𝟨 | 𝖫𝖾 𝖢𝗁𝖺̂𝗍𝗂𝗆𝖾𝗇𝗍.
🎵 Devil Eyes - Hippie Sɑbotɑge
☆
ೃ⁀➷ — 𝒞'est qui cette gosse ?
— Laisse, Emerson. Je m'occupe d'elle, lâcha Jay en attrapant mon poignet. Viens avec moi Gamine.
Sa peau est si douce.
Son toucher me répugnait.
Il me traîna dans le salon et me jeta sur le canapé sans m'adresser le moindre regard.
— Une jupe, sérieusement ? C'est une réunion importante qui va décider de ton sort là, pas un putain de défilé.
— Je ne vois pas en quoi c'est un problème, répondis-je les dents serrées.
Ses yeux frôlèrent mes jambes nues un bref instant, juste avant qu'il ne se retourne dans une profonde inspiration.
— Dépêche-toi de mettre un jean.
— Sinon quoi ?
Je n'étais pas censée le provoquer. Je n'aurais pas dû le provoquer. Mais qu'un homme me dise comment m'habiller, cela m'agaçait au plus haut point. Il m'assassina du regard avant de sortir un couteau de sa poche et de le poser contre ma cuisse.
— T'as vraiment beaucoup de chance d'avoir une peau aussi belle et je suis pas sûr que t'aimerais que je te l'abîme. Alors fais ce que je te demande. Tout de suite.
Je hochai rapidement la tête tout en retenant ma respiration. Le métal glacial de la lame me brûlait la chair, quand finalement, il la retira. Il appela Lindsay qui répondit en grommelant, afin qu'elle vérifie que j'allais bien me changer. Puis, nous retournâmes à la dans la salle à manger.
Une dizaine de personnes, toutes vêtues de la même veste en cuir au dos orné d'une tête de mort ailée, étaient assises autour de la grande table en verre et Jay se trouvait au bout. Lui aussi portait ce blouson par-dessus son éternelle chemise noire.
Quand j'entrai dans la pièce, son aura dangereuse s'empara de mes chevilles et les cloua au sol. Son arrogance fendit l'air et me foudroya en plein cœur. Peu importe, je le méprisais autant qu'il me méprisait. J'aimerais avoir la force de caractère pour le défier ou lui tenir tête, mais j'étais trop faible comparée à lui. Lindsay me fit signe de m'asseoir à côté d'elle et Jay se leva de son siège. Josh, lui, continuait de me dévisager avec dédain.
— Bien, il est neuf heures, on commence.
Jay avait une télécommande dans la main droite et son briquet dans l'autre. Derrière lui, un écran gigantesque s'alluma. Il lança le diaporama et afficha son plus grand sourire.
Mon regard fut attiré par l'un des membres du Club qui me fixait de ses yeux verts depuis plusieurs instants, tandis qu'il donnait des coups de pied à son voisin sous la table. Ce dernier avait le nez aussi rouge que celui d'un clown et ne disait que des conneries. Un autre garçon à la peau mate les observait d'un air exaspéré. Je me souvenais de celui-ci qui était venu à Allentown la veille.
— Tout d'abord, une petite présentation pour Miss Evans ici présente, qui, à la vue des circonstances et non pas pour mon plaisir, nous accompagnera quelque temps, déclara Jay. Je ne peux pas vous promettre qu'elle est digne de confiance, mais on n'a pas le choix et de toute façon, elle sait ce qui lui arrivera si elle nous trahit. N'est-ce pas ?
Il commençait déjà à me lancer des pics. Je tentais de garder mon sang-froid. Il le fallait, car il allait sûrement me faire la fête tout au long du conseil.
Tic. Tac.
Oh non pas ça.
Tic. Tic.
L'horloge de la salle à manger.
— Pour résumer, nous faisons partie d'un Club que je dirige moi-même depuis un peu plus de deux ans : Le Hell's Angels Motorcycle Club ou HAMC. À l'origine, ce n'était qu'un petit groupe de motards inoffensifs, mais aujourd'hui, nous dominons la plupart des grandes villes, dont Philadelphie.
Tic. Tac. Ce son me rappelait sans cesse que nous perdions du temps. Les secondes défilaient les unes après les autres, des secondes que nous aurions pu garder pour partir à la recherche de mon père.
Tic. Tic. J'espérais qu'il était encore en vie.
Il est déjà mort.
Oui, il devait être en vie.
— Je ne te raconte pas ça parce que j'en ai envie, mais parce que ça a un rapport avec la disparition de ton père, Gamine. Alors fais au moins semblant de m'écouter.
Si seulement il pouvait la fermer parfois.
— Il y a environ deux ans, une rébellion a eu lieu au sein du Club, car certains n'étaient pas d'accord avec les nouvelles règles en vigueur. Ils se sont donc détachés de nous et ont formé un groupe différent : les Rebels. Peu de temps après ça, la moitié d'entre eux fut massacrée lors de la nuit qui a suivi l'ascension de leur chef, Orlando. Le HAMC a été reconnu — dans le milieu des gangs — comme responsable de ce massacre. Le problème, c'est que je n'ai jamais ordonné une telle attaque, j'en ai pas l'intérêt et je ne pense pas non plus que des membres du Club aient pu faire une chose pareille. Orlando a donc juré qu'il se vengerait avec ce qu'il appelle un Châtiment. Le but est de détruire le HAMC à sa racine puis de me tuer pour qu'il ne renaisse plus jamais.
— Je ne vois pas le rapport avec mon père, grommelai-je perplexe.
— Je ne t'ai pas donné la parole, Gamine, grinça-t-il. George Evans travaillait sous mes ordres en tant qu'espion chez les Rebels depuis un mois afin de découvrir ce qu'ils manigançaient. Je pense que sa couverture a sauté et que les Rebels l'ont attrapé. Ils vont sûrement l'interroger si ce n'est déjà fait et une fois qu'ils auront toutes les infos qu'ils cherchent, ils le tueront à coup sûr. Et ça, c'est le signe que le Châtiment qu'ils menacent de mettre à exécution depuis tout ce temps a commencé.
Un mois ? Mais quand mon père nous l'avait annoncé à ma mère et moi, on aurait dit que cela datait de seulement quelques jours.
Je n'avais pas retenu grand-chose de son speech, si ce n'était que dans tous les cas, Orlando et ses « Rebels » méritaient de payer pour ce qu'ils avaient fait à ma famille. Un frisson me parcourut les entrailles.
Tue-les.
— Si je vous ai tous amenés ici, c'est qu'il nous faut établir un plan d'urgence pour récupérer George Evans et contre-attaquer, déclara Jay à ses hommes. On aura besoin d'une sécurité spéciale. Je ne sais pas si les Rebels sont au courant de l'existence de la gamine, mais ça ne saurait tarder, vous devrez donc la protéger aussi.
Jay se tourna vers Josh, comme s'il attendait quelque chose de sa part.
— Emerson, je t'ai demandé de contacter le Chapitre de New York pour que le Chef puisse aller là-bas en toute sûreté, c'est fait ? dit ce dernier à l'un des hommes présents autour de la table.
Je ne comprenais pas vraiment de quoi il parlait, mais le dénommé Emerson se leva et prit la parole. Il n'avait pas l'ombre d'un cheveu sur son crâne recouvert de tatouages et sa barbe mal rasée le vieillissait bien d'une dizaine d'années. Son blouson retroussé laissait apparaître ses bras, dont la peau était camouflée sous des dessins à l'encre noire. Lui aussi était là à Allentown.
— Dans deux-trois jours, le temps qu'ils aient rassemblé le plus de monde et de munitions possibles. Ils doivent aussi récupérer les motos réparées.
— Super. Va falloir enquêter sur les Rebels avant de s'attaquer à eux. Ça nous évitera des morts et blessés inutiles, reprit Jay en claquant son briquet. En attendant, installez plus de caméras dans la maison, deux au portail et je veux deux fois plus d'hommes pour surveiller les alentours. Gamine, t'as pour interdiction de sortir d'ici sauf si je te l'y autorise, j'espère que c'est clair.
Clic. Clac.
Tic. Tac.
Une forte envie de protester m'anima, mais je me tus. Je savais bien qu'il avait raison même si je voulais agir au plus vite. Mon père pouvait-il survivre encore un peu ? Il était hors de question que je le perde aussi. Que ferais-je s'il lui arrivait quelque chose ? Où vivrais-je ? Avec qui ? Ce serait le chaos, c'était pourquoi il était vivant. Oui, mon père devait être vivant.
— Je m'occupe des armes qui sont ici, marmonna Josh en attrapant une feuille et un stylo. Ce week-end, je ferai le plein de munitions.
Peu importe les tâches qu'il faisait, il avait constamment l'air blasé.
— Le blog te couvrira pendant ton absence, dit à son tour Lindsay avec une expression sérieuse. Tout le monde pensera que tu seras resté à Philadelphie donc tu n'auras pas à t'inquiéter. Je m'occuperai des journalistes, disons... un peu trop curieux.
Jay les remercia en secouant la tête. Le conseil se termina par un échange d'idées incompréhensibles entre les membres du Club qui conclurent tout de même sur une décision commune.
Je sortis de la salle accompagnée de Lindsay et Josh et nous retournâmes au salon. Chaque pièce de la villa m'engloutissait dans son obscurité, comme si j'étais constamment compressée dans un minuscule espace.
— Désolée Eli, murmura Lindsay, mais on n'a pas d'autre choix que d'attendre et être prêts pour aller chercher ton père. Je sais que tu es déçue, mais on doit éviter les pertes inutiles, humaines ou matérielles.
Je le savais. Je le savais parfaitement bien. Mais j'étais terrorisée à l'idée de ne plus jamais le revoir. Je ne pouvais pas le perdre, je ne pouvais pas, je ne devais pas, je ne savais pas ce que je deviendrais sans lui à mes côtés et ma mère me manquait tellement, tellement, j'avais besoin de savoir qu'il serait près de moi pour m'épauler. Je devais le retrouver. Mais...
Je ne peux pas. C'est trop dangereux dehors. Regarde ce qui leur est arrivé. Ils avaient raison. Le monde est mortel.
— N'en veux pas au Chef, il a choisi la seule solution possible, me dit Josh en se laissant tomber sur le canapé.
Il s'allongea entre les coussins, les bras croisés derrière la tête. De son côté, Lindsay attrapa un ordinateur sur la table basse et tapa rapidement quelque chose sur le clavier.
— Ta mère s'appelait Agatha, c'est bien ça ? me demanda-t-elle la mine concentrée.
— Oui, pourquoi ?
Elle se tourna vers moi en battant des cils comme si ma question était stupide.
— J'écris un article. Regarde.
Sur l'écran s'affichaient une dizaine d'images désordonnées ainsi que des bouts de textes par-ci, par-là.
— Ne m'en veux pas, Eli, mais la presse le saura tôt ou tard de toute façon. Mieux vaut que je fasse le travail avant qu'ils ne racontent tout et n'importe quoi.
À vrai dire, je ne savais pas si je préférais que ce soit Lindsay qui raconte cette tragédie ou un journaliste mal intentionné. Je ne pouvais dire quelle situation était préférable. Lindsay but une gorgée de chocolat chaud avant de reprendre.
— La presse locale me fait la misère, surtout en ce moment. Ils ne supportent pas que les articles que je poste sur mon blog marchent mieux que les leurs.
Soudain, la voix stridente de Jay retentit dans la villa et nous coupa dans notre conversation.
— Je reviens, dit-elle en me donnant une petite tape dans le dos.
Elle abandonna son travail sur la table, attacha ses longs cheveux noirs et sortit du salon. Je n'avais pas envie de rester toute seule et ma curiosité prit le contrôle de mon corps. Je vérifiai que Josh dormait bien et jetai un rapide coup d'œil à l'ordinateur, mais il était éteint. Ainsi, je me retrouvai dans le hall obscur même en pleine journée. Des voix se firent entendre depuis la cuisine.
— C'est hors de question qu'elle dorme ici ! C'est pas un dortoir pour gamines !
— Je t'ai dit que chez moi c'était pas possible et tu le sais !
— C'est pas mon problème, débrouille-toi comme tu veux, mais je veux qu'elle déguerpisse d'ici au plus vite.
— Oh que si c'est ton problème Jay. C'est même toi qui as causé tout ça. Donc c'est toi qui vas t'occuper d'elle.
— J'ai une tête à jouer les baby-sitters ?
— Elle dormira ici. C'est tout. C'est le seul endroit où elle est en sécurité.
— C'est moi le Chef, Morgan, je trouve que tu l'oublies beaucoup en ce moment. Elle dormira ici cette nuit. Ensuite, je la mets dehors.
J'entendis le cliquetis de la serrure et Jay fit irruption dans le hall, le col de sa chemise noire toujours déboutonné. Il ne pouvait donc pas s'habiller autrement ? Il me dévisagea un court instant. Deux boutons n'étaient pas attachés. Il les attacherait plus tard, j'en étais sûre.
— C'est que t'as la fâcheuse manie d'écouter aux portes toi. C'est vrai que c'est un truc que les gamins font souvent. T'as quel âge d'ailleurs ? Quinze ans, un truc comme ça ?
— Bientôt vingt et un.
— Haha, laisse-moi rire.
Je lui lançai un regard noir.
— Vous voulez voir ma carte d'identité peut-être ?
— Je sais quel âge tu as, idiote. T'es juste vraiment affreuse, dit-il en prenant un air écœuré.
— Alors vous n'avez jamais dû vous regarder dans un miroir, murmurai-je dans ma barbe.
Face à mon insolence, il leva un sourcil et me poussa violemment contre le mur. Ma main chercha un endroit où s'agripper pour m'empêcher de tomber, mais dans la précipitation, le seul objet auquel je me retins fut le cactus du hall. Ses longues aiguilles me déchirèrent la paume comme le feraient dix poignards à la fois.
Je serrais les dents et tentais d'ignorer la douleur qui influait le long de mon bras. Jay ne le remarqua pas. Au lieu de quoi, il posa son index sous mon menton, m'obligeant à lever la tête vers lui.
— Je crois que t'as pas bien saisi qui je suis. J'ai le pouvoir de te tuer si l'envie me prend, ou de te laisser enfermer dans une cage jusqu'à ce que tu crèves. Et tu vois, c'est pas l'envie qui me manque. Je ne permettrai pas à une gamine comme toi de me provoquer ou de me manquer de respect. Reste à ta place si tu ne veux pas finir comme ta mère, cracha-t-il.
Je ne sentais plus mon bras et la douleur me faisait tourner la tête. Plus jamais je ne m'approcherais de cette ordure et je ferais tout pour l'envoyer en prison ou dans un asile, là où était sa place. Jay tourna les talons et les larmes me montèrent aux yeux. Je voulais que tout s'arrête, qu'on me dise que tout cela n'était qu'un affreux cauchemar et que ça n'était jamais arrivé.
Du sang. Encore du sang. Partout.
Ses derniers mots s'entrechoquaient contre les parois de mon crâne, je ne pouvais me les enlever de la tête. Je voulais appeler quelqu'un, qu'on vienne me chercher et qu'on m'emmène loin, très loin d'ici. Je ne savais pas où était Lindsay, j'avais la sensation qu'elle seule pouvait faire quelque chose. Je partis donc à sa recherche et croisai Josh qui sortait de la salle à manger. Il haussa les sourcils d'un air interrogateur et me détailla de haut en bas.
— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé Evans ? T'es cloche au point de te faire mal partout ?
Je fondis en larmes. J'en avais juste marre. Personne ne me prenait au sérieux, personne n'essayait d'être un minimum compréhensif avec moi. J'étais peut-être égoïste, mais j'aurais aimé voir leur état s'ils avaient passé la même journée que moi.
— Ça va, pleure pas, dit-il dans un soupir d'exaspération. Viens, je vais te soigner.
Il m'emmena jusque dans la salle de bain du premier étage. Sur le trajet, je lui expliquais tout ce qu'il venait de se passer.
— Le Chef est un peu... difficile, ce... Enfin, sache que ce n'est pas ta faute. Ses changements d'humeur sont incontrôlables alors en général, on attend juste que ça passe.
Il sortit une trousse de soins d'un placard. Il désinfecta mon bras, ce qui me fit grincer des dents. Même si ma blessure était entièrement ma faute, Jay restait une abominable personne.
Six plaies au creux de ma paume. Si j'avais attendu un peu plus longtemps, j'aurais pu en avoir sept. Peut-être que ça m'aurait porté bonheur.
— C'est quoi ce bazar encore ? Qu'est-ce que vous faites ?
C'était Lindsay et elle paraissait très, très énervée. Je me sentis tout de suite beaucoup mieux, sa présence était la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher dans cette maison.
— Elle s'est blessée, dit simplement Josh en levant ses iris gris vers la jeune femme.
— Jay est impliqué, c'est ça ? Ne me regarde pas comme ça mon p'tit Joshua, c'est pas la peine de le couvrir.
Josh ne lui répondit pas.
— Super ! Magnifique ! Jay ! hurla-t-elle. T'as intérêt à venir ici ! Tout de suite !
J'entendis un râlement et le concerné apparut quelques secondes plus tard dans l'entrebâillement de la porte.
— Tu vas réparer ta connerie tout de suite. C'est sûrement pas à Josh de s'en occuper !
— Je sais même pas de quoi tu me parles, déclara-t-il avant de se retourner pour repartir.
— Jayden Clark ! s'écria-t-elle en le tirant par la chemise.
Jayden Clark ?
— Tu as intérêt à la soigner, toi, et toi seul.
Jay souffla et s'avança vers moi. Il arracha le rouleau des mains de Josh et s'accroupit près de moi.
— Ça va, c'est pas un spectacle.
Lindsay lui lança un regard noir et sortit de la salle de bain, Josh derrière elle.
— Ne t'en fais pas Eli, je suis dans la pièce d'à côté.
Puis elle referma la porte, me laissant seule avec lui.
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Bonjour mes sucres d'orge !
J'espère que vous allez bien et vous êtes heureux(ses) dans votre vie !
✮
Voici un chapitre avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'informations.
J'ai essayé d'écourter les paragraphes un maximum mais ça n'était pas facile...
Dîtes-moi si tout est assez clair quand même, je ne veux pas vous perdre !
— Ne me laisse plus jamais toute seule avec ce taré...
Désolée Eli... vraiment désolée...
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Bon, je vous dis à plus tard pour la suite mes amis ! On se retrouve au chapitre 7 !
Bisous les loustiques !
ℒ𝒾𝓁𝓎 ♡
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