𝟥𝟫 | 𝖧𝖺𝗂𝗇𝖾 𝗋𝗂𝗆𝖾 𝖺𝗏𝖾𝖼 𝗉𝖾𝗂𝗇𝖾.
╔═════ ✸ 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆 ✸ ═════╗
Ce chapitre évoque le suicide.
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Petite distribution d'oxygène au passage ! 💨
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🎵 Another Love - Tom Odell
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ೃ⁀➷ 𝒯out avait changé depuis que j'avais rencontré Jayden. Avant, j'avais une famille, mais j'étais prisonnière de leur amour. Aujourd'hui, j'avais toujours une famille, et même si nous n'étions pas liés par le sang, je les aimais énormément. Et avec eux, j'avais pu réaliser mon rêve de liberté. Je ne pouvais pas gâcher cela. Ici, j'étais libre de mes choix et de mes actes. A moi d'en faire bon usage.
Alors, je sautai vivement sur Medusa même si j'étais en robe, et enfilai mon casque et des baskets avant de démarrer en trombe, passant devant Jayden à la vitesse de l'éclair. Je n'attendis pas plus de quelques secondes avant qu'il ne se lance à mes trousses.
Rouler à moto la nuit, c'était ma définition du bonheur. Surtout lorsque j'étais en bonne compagnie. Les lumières de Philadelphie m'entouraient de tous les côtés, me plongeant dans un océan de lumière. Jayden profitait de mes moments de distraction pour me passer devant, mais je ne me laissais pas faire. J'accélérais le rythme, slalomant entre les voiture en prenant soin de ne tuer personne au passage. Au bout d'une dizaine de minutes, Jayden s'arrêta dans une allée, en bas d'un immense building.
— Où est-ce qu'on est ? demandai-je en retirant mon casque.
— Tu verras.
Je le suivis à l'intérieur du bâtiment. Plusieurs personnes s'affairaient avec des piles de papiers, d'autres couraient dans tous les sens pour décrocher les nombreux téléphones qui sonnaient. Certains d'entre eux saluaient même Jayden d'un « bonsoir Monsieur Clark ». On aurait dit le siège d'une grande entreprise, mais je ne voyais pas pourquoi Jayden m'emmenait dans un endroit pareil.
Nous prîmes un ascenseur avec d'autres personnes qui vinrent nous coller l'un contre l'autre à cause du manque de place. J'étais terriblement gênée de sentir son corps contre moi, et je hoquetais de surprise lorsque ses mains se posèrent sur ma taille. Toutefois, je compris rapidement qu'il me retenait de tomber. Après une longue montée, nous sortîmes enfin de la cabine.
Le spectacle qui s'offrait à mes yeux me provoqua un soupir d'émerveillement. Nous étions sur un roof-top, duquel nous avions une vue imprenable sur toute la ville. Il y avait peu de lumière, ce qui nous laissait le pouvoir d'admirer les étoiles au-dessus de nos têtes.
Toutes les étoiles. Je ne les avais jamais vues aussi distinctement. C'était de loin le plus beau cadeau que l'on pouvait me faire.
— C'est magnifique, murmurai-je les larmes aux yeux.
— Approche.
Jayden était étendu sur le sol, un petit sourire aux lèvres. Je le rejoignis et nous restâmes dans le silence, le visage levé vers le ciel scintillant. Je pouvais apercevoir la voie lactée ainsi que plusieurs constellations. Je me remémorais toutes les légendes que je connaissais et fis part à Jayden de tout ce que je savais. Il écoutait attentivement, captivé par mes récits.
Toutefois, je fus rapidement interrompue par la sonnerie d'un téléphone.
— C'est pas possible, grogna Jayden. Je reviens.
Il disparut dans une petite cage d'escalier, près de l'ascenseur. Je me demandais qui pouvait bien l'appeler à une heure pareille. Les membres du Club n'étaient pas inquiets pour nous à ce point, sinon mon téléphone tremblerait sous les notifications de Greene et Owens. Ma curiosité titillait mon esprit et malgré mon combat intérieur pour la réprimer, je cédais à la tentation. J'avançais à pas de loup près de la cage d'escalier et m'arrêtais lorsque la voix de Jayden fut suffisamment audible.
— Oui, elle est avec moi... Elle n'en sait rien, et c'est mieux comme ça... Nan, elle ne se doute pas... Écoute Elio, fais ce que je t'ai demandé, on reverra ça plus tard...
Elio ? Ce même Elio qui était apparu dans mon rêve ? Ce même Elio dont Emerson allait parler au Rusty avant que la police ne l'interrompe ? Comment avais-je pu oublier son existence ? Il fallait que je sache, je devais savoir ! Jayden ne me mentirait plus longtemps.
Je sortis de ma cachette et poussai violemment Jayden sur le côté, lui arrachant son téléphone des mains.
— Liz ! Qu'est-ce-que...
— Elio, c'est ça ? fis-je en activant le haut-parleur. Je suis ravie de faire ta connaissance.
— Elizabeth ? fit la voix au bout du fil.
Cette voix. Je la connaissais. Mais où l'avais-je entendue ?
« On ne s'est pas déjà rencontré ? » « Putain, cette cicatrice. »
« — Comment ça va Elizabeth ?
— Vous connaissez mon prénom ?
— Évidemment. »
« T'as pas changé. » « Quand as-tu revu Jayden ? »
C'était tellement évident. Elio...
— ... Orlando, soufflai-je
Le Chef des Rebels. Mon cœur rata un battement au même moment et je vis Jayden écarquiller les yeux. Tout prenait son sens maintenant, ses réactions, sa façon étrange de se comporter avec moi alors qu'on ne connaissait même pas. Ou plutôt, alors que je ne le connaissais plus. J'avais l'impression que tout s'effondrait autour de moi, et de perdre pied.
Jayden m'arracha le téléphone et raccrocha aussitôt.
— Tu n'aurais pas dû...
— T'es qu'un menteur ! m'écriai-je. Je le savais ! Je savais que je n'étais pas une inconnue pour toi ! Pourquoi tu me l'as caché ?!
Il pouvait crever, je n'en avais plus rien à foutre. Encore une fois, il m'avait menti. Lindsay avait raison, je ne devais pas l'aimer. Maintenant, je le détestais. Mes membres tremblaient de rage et je sentis les larmes perler au bord de mes yeux.
— Je veux la vérité Jayden, la putain de vérité ! hurlai-je en tirant violemment le col de sa chemise. Je te connais, et Orlando aussi, n'est-ce pas ? C'est pas la première fois qu'on se rencontre, hein ?
Il détourna le regard, évitant ma question.
— Réponds !
Je le poussai brutalement contre le mur, espérant lui faire cracher la vérité. Si j'avais eu un flingue avec moi, je l'aurais probablement tué juste ici.
— Je suis désolé.
Les étoiles avaient disparu derrière les nuages. Les lumières de la ville s'éteignaient peu à peu. La pluie commençait à tomber, laissant son fracas briser nos esprits. Il se tourna vers moi, laissant son regard bleuté pénétrer le mien, rempli de désolation. Ses yeux étaient rougis, et je ne pouvais dire si c'était la pluie ou les larmes qui coulaient sur son visage.
— Explique-moi, ordonnai-je froidement malgré ma respiration coupée par les sanglots.
— C'était il y a très longtemps. Nos parents étaient amis, alors on s'est connus dès petits, toi, Orlando et moi. C'était parfait, on faisait les quatre-cents coups ensemble.
Il tenta de calmer sa respiration en inspirant profondément, mais ne plut retenir ses sanglots. Je l'écoutais me dicter les faits que j'aurais dû connaître depuis longtemps.
— Puis tu as eu ton accident, tu as perdu la mémoire et tout a changé. Tu as disparu et je t'ai cherchée pendant des années. Plus tard, je me suis retrouvé à la tête des Hell's, Orlando était toujours avec moi. C'était mon meilleur ami, mon frère. La seule personne sur qui je pouvais compter.
Mon corps s'effondra sur le sol, en entendant ses aveux.
— Alors pourquoi vous avez brisé cette amitié ? murmurai-je en tentant de comprendre tout cette histoire.
— Parce que tu étais ma priorité, m'assura-t-il en me prenant les mains. Parce que je te faisais passer avant tout et il ne le supportait plus. Ce n'est pas le seul facteur, il y a plein d'autres raisons, mais c'était une période compliquée.
— Mael...
Il hocha lentement la tête, les yeux remplis de souffrance et de culpabilité. Et surtout, baignées de larmes. Jayden pleurait et lorsqu'il comprit que je l'avais remarqué, il baissa le regard vers le sol.
— Pourquoi tu ne m'as rien dit ? sanglotai-je.
Je tentais de rester lucide, mais ma tête tournait et me faisait si mal.
— Je ne pouvais pas, c'était trop dan-
— Non, Jayden ! N'ose pas me dire que c'était trop dangereux pour moi ! J'en ai marre qu'on me dise ce qui est bon ou non pour moi !
— Tu n'aurais jamais dû le savoir ! s'écria-t-il à ton tour, le visage ruisselant.
La pluie continuait de tomber sur le sol, couvrant le son de nos voix.
— J'ai besoin de retrouver la mémoire ! Essaye au moins de-
— Mais tu ne dois pas retrouver tes souvenirs, bordel !
Cette dernière phrase me glaça le sang et je me figeai sur place. Je ne devais pas ?
Mes cheveux trempés tombaient sur mon visage, mais c'était à peine si je l'avais remarqué. Il n'avait pas le droit de dire ça.
— J'ai l'impression de mourir à chaque fois que je te regarde, continua-t-il les dents serrées.
Il tenait ses genoux contre son torse, cherchant à s'échapper de toute cette situation.
— Je suis fatigué de devoir supporter ce poids, je voudrais juste que tout s'arrête.
— Tu ne peux pas m'empêcher de vouloir connaître mon passé, dis-je en lui caressant la joue.
— Je sais, Liz. Sauf que tu as déjà retrouvé la mémoire. Plusieurs fois. Mais à chaque fois que tu la retrouvais, tu la perdais à nouveau.
Une lame en plein cœur. Ce fut l'effet que cette phrase me fit.
— Tu m'oubliais... à chaque fois, dit-il la voix brisée. Je ne supportais plus d'entrer sans cesse dans ton monde, de me battre pour en faire partie, et un beau matin, me réveiller à l'extérieur.
Mon corps fut pris de tremblements incontrôlables. Je ne parvenais plus à canaliser ma respiration et mes pleurs se firent plus nombreux. Je n'arrivais plus à réfléchir. C'était trop dur. Tout était ma faute. Il souffrait par ma faute. Je n'étais qu'une sale égoïste en fin de compte.
Et moi qui le prenait pour le méchant depuis le début, celui qui me voulait constamment du mal. En fait, il était simplement en colère contre moi, contre lui-même.
Pourquoi avait-il fallu que j'aie cet accident ? Avions-nous un avenir ensemble maintenant ? Ou bien était-ce trop tard ? Peut-être qu'à cause de mon accident, nous avions raté le dernier train pour le bonheur et désormais, nous en payions les frais.
Jayden se jeta vers moi, et m'enlaça entre ses bras. Je laissai alors mon cœur exploser à l'intérieur de ma poitrine, criant de toutes ses forces la tristesse et la rage qui le remplissaient.
— Je... Je...
Il m'était impossible de parler. J'étais désolée, déçue et en colère contre moi-même. Je ne méritais pas tout ça. Je voulais simplement... mourir.
— Je suis tellement désolé, chuchota-t-il à mon oreille.
Je le détestais tellement. Et je savais que lui aussi, me haïssait. Après tout, j'étais la raison de ses souffrances. Lorsque ses yeux croisèrent les miens, je voulus lui crier ma peine et mon désespoir. Lui dire combien je l'aimais. Lui dire combien je le haïssais.
Il me détestait autant que je le détestais. Mais à cet instant, nous avions besoin de l'autre pour ne pas sombrer, parce qu'au fond, nous étions les seuls à nous comprendre.
— Je peux ?
Je hochais la tête. Il passa une boucle derrière mon oreille et c'est alors que ses lèvres brûlantes s'écrasèrent contre les miennes, dans un élan de passion, faisant vibrer chaque parcelle de ma peau. J'attendais ce moment depuis si longtemps que c'en était devenu vital. Quelques secondes plus tard, j'étais allongé sur le sol, m'adonnant entièrement à lui.
Sa main vint se placer délicatement sur ma nuque, approfondissant notre baiser fiévreux. Nous continuions de verser nos larmes sous la pluie, s'accrochant à l'autre, combattant le cauchemar qui se tenait face à nous. Sa langue effleura mes lèvres, demandant la permission de rejoindre la mienne. Lorsqu'elles entrèrent en contact, je ne pus retenir un gémissement. J'enroulais mes bras autour de son cou, tandis que nos langues continuaient de s'enlacer.
Ses doigts effleurèrent délicatement ma taille puis descendirent jusqu'à ma hanche. Ils passèrent sous les pans de ma robe et d'un regard, me demanda mon accord pour aller plus loin. Nos baisers devinrent de plus en plus profonds et intenses, jusqu'à ce que ses lèvres quittent les miennes pour se déposer sur ma clavicule. Il mordilla cette zone sensible juste en bas de mon cou ce qui me fit tressaillir de plaisir.
Je vivais un moment incroyable, j'avais chaud et tout s'embrouillait dans mon esprit. Je ne percevais plus rien, ni le bruit, ni la lumière. Ses doigts atteignirent la limite de mes sous-vêtements, mais il s'arrêta là.
Je finis par rompre nos baisers, le souffle court. Je ne réalisais toujours pas ce qu'il venait de se produire. C'était mon premier baiser. Et je l'avais fait avec lui.
— Je viens de gâcher mon œuvre d'art, dit-il en effleurant mes lèvres, dont le rouge à lèvre qui les couvrait s'était probablement estompé.
— Rentrons, lui soufflai-je à l'oreille, complètement épuisée.
— Bien sûr, darling.
Ce surnom me provoqua une petite douleur au fond de ma poitrine mais je l'ignorai. Jayden passa un bras dans mon dos et l'autre derrière mes genoux et je sentis mon corps décoller du sol. Je passais mes mains autour de sa nuque et glissais mon visage au creux de son cou tandis qu'il me transportait vers l'ascenseur.
Nous étions complètement trempés, mais cela importait peu. J'avais pris la vérité. Et c'était tout ce qui comptait. Je ne voulais plus penser à rien, si ce n'était qu'à mes lèvres contre les siennes.
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Hello mes petites dindes ! (ce surnom est catastrophique, je vous l'accorde)
Vous ne savez pas à quel point j'ai CRIÉ en écrivant ce chapitre. Enfin le bisou bordel !!!!!!! Depuis le temps qu'on l'attendait !
En vérité, il aurait du arriver au chapitre précédent mais la tournure des événement a fait que...et bien non du coup.
On s'en fiche ! On est heureux, ils sont heureux (enfin presque) et c'est tout ce qui compte !
Mais n'espérez pas trop non plus... vous risqueriez d'être déçus...
— J'ai peur de la fin que tu nous réserve, Lily...
Tu fais bien de flipper, ma petite Elizabeth.
Bon, c'est l'heure pour moi de m'en aller, je vous faire plein plein de bisou, et je vous remercie de me suivre chaque semaine !
Gros bisous les loustics !
Lily ♡
Instagram et Tiktok : @ lilygreybooks
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