mère est arrivée, Louis."
Une infirmière blonde et plutôt jolie venait d'entrer.
-"Je vais vous aider à vous lever."
Je me suis redressé doucement et j'ai posé mes pieds sur le sol. L'infirmière a passé son bras dans mon dos et j'ai mis le mien sur ses épaules.
-"Merci." Ai-je lancé.
Je marchais doucement. Mes cotes me faisaient toujours très mal et je me sentais très sal. Sûrement parce que je l'étais.
Nous sommes arrivés tant bien que mal à la sortie et après avoir salué l'infirmière de la main, je suis entrée dans ma voiture.
-"Comment ça va mon chéri ? A lancé ma mère.
-Je vais bien, et toi ?
-Ça va mon cœur."
Elle m'a fait un petit sourire et a démarré. La route s'est passée en silence, tout ce que nous entendions étaient les petits bruits de mon petit frère installé dans son siège-auto à l'arrière.
Nous sommes arrivés très rapidement à la maison et je ne saurai dire à quel point le fait d'être chez soit m'avait manqué. Ma mère a ramené mon petit frère à l'intérieur de la maison et elle est venue m'aider à sortir de la voiture, de la même façon que l'infirmière l'avait fait. Je me suis installé dans le canapé, et le maxi cosy d'Ernest était juste devant moi. Il bougeait dans tous les sens en faisant des petits bruits et en jouant avant sa girafe.
-"Tu as faim mon Loulou ? A demandé ma mère.
-Oui, un peu. Mais je vais aller prendre une douche rapidement."
Elle ne m'a pas répondu et elle et venue juste à côté de moi, pour m'aider à me relever. On est monté doucement dans la salle de bain, parce que chaque pas était une épreuve pour moi. Quand j'y suis arrivé, ma mère m'a apporté quelques vêtements propres et je me suis déshabillé doucement. J'ai enlevé mon jean et me chaussettes tant bien que mal, et je suis passé à mon pull. Je ne me suis pas regardé une seule fois dans le miroir. Je n'ose pas.
Parce que le reflet qui m'y attend n'est pas celui que je veux voir. Je dois être cerné, les cheveux en pagailles, le visage creusé.
J'ai enlevé doucement mon bandage thoracique et j'ai aperçu toutes les traces que Liam avait laissée sur mon corps. Certains coups étaient déjà violés, d'autres encore bleus. Mon ventre était maigre, et on pouvait apercevoir quelques unes de mes cotes. Je ne me suis sûrement jamais trouvé aussi repoussant. Je me déteste d'avoir un corps comme le mien.
Je suis allé rapidement sous la douche et l'eau chaude sur le bout de mes doigts m'avait manqué. Le jet était peu puissant donc je ne ressentais pas de douleur au niveau de mes bleus. L'odeur du gel douche m'avait manqué et j'ai vidé la moitié du flacon avant de m'en mettre partout sur le corps.
Après avoir enfilé mes vêtements et mon bandage thoracique, je suis allé retrouver ma mère qui était en train de cuisiner. Ça sentait merveilleusement bon.
-"Des crêpes, ça te va ? M'a-t-elle demandé avec un grand sourire.
-Oui, merci maman."
Mon petit frère était dans sa chaise haute. Il se tenait maintenant bien droit et il avait bien grandi. Ma mère m'a servi quatre crêpes au chocolat dans une assiette et elle a donné un petit pot à mon frère.
-"Lou, ça te dérange si je vais voir Anne cette après-midi ?" A demandé ma mère.
Le ton de sa voix me montrait qu'elle en avait affreusement envie mais qu'elle s'en voulait de me laisser seul.
-"Tu veux que je garde Ernest ?" Ai-je demandé.
Elle a d'abord eu une petite hésitation mais a simplement répondu :
-"Oui, si ça ne te dérange pas chéri."
Je suis content de passer l'apres-midi avec mon petit frère. Il m'a vraiment manqué.
Ma mère a débarrassé la table rapidement est elle est allée mettre ses chaussures.
-"Tu as ton téléphone ? S'il y a le moindre problème, tu m'appelles Louis. A dit ma mère d'un ton inquiet.
-Mon téléphone est sur la table de salon maman, ne t'inquiète pas."
Elle m'a fait un rapide baiser sur la joue en me chuchotant un "je t'aime" est elle est partie.
Il était maintenant 13h et j'étais seul avec Ernest. Je me suis levé .de ma chaise et j'ai mis mon petit frère dans le fauteuil, à côté de moi. J'ai allumé la télé et j'ai trouvé une chaîne télé spécialement conçue pour les enfants. Et mon petit frère a adoré. Dès qu'il se passait la moindre chose sur la télévision, il riait de toutes ses dents.
15h27.Je faisais des câlins à mon petit frère qui s'était endormi quand quelqu'un a toqué. Mon estomac s'est serré en une seconde. J'ai tout de suite imaginé Liam, Zayn Niall et Harry qui venait finir leur massacre. Je me suis revu sur le sol du vestiaire de sport, en attendant la mort. J'ai mis mon petit frère dans son maxi cosy et je me suis approché doucement de la porte. Je sentais les battements de mon cœur dans le bout de mes doigts et mes jambes tremblaient. Le stress avait remplacé la douleur de mes cotes.
J'ai ouvert la porte doucement, et j'ai vu Harry. Harry avec un petit sourire timide et ses cheveux mouillés pas la pluie. Il portait un jean slim noir et un pull gris. Je lui ai fait signe d'entrer, ce qu'il a fait.
-"Je ne te-te dérange pas ? A-t-il demandé.
-Non." Ai-je menti.
Parce que c'est vrai, j'étais très bien seul avec Ernest. Mais je ne peux pas le mettre dehors avec la pluie battante.
-"Je-je t'ai ramené les cours."
Le fait qu'il bégayait devant moi me faisait sourire.
-"Ouais, merci." Ai-je répondu.
Il a ouvert son sac et m'a tendu quelques feuilles de papiers. Je l'ai remercié d'un sourire.
Il s'est approché de la porte dans le but de partir, mais je sais qu'il prend le bus alors je ne vais pas le laisser rentrer sous cette pluie.
-"Non mais tu sais, tu peux rester le temps que la pluie s'arrête, je te raccompagnerai en voiture." Ai-je dit avec un petit sourire moqueur.
Il a baissé la tête, visiblement gêné et a déposé son sac près de la porte d'entrée.
"Alors ces cours." Ai-je dit en m'asseyant sur la table de cuisine.
J'ai commencé à feuilleter les papiers que j'avais entre les mains sans vraiment comprendre. À la vue de ma mine perdue, Harry a lancé :
-"Tu veux que je t'explique ?
- Ça va te prendre une semaine pour que je comprenne tout ça.
-Alors je viendrai jusqu'à temps que tu aies compris." A-t-il dit en me regardant dans les yeux.
Cette soudaine assurance venant de lui me surprenait, alors j'ai baissé les yeux rapidement.
On a commencé par les sciences. Les mots déferlaient de la bouche d'Harry, et au départ, je ne comprenais pas tout ce qu'il disait. Il avait l'air si investi dans les études, et il aimait apprendre. Il m'expliquait les choses le plus simplement possible et il me regardait très souvent dans les yeux, ce qui me mettait un peu mal à l'aise. Il n'a pas bégayer une seule fois. Tout ce qui sortait de sa bouche était clair est précis. Il était sur de lui, et ça ma plaisait.
Au bout de 1h30, j'avais compris tout mon cours de sciences. Et c'est un exploit.
Mon petit frère s'est mis à pleurer doucement puis à hurler de toutes ses tripes. Je me suis dépêché en aller le chercher et je l'ai amené à l'étage, doucement pour mes cotes, afin de changer sa couche. Je ne fais pas ça vraiment bien, mais je m'en sors. Les pleurs d'Ernest avaient cessés et je suis descendu voir Harry qui était toujours dans ma cuisine, l'air un peu perdu.
-"Désolé. Je vais lui donner un biberon." Ai-je dit.
En voyant que je n'arrivais pas à faire un biberon avec Ernest dans les bras, Harry a lancé :
-"Tu veux que je le porte ?"
J'ai eu un petit moment d'hésitation. Parce que je ne veux pas qu'on me l'enlève comme on me l'a enlevée, elle. Mais ce serait ridicule de faire ça de la part d'Harry.
Je lui ai donc mis Ernest entre les bras, et après quelques secondes, il a réussi à très bien le porter. J'ai donc continué de faire le biberon et quand il était prêt, je me suis retourné vers Harry. Ernest touchait sa barbe naissante sur son menton et Harry le regardait avec un grand sourire. Un sourire magnifique. En voyant que j'avais fini, il m'a donné Ernest. Je l'ai mis dans son maxi cosy et il a bu son biberon, qu'il arrivait maintenant à tenir seul. Harry et moi étions assis dans le fauteuil et le silence commençait à créer un malaise.
-"Je vais ren-rentrer."
Le Harry sur de lui avait disparu.
-"Tu veux que je te raccompagne ?" Ai-je demandé pour être poli.
-Non, merci."
Je l'ai accompagné à la porte et durant quelques instants j'ai espéré qu'il reste. Mais il parti, et il ne reviendra pas, comme les autres.
Je me suis allongé dans le fauteuil après ça, et je jouais avec Ernest qui était assis à califourchon sur moi. Ses dents avaient commencé à pousser et son sourire était tellement mignon. Je ne l'aurait changé pour rien au monde.
Je lui faisais de petites chatouilles, ce qui le faisait rire et gigoter dans tous les sens. Et ce sont ces moments qui me rappellent à quel point j'aime ma petite famille.
-"Bonjour Loulou.."
Ma mère venait de refermer la porte derrière elle. Ernest était toujours sur moi, mais il s'était endormi doucement après que je lui ai fait des chatouilles.
-"Coucou maman. Tu as passé une bonne après-midi ? Ai-je demandé.
-Oui, géniale. Merci d'avoir gardé Ernest."
J'ai mis mon petit frère dans son maxi cosy et j'ai rejoint ma mère qui regardait les feuilles qu'Harry m'avaient laissées.
-"Harry est venu me déposer les cours. Ai-je dit timidement.
-D'accord mon Lou. A-t-elle répondu avec un grand sourire.
-Ça te dérange si je vais me coucher ?
Je suis vraiment fatigué. Ai-je demandé.
-Non vas y mon chéri. Tu as besoin d'aide pour le escaliers ?
-Non, ça devrait aller." Je lui ai fait un bisous sur la joue et me suis rendu à l'étage.
Je me suis habitué à la douleur de mes cotes donc j'ai beaucoup moins de mal à bouger.
J'ai enlevé rapidement mes vêtements et me suis allongé dans mon lit qui m'avait tant manqué. Je me suis endormi rapidement, en repensant à Ernest touchant la barbe d'Harry qui souriait.
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