𝟣𝟨 | 𝖤𝖺𝗀𝗅𝖾𝗌 𝖱𝗂𝖽𝖾𝗋𝗌.
Minuscule distribution d'oxygène, vraiment je vous en donne que quelques gouttes pour l'instant
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🎶Suggestion : Renegades - X Ambassadors
Greene et Palmer me dévisageaient sans comprendre.
- Il avait "un truc à faire", répéta Palmer, peu convaincu.
Je hochai vivement la tête.
- Attends, je récapitule, fit Greene en levant son index. Le Chef t'as vu en soutif, il t'as passé son sweat et il t'a demandé de repartir sans lui parce qu'il avait "un truc à faire" ?
- Je parie dix dollars sur une douche froide et toi ? ricana Palmer en agitant un billet devant le nez de son ami.
- Je pense qu'il attend juste que ça redescende, répondit celui-ci avec une expression perverse.
Ces deux-là ne rirent pas longtemps puisque Owens arriva par derrière et cogna leurs têtes l'une contre l'autre.
- Def-man ! s'écria Greene hors de lui. J'ai failli avoir une commotion cérébrale !
- Exactement ! ajouta Palmer. Déjà qu'il a pas beaucoup de neurones, tu veux aggraver son cas ?
J'attrapai Greene par le col avant qu'il n'envoie son poing dans la figure de quelqu'un.
- Et si vous arrêtiez de crier dans tous les sens ? leur suggérai-je agacée.
- On est d'accord, soupira Owens en emmenant Palmer un peu plus loin.
J'entraînai Greene vers les vestiges du pont et nous nous assîmes sur les pierres. Après avoir laissé Jayden dans les ruines du QG, j'avais rejoint le reste du groupe au point de rendez-vous initial, près de l'ancien pont, là où nous avions laissé nos motos.
- Evans ?
Je me tournai vers mon ami, ses iris émeraudes figés sur ses pieds.
- Tu crois que ce sont les mêmes types qui ont agressée cette femme il y a quelques semaines devant notre QG ? me demanda-t-il.
A l'évidence, moi aussi j'y avais songé. Il y avait beaucoup de chances pour que les hommes aux blousons argentés que nous avions combattus soient à l'origine de toute cette mascarade.
Si c'était le cas, nous devions le prouver afin de ne pas mettre le Club en danger.
- On en saura plus dans les jours à venir, répondis-je simplement.
Je ne lui dis pas qu'une image du passé tournait en boucle dans mon esprit. Lors de la bataille contre les Rebels plusieurs mois en arrière, des hommes s'en étaient pris à moi et avaient gravement blessé Owens, lequel avait eu le droit à plusieurs semaines de convalescence dans la chambre du deuxième étage.
Et dans mes souvenirs, ils avaient des blousons argentés. Mais qui étaient-ils ?
- La serpillère est revenue !
Je levai la tête et aperçus Matthis se jeter sur son cousin; Todi était enfin de retour. Ce dernier m'adressa un clin d'œil signalant qu'il allait bien. Me voilà rassurée.
- Eh le Trio, venez m'aider un peu ! lança Emerson occupé à vérifier chaque bike dans les moindres détails.
Son crâne lisse reflétait parfaitement les rayons matinaux du soleil. Il était à peine sept heures que la sueur dégoulinait déjà sur son front.
Greene me laissa alors seule près de l'ancien pont en pierre. Cela me faisait bizarre de voir tout le monde agir comme si de rien n'était alors que nous venions de risquer notre vie.
En fait, c'était plus facile de faire semblant d'être heureux, de se complaire dans une réalité parallèle qui, au final, n'existait pas. On se disait que peut-être, à force de jouer un rôle, on finirait par devenir ce rôle définitivement.
- A quoi tu penses ?
Je n'avais même pas remarqué que Petit Gil m'avait rejoint.
- Dis-moi plutôt comment tu te sens.
Je ne sens plus ma jambe, répondit-il. Mais c'est toujours mieux que de souffrir le martyre.
Je passai ma main sous le sweat de Jayden et en sortis le cadre photo que j'avais sauvé de l'incendie.
- J'ai trouvé ça, murmurai-je en le tendant au jeune rouquin. Je me disais que peut-être... tu en aurais besoin.
Il le saisit avec un air surpris puis laissa glisser ses doigts contre le verre brisé qui protégeait l'image.
- Merci, Eli.
Pourtant, cela n'allait pas ramener ses parents à la vie.
- Je suis content d'avoir suivi les traces de mon père, me confia-t-il après avoir posé le cadre sur le côté. Il tenait énormément au Club, il m'en parlait tout le temps.
- Combien de temps y est-il resté ? questionnai-je.
- Plus de dix ans, peut-être quinze.
- Alors il a connu l'ancien Chef des Hell's Angels, conclus-je.
- Zed Silva ? Oui, ils étaient de bons amis.
- Il ne te reste plus qu'à passer le Baptême.
- Le Chef m'a promis de me baptiser quand toute cette histoire sera finie, affirma-t-il fièrement. T'imagines Eli, je vais vraiment faire partie de la Famille !
- C'est déjà le cas, tu sais, lui assurai-je en le prenant dans mes bras.
S'il savait à quel point tout le monde l'aimait au sein du Club, il était clairement le chouchou des Hell's Angels, leur petit protégé bien qu'il sache très bien se défendre tout seul. Si seulement il pouvait s'en rendre compte.
- Elizabeth Evans, bouge tes fesses, on s'en va !
Je grommelai face aux ordres de Zia. C'était moi la Cheffe du Crystal Squad et par conséquent, moi qui dictait les consignes.
- Étant donné qu'on suit les Hell's Angels, tu vas grimper dans la voiture avec Matthis et Zia, déclarai-je en direction de Petit Gil. Kelyan s'occupera de ta bécane.
Le rouquin accepta sans broncher et s'installa à l'arrière de la caisse. Volver, incapable de tenir en place, se mit à sautiller dans tous les sens afin d'attirer l'attention du jeune adolescent.
- Je conduis ! décréta Zia sans laisser le temps à Matthis de placer un seul mot.
- T'es folle ma parole, je vais pas laisser une femme au volant ! protesta-t-il.
- Je te rappelle que t'as même pas le permis abruti !
Je m'éloignai de la voiture afin de rejoindre Medusa qui m'attendait sagement contre un arbre.
Sa carrosserie noire avait été nettoyée dans les moindres recoins, il n'y avait plus une seule trace de terre susceptible de masquer le dessin de la gorgone à la peinture blanche.
- Elle est prête, attesta Emerson.
- Merci d'avoir pris soin de ma petite amie, répondis-je avec un sourire ironique.
Emerson secoua la tête puis s'attela au reste des motos.
- Ta petite amie, siffla une voix rauque dans mon dos.
- Tiens, tiens, le p'tit blondinet est de retour, le narguai-je en grimpant sur Medusa, laissant mes deux jambes du même côté comme une princesse monterait à cheval. On ne t'attendait plus.
Jayden fit quelques pas en avant puis le coin de ses lèvres s'étira. Son t-shirt blanc moulait parfaitement les muscles de son torse et ses abdominaux.
En fin de compte, il était sexy dans n'importe quelle tenue.
- Tu sais comment on appelle cette position dans laquelle tu es ? dit-il dans un souffle.
Je secouai négativement la tête.
- Monter en Amazone, persifla-t-il désormais à quelques centimètres de mon visage. Curieux, hein ?
Je me rapprochai encore un peu plus de lui, mes lèvres frôlant presque les siennes.
- Rassure-toi, c'est une position que je compte faire seulement à moto, murmurai-je avec provocation.
- Dois-je te rappeler que c'est mon sweat que tu portes et que je peux te demander de le retirer à tout moment ? me défia-t-il avec arrogance.
- Pour que tout le monde puisse me voir à moitié nue ? répliquai-je sur le même ton. Je suis pas sûre que ce soit ce que tu veuilles.
- Le faire en public n'est pas un problème, chuchota-t-il, une lueur joueuse au fond des yeux.
- Alors tu ne vois pas d'inconvénient à ce que je fasse ça.
Je retirai le sweat-shirt d'un mouvement sec et lui balançai en pleine figure. Tout le monde braqua instantanément le regard sur moi, incrédule.
Oui, je venais délibérément de me mettre en soutien-gorge devant les Hell's Angels et le Crystal Squad à la fois.
De toute façon, chacun d'entre eux m'avait vue dans cette tenue quelques dizaines de minutes plus tôt alors je n'étais plus à ça près.
Jayden déglutit difficilement avant de me lancer un regard noir.
- Remets-le. Tout de suite, exigea-t-il froidement.
- Sinon quoi ? fis-je en penchant la tête sur le côté.
- Sinon, Beauté, souffla-t-il à mon oreille. Je compte te faire des choses que ton joli corps n'est pas prêt à encaisser.
Doucement, il écarta mes jambes et se pressa entre mes cuisses, me provoquant un bruyant soupir de surprise.
- Compris ?
Je hochai lentement la tête, plongée dans les profondeurs de ses iris.
- Bien.
Il s'écarta brusquement de moi et me rendit le sweat que j'enfilai sans poser de question. Une fois qu'il eut pris place sur Pegasus, je pus enfin reprendre ma respiration.
Les réactions et les sensations que mon corps éprouvait en sa présence dépassaient tout entendement. On aurait dit une bulle de chaleur s'était formée dans mon bas ventre lorsqu'il s'était pressé contre moi.
Je me sentais... bizarre.
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Ce que je détestais par-dessus tout, c'était être dans l'ignorance. Pourtant, c'était exactement dans cette situation que je me trouvais.
Jayden n'avait souhaité dire à personne quelle était notre destination, nous devions donc nous contenter de le suivre en espérant qu'il ne nous envoie pas tout droit vers la mort.
Le soleil indiquait que nous nous dirigions vers le Nord-Est de New York, c'est-à-dire en direction du Queens. Ce qui se trouvait dans cet arrondissement restait cependant un mystère.
Après quarante minutes de route, nous posâmes pied à terre face à une gigantesque villa d'architecte aux parois aussi blanches que la neige.
Son jardin s'étendait à perte de vue derrière les nombreux cerisiers placés de part et d'autre de l'allée centrale.
Cela sentait bon l'été, les cocktails de fruits rouges au bord de la piscine et les pique-niques à la campagne. J'avais l'impression de me trouver dans un havre de paix.
Cela dit, cet endroit me disait vaguement quelque chose.
- Elizabeth, Greene et Lindsay, venez avec moi, ordonna Jayden.
Nous le suivîmes à l'intérieur de la propriété, et je ne pus m'empêcher de pousser des exclamations face aux parterres de fleurs multicolores. On se croirait au Paradis.
On monta quelques marches en pierre blanche avant d'atteindre une lourde porte. Jayden appuya trois fois d'affilée sur la sonnerie, à croire que les propriétaires étaient sourds.
Une jeune femme à la peau foncée et aux cheveux noirs tressés en des dizaines de fines nattes, nous ouvrit. Une air perplexe prit place sur son visage alors qu'un sourire narquois se forma au coin de sa bouche.
- Jay, ça faisait longtemps, dit-elle en s'appuyant contre l'encadrement de la porte. Pareil pour toi Lindsay, je pensais pas que vous auriez le culot de revenir.
- Teri, je suis pas là pour toi mais pour mon frère, maugréa Jayden en la poussant sur le côté.
Son frère ?
- Hé ! protesta-t-elle. Personne t'a autorisé à entrer !
- Si, moi-même, répliqua-t-il sèchement.
Je jetai un coup d'œil à Greene et Lindsay qui paraissaient absorbés par la présence de Teri.
Il était vrai que cette femme était très grande, elle mesurait sûrement un bon mètre soixante-quinze. Séduisante, la taille fine, elle imposait son charisme seulement par sa posture confiante.
Elle finit tout de même par nous laisser entrer à la suite de Jayden qui avait déjà disparu.
- Dis-moi Lindsay, fit la dénommée Teri en se vautrant dans l'un des trois canapés en cuir noir qui trônaient au milieu de l'immense salon. J'espère que je t'ai manqué.
- Sache qu'en cinq ans je n'ai pas songé une seule fois à toi, riposta Lindsay une main sur la hanche. Ah si, quand je vide mes poubelles.
- Ne fais pas trop la maligne, la menaça Teri d'un ton tranchant. Tu ne voudrais pas qu'il arrive un malheur à Mael, n'est-ce pas ?
- Je t'interdis de parler de lui, grinça Lindsay en serrant les poings.
Mael ? Le Mael qui avait été l'une des raisons à l'origine du conflit entre les Hell's Angels et les Rebels ? Le Mael que j'avais entrevu lors de notre bataille à Brooklyn aux côtés de Cox, l'ex petit ami de Owens ? Mais quel était son rapport avec Lindsay ?
- OK, p'tit frère, fit une voix venant des escaliers. J'appelle les ambulances si ça t'amuse mais tu me le devras.
Un homme blond avec des lunettes sur le nez apparut dans le salon.
D'accord, cet endroit n'est peut-être pas le Paradis, finalement.
- Elizabeth.
- Ray.
- Elizabeth ? répéta Teri, incrédule.
Ray plaqua une main sur sa bouche et lui lança un regard noir.
- Je suis content de te revoir, surtout depuis que tu m'as accusé d'avoir... Qu'est-ce que c'était déjà ? tenta-t-il de se souvenir, un doigt sous le menton. Ah oui, tu pensais que j'avais arraché un bras à ton père.
Je levai les yeux au ciel en soupirant. Génial, me voilà de nouveau avec Ray, un vrai bonheur.
- Bon, t'appelles les urgences oui ou non ? s'impatienta Jayden derrière lui.
- Du calme p'tit frère, je suis juste excité de tous vous voir à la maison. Surtout toi, d'ailleurs, railla Ray en ébouriffant les cheveux de son jumeau.
Jayden balaya sa main d'un coup de bras et lui flanqua un téléphone entre les doigts.
- Maintenant, appelle.
- Oh, quel rabat-joie celui-là.
Ray ne se fit pas prier plus longtemps et téléphona aux secours pour qu'ils puissent emmener Petit Gil à l'hôpital. Malgré son garrot, le rouquin perdait beaucoup trop de sang.
- D'ailleurs, j'ai oublié de faire les présentations ! s'exclama tout à coup Ray en se frottant les mains. Bienvenue au Clubhouse des Eagles Riders dont vous avez le seul et unique Chef devant vous.
Donc Ray était lui aussi le Chef d'un gang de motards. Désormais, la rivalité entre les deux frères s'expliquait parfaitement. Je n'avais jamais entendu parler des Eagles Riders auparavant. Ou peut-être que...
" - Les Eagles vont prendre le contrôle de New York.
- Connerie, les Hell's sont là-bas aussi, crois pas qu'ils vont se laisser faire."
C'était une conversation que j'avais entendue une fois, au Rusty Rye. Cela signifiait qu'il y avait bien une sorte de guerre de territoire entre les Hell's Angels et les Eagles Riders.
Dans ce cas, pourquoi Ray acceptait-il que Jayden dépose bagage dans son propre Clubhouse ? Et pourquoi celui-ci m'était-il aussi familier ?
J'étais pourtant sûre de ne jamais avoir mis les pieds là. Je fouillais ma mémoire de fond en comble à la recherche d'un indice pour répondre à cette question.
Jayden a le droit d'entrer comme il veut.
Il y a des cerisiers dans l'allée.
Beaucoup d'autres arbres aussi.
Soudain, un souvenir traversa mon esprit
Les muffins à la cerise.
Je me précipitai hors de la villa, en filant droit vers les arbres au fond du jardin.
Du bois aussi.
Plein de planches.
A bout de souffle, je levai les yeux vers un grand chêne massif, qui déployait fièrement ses branches à travers le ciel bleu. Sur l'une des plus épaisses, elle était là.
La cabane.
"J'ai fait les plans de la cabane avec mon père. On a même prévu une chaise pour Doudou Renard."
"Mary avait préparé des muffins à la cerise pour le goûter."
Cet endroit était tout simplement la maison de la famille Clark lorsqu'elle avait emménagé à New York seize ans auparavant.
🦋🦋🦋
Jayden
C'était franchement pas dans mes projets initiaux de rentrer au bercail. Enfin, ce n'était plus mon chez-moi depuis huit ans maintenant, seulement un lieu inconnu qui allait me servir d'hôtel dans les jours à venir.
Même le Majestic Rose me faisait plus d'effet.
Ray avait élu domicile dans cette villa du Queens et il était hors de question pour lui de la quitter. En réalité, je savais très bien pourquoi. Moi-même je ne pouvais pas quitter Philadelphie pour une raison similaire à la sienne.
On restait des jumeaux, on avait beau être différents sur un tas de points, notre fonctionnement était le même. Ce n'était pas pour autant que je lui faisais confiance.
Sérieusement, Teri mise à part, qui ferait confiance à Ray ? Il ne jurait que par les rapports de force, la soi-disant loyauté de ses fidèles et son devoir d'héritier des Eagles. Un "héritage" qu'il avait évidemment obtenu par la force.
La haine que j'éprouvais envers lui dépassait toute raison. Il me serait très facile de le tuer dans son sommeil mais je ne pouvais pas.
Ce n'était pas une question de morale, je rêvais de pouvoir lui coller une balle dans la tête. Non, il avait une sorte d'otage, une assurance humaine qui m'empêchait de passer à l'acte. Lui ne me tuerait pas non plus car de mon côté aussi j'avais une garantie.
Et c'était comme ça.
On devait vivre avec la volonté d'achever l'autre tout en se retenant de porter le coup fatal. Alors, on passait forcément par la torture, physique et psychologique, parce qu'il fallait bien créer un peu de souffrance parmi le chaos des liens fraternels.
S'il était impossible de s'en défaire, autant tirer sur ces liens le plus fort possible, de toute manière ils ne risquaient pas de se déchirer.
Voilà ce à quoi mon frère jumeau et moi étions voués depuis huit années entières.
- Jay ?
Le visage de Zia apparut dans l'entrebâillement de la porte de mon ancienne chambre.
- Vous êtes tous rentrés ?
Elle acquiesça et vint s'asseoir sur le lit, à côté de moi.
- Tu es sûr que c'est une bonne idée d'être ici ? demanda-t-elle inquiète.
- C'est une très, très mauvaise idée, même extrêmement dangereuse, soupirai-je. Mais c'est la moins mauvaise des mauvaises idées.
Elle m'adressa un sourire sincère mais je sentais qu'autre chose la tourmentait.
- Crache le morceau, dis-je en lui donnant un petit coup de talon.
Zia serra un peu plus sa longue queue de cheval blonde et prit une grande inspiration.
- Tu ne vas pouvoir tout lui cacher plus longtemps, déclara-t-elle fermement.
- De quoi tu parles ?
- Elizabeth est loin d'être une idiote.
Ca, personne ne pouvait le nier. Non seulement elle était très intelligente mais depuis son séjour à la Brigade, elle était en plus devenue redoutable. Nombre des barrières qu'elle s'étaient fixées s'étaient effondrées en peu de temps.
Pour la première fois de sa vie, elle avait tué. Pour la première fois aussi, elle avait décidé d'exposer ses sous-vêtements à tout le monde.
De ce côté-là, elle aurait pu attendre qu'on ne se retrouve que tous les deux, elle n'avait pas besoin d'en faire profiter tous les mecs de son entourage.
- Tu n'es pas censée la détester ? ironisai-je afin de détourner la conversation.
- Sérieusement Jay, grommela-t-elle.
- Dis-moi au moins pourquoi tu fais croire à tout le monde que t'es folle amoureuse de moi et pourquoi tu les laisses dire que je te mets des râteaux.
- Parce que personne ne peut comprendre ce que j'ai ressenti quand on a été séparé, me confia-t-elle d'un ton exaspéré. Honnêtement, t'étais le frère que je n'ai jamais eu et tu m'as été arraché du jour au lendemain.
- J'étais ? dis-je en levant un sourcil.
Elle cogna mon épaule en riant.
- Très bien, concéda-t-elle. Tu es le frère que je n'ai jamais eu.
- Dans ce cas, explique-le à Liz, je suis sûr qu'elle comprendra.
- Mais si...
- Zia, la coupai-je en prenant ses mains dans les miennes. Liz ne t'a jamais remplacée et ne te remplacera jamais, parce que pour moi, t'es comme ma sœur. Et si Liz te remplaçait, ça voudrait dire qu'elle aussi je la considère comme ma sœur, et ce serait vraiment, vraiment super glauque.
Zia éclata de rire en secouant la tête.
- Je suis rassurée d'entendre que tu ne fais pas dans l'inceste, se moqua-t-elle.
- Le pire dans tout ça, ajoutai-je en m'allongeant sur le dos, les bras croisés derrière la nuque, c'est que t'es jalouse d'elle mais tu tiens à elle.
- Qu'est-ce que t'en sais ?
- Ça crève les yeux, tu t'inquiètes dès qu'il lui arrive le moindre truc et ça se comprend puisque c'est la seule fille qui a accepté d'être ton amie.
- Elle n'est pas mon amie, maugréa Zia. Je suis quasiment sûre qu'elle ne peut pas me saquer.
Je lui lançai un regard blasé. Liz n'était pas du genre à détester quelqu'un sans raison. En général, elle haïssait une personne lorsque celle-ci avait tenté de la tuer, ce qui était plutôt logique.
- D'accord, d'accord, je ferais des efforts, souffla-t-elle en se levant du lit. Mais t'as intérêt à en faire aussi de ton côté pour la récupérer.
Puis elle sortit de la chambre en claquant la porte.
Je sais Zia, j'aimerais tellement la récupérer si tu savais. Mais ça signifierait lui dire toute la vérité... et je ne suis pas prêt à souffrir une centième fois.
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Hey les loustiques !
Comment vous vous sentez ?
J'espère que vous sautez de joie après avoir retrouvé Ray, haha qu'est ce qu'on l'adore ! 😄😒
Nous rentrons dans le vif du sujet, Ray va devenir l'un des personnages phares de ce tome, vous êtes loin d'en être débarrassés je vous le dis.
Quant à Jay et Eli... bon, j'avoue que j'ai eu un peu chaud en écrivant le début du chapitre 😅 il me rend faible aussi j'y peux rien...
Bref, n'hésitez pas à laisser vos avis les amis, je vous aime !
Bisous les loustiques ! 😘
Lily💜
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