𝟣 | 𝖲𝖺𝗇𝗀 𝖾𝗍 𝖠𝗆𝗈𝗎𝗋.

𝕄𝕠𝕠𝕕 : 𝟝𝟘𝟝 - 𝔸𝕣𝕔𝕥𝕚𝕔 𝕄𝕠𝕟𝕜𝕖𝕪𝕤



𝐸𝓁𝒾𝓏𝒶𝒷𝑒𝓉𝒽


𝙳𝚎𝚞𝚡 𝚜𝚎𝚖𝚊𝚒𝚗𝚎𝚜 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚝𝚊𝚛𝚍, 𝚍𝚎́𝚋𝚞𝚝 𝚓𝚞𝚒𝚕𝚕𝚎𝚝,
𝚂𝚌𝚛𝚊𝚗𝚝𝚘𝚗.


ೃ⁀➷ Parfois, j'avais l'impression que ma vie entière n'était qu'une farce. Une blague pas drôle qu'un gamin de bas âge pourrait faire. Malheureusement, je n'avais pas d'autre choix que de la vivre.

Je n'avais plus de famille, avais mis un terme à mes amitiés ainsi qu'à la relation que j'avais avec lui. Et c'en était mieux ainsi.

Le hasard avait voulu que l'homme que j'aimais soit responsable de mes malheurs.

Quelle farce.

J'aurais voulu l'oublier, le faire souffrir et même le tuer. Cependant, même mort je n'étais pas sûre de pouvoir éteindre mes sentiments envers lui.

Alors le soir, je sortais sur le toit du Palace et je m'allongeais, les yeux rivés vers le ciel. Puis je regardais les étoiles, en évitant de cligner des yeux pour ne pas rater une seconde de ce magnifique spectacle.

Et je repensais à lui, comment tout aurait pu être différent, à quel point il aurait pu être différent, est-ce-que j'avais fait le bon choix en partant.

J'aurais dû rester.

Oui, c'était le meilleur choix.

Les étoiles. Ses étoiles. Je me demandais jusqu'où je m'étais trompée sur son compte. J'étais pourtant persuadée qu'il y avait une part de lumière en lui.

Mais la vérité, c'était que j'avais été aveuglée par la lumière des étoiles dessinées sur son corps et je n'avais pas remarqué que son cœur, lui, n'était qu'un trou noir.


A Scranton , j'étais tranquille, je pouvais sortir si je le souhaitais, manger ce que je voulais et quand je voulais. Peu importait si j'avais faim ou non, Nicolas ne s'occupait pas de ça et je l'en remerciais.

Mes journées, je les passais presque entièrement à la salle d'entraînement avec Kelyan, le soi-disant mystérieux garçon aux cheveux bleus qui n'était plus du tout mystérieux pour moi. Il était un peu grincheux – parfois – mais très joueur et aimait beaucoup me taquiner.

Et ça ne plaisait pas du tout à Zia. Elle me détestait. Facile à deviner puisqu'elle me le répétait tous les jours. La raison ? Je l'ignorais.

Kelyan me défendait – parfois – et d'autres fois il laissait faire parce que ça ne servait à rien de parler avec elle. Lorsque la jeune blonde avait une idée en tête, impossible de la lui retirer. Et si on avait le malheur de faire un pas de travers, elle allait tout raconter à Moreno.

  Je ne la détestais pas pour autant ; je m'étais faite à sa présence et maintenant, je m'en fichais complètement. Elle était là, elle n'était pas là ; cela ne faisait aucune différence.

Kelyan, lui, ne l'aimait pas du tout, mais j'avais l'impression qu'il la comprenait dans un sens ; même si je ne voyais pas trop ce qu'il y avait à comprendre chez elle.

C'était une peste, fin de l'histoire.

Et c'était dans son habitude de venir m'embêter pendant les repas.

— Elizabeth Evans, bouge de là tu salis le paysage.

C'était sa façon à la fois de me dire bonjour et de me répéter qu'elle ne m'aimait pas ainsi que je n'avais rien à faire là.

Je ne préférais pas répondre à ses provocations. En fait, j'avais déjà essayé mais ça avait très mal tourné. Cette fois-là, elle m'avait clairement mis une claque.

Moreno savait que ça n'était pas de ma faute, mais que pour le bien de tous je devais l'ignorer. Depuis que j'avais appliqué ce conseil, il n'y avait plus eu aucun incident.

Je m'étais demandée pourquoi Nicolas gardait Zia avec lui malgré son horrible caractère.

Un jour, j'étais allée en avance à la salle d'entraînement en pensant qu'elle était vide. Mais elle était là, à se battre fermement contre Kelyan. Et je l'avais vu, son talent.

Zia était une excellente combattante, elle faisait même partie des meilleurs éléments de la Brigade de Moreno. Elle se battait comme une lionne et était bien loin de se laisser faire par Kelyan.
Au bout du compte, elle avait fini par perdre mais je restais impressionnée par sa performance.

Puis, ce moment inévitable arriva ; Kelyan nous demanda de nous battre l'une contre l'autre. Elle ne m'avait laissée aucun répit et m'avait complètement dominée, ce qui m'avait laissée sur une défaite cuisante.

Alors je me fis la promesse qu'un jour, j'arriverais à la battre.

— T'as changé de sac poubelle ? Fit-elle en détaillant ma tenue. C'est bien, il y a du progrès ! Heureusement parce que je commençais à avoir mal aux yeux.

— Zia, ferme-la un peu et va bouffer ailleurs, s'énerva Kelyan en lui faisant signe de partir du bout de sa fourchette.

— Si ma présence te dérange, c'est toi qui dégage, répliqua-t-elle en regardant ses ongles. Et sache que ta couleur de cheveux me donne envie de vomir.

Pour Zia, il fallait que tout le monde rentre dans les codes. Cela signifiait être constamment habillé en Haute-Couture, coiffé comme si l'on allait à un bal et concernant les filles – uniquement les filles – être parfaitement maquillée.

J'avais entendu dire que ses parents étaient des investisseurs et amis proches du Gouverneur, ce qui expliquait la richesse astronomique de sa famille.

Cependant, je ne pouvais pas dire ce qui l'avait rendue aussi détestable.

— Je m'entraînerai avec Mathis cet après-midi, m'informa Kelyan. Tu sais quoi faire Beth, la salle est à toi.

— Quelle coïncidence Evans ! Nous allons être seulement toutes les deux. C'est un moment idéal pour te battre à plates coutures une deuxième fois, n'est-ce pas ?

— Je n'ai pas de temps à perdre avec toi, Zia, répliquai-je froidement sans même prendre la peine de la regarder. J'ai un but à atteindre contrairement à toi.

Je me levai brusquement et m'éloignai avec mon plateau de cette imbécile.

— Fais attention à ce que tu dis Evans! On ne joue pas dans la même catégorie ! Me cria-t-elle en agitant les bras.

J'avais du mal à garder mon sang-froid en la présence de la jeune blonde. Kelyan me pardonnerait de l'abandonner à table avec elle.

De toute façon, il pourrait se défouler plus tard avec Matthis.

Je retournai à l'intérieur du Palace et manquai de renverser mon plateau lorsque l'un des employés me rentra dedans sans s'en rendre compte.

La cuisine se situait au rez-de-chaussée, au bout du couloir à droite. Nous avions pour ordre de toujours ramener notre vaisselle à cet endroit après chaque repas. Une dizaine de cuisiniers travaillaient aux fourneaux et de la sueur perlait sur leur front à cause de la chaleur de la pièce.

Je déposais mes affaires à l'endroit habituel, à côté du long plan de travail. Puis, je sortis de la cuisine afin de rejoindre le premier étage.

Je montai les larges escaliers blancs recouverts d'un tapis rouge. Il n'y avait pas de bruit dans le grand hall, tout le monde mangeait à l'extérieur sous le soleil de juillet.

Arrivée en haut, un aboiement me sortit de mes pensées.

— Volver, c'est pas le moment, grognai-je tandis que le husky noir et blanc se frottait contre ma jambe. Je n'ai pas de nourriture sur moi. Va voir Nicolas, il t'en donnera sûrement.

Le chien ne m'écouta pas et décida de s'asseoir juste devant moi, la langue tirée, attendant des caresses de ma part.

— Ne me regarde pas comme ça, je ne céderai pas.

Ses petits yeux noirs et brillants me suppliaient de faire un effort. Je ne pouvais pas résister à cette boule de poils. Enfin, cette boule de poils faisait quand même mon poids.

— Je me demande qui a pu te donner un nom aussi tordu, murmurai-je en frottant l'épais pelage blanc qui recouvrait son ventre. Tu étais à deux doigts de t'appeler Revolver mon pauvre.

— Il devait s'appeler Revolver, fit une voix derrière mon dos.

Je me retournai et aperçus mon faux patron, une tasse de café à la main. Nicolas Moreno possédait toujours ce costume bleu marine parfaitement repassé. Ses cheveux gris et bruns étaient laqués et lissés en arrière.

Cet homme ne faisait pas du tout son âge et maintenant que je le connaissais mieux, je n'arrivais toujours pas à me dire qu'il était le Gouverneur de Pennsylvanie.

Comme moi, les livres le passionnaient, alors nos discussions tournaient souvent autour de ce sujet. Nicolas était une personne plutôt légère qui n'aimait pas se prendre la tête. Les choses simples lui convenaient très bien et il arrivait à ajouter sa petite touche d'humour dans chaque situation.

— Qui a pu avoir une idée pareille ?

— Oh tu sais Elizabeth, celui qui a récupéré cette bête avait une passion étrange pour les armes à feu. Et les animaux. Je ne savais pas que ces deux choses allaient ensemble avant de le rencontrer.

Je n'en croyais pas mes oreilles.

— Josh ? C'est Josh qui a ramené ce chien ici ?

Il y avait quelques mois, lorsque j'avais été invitée à la cérémonie d'inauguration de Moreno Industries, le husky était venu se jeter sur Josh. Je m'étais alors demandée qui était son propriétaire alors que celui-ci se trouvait devant moi.

Nicolas éclata de rire et manqua de renverser son café par terre. Il me fit signe de le suivre. En effet, nous étions proches des dortoirs et nous gênions le passage du personnel de chambre.

Alors nous montâmes au deuxième étage afin de rejoindre l'aile Est du Palace, là où se trouvaient les bureaux et en l'occurrence celui du Gouverneur. La pièce était très grande et la plupart des objets qui s'y trouvaient étaient rouges. Nicolas aimait beaucoup le rouge.

— Joshua travaillait dans une société qui récupérait des animaux abandonnés, reprit mon faux patron en s'asseyant sur son fauteuil en daim. Il s'est lié d'amitié avec le husky, mais Jayden n'a pas voulu de lui dans sa villa alors il a atterrit ici.

Son prénom me fit froid dans le dos. Je ne voulais plus entendre parler de lui.

Jamais, jamais, jamais.

Pourtant, je devrais lui refaire face, je le savais. Alors je tentais de repousser ce moment le plus loin possible. Je n'étais pas encore prête à l'affronter.

— Josh est déjà venu ici ?

Nicolas me sourit et se tourna vers la grande fenêtre qui se tenait de l'autre côté du bureau.

De là, on pouvait apercevoir presque la totalité des jardins du Palace. Chaque plan de fleur, chaque buisson soigneusement taillé.

Cependant, impossible de voir quoique ce soit par-delà les remparts. C'était comme si nous étions un petit monde à part, une toute nouvelle civilisation qui avait établi ses propres règles.

Mais je comprenais pourquoi Nicolas avait placé son bureau ici ; on avait l'impression d'avoir le contrôle.

— Je l'ai aidé lorsqu'il a perdu sa famille. Comme toi, il est venu se réfugier au Palace pour trouver sa voie et le pouvoir de se venger.

Il me fit de nouveau face. Il posa sa tasse sur une petite table puis se mit à fouiller les tiroirs de son bureau. Il en sortit un épais classeur qu'il déposa lourdement devant moi.

J'hésitai une seconde avant de l'ouvrir. A l'intérieur, il y avait des centaines de photos rangées par ordre chronologique.

Je feuilletais les pages à la recherche de visages que je connaissais. Je m'arrêtai net lorsque j'aperçus Josh sur l'une d'entre elle. A côté de lui se trouvait une chevelure blonde que je reconnus aussitôt.

— Zia et lui étaient amis ?

— Pas vraiment, répondit Nicolas, lui aussi les yeux rivés sur les images. Disons qu'ils étaient camarades d'entraînement.

Jayden devait forcément connaître l'existence de la Brigade et je me demandais quels autres membres du Club étaient au courant.

Je rendis l'album photo à Nicolas et m'attardais sur le mobilier rouge de la pièce. Le fauteuil, les pots à crayons et les étagères derrière lui étaient de cette même couleur.

— Pourquoi avoir choisi le rouge ?

Nicolas eut un petit sourire en coin, comme s'il s'attendait à cette question.

— N'est-ce pas la couleur de l'amour?

— Celle du sang aussi, répliquai-je.

— C'est la même chose.

Ce qu'il disait n'avait jamais de sens au premier abord. Mais maintenant que je le connaissais, je savais qu'il fallait lui laisser le temps de m'expliquer le fond de sa pensée.

Nicolas ne disait jamais rien qui n'ait pas de sens; les mots qu'il choisissait étaient utilisés avec soin.

— Crois-tu que c'est un hasard si le sang et l'amour sont de la même couleur ? reprit-il après avoir bu une gorgée de son café maintenant refroidi. Comme tu le sais sûrement Elizabeth, l'amour est une arme à double tranchant qui finit souvent par nous tuer. L'amour blesse, l'amour saigne et nous fait saigner. C'est le plus monstrueux, le plus vicieux et le plus redoutable des sentiments.



Comme souvent, les mots du Gouverneur résonnaient à l'intérieur de mon crâne. Je ne voulais plus penser à ce sentiment autodestructeur et il était hors de question que je tombe amoureuse une deuxième fois.

Désormais, je devrais contrôler mes émotions comme Kelyan m'a appris à le faire durant ce mois et demi.

Ainsi, quand je retrouverai Jayden, rien ne pourra m'empêcher de l'écraser.

Ce soir-là, je n'allais pas rejoindre Kelyan et Mathis au réfectoire et décidai de monter directement dans les dortoirs.

Volver m'attendait bien sagement devant la porte de ma chambre. Je me demandais si Josh lui avait déjà rendu visite après l'avoir laissé à Nicolas.

— Elizabeth Evans, quelle surprise ! Tu fais joujou avec tes semblables ?

Il fallait forcément que je croise Zia dans les couloirs. Sa chambre était juxtaposée à la mienne alors j'avais dû établir une tactique pour la voir le moins possible.

— Change de disque Zia, je vais finir par me lasser de toi, soupirai-je en caressant la tête de Volver.

La jeune femme haussa les sourcils et passa une main dans ses cheveux dorés.

— T'es qu'une petite emmerdeuse, je suis là depuis bien plus longtemps que toi  alors t'es priée de te taire et d'éviter de répondre quand je te parle.

Puis elle tourna les talons sans me jeter un regard de plus. Apparemment, je l'avais vraiment vexée cette fois.

Je finis par entrer dans la pièce et Volver se jeta sur mon lit. Au Palace, les chambres étaient toutes les mêmes. Chacun avait la sienne, essentiellement composée d'un lit simple, une petite table en bois et un placard bien trop petit.

Les dortoirs des femmes se tenaient au premier étage et étaient très reconnaissables puisqu'ils étaient complètement propres comparés à ceux des hommes.

Un parquet neuf recouvrait le sol et les murs blancs apportaient de la luminosité aux couloirs. Je ne savais pas combien de chambres exactement comptait le Palace mais je pouvais estimer ce nombre à une bonne centaine.

Cet endroit était vraiment immense, mais c'était pour la bonne cause.

Les dortoirs se trouvaient dans l'aile Sud du Palace ; celle-ci était entièrement consacrée à la Brigade.

Autrement dit, l'aile Sud du Palace abritait ce qui se cachait réellement derrière Moreno Industries.



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Coucou mes p'tits anges de l'enfer !

Je vous retrouve pour le premier chapitre de ce tome 2 hehe ! Je suis trop contente de vous le partager !

N'hésitez pas à donner votre avis en commentaire ainsi qu'à partager l'histoire !

Et surtout, le Tome 1 à atteint les 10K alors merci à vous tous !

Je vous laisse, on se retrouve au chapitre 2 <3

Gros bisous les loustiques !



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ℒ𝒾𝓁𝓎 ♡

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