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🎵Scɑry Love - The Neighbourhood


NDA pré-chapitre.

Hello, bienvenue dans cette deuxième journée de calendrier de l'avent version Scarlight, désolée pour cette heure tardive, j'ai fait la fête et bu du jus de clémentine. Pensez-y, c'est un délice.

Bonne lecture



𝒥𝒶𝓎𝒹𝑒𝓃

ೃ⁀➷ Je remuai un doigt. Puis deux. Je concentrai toute ma force dans mes jambes engourdies dans l'espoir de les faire bouger. Rien à faire.

Je n'avais pas quitté le lit de la journée, je m'étais contenté de fixer le plafond pendant des heures à ressasser encore et encore cette nuit avec Liz.

Ses courbes continuaient de me faire tourner la tête. Elle était parfaite. Ses boucles soyeuses, le bout de ses seins qui durcissait dès que je l'effleurais, son souffle saccadé qui s'écrasait contre mes lèvres, ses mains timides qui s'aventuraient sur mon torse, et son doux parfum de cerise.

C'était comme dans un rêve, encore meilleur que tout ce que je pouvais imaginer.

Mais avais-je vraiment le droit de la toucher ? Je risquais de la salir, de la corrompre. Mes mains, qui avaient déjà fait couler le sang, ne devraient pas se poser sur sa peau. Elle était trop pure, trop innocente pour moi.

Non. Elle n'est ni pure, ni innocente. Pourtant, c'est l'impression qu'elle donne. Et c'est l'idée que je me fais d'elle.

Mon visage me brûlait tandis que mon imaginaire faisait l'inventaire de toutes les choses que je pourrais lui faire.

Putain arrête, t'es plus un ado de quinze ans.

Tout le monde m'attendait sûrement au salon, peut-être que Liz s'inquiétait de mon absence. D'ailleurs, avait-elle repensé à cette nuit ? Cela l'a-t-il empêchée de dormir ?

Je donnais des coups de pieds au hasard pour me défaire de mes draps, attrapai mon jean noir qui traînait sur le sol, fixai ma ceinture en cuir et ajoutai de l'eau de Cologne.

Je me dirigeai à la salle de bain, ouvris le robinet et m'aspergeai le visage d'eau glacée. Dans le miroir, mon reflet me faisait pitié. Le froid n'estomperait pas mes cernes violacées, ni mes joues rougies.

Je ne ressemblais pas au Chef des Hell's Angels. Mon père aurait dit que j'avais plutôt l'air de sortir de boîte de nuit. En fait, les boîtes de nuit ne m'avaient jamais vraiment attiré, et encore moins depuis les deux incidents a l'Euphoria. Je m'amusais en buvant des bières avec mes compagnons, en faisant des tours à moto, et en me battant pour ce qui compte.

Cela faisait des années que tuer etait devenu mon quotidien et plus les jours passaient, plus j'avais la sensation de perdre peu à peu mon humanité.

Quand ôter la vie d'un être humain devenait aussi simple qu'un claquement de doigt, la valeur de l'existence n'avait plus autant d'importance. Pour moi, tuer était semblable à faire tomber des pions sur un échiquier.

Je n'éprouvais pas de joie, ni de peur, ni de tristesse, et encore moins de culpabilité. La seule vie qui comptait à mes yeux était celle de Liz.

Mon téléphone vibra sur mon oreiller. Je le fixais, attendant qu'il se décroche tout seul. Au bout de plusieurs sonneries, je me résignais à prendre l'appel sans faire attention au numéro.

— Clark ?

Je plissais les paupières en reconnaissant la voix.

— Orlando, ça faisait longtemps.

— Oui, j'ai entendu ce qui est arrivé au QG. Ça craint.

— Ce qui craint, c'est l'endroit où je suis actuellement, grommelai-je.

— Ne me dis pas que t'es retourné dans le Queens ?!

— Tu t'inquiètes ? me moquai-je, les yeux au ciel.

— Plus pour Eli que pour toi, répondit Elio d'un ton las. Tu ne pourras pas la protéger seul.

— Fais-moi confiance, je la surveille de près.

— Jay, vous êtes littéralement chez l'ennemi en ce moment même, comment ton cerveau s'est-il dit que c'était une bonne idée ?

— Ray ne peut pas nous faire de mal pour l'instant, le rassurai-je.

— Ouais, pour l'instant, c'est tout le problème, répliqua-t'il sèchement. Tu finiras par avoir besoin d'aide.

Deux ans et demi en arrière, j'aurais accepté son aide. Après tout, Elio avait été mon meilleur ami durant de nombreuses années, on avait traversé beaucoup d'épreuves ensemble.

Ma confiance en lui avait été brisée, mais celle qu'il avait en moi était intacte. Je ne pouvais pas gâcher ça.

— Non. Négatif. Reste à Brooklyn ou je te fais ta fête.

— Jay...

— On se rappelle plus tard.

Je raccrochais avant de changer d'avis. Les coudes posés sur mes genoux, je plongeai ma tête entre mes mains et inspirai profondément.

S'il vous plaît, que quelqu'un me dise ce que je dois faire.

Un rayon de soleil réfléchit sur mon médaillon doré. Les lettres C.W. brillèrent intensément pendant un court instant avant de retourner dans l'ombre.

Mon père.

Lui seul aurait su comment agir à ma place. Le grand William Clark que tout le monde admirait pour son sens de l'honneur, de la justice et du courage avait fait de New York un empire de confiance.

Il était mon modèle, mon héros.

Il nous avait traités, Ray et moi, comme si nous étions les joyaux les plus précieux en sa possession. Son amour inconditionnel pour ma mère avait porté notre famille pendant quatorze ans; il aurait pu sacrifier le monde entier pour elle.

Leur histoire avait commencé de la même manière qu'un conte de fée, et s'était terminée dans une terrible tragédie qui faisait toujours écho huit ans plus tard. 

Le tic-tac du réveil entraîna le cours de mes pensées dans une boucle infinie. Je repassais en vue chacune de mes actions et me demandais à chaque fois si j'avais pris la bonne décision.

Rester dans le Queens ?

Oui.

Refuser l'aide d'Elio ?

Oui.

Continuer cette sorte de jeu de séduction avec Liz ?

Je recrachais bruyamment l'air de mes poumons.

Non.

Très mauvaise décision en réalité.

— Jayden ?

Sa voix ne me surprit pas. Je m'y attendais, je savais lorsqu'elle était dans les parages, je sentais sa présence. Alors je lui souris, parce cela me rendait heureux de la voir sur le pas de ma porte, de me plonger au fond de ses yeux qui ne pétillaient qu'en ma présence.

— Je te trouve magnifique avec cette coiffure.

Elle ferma la porte derrière elle et s'assît sur le lit près de moi. Sa longue tresse haute reposait sur son épaule

— Merci, dit-elle simplement.

Sa paume se posa délicatement sur ma joue qu'elle effleura de son pouce. Des picotements parcoururent mes entrailles et se faufilèrent jusqu'au bout de mon nez. Sans un mot, elle m'attira contre sa poitrine, à l'intérieur de laquelle son cœur battait à une vitesse folle. Presque aussi vite que le mien.

Ses doigts s'entremêlèrent dans mes cheveux tandis que son autre main caressait mon dos dans des mouvements lents. Une boule se forma au creux de mon thorax et remonta jusque dans ma gorge. Mes ongles se plantèrent dans ma propre chair pour ne pas céder.

— Parle-moi Jayden. Tu sais que tu peux tout me dire.

Je calais ma respiration sur la sienne afin de me calmer. J'étais censé la protéger, pas le contraire. Pourtant...

— Je sens que je perds les pédales.

Elle m'embrassa sur le front, comme si la confession ne l'affectait pas plus que ça.

— Ça arrive à tout le monde, murmura-t-elle. Tu es humain après tout.

Je n'en suis plus si sûr, Liz.

— Je n'ai pas le droit de m'effondrer, je suis l'épaule sur laquelle se reposent les Angels, je dois être le plus fort ici.  J'ai le Club et Philadelphie entre les mains. Et le devoir d'assurer ta sécurité.

— Tu n'es pas obligé d'être le plus fort avec moi, Jay.

Je mordis vivement ma lèvre inférieure.

— Je sais.

C'est pas le moment de paniquer.

T'es pas un gamin.

Ne craque pas.

Pas devant elle.

— Est-ce que tu as... confiance en Ray ?

Je fis face à son regard inquiet. Pourquoi cette question ?

— Non. Tu sais comment il est, la seule personne qui peut avoir confiance en lui, c'est lui-même.

— À quel point est-il cruel ?

Je me redressais afin de la prendre à mon tour dans mes bras. Elle s'enroula autour de ma taille et ferma les yeux.

— La vengeance est sûrement ce qui lui procure le plus de plaisir. Il n'a jamais tué quelqu'un sans le torturer avant. Tout doit être spectaculaire à ses yeux, c'est un pro de la mise en scène. Même dans la mort.

— Il n'était pas comme ça, avant.

— Je trouve qu'il a toujours été dérangé sur certains plans.

— Il n'est pas foncièrement mauvais. Je ne peux pas le croire.

Je serrais les dents pour m'empêcher d'évoquer ses souvenirs. Elle les avait retrouvés, tant mieux pour elle, mais je ne voulais pas en entendre parler.

— Pourquoi tu t'intéresses à lui tout à coup ? demandai-je suspicieux.

— Tu penses qu'il serait capable de faire du mal à un enfant ? C'est juste un exemple, comme ça, ajouta-t-elle précipitamment.

— Par hasard, tu ne serais pas venue ici pour me soudoyer ?

— Non !

— Liz.

— Juste un petit peu, dit-elle avec un demi-sourire.

Elle posa son menton contre mon torse, ses iris plongés dans les miens. Il me serait si facile de l'embrasser comme ça.

— Tu m'en veux ?

Je pouffais de rire.

— Non. Et Ray ne ferait pas de mal à un gosse, si ça peut te rassurer. Il s'en prend aux gens qui s'en sont déjà pris à lui. Ça s'arrête là même si ses méthodes laissent à désirer.

— Il a une petite amie ?

— Hein ?

Liz arqua un sourcil, signe qu'elle était très sérieuse.

— J'en sais rien moi, je suis clairement mal placé pour le savoir.

La boule qui avait disparu au fond de ma gorge refit surface tout à coup.

— Attends. Tu...Tu... Ne me dis pas que tu veux...

Elle écarquilla les yeux, me repoussa à deux mains et fit mine d'avoir la nausée.

— Jay, utilise tes neurones correctement par pitié. Ça me dégoûte.

— C'est toi qui me pose des questions douteuses, répliquai-je en piochant un cigarillo dans la poche de mon jean.

— J'ai pensé qu'il aurait pu avoir une copine, la faire tomber enceinte et avoir un enfant, c'est tout.

Je stoppai chacun de mes gestes. Ray. Une copine. Un enfant. Trois éléments qui n'allaient pas ensemble et qui n'iraient jamais ensemble.

— Tu délires.

— Non Jay, je te promets que...

— Ne me parle plus de lui, le simple fait d'évoquer sa sale gueule m'énerve.

Liz croisa les bras contre sa poitrine, les sourcils froncés. Cette expression mécontente provoqua un fou rire au fond de moi mais je le retins. Pas question de mourir ce soir.

— Il y a un gosse au dernier étage.

J'attrapai mon briquet fétiche et allumai mon cigarillo.

— Oui, bien sûr.

— Il te ressemble comme deux gouttes d'eau, enchaîna-t-elle.

— Liz, je...

Je me tus en réalisant ce qu'elle venait de dire.

Non, c'est impossible. Ray ne le laisserait jamais ici.  Pas chez lui.

Pas dans notre ancienne maison.

— Un garçon ?

Liz hocha la tête.

— Blond, comme toi, ajouta-t-elle. Les mêmes yeux bleus, aussi.

Mon cœur s'alourdit tout à coup. Je fis rouler mon cigarillo entre mes doigts et suivis son mouvement du regard.

— Comment il était ?

— Et bien, plutôt seul. Il ne parlait pas vraiment, je ne sais même pas s'il a remarqué ma présence.

— Je veux dire, est ce qu'il avait l'air en bonne santé ?

Elle jeta un coup d'œil en direction de la fenêtre, traversée par les rayons orangés du coucher de soleil, comme si la réponse se trouvait dans le ciel.

— Oui, physiquement, il allait bien.

Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres.

— Je le savais, souffla-t-elle.

— N'en parle à personne, s'il te plaît.

Elle acquiesça sans un mot de plus.

L'existence de ce garçon, mon petit frère, était notre secret à Ray et moi. Elio l'avait découvert par hasard il y a quelques années  mais il n'avait jamais rien dit à ce sujet.

Je n'avais pas revu mon petit frère depuis sa naissance, il devait avoir un peu plus de huit ans maintenant. Je n'avais jamais voulu connaître son nom, en fait je ne voulais rien savoir de lui. Son existence me brisait le cœur et de toute manière, j'avais convenu avec Ray que c'était à lui de s'en occuper. D'autres responsabilités m'attendaient de mon côté.

— Promis ? insistai-je en tendant la main.

Liz mêla ses doigts aux miens et me sourit.

— Une promesse à l'infini sur cent, c'est bien ça ?

Difficile de ne pas dévorer ses lèvres quand elle disait une chose pareille. Je fus surpris de ma capacité à me canaliser en sa présence.



La nuit était déjà tombée quand je descendis les escaliers. Les étages supérieurs étaient plongés dans l'obscurité, ce qui changeait l'ombre des meubles en monstre nocturne. Et oui, à presque vingt-trois ans, je croyais encore aux monstres sous le lit.

Il y avait de l'agitation au rez-de-chaussée, c'était ça qui m'avait convaincue de sortir de ma cachette. De plus, j'avais promis à Liz de la rejoindre pour le dîner.

J'ouvris la grande porte du salon et le brouhaha qui en émanait me cloua sur place. Au centre de la pièce, Ray, Zia et Lindsay se disputaient tandis que Teri, Kelyan et Josh tentaient de les séparer. Tous les autres regardaient la scène sans vraiment la voir.

— T'as aggravé son cas ?! s'écria Zia en pointant mon frère jumeau du doigt. T'as parlé aux médecins ? Dis moi ce que t'as fait, enfoiré !

— J'ai pas de rapport avec ça, arrête de tout mélanger ! répliqua mon frère d'un ton presque ironique. Si je lui voulais du mal, j'aurais fait durer le plaisir mieux que ça !

— T'es complètement ravagé ! lui cria Lindsay. J'espère que tu crèveras vite, tu manqueras à personne, connard !

— Une traîtresse n'est pas en position de me souhaiter la mort, rétorqua mon frère. D'ailleurs je parie que c'est toi qui a mis le feu à votre QG. T'es douée avec les flammes, non ?

— Retire ce que t'as dit ! intervint soudainement Greene. Dis un mot de plus et je te tue !

Ray secoua négativement la tête.

— Tu ne vas rien faire, petit nabot, et tu sais pourquoi ? Parce que je connais l'endroit où se cache ta sœurette adorée et sans moi, tu ne pourras jamais la retrouver.

— Ray, ça suffit, coupa Teri. On sort.

— Eh, c'est chez moi, je te rappelle, maugréa-t-il. Oh frangin, t'étais là toi aussi, dit-il lorsqu'il me repéra. J'espère que tu dégusteras cette nouvelle autant que moi.

— Quelle nouvelle ? grommelai-je en levant un sourcil.

— Je laisse le plaisir à tes compagnons de te le dire, répondit-il avec un clin d'œil.

Ray sortit du salon, Teri sur ses talons. L'ambiance qui régnait dans la pièce me glaça le sang. Les expressions abattues en disaient long sur ce qu'il venait de se produire. Et puis...

— Où est Liz ? Et Owens ? Todi ? Alvarez ?

— A l'hôpital, fit Lindsay en se laissant glisser contre le mur.

— Ils ne sont pas blessés, ajouta Kelyan. Ils sont partis rendre visite à Gil.

— Je ne comprends pas, avouai-je en m'affalant sur un fauteuil en cuir.

— La blessure que Barnett a à la jambe s'est aggravée, déclara Palmer. Il n'y a pas moyen de la guérir.

Mon cœur menaçait de s'échapper de la poitrine.

— Alors quoi ?!

Zia et Josh échangèrent un regard désolé. Ce dernier s'approcha de moi avec un papier. Il attendit que je le déplie avant de reprendre la parole :

— Ils vont devoir l'amputer.



꧁•❅──────✧ℕ𝔻𝔸✧──────❅•꧂
Hello there...

J'espère que vous ne m'en voulez pas trop pour la jambe de Gil. Une de perdue, dix de retrouvées... non ?

J'arrête mes bêtises, je vous envoie le prochain chapitre demain (enfin aujourd'hui vu l'heure qu'il est)

Kiss les loustiques !

ℒ𝒾𝓁𝓎♡

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