𝟣𝟪 | 𝖩𝖾𝗎 𝖽𝖺𝗇𝗀𝖾𝗋𝖾𝗎𝗑.

🎵 One of the Girls - The Weeknd, Jennie, Lily Rose Depp

NDA pré-chapitre.
Hello ! Ca fait un bail... mais je suis super contente de vous retrouver ici.

Juste un petit conseil, prévoyez une bouteille d'oxygène 💨
Une petite suffira pour ce chapitre.

Sur ce, bonne lecture




ೃ⁀➷ Impossible de fermer l'œil. Zia était parvenue à s'endormir près de moi mais tout ce qui venait de se produire m'empêchait de faire de même. Je devais parler de ce garçon à Jayden... sauf s'il était déjà au courant. Non, jamais il ne laisserait son potentiel petit frère aux mains de Ray. Il fallait que lui en parle.

Je sortis de la chambre sur la pointe des pieds afin de ne pas réveiller Zia. Le parquet gelé craquait sous mes pas au fur et à mesure que je tâtonnais vers les escaliers.

Au coin de la chambre de Ray, mon corps fut brusquement projeté en arrière par une silhouette noire.

— Tiens tiens, les gamines ne sont pas censées dormir à cette heure-là ?

— Écarte-toi de mon chemin le blondinet, les adultes ont des choses à faire, répliquai-je en relevant le menton.

Jayden me bloqua une nouvelle fois le passage, les mains dans les poches de sa grande veste noire dont la capuche était rabattue sur sa tête. Malgré cela, je pouvais distinguer ses iris perçants glisser le long de mes jambes nues.

— Hier le soutien-gorge, aujourd'hui la p'tite culotte, t'as un réel problème avec les sous-vêtements, siffla-t-il en faisant un pas en avant.

Je ne lui laissais pas le plaisir de me faire reculer.

— Que fais-tu ici ? T'es venu me mater pendant que je dormais ? me moquai-je en posant ma paume contre son torse.

Aussitôt, je me rendis compte qu'il avait laissé sa veste noire entrouverte... et qu'il n'avait rien en dessous. La chaleur de sa peau se répandit le long de mon bras jusqu'à ma poitrine.

— J'étais venu vérifier si t'enlèves ce t-shirt trop grand quand tu dors, fit-il avec un air malicieux.

— Et comme ça, tu préfères ?

D'un seul geste, j'enlevai mon t-shirt et le laissai glisser le long de mon corps. Le fait que je n'avais même pas un peu honte de lui dévoiler mon corps, me percuta en pleine face. Avait-il vraiment effacé mes complexes ? Ou me sentais-je ainsi seulement en sa présence ?

Ses yeux fixèrent le vêtement suivre mes courbes avant de toucher le sol, puis remontèrent lentement vers ma peau nue. Il déglutit difficilement, les yeux écarquillés, et sa respiration se faisait plus forte au fil des secondes jusqu'à ce qu'il ne tienne plus et me plaque contre la porte.

Je sentis son entre-jambe gonflé appuyer contre mon pubis, alors j'ondulai mon bassin sous le sien, lui arrachant un grognement impatient.

— Depuis quand tu es aussi imprévisible ? gloussa-t-il, son front posé contre le mien.

— Je suis pleine de surprises.

— Et tu es... à couper le souffle.

Je sentis mes joues se chauffer. Personne ne m'avait jamais fait ce genre de compliment.

— Je t'ai apporté un petit quelque chose, souffla-t-il contre mes lèvres.

Il fouilla dans sa poche sans quitter mon regard et en sortit une rose blanche. La rose blanche qu'il m'avait confiée à Philadelphie et que j'avais apparemment oubliée là-bas. La rose éternelle appartenant aux Silva auparavant.
Je tendis la main pour la saisir mais il se retira subitement.

— Tu ne la mérites pas, lâcha-t-il froidement.

— C'est ce qu'on va voir.

— Si tu crois pouvoir m'amadouer comme ça, tu peux toujours...

— Je sais.

Je passai mes bras autour de son cou avant d'effleurer une nouvelle fois ses lèvres avec les miennes. Je flirtais avec le danger et c'était terriblement excitant.

— Ça ne sert à rien, je suis bien trop fort pour ce petit jeu, darling, chuchota-t-il au creux de mon oreille.

Il mordilla doucement mon lobe, me provoquant un léger frisson.

— Quel jeu ?
— Celui-là.

Sans crier garde, il me plaqua avec férocité contre la porte, me bloquant de son genou entre mes cuisses.

— Alors, t'es toujours de la partie ? Ou tu préfères abandonner ?  murmura-t-il en venant placer la rose près de ma culotte.

Ma poitrine se soulevait difficilement, mon sang palpitait à l'intérieur de mes tempes et la chair de poule envahissait chaque parcelle de ma peau.

— Jamais.

— Parfait, c'est ce que je voulais entendre.

Je sentis les pétales effleurer ma peau et descendre doucement sur la chair frissonnante de ma cuisse, pour remonter avec une lenteur délibérée, semant une trainée brûlante sur leur passage.

— Tu sais ce qu'il y a derrière cette porte ? me demanda-t-il en désignant le mur contre lequel mon dos était plaqué.

Je secouais négativement la tête et un rictus machiavélique apparut sur son visage.

— La chambre de mon frère.

J'eus à peine le temps de réaliser ce qu'il venait de dire qu'il agrippa soudainement mes fesses tandis que son genou se pressa encore plus fort entre mes cuisses, m'arrachant un bruyant soupir.

— Chut... Tu ne voudrais pas qu'on nous surprenne...

La chambre de Ray. La putain de chambre de Ray. La... Chambre... Ray...

Il tira mes cheveux en arrière, rendant mon cou à sa merci et sa bouche s'écrasa contre ma gorge, me provoquant un gémissement avide. J'en voulais plus. Beaucoup plus.

Je rabattis la capuche de sa veste en arrière et d'un mouvement sec, fit tomber le vêtement au sol. Un sourire satisfait prit place sur son visage avant que celui-ci ne se dirige vers le mien. D'un geste peu assuré, je plaçais de nouveau mes mains sur son torse et explorais chaque millimètre de sa peau alors que nos lèvres étaient sur le point d'entrer en contact.

— Fais-le, lui intimai-je à voix basse.

— Je ne suis pas un perdant, trancha-t-il d'une voix rauque.

Il fit glisser la rose jusqu'à la pointe de mon sein. Une décharge électrique perfora mon téton, déferlant une vague de chaleur dans mon bas ventre. Je gémis contre ses lèvres et passais mes doigts dans ses cheveux blonds à la douceur surprenante.

Il prit une profonde inspiration afin de se retenir de m'embrasser. Il en avait tout autant envie que moi alors lequel de nous deux allait craquer en premier ?

— Si je reste une seconde plus avec toi, tu risques de ne plus pouvoir marcher de la semaine, murmura-t-il à mon oreille.

— Ne te vante pas trop, je pourrais être déçue.

Il déposa un baiser sur mon front.

— Tu as raison, tu seras sûrement déçue quand tu ne pourras plus marcher non pas pendant une semaine, mais pendant un mois.

— Jay..., m'esclaffai-je.

Il passa une mèche de cheveux derrière mon oreille, un sourire au coin des lèvres.

— Je devrais y aller, avant que quelqu'un nous surprenne.

Je hochai la tête. Jayden ramassa mon t-shirt sur le sol et m'aida à l'enfiler, non sans me faire des chatouilles.

— Arrête de rire, on va t'entendre, dit-il tout bas sans s'arrêter pour autant.

Je parvins à le repousser, à bout de souffle. Cela me rappelait le jour où je lui avais dit "je t'aime" pour la première fois, il savait que je succomberais aux chatouilles. J'avais huit ans.

Retrouver mes souvenirs était bien plus douleureux que je ne le pensais. Je n'étais qu'une enfant, et pourtant j'étais folle amoureuse de lui. Nous l'avions été tous les deux. Comment en étions-nous arrivés là ? Que s'était-il réellement passé après mon accident ? Pour quelle raison avions-nous été séparés pendant huit années entières ?

Cela me déchirait le coeur de savoir qu'il était le seul à s'être souvenu de moi pendant tout ce temps, le seul à avoir tenté de me retrouver, le seul à continuer de veiller sur moi d'une certaine manière. Cette souffrance devait être si lourde à porter.

— Est-ce que ça va ?

Je relevai la tête vers lui, plongeant mon regard dans ses yeux bleus.

Et toi, Jayden, vas-tu réellement bien ? Pourquoi te montres-tu autant insensible ?

En réponse à ma question muette, il me serra fort contre lui et j'enroulai mes bras autour de sa taille. Les paupières closes, je me laissais aller contre lui, humant son parfum dans l'espoir de m'en rappeler avant de m'endormir. Il déposa un millier de baisers dans mes cheveux, et un autre millier sur mon visage.

Malheureusement, toute bonne chose avait une fin, et chacun de nous dut repartir de son côté.



Toute la journée, mon cerveau fut accaparé par ce qu'il s'était passé la veille avec Jayden, près de la chambre de Ray.

Avec du recul, nous avions vraiment été idiots de nous comporter ainsi dans un couloir où n'importe qui aurait pu passer. Qu'aurions-nous fait si quelqu'un nous avait surpris ? Quelle honte, je n'osais pas l'imaginer.

Cependant, j'avais un problème plus important sur le dos. Le petit frère mystérieux de Jayden et Ray. Bon, je n'étais pas sûre à cent pourcents qu'il s'agissait de leur petit frère mais la ressemblance était frappante.

Zia disait qu'il valait mieux ne pas poser de questions pour le moment. Et puis, quelle excuse aurions-nous pour expliquer le fait que nous nous étions infiltrés dans la chambre de ce garçon ?Aucune, c'était bien le problème.

— Les filles ?

Todi entra dans le salon où Zia et moi nous étions installées pour discuter.

— Il y a un problème ? demandai-je en m'appuyant sur le rebord du canapé.

— Appelle ça comme tu veux, mais ça craint.

Todi me tendit un journal déjà déplié. Je savais à quoi m'attendre.

— Alors ? s'impatienta Zia.

— Le Daily Witness a parlé de l'incendie du QG, soufflai-je. On s'y attendait mais de là à dire qu'on l'a cramé volontairement, ça nous aide pas.

— Tu veux dire qu'ils pensent que les Hell's y ont mis le feu ? Ils sont débiles ou quoi ? explosa Zia.

— Apparemment, ce serait pour dissimuler des preuves, intervint Todi.

— Et dire que les gens vont croire à ces âneries, grommelai-je. Si on avait des preuves à cacher, on avait un million d'autres possibilités pour les faire disparaître qui n'incluent pas de brûler le QG.

— Oui, mais c'est plus drôle pour le Daily de dire le contraire, ricana Zia. Je vais en parler à Jay.

Elle sortit du salon d'un pas de course, me laissant seule avec Todi.

— Au fait, comment t'as eu ce journal ? demandai-je au jeune homme.

— Ils le vendaient dans un tabac pas très loin d'ici.

— Impossible, c'est un journal local de Pennsylvanie.

— Et bien, plus maintenant j'ai l'impression.

Le karma nous en voulait cruellement, on enchaînait les malchances. La poisse avait décidé de nous coller aux baskets.

Todi s'assit près de moi dans le canapé. A chaque fois qu'il se trouvait dans mon champ de vision, je ne pouvais m'empêcher de fixer son œil de verre. C'était très perturbant.

— Elizabeth.

Son ton sérieux me fit déglutir.

— Je voulais m'excuser.

J'arquai un sourcil.

— T'excuser pour quoi ?

— D'avoir voulu m'interposer entre Jayden et toi.

Certes, j'avais remarqué ses intentions mais il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat.

— J'ai compris que tu l'aimais, reprit-il, et que je n'avais pas mes chances. Alors soyons de bons amis, je te promets de ne plus jamais essayer d'avoir ton attention.

Je lui souris.

— Tu n'as pas besoin de t'excuser pour ça, dis-je sincèrement. Comme tu l'as dit, soyons amis.

Il acquiesça avant de rabattre ses dread locks en arrière. Son attitude timide  me poussa à le prendre dans mes bras. Il se raidit sur le coup, puis tapota mon dos.

— Maintenant, tu n'as plus à t'en vouloir, murmurai-je à son oreille.

— Merci.

C'était facile de pardonner pour des petites choses comme celles-là, parce qu'au fond, on s'en fichait, cela n'avait pas d'impact sur nous. Mais lorsqu'il en venait à pardonner des actions plus importantes, tout devenait compliqué. A quel moment étions-nous prêts à pardonner ? Quand tout était oublié ?

Non, parfois, il était impossible d'oublier. Dans ce cas, le pardon devenait un cadeau que l'on faisait à celui qui nous avait causé du tort, on lui retirait le poids de sa culpabilité.

Mais pour nous, cela ne changeait rien. Nous pourrions toujours avoir de la rancoeur, mais à partir du moment où nous avions offert ce cadeau, nous ne pouvions pas le reprendre.

Le pardon n'avait aucun effet sur notre propre personne car ça n'était pas son but. Non, il avait seulement été créé pour l'autre.


Après avoir discuté une bonne heure avec Todi, je laçai mes chaussures et sortis dans le jardin.

La terre humide aggripa mes semelles, les couronnant de pétales jaunes arrachés et d'herbe sèche. Un papillon à la couleur laiteuse se posa sur ma manche quelques secondes puis s'envola en même temps que la brise. Les rayons brûlants du soleil piquaient ma nuque découverte et leur chaleur me démangeait.

J'atteignis enfin l'échelle en bois qui menait à la cabane dans le grand arbre. Les branches balayaient l'air frénétiquement, projetant leurs feuilles autour de moi dans un accueil chaleureux.

J'agrippais le premier barreau et me hissait au sommet en quelques secondes. Malgré le temps, l'échelle supportait toujours mon poids. A l'intérieur de la cabane, une chaise rouillée trônait au milieu de l'unique pièce, couverte de feuilles et de poussières. Des oiseaux avaient fait leur nid dans les recoins du plafond, mais une grande partie des brindilles avait fini par terre.

Un éclair traversa mon esprit au même moment. Je m'accroupis et tapotait les planches qui servaient de sol. Lorsque l'une d'elles émit un écho, je l'arrachai de toutes mes forces.

Comme je m'y attendais, il y restait les vestiges de mon enfance ainsi que celle de Elio et Jayden. A l'intérieur de cette petite cachette je trouvais une épée en plastique, des dessins griffonnés sur du papier jauni, des figurines représentant les Archanges et trois talkie-walkies, sans oublier les quelques araignées qui couraient dans tous les sens. Un sourire nostalgique étira mes lèvres.

Tout était si paisible à cette époque, je n'avais pas à me soucier du lendemain. J'aimais Jayden et Jayden m'aimait, c'était aussi simple que ça. Désormais, c'était plus compliqué.

J'étais toujours amoureuse de lui, c'était indéniable. J'allais devoir cesser de me voiler la face. Quant à lui, il n'aurait pas fait tout ça s'il n'avait plus de sentiments pour moi. Partir à ma recherche, me sauver, se confier.

En revanche, nous ne pouvions pas être ensemble pour une raison que j'ignorais. Cela ne l'avait pourtant pas empêché de me faire tourner la tête cette nuit...

Mes joues se chauffèrent à cette pensée.

N'y pense plus Eli, tu dois garder le contrôle de tes émotions.

— Je savais que tu serais là.

Je levais les yeux vers l'entrée de la cabane. Lindsay  s'immisça agilement a l'intérieur, une boîte à la main.

— Tiens, dit-elle en me la tendant. Ce sont des muffins.

Je la remerciais et posais la boîte à côté de moi. Les iris émeraudes de la jeune femme reflétaient une certaine amertume. Je devinais que quelque chose pesait sur son cœur et qu'elle souhaitait m'en faire part.

— Cet endroit doit te rappeler un tas de souvenirs, murmura-t-elle en détaillant notre abri de fortune.
Je hochai la tête.

— Je me demande si Jayden sait qu'elle existe encore, avouai-je en ramenant mes genoux contre ma poitrine.

Lindsay réajusta son t-shirt et s'approcha de moi. Son dos reposait contre les parois de la cabane.

— Tu m'en veux toujours ?

Le chant des oiseaux et le bruissement des feuillages lui répondirent. Le grondement lointain d'un moteur indiquait qu'un Angel quittait la villa. Je me souvins que Gil était encore à l'hôpital pour sa blessure à la jambe et que quelqu'un devait aller lui rendre visite.

— Je vois, souffla-t-elle. Je vais te raconter ce que je sais sur Jay.

Mon cœur s'emballa à peine ces mots furent prononcés. Mon sang martelait mes tempes comme un tambour dont le son résonnait dans ma boîte crânienne.

Ce qu'elle sait sur Jay ?

Lindsay s'éclaircit la gorge. Elle triturait nerveusement ses bracelets. Une atmosphère étrange nous enveloppa et nous coupa du reste du monde.

— Je connais Jay depuis plus de cinq ans, commença-t-elle. Il m'a sauvé la vie à une époque où j'étais au fond du trou. Je sais qu'il est né à Philadelphie, quinze minutes après Ray si je me souviens bien, gloussa-t-elle. Mais ils ont grandi à New York, dans cette villa. Ses parents sont morts il y a huit ans, et c'est ça qui nous amène ici aujourd'hui. Son père a été assassiné de deux balles, une dans la tête et une dans le cœur. Quant à sa mère, elle a disparu sans laisser de trace alors on suppose qu'elle est morte aussi. C'est le meurtre de William Clark qui a déclenché tous les événements qui se sont produits ensuite. La guerre entre Ray et Jay, entre les Eagles et les Hell's, Jay à la tête du Club, et même notre conflit avec les Rebels. Tout est lié, même indirectement, à la mort de son père. On n'a jamais retrouvé le ou les meurtriers. Mais il y a une question que tout le monde se pose : pourquoi lui a-t-on tiré deux fois dessus ? Une fois dans le cœur et une fois dans la tête, pourquoi avoir tiré à ces deux endroits alors qu'un seul aurait suffit ? Ça fait huit ans maintenant, et on a jamais eu la réponse.

Wow...  Je ne m'y attendais pas. Tout ça, tout ce que j'avais enduré jusque là était la conséquence de l'assassinat de William Clark. Il y a huit ans.

L'année de mon accident.

Non, mon père aussi avait sa part de responsabilité et pourtant, il n'avait aucun lien avec la famille Clark.

Néanmoins, je comprenais désormais pourquoi Jayden avait pris la tête des Hell's Angels. Son père était mort, Ray avait repris le flambeau des Eagles, une guerre de pouvoir s'était créée entre les jumeaux et pour se venger, Jayden s'était emparé des Hell's. En tout cas, cette possibilité correspondait avec le récit de Josh quelques jours auparavant.

— À quoi tu penses ?

Lindsay n'avait pas bougé d'un pouce. Ses longs cheveux ébène nageaient sur les planches poussiéreuses.

— Ça fait seulement cinq ans que tu connais Jayden ?

Elle soupira, un léger sourire au coin des lèvres.

— Je l'avais déjà...croisé avant mais je ne lui avais jamais adressé la parole. J'ai appris à le connaître il y a cinq ans, quand il m'a sauvée.

— De quoi t'a-t-il sauvée ?

— De l'emprise que les autres avaient sur moi. Ou bien de moi-même. Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est que s'il n'avait pas été là, je ne serais plus vivante aujourd'hui.

Je lui en étais reconnaissante de m'avoir confié cela, bien que rien n'effacerait ses mensonges. Lui pardonner restait délicat.

— Je ne veux pas t'empêcher d'être avec Jay, reprit-elle à mi-voix. Promets-moi simplement que s'il te fait du mal, tu m'en parleras.

Elle faisait référence à la fois où il avait failli m'étrangler. Je n'avais pas oublié, loin de là, mais je voulais lui laisser sa chance. L'aider à soigner ses maux et ses blessures, aussi profondes soient-elles. Oui, s'il venait à nouveau à me faire du mal, je me tiendrais à l'écart. Je me l'étais déjà promis.

— Enfin ! On vous cherchait partout !

Greene fit irruption dans la cabane en grommelant, suivi de Zia.

— Sam, t'es sur qu'on tiendra tous dedans ? Ça ne va pas s'écrouler ? demanda cette dernière.

— Ne m'appelle pas Sam, je te l'ai déjà dit !

— Où est le problème ? J'y peux rien si c'est ton prénom !

S'il y avait bien un duo que je ne pensais jamais voir, c'était Greene et Zia. L'un comme l'autre avait des tendances à s'énerver pour un rien, alors les deux ensemble, cela pouvait augmenter le risque apocalyptique.

Greene s'assît à ma droite et passa une main dans sa tignasse sombre.

— Bon, Evans, c'est quoi cette histoire de kidnapping ? me demanda-t-il les sourcils froncés.

Je jetai un regard surpris à Zia.

— Tu lui as dit ?

— J'étais obligée !

— De quoi vous parlez ? intervint Lindsay qui ne savait plus où donner de la tête.

Je fis claquer mes semelles contre le bois pour retirer la terre incrustée.

— Il y a un gamin au dernier étage, expliquai-je. Il ne parle presque pas et il est plutôt... étrange.

— Un gamin ?!

— Oui, un petit garçon, enchaîna Zia.

— Et elles pensent que c'est le p'tit frère des Clark, compléta Greene.

— Jay et Ray n'ont pas de petit frère, je le saurais, nous assura Lindsay.

— Alors qui est ce gosse ? demanda Zia en haussant les épaules. Ray l'a kidnappé ?

— Arrête avec ton kidnapping, souffla Greene. S'il lui voulait du mal, il l'aurait foutu au sous-sol.

— Au sous-sol ? répétai-je sceptique.

Lindsay et Greene se regardèrent comme si ce dernier avait dit le mot de trop.

— Allons-y alors, nous intima Zia.

— J'ai des choses à faire pour, euh... le blog, répondit Lindsay.

— Et moi j'ai promis à Barnett de passer le voir à l'hôpital, fit Greene, alors...

Je levais les yeux au ciel.

— J'ai compris, Zia et moi on ira seules.

Je me remis sur pied, lissai mon jean et serrai mes lacets. Je m'apprêtais à rejoindre l'échelle lorsque j'eus un éclair de génie.

— Au fait Greene, quand as-tu rencontré Jayden ?

— Il y a cinq ans à peu près, pourquoi ?

— Rien, dis-je en souriant. A plus.

Je descendis un barreau après l'autre et sautai à pieds joints dans l'herbe. Zia me rejoignis quelques secondes plus tard. Son jean taille basse et son top court laissaient entrevoir son ventre plat, marqué par les entraînements intensifs au Palace. Son corps svelte était celui d'une combattante.

Nous nous mîmes en route pour le sous-sol de la villa. Je tentais de me souvenir de l'endroit où se situait l'accès mais je n'y parvenais pas.

— Pourquoi t'as posé cette question à Greene ?

Les mains sur les hanches, Zia traînait des pieds, le regard rivé sur ses baskets.

— Il y a cinq ans, c'est là que Lindsay a réellement appris à connaître Jayden. C'est à ce moment qu'il l'a sauvée. C'est aussi à ce moment que Josh l'a rencontré et que peu de temps après, Jayden s'est retrouvé Chef des Hell's Angels. Et enfin, c'est durant cette période que Greene a fait sa connaissance. Tu ne trouves pas que ça fait beaucoup de coïncidences ?

— T'as une théorie ?

— Non, admis-je confuse. Il me manque des éléments. Tu sais que William Clark a été assassiné il y a huit ans, n'est-ce pas ?

— Oui, tout le monde est au courant je crois, ça a fait la une des journaux à l'époque.

— Entre le meurtre de son père et le moment où Jayden s'est engagé auprès des Hell's, il s'est passé trois ans. Que s'est-il passé pendant ces trois années ? Ou était-il ? Que faisait-il ?

— Et maintenant on a un gamin sur les bras, ajouta Zia en s'étirant. Qui ressemble comme deux gouttes d'eau aux jumeaux.

Zia avait raison. Cette histoire de petit frère était plus inquiétante que tout le reste. Avec Ray dans les parages, tous les scénarios les plus atroces étaient possibles.

— Tiens, regarde.

Nous étions de retour à l'intérieur de la villa. Dans le hall, Zia désignait une porte métallique. Elle m'interrogea silencieusement et pressa la poignée dans un crissement aigu. Un escalier de pierre apparut sous nos yeux.

J'actionnais l'interrupteur et descendis les marches d'un pas lent, au cas où quelqu'un surgirait de l'obscurité. Il faisait sombre et humide, ma peau frissonnait dans un mélange de froid et de peur. Zia me suivait de près, et cela me rassurait.

Des dizaines de graviers noirs jonchaient le sol bétonné, et mes mains s'étaient recouvertes d'une poudre grise. Je tâtonnais à la recherche d'un autre interrupteur qui nous permettrait d'y voir plus clair. Zia le trouva en premier et un rayon lumineux éclaira le lieu d'une teinte jaunâtre.

— Putain, murmura-t-elle en reculant instinctivement. Qu'est ce qu'il s'est passé ici ?

Les graviers noirs étaient en réalité des cendres nées des cloisons détruites, et c'était de la suie qui courait le long de mes paumes. Il n'y avait rien, mis à part du charbon, des moisissures et des cendres, encore des cendres.

Tout le sous-sol avait été carbonisé.


꧁•❅──────✧ℕ𝔻𝔸✧──────❅•꧂
Bon retour dans cette seconde Scarlight era !

Comment allez-vous ?
Avez vous aimé ce chapitre ?

Évidemment, tout cela n'était qu'une petite mise en bouche. Les scènes plus « hot » arriveront bientôt, ne vous inquiétez pas.

J'ai fini ce tome 2 (ou du moins le premier jet) et je ne compte plus les litres de café que j'ai consommés au cours des dernières semaines. Un vrai carnage.

Je fais une petite pause avant de passer au brainstorming du tome 3.

Et puis, il sera bientôt temps de vous teaser mon futur projet !

Bref, je vous fais plein de kiss les loustiques !

ℒ𝒾𝓁𝓎 ♡

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