𝟤𝟩 | 𝖫𝖾 𝗃𝗈𝗎𝗋𝗇𝖺𝗅𝗂𝗌𝗍𝖾 𝖽𝖾 𝗅'𝗈𝗆𝖻𝗋𝖾.
🎵 She knows - J. Cole (feɑt Amber Coffmɑn & Cults)
☆
ೃ⁀➷ 𝔏e mois du muguet approchait, quoique c'était aussi le mois des tulipes, des pivoines et des azalées. Je devais remercier le ciel de m'avoir permis de sentir ces fleurs sans mourir d'une crise de toux. Si la nature s'épanouissait dans le jardin de la villa, le temps, quant à lui, en avait décidé autrement. On aurait dit que l'océan Atlantique s'était déplacé au-dessus de Philadelphie, puis s'était déversé sur nous.
On disait que notre moral reflétait le temps qu'il faisait. Et moi j'étais en colère. Je n'avais pas parlé à Jayden depuis notre dernière conversation quelques jours auparavant, et je craignais de ne pas contrôler ma rage si jamais je le croisais. Je ne savais pas quelle raison il avait de me cacher la vérité, mais je comptais bien la découvrir. En attendant, mes doutes concernant notre éventuelle rencontre avant que j'arrive ici, se renforçaient.
Si c'était vraiment le cas, il y aurait deux possibilités. Soit, nous nous étions vus à un moment donné ces huit dernières années, mais je n'y avais pas prêté attention alors je l'avais oublié. Soit, notre rencontre avait eu lieu avant mes treize ans, et son souvenir se serait effacé avec le reste. Cela signifiait alors qu'il avait une idée de ma vie avant mon accident. Cependant, je n'étais sûre de rien et je ne voulais pas me donner de faux espoirs.
— Josh ! On y va ! s'écria Lindsay.
Celle-ci se tenait accoudée à la rambarde de l'escalier en attendant son binôme de travail, l'air désapprobateur.
— Pourquoi tu t'énerves, c'est moi qui t'attends tout le temps d'habitude, répliqua Josh l'air maussade. Tu peux faire un effort pour une fois.
Lindsay poussa un soupir signalant son mécontentement. Je me tenais à côté d'elle, une main sur son épaule, attendant que Josh ait fini de lacer ses chaussures.
Ces deux-là avaient reçu des directives de la part de Jayden quelques jours plus tôt et devaient faire des aller-retours dans d'autres villes afin d'accomplir une tâche qui restait secrète. J'aurais aimé les accompagner pour voir à quoi ressemblait l'espionnage et si c'était comme dans les films.
Lorsqu'ils furent partis, je refermais la porte derrière eux, me retrouvant à nouveau seule puis je montais dans ma chambre. Je comptais parler à Lindsay de mes interrogations, mais comme elle et Josh partaient toute la journée, elle n'avait pas un moment à m'accorder. Je ne savais pas à qui me confier, à qui exposer toutes mes théories, mes doutes, mes incertitudes, mes sentiments.
J'avais besoin d'exprimer tout ça, mais je ne me sentais pas assez à l'aise pour en parler de vive voix à quelqu'un d'autre que mon amie.
Je pris le livre de Bryant que Nicolas m'avait offert et repensais à la lettre qu'il avait glissée à l'intérieur. Tout à coup, une ampoule s'illumina dans mon cerveau ; j'avais une excellente idée.
Je m'installais confortablement dans mon lit et commençais à gribouiller quelques mots sur un papier. Je comptais m'adresser à Nicolas lui-même car lui et moi étions à peu près sur la même longueur d'onde. Il m'avait déjà envoyé une lettre alors cela ne ferait pas bizarre si je lui répondais aussi de cette manière, sans l'appeler au téléphone. De toute façon, je ne voulais pas en parler directement, je me sentais trop gênée.
J'avais la sensation que lui seul pouvait me comprendre. Peut-être parce qu'il avait la sagesse des adultes que les hommes du Club n'avaient pas. Je ne l'avais pourtant vu qu'une fois, mais je savais qu'il était d'une gentillesse bienveillante.
𝒞𝒽𝑒𝓇 𝒩𝒾𝒸𝑜𝓁𝒶𝓈,
𝒥'𝒶𝒾 𝑒́𝓉𝑒́ 𝓉𝓇𝑒̀𝓈 𝓉𝑜𝓊𝒸𝒽𝑒́𝑒 𝓅𝒶𝓇 𝓁𝑒 𝒸𝒶𝒹𝑒𝒶𝓊 𝓆𝓊𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓂'𝒶𝓋𝑒𝓏 𝒶𝒹𝓇𝑒𝓈𝓈𝑒́ 𝒾𝓁 𝓎 𝒶 𝓂𝒶𝒾𝓃𝓉𝑒𝓃𝒶𝓃𝓉 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝒹'𝓊𝓃 𝓂𝑜𝒾𝓈 𝑒𝓉 𝒿𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝑒𝓃 𝓇𝑒𝓂𝑒𝓇𝒸𝒾𝑒 𝒾𝓃𝒻𝒾𝓃𝒾𝓂𝑒𝓃𝓉. 𝒥𝑒 𝓈𝑜𝓊𝒽𝒶𝒾𝓉𝒶𝒾𝓈 𝓉𝑜𝓊𝓉 𝒹𝑒 𝓂𝑒̂𝓂𝑒 𝓂'𝑒𝓍𝒸𝓊𝓈𝑒𝓇 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝓇𝑒́𝓅𝑜𝓃𝓈𝑒 𝓉𝒶𝓇𝒹𝒾𝓋𝑒, 𝓆𝓊𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒶𝓉𝓉𝑒𝓃𝒹𝒾𝑒𝓏 - 𝒿'𝑒𝓃 𝓈𝓊𝒾𝓈 𝓅𝓇𝑒𝓈𝓆𝓊𝑒 𝓈𝓊̂𝓇𝑒 - 𝒶𝓋𝑒𝒸 𝒷𝑒𝒶𝓊𝒸𝑜𝓊𝓅 𝒹'𝒾𝓂𝓅𝒶𝓉𝒾𝑒𝓃𝒸𝑒, 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒹𝑒𝓂𝒶𝓃𝒹𝒶𝓃𝓉 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒𝓃𝓉 𝒿'𝒾𝓃𝓉𝑒𝓇𝓅𝓇𝑒́𝓉𝑒𝓇𝒶𝒾𝓈 𝓋𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓂𝑒𝓈𝓈𝒶𝑔𝑒.
ℰ𝓉 𝒷𝒾𝑒𝓃 𝒿𝑒 𝒹𝑜𝒾𝓈 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓁'𝒶𝓋𝑜𝓊𝑒𝓇, 𝓋𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓁𝑒𝓉𝓉𝓇𝑒 𝓂'𝒶 𝓁𝒶𝒾𝓈𝓈𝑒́𝑒 𝓅𝑒𝓇𝓅𝓁𝑒𝓍𝑒 𝓊𝓃 𝒷𝑜𝓃 𝓂𝑜𝓂𝑒𝓃𝓉 𝒸𝒶𝓇 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝓅𝒶𝓇𝓋𝑒𝓃𝒶𝒾𝓈 𝓅𝒶𝓈 𝒶̀ 𝒹𝑒́𝒸𝒽𝒾𝒻𝒻𝓇𝑒𝓇 𝓋𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓅𝑒𝓃𝓈𝑒́𝑒 𝒿𝓊𝓈𝓆𝓊'𝒶̀ 𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒿'𝓎 𝓇𝑒́𝒻𝓁𝑒́𝒸𝒽𝒾𝓈𝓈𝑒 𝒶̀ 𝓉𝑒̂𝓉𝑒 𝓇𝑒𝓅𝑜𝓈𝑒́𝑒. 𝒥𝑒 𝓃𝑒 𝓈𝒶𝒾𝓈 𝓅𝒶𝓈 𝓈𝒾 𝒸𝑒 𝓈𝑜𝓃𝓉 𝓁𝑒𝓈 𝓂𝑜𝓉𝓈 𝒹𝑒 ℬ𝓇𝓎𝒶𝓃𝓉 𝓆𝓊𝒾 𝓂'𝑜𝓃𝓉 𝑒́𝒸𝓁𝒶𝒾𝓇𝑒́𝑒, 𝑜𝓊 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝒸𝑜𝓃𝓋𝑒𝓇𝓈𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃 𝒶𝓋𝑒𝒸 𝒥𝒶𝓎𝒹𝑒𝓃 𝓆𝓊𝑒 𝒿'𝒶𝒾 𝑒𝓊𝑒 𝒾𝓁 𝓎 𝒶 𝓆𝓊𝑒𝓁𝓆𝓊𝑒𝓈 𝒿𝑜𝓊𝓇𝓈. 𝒞𝑒𝓅𝑒𝓃𝒹𝒶𝓃𝓉, 𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓈𝒶𝒾𝓈, 𝒸'𝑒𝓈𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝓋𝑒́𝓇𝒾𝓉𝑒́ 𝒸𝒶𝒸𝒽𝑒́𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒶𝓋𝒾𝑒𝓏 𝑒́𝓋𝑜𝓆𝓊𝑒́𝑒, 𝑒𝓈𝓉 𝒷𝒾𝑒𝓃 𝓇𝑒́𝑒𝓁𝓁𝑒. ℐ𝓁 𝓎 𝒶 𝒹𝑒𝓈 𝒸𝒽𝑜𝓈𝑒𝓈 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝒹𝑜𝒾𝓈 𝓅𝒶𝓈 𝓈𝒶𝓋𝑜𝒾𝓇, 𝒹𝑒𝓈 𝓆𝓊𝑒𝓈𝓉𝒾𝑜𝓃𝓈 𝒹𝑜𝓃𝓉 𝓁𝑒𝓈 𝓇𝑒́𝓅𝑜𝓃𝓈𝑒𝓈 𝒹𝑜𝒾𝓋𝑒𝓃𝓉 𝓂𝑒 𝓇𝑒𝓈𝓉𝑒𝓇 𝒾𝓃𝒸𝑜𝓃𝓃𝓊𝑒𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝓊𝓃𝑒 𝓇𝒶𝒾𝓈𝑜𝓃 𝓆𝓊𝒾 𝓂'𝑒́𝒸𝒽𝒶𝓅𝓅𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓅𝓁𝑒̀𝓉𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉.
𝒥𝑒 𝓃𝑒 𝓅𝑒𝓊𝓍 𝓅𝒶𝓈 𝒹𝒾𝓇𝑒 𝓆𝓊𝒾 𝓈𝒶𝒾𝓉 𝓆𝓊𝑜𝒾, 𝓆𝓊𝒾 𝑒𝓈𝓉 𝒶𝓊 𝒸𝑜𝓊𝓇𝒶𝓃𝓉 𝒹𝑒 𝓆𝓊𝑜𝒾, 𝓃𝒾 𝒶̀ 𝓆𝓊𝒾 𝒿𝑒 𝒹𝑜𝒾𝓈 𝒻𝒶𝒾𝓇𝑒 𝒸𝑜𝓃𝒻𝒾𝒶𝓃𝒸𝑒 𝑒𝓉 𝒶̀ 𝓆𝓊𝒾 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝒹𝑜𝒾𝓈 𝓅𝒶𝓈. ℰ𝓉 𝒿𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓅𝓇𝑒𝓃𝒹𝓈 𝓂𝒶𝒾𝓃𝓉𝑒𝓃𝒶𝓃𝓉 𝓅𝑜𝓊𝓇𝓆𝓊𝑜𝒾 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓂𝑒 𝒹𝑒𝓂𝒶𝓃𝒹𝒾𝑒𝓏 𝒹𝑒 𝓃𝑒 𝒸𝓇𝑜𝒾𝓇𝑒 𝓅𝑒𝓇𝓈𝑜𝓃𝓃𝑒 𝑒𝓃 𝒹𝑒𝒽𝑜𝓇𝓈 𝒹𝑒 𝓂𝑜𝒾-𝓂𝑒̂𝓂𝑒. 𝒞𝑒 𝓃'𝑒𝓈𝓉 𝓅𝒶𝓈 𝓅𝒶𝓇𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝓉𝑜𝓊𝓉𝑒𝓈 𝓁𝑒𝓈 𝓅𝑒𝓇𝓈𝑜𝓃𝓃𝑒𝓈 𝒶𝓊𝓉𝑜𝓊𝓇 𝒹𝑒 𝓂𝑜𝒾 𝓈𝑜𝓃𝓉 𝓂𝒶𝓊𝓋𝒶𝒾𝓈𝑒𝓈, 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝓅𝒶𝓇𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝓈𝒶𝒾𝓈 𝓅𝒶𝓈 𝓁𝑒𝓈𝓆𝓊𝑒𝓁𝓁𝑒𝓈 𝓈𝑜𝓃𝓉 𝓇𝑒́𝑒𝓁𝓁𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝒷𝑜𝓃𝓃𝑒𝓈 𝑒𝓃𝓋𝑒𝓇𝓈 𝓂𝑜𝒾. ℰ𝓉 𝓉𝒶𝓃𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓃'𝒶𝒾 𝓅𝒶𝓈 𝒹𝑒 𝒸𝑒𝓇𝓉𝒾𝓉𝓊𝒹𝑒, 𝒿𝑒 𝒹𝑜𝒾𝓈 𝓇𝑒𝓈𝓉𝑒𝓇 𝓈𝓊𝓇 𝓂𝑒𝓈 𝑔𝒶𝓇𝒹𝑒𝓈.
𝒮𝒾 𝒿𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒶𝒹𝓇𝑒𝓈𝓈𝑒 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝓁𝑒𝓉𝓉𝓇𝑒, 𝒸'𝑒𝓈𝓉 𝒿𝓊𝓈𝓉𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝓅𝒶𝓇𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝓈𝒶𝒾𝓈 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝒶̀ 𝓆𝓊𝒾 𝓁𝒾𝓋𝓇𝑒𝓇 𝓂𝑒𝓈 𝓅𝑒𝓃𝓈𝑒́𝑒𝓈. 𝒥𝑒 𝓃𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒻𝒶𝒾𝓈 𝓅𝒶𝓈 𝑒𝓃𝓉𝒾𝑒̀𝓇𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝒸𝑜𝓃𝒻𝒾𝒶𝓃𝒸𝑒, 𝒸𝒶𝓇 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒 𝒿𝑒 𝓋𝒾𝑒𝓃𝓈 𝒹𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓁𝑒 𝒹𝒾𝓇𝑒, 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝒸𝓇𝑜𝒾𝓈 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝑒𝓃 𝓅𝑒𝓇𝓈𝑜𝓃𝓃𝑒. ℳ𝒶𝒾𝓈 𝒿'𝒶𝒾 𝓁𝑒 𝓈𝑒𝓃𝓉𝒾𝓂𝑒𝓃𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓋𝑒𝓏 𝒸𝑜𝓂𝓅𝓇𝑒𝓃𝒹𝓇𝑒 𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓇𝑒𝓈𝓈𝑒𝓃𝓈 𝑒𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒶𝓋𝑒𝓏 𝓁𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓋𝑜𝒾𝓇 𝒹𝑒 𝓂'𝒶𝒾𝒹𝑒𝓇.
𝒜𝒸𝒸𝑒𝓅𝓉𝑒𝓇𝒾𝑒𝓏-𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒹𝑒 𝓂'𝑒́𝒸𝑜𝓊𝓉𝑒𝓇 𝓁𝒾𝓋𝓇𝑒𝓇 𝓂𝑒𝓈 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝓈𝑜𝓂𝒷𝓇𝑒𝓈 𝓅𝑒𝓃𝓈𝑒́𝑒𝓈 ? 𝒥𝑒 𝓃𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝒹𝑒𝓂𝒶𝓃𝒹𝑒 𝓅𝒶𝓈 𝒹𝑒 𝒹𝑜𝓃𝓃𝑒𝓇 𝓋𝑜𝓉𝓇𝑒 𝒶𝓋𝒾𝓈 𝒹𝑒𝓈𝓈𝓊𝓈, 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓇𝒾𝓈𝓆𝓊𝑒𝓇𝒾𝑒𝓏 𝒹𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓅𝑒𝓇𝒹𝓇𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓅𝓁𝑒̀𝓉𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉. 𝒥'𝒶𝒾 𝓈𝑒𝓊𝓁𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝒷𝑒𝓈𝑜𝒾𝓃 𝒹𝑒 𝓂𝑒 𝓁𝒾𝒷𝑒́𝓇𝑒𝓇 𝓁'𝑒𝓈𝓅𝓇𝒾𝓉. 𝒫𝑒𝓊𝓉-𝑒̂𝓉𝓇𝑒 𝒸𝑒𝓁𝒶 𝓂𝑒 𝓅𝑒𝓇𝓂𝑒𝓉𝓉𝓇𝒶-𝓉-𝒾𝓁 𝒹𝑒 𝒹𝑒𝓋𝑒𝓃𝒾𝓇 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝒸𝓁𝒶𝒾𝓇𝓋𝑜𝓎𝒶𝓃𝓉𝑒, 𝑜𝓊 𝒹𝓊 𝓂𝑜𝒾𝓃𝓈, 𝒸'𝑒𝓈𝓉 𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒿'𝑒𝓈𝓅𝑒̀𝓇𝑒. ℒ𝒶 𝓋𝑒́𝓇𝒾𝓉𝑒́ 𝓂𝑒 𝒻𝒶𝒾𝓉 𝓅𝑒𝓊𝓇, 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝒿𝑒 𝓋𝑒𝓊𝓍 𝓁𝒶 𝒸𝑜𝓃𝓃𝒶𝒾̂𝓉𝓇𝑒. 𝒱𝑜𝓊𝒹𝓇𝒾𝑒𝓏-𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓂'𝒶𝒾𝒹𝑒𝓇 𝒶̀ 𝓂𝑒 𝓂𝑒𝓉𝓉𝓇𝑒 𝓈𝓊𝓇 𝓁𝑒 𝒹𝓇𝑜𝒾𝓉 𝒸𝒽𝑒𝓂𝒾𝓃 ? 𝒥𝑒 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓇𝑒𝓂𝑒𝓇𝒸𝒾𝑒 𝑒𝓃𝒸𝑜𝓇𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝓋𝑜𝓉𝓇𝑒 𝒸𝒶𝒹𝑒𝒶𝓊.
ℳ𝑒𝓈 𝒶𝓂𝒾𝓉𝒾𝑒́𝓈 𝓁𝑒𝓈 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝓈𝒾𝓃𝒸𝑒̀𝓇𝑒𝓈,
ℰ𝓁𝒾𝓏𝒶𝒷𝑒𝓉𝒽.
J'aurais pu lui parler de Noah Barry, de son chantage et de Lindsay qui risquait gros si elle ne supprimait pas son blog. D'ailleurs, devais-je le dire à mon amie ? Mauvaise idée, le message de Noah sous-entendait qu'il valait mieux pour moi que je me taise, sinon il se serait directement adressé à elle.
Je pris mon téléphone posé sur ma table de nuit et le déverrouillai la boule au ventre. Je lis les derniers SMS qu'il avait envoyés il y avait déjà plusieurs jours, sans savoir dans quelle direction aller.
De Noah Barré :
Je suis heureux de voir que vous coopérez Mademoiselle Evans. Je vous laisse donc deux semaines pour régler ce léger désagrément et tout sera oublié.
Il devait me rester une petite semaine avant la date butoir, ce qui en vérité représentait très peu de temps. J'allais devoir trouver un moyen d'évoquer le blog avec Lindsay, mais si Jayden continuait de l'envoyer en mission, cela n'allait pas être évident.
— Aidez-moi, soupirai-je comme si les étoiles peintes au plafond allaient me répondre.
☆
Le lendemain matin, je fus étonnée de croiser Josh et Lindsay en train de discuter sur le palier du premier étage. Vêtus du blouson du Club, ils semblaient préoccupés. Je ne voulais pas les déranger en pleine conversation, mais avais-je le choix ? Absolument pas.
— Lindsay, je peux te parler ?
— Oh te voilà Eli ! s'exclama-t-elle en me prenant dans ses bras.
— Evans tu vas venir avec nous, ça te concerne, marmonna Josh qui tenait un paquet de feuilles entre les bras.
— Quel est le problème ? demandai-je en passant une main dans mes cheveux.
— On ne peut rien te dire pour l'instant, il ne faut pas que les Frères soient au courant, me répondit-il simplement.
— Et Jayden ?
— Il vient avec nous, annonça Lindsay avec un petit sourire.
Je lui adressai une moue blasée ; elle savait très bien que lui et moi n'étions pas en bons termes.
— T'en fais pas, tu ne seras pas obligée de lui adresser la parole, me rassura-t-elle.
— Alors, quand est-ce qu'on part ?
— Maintenant, déclara Josh en me donnant une tape dans le dos.
Mon tête-à-tête avec Lindsay devrait donc attendre. Le destin jouait sûrement contre moi, mais je passerais au-dessus de lui. Je n'allais pas laisser mon amie se faire démolir par cet abruti de Noah Barré.
Juste avant de partir, je fis un tour à la salle de bain, croisant mon ennemi de toujours ; la balance. J'avais tenté de perdre du poids ces dernières semaines et c'était plutôt réussi. Je me sentais mieux, mais je voulais plus. Ce n'est pas assez, tu pourrais encore perdre un peu.
Peut-être fallait-il que j'arrête de dîner ? Je ne savais pas tellement quoi faire. Mes parents disaient qu'il était dangereux de sauter des repas, mais ils n'étaient plus là pour me rappeler à l'ordre.
Je me regardais longuement dans le miroir, ayant pitié de moi-même pour avoir un corps aussi grossier que le mien. J'avais bientôt vingt et un an, mais il n'avait pas semblé évoluer depuis ma puberté. J'aurais prié matin, midi et soir s'il le fallait pour ressembler à Lindsay qui était incroyablement bien dessinée. Je ne savais même plus quoi faire de moi.
Je ne sais pas. Je ne sais pas. Jayden a raison Eli, t'es vraiment idiote.
Nous attendions devant le garage, le temps qu'Emerson sorte nos quatre motos. C'était la première fois qu'elles étaient toutes réunies ; Pegasus et ses flammes, Typhon et sa couleur rouge sang, Hydra et sa carrosserie électrique, et enfin Medusa. Ma Medusa. Emerson n'avait aucune idée de ce que nous nous apprêtions à faire, mais il ne posa pas une seule question. Une fois que Lindsay eut vérifié le niveau d'essence d'Hydra, nous nous mîmes en route vers notre destination, nos oreillettes connectées.
Jayden ne m'adressa pas un mot comme me l'avait promis Lindsay ce qui s'avéra être une source de bonheur. J'avais décidé de ne pas lui parler tant qu'il continuerait ses petites cachotteries et il ne semblait pas vouloir céder. S'il fallait que je tienne des années à vivre comme s'il n'existait pas, je le ferais.
Je m'attendais à ce que nous quittâmes Philadelphie, mais au contraire, Jayden nous emmena sur Broad Street. Moi qui pensais que nous devions être discrets, nous étions à la vue de tout le monde. Nos motos étaient loin de passer inaperçues et il en valait de même pour les blousons ailés que portaient mes amis. Nous nous dirigeâmes vers le Philadelphia City Hall, l'hôtel de ville qui selon moi, était aussi magnifique de jour comme de nuit. Je m'étais renseignée sur ce bâtiment depuis que j'étais à Philadelphie. J'avais entendu dire qu'il mesurait cent soixante-sept mètres de haut, il était donc le plus grand édifice municipal des États-Unis et même l'un des plus grands du monde.
Le City Hall avait été construit en marbre blanc et en granite. Des sculptures en bronze représentant des personnalités importantes de l'histoire de Philadelphie comme Benjamin Franklin ornaient sa façade. A l'intérieur, on trouvait notamment les bureaux du maire et du conseil municipal de la ville.
Jayden secoua le bras, nous signalant que nous devions nous garer. Je retirai mon casque et descendis de Medusa qui avait pris un sacré coup de chaud sous le soleil. Je secouais mes longs cheveux en arrière afin qu'ils reprennent leur forme initiale, c'est-à-dire complètement désordonnés.
— Où va-t-on ? questionnai-je en frottant mon jean sombre.
— Juste là, m'indiqua Lindsay en désignant le City Hall d'un mouvement de tête.
Savoir que je mettrais mon pied à l'intérieur dans quelques minutes me provoqua un frisson d'excitation. J'avais vu ce monument à la télévision chez mes parents et les touristes n'arrêtaient pas d'en parler. Je voulais tant le voir au moins une fois dans ma vie et ce jour était arrivé sans que je ne m'y attende. En revanche, je ne voyais pas ce que nous faisions dans un endroit pareil.
Nous atteignîmes le City Hall à pied et mon premier réflexe fut de lever la tête vers la statue en bronze de William Penn qui trônait à son sommet. Vue d'en bas, sa grandeur était impressionnante.
— On monte, ordonna Jayden d'un ton autoritaire.
Il me jeta un coup d'œil furtif lorsqu'une fois à l'intérieur, il fallut grimper des escaliers en colimaçon. Seulement je n'avais pas besoin de son aide. Ma jambe avait presque guéri et puis il était hors de question qu'il me touche.
De son côté, Josh attrapa Lindsay par la main en grognant, laquelle paraissait aussi émerveillée que moi alors qu'elle vivait à Philadelphie depuis bien plus longtemps.
— Le lieu du rendez-vous est au dernier étage, nous informa Lindsay en regardant son téléphone.
— T'aurais dû demander à Noah de venir, je suis sûr qu'il serait super content, se moqua Josh en haussant les sourcils.
— Arrête de me parler de ce crétin ! s'énerva-t-elle après lui avoir donné un coup de coude.
— Il était sacrément dégueu.
— Josh ! Ferme-la ! s'écria-t-elle ce qui fit rire le concerné.
— Ça t'apprendra à sortir avec ce genre de demeuré, répliqua-t-il en contemplant les peintures accrochées aux murs d'un air détaché.
— Taisez-vous tous les deux, gronda Jayden. On est arrivé.
Nous entrâmes dans une grande pièce spacieuse dont les hautes fenêtres laissaient entrer un flot de rayons lumineux. Des œuvres bordées par d'élégants cadres dorés nous entouraient. A côté de chaque tableau se trouvait un petit panneau indiquant le nom de la peinture ainsi que celui de l'artiste.
Cette salle ressemblait particulièrement à l'intérieur d'un musée. De la musique classique émanait d'un haut-parleur situé au fond de la pièce, à côté d'un autoportrait. Josh s'assit sur l'un des fauteuils en cuir brun destinés aux visiteurs tandis que Lindsay et Jayden préférèrent examiner les fresques. Je me dirigeai vers l'une des fenêtres qui donnaient sur Broad Street. La vue était si prenante qu'un sentiment de puissance m'envahit.
Cependant, je n'étais pas là pour admirer le panorama. Personne ne m'avait encore donné la raison de ma présence au City Hall, mais j'avais un mauvais pressentiment.
La porte de la salle s'ouvrit délicatement et un homme chétif d'une cinquantaine d'années entra. Il était vêtu d'un survêtement probablement de seconde main ainsi que de baskets trouées. Il aplatit ses cheveux gras couverts de gel luisant.
— Pouvez-vous me dire où se trouve le vitrail des trois archanges ? demanda-t-il d'une voix peu assurée.
— A huit heures dix, répondit Jayden
L'homme soupira de soulagement et ferma la porte derrière lui avant de s'avancer vers nous.
— Qui-est-ce ? chuchotai-je à Lindsay.
— Un journaliste de l'ombre, me répondit-elle. Il doit rester anonyme alors on a choisi un code pour le reconnaître.
— Tenez, dit le journaliste en tendant à Jayden une pochette rigide en plastique bleu. Tout est dedans.
Le jeune blond retira les élastiques et en sortit le contenu. Il déversa des dizaines de feuilles et des dossiers en cartons sur le sol. Je m'accroupis à côté de lui afin de comprendre l'objet de cette entrevue. Il y avait des photocopies d'articles, des coordonnées bancaires, des graphiques et un tas d'autres données qui n'avaient aucun sens à mes yeux. Jayden fouilla durant plusieurs minutes parmi les papiers jusqu'à ce qu'il lève fièrement ce qu'il cherchait.
— Voilà, ce sont toutes les informations qu'ils ont sur toute la Famille, nous signala-t-il en agitant le dossier devant nous.
— Qui ça, ils ?
— Les Barry, évidemment ! s'exclama Lindsay en me secouant les épaules comme si j'étais débile.
J'arrachai des mains de Jayden le dossier. Il contenait des photos des Angels du Chapitre de Philadelphie, leur nom, prénom, date de naissance et adresse pour la plupart. Néanmoins, une particularité attira mon attention. Le nom de Jayden ne figurait pas dans le dossier. Ensuite, il n'y avait pratiquement aucune information sur Josh et Lindsay. Quant à la section qui me concernait, elle était beaucoup plus remplie que les autres mais il n'y avait que des suppositions.
— Il doit y avoir un problème, murmurai-je en vérifiant que je n'avais pas oublié des pages.
— Comment ça ? fit Josh en lisant par-dessus mon épaule.
— Il n'y a rien sur Lindsay, pourtant Les Barry devraient avoir un tas d'infos sur elle.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? m'interpella Jayden les sourcils froncés.
Je croisai le regard du journaliste qui m'adressa un geste signifiant qu'il n'y était pour rien et que le dossier était complet.
— Et bien Noah m'a dit que-
Je m'arrêtai net en plein milieu de ma phrase ; je venais de faire la plus grosse gaffe de toute mon existence.
— Ohé Eli ! Noah t'a dit quoi ? s'impatienta Lindsay, les poings sur les hanches.
— J-Je suis désolée Lindsay, je n'avais pas le choix que d'accepter, balbutiai-je submergée par la honte et la culpabilité.
J'étais si idiote. Idiote. Complètement idiote.
Si jamais je vendais la mèche, Lindsay serait en danger alors je ne pouvais rien dire. Mais je ne pouvais pas leurs mentir à tous les trois non plus. De toute manière, j'étais une piètre menteuse.
— Mais accepter quoi bordel ?! s'écria-t-elle pour que je crache le morceau.
Plus le choix, je n'avais plus le choix, et si, et si Noah lui faisait du mal, ce serait ma faute ? Ma faute à moi ? Putain, pourquoi fallait-il que ça me tombe dessus !
Je dois lui mentir.
Je dois lui dire la vérité.
— Son marché ! fulminai-je à cause de ma propre stupidité. Je devais te convaincre de supprimer le blog ou il divulguait des informations compromettantes sur toi !
— C'est une tactique de base ça, tu sais ? Il te fait croire qu'il a de quoi te faire chanter alors qu'il n'a que dalle, maugréa Josh qui n'avait pas l'air intéressé par la conversation.
Voilà pourquoi Noah avait décidé de passer par moi plutôt que de menacer directement Lindsay. Parce que j'étais naïve et que j'allais bêtement tenter de convaincre mon amie de supprimer son blog avec un mensonge en guise de raison. Lindsay, elle, aurait tout de suite compris qu'il bluffait.
— Par contre, on a un problème, indiqua Jayden afin d'attirer l'attention sur lui. Les Barry ont l'air de s'intéresser un peu trop à Elizabeth et s'ils continuent comme ça, c'est elle qui sera dans le prochain article du Daily Witness.
— Et sera donc exposée aux autres gangs, termina Lindsay.
— Vu comment ça s'est terminé pour les parents, mieux vaut prendre des précautions, suggéra Josh. Surtout que maintenant, il est au courant qu'elle est avec nous.
— On se demande à cause de qui, grommela Jayden en direction de Lindsay.
La grande brune lui balança une déferlante d'insultes dans la figure puis sortit hâtivement de la salle. Josh décida de la suivre pour la calmer avant qu'elle ne frappe quelqu'un. Finalement, Jayden remercia le journaliste de l'ombre, pris la pochette bleue et tous les deux nous rejoignîmes Josh et Lindsay en bas du City Hall. Nous marchâmes dans la direction inverse afin de retrouver nos motos. L'air était plus frais qu'à notre arrivée, ce qui avait pu rafraîchir leurs carrosseries.
— Rentrez sans moi, j'ai un tour à faire, nous informa Jayden en grimpant sur Pegasus. Je ne devrais pas en avoir pour longtemps.
— C'est noté, Chef, marmonna Josh d'un ton las.
Jayden démarra dans un ronflement et disparut dans une rue perpendiculaire. J'étais enfin seule avec mes amis, l'occasion parfaite pour une idée de me venir à l'esprit. J'enfourchai Medusa, rabattis ma visière et me tournai vers Josh et Lindsay qui se préparaient à partir.
— Vous êtes prêts ? Le dernier à la villa devra faire la vaisselle des deux autres ! les défiai-je avec un sourire malicieux.
Et je pris la route sans me retourner.
☆
꧁•❅──────✧ℕ𝔻𝔸✧──────❅•꧂
Salut mes raisins rouges !
Comment allez-vous aujourd'hui ? Bien, je l'espère !
Voici la première vrai conversation entre Jay et Eli (oui je suis émue, depuis le temps que j'attendais ça !)
Elizabeth décide d'envoyer des lettres à Moreno, (parce que pourquoi pas) et vous découvrirez leurs échanges à la fin de chaque chapitre !
Nous voici aux deux tiers de ce premier tome, le temps passe si vite 😔
Pour ma part, l'écriture de ce tome est presque terminée et c'est pour moi une réussite. Mon but était avant tout de terminer son écriture (ça faisait si longtemps que j'avais cette histoire en tête, il était temps de la mettre sur papier !)
— Merci d'avoir écrit notre histoire, Lily !
Haha, c'est normal Eli.
Brefouille les amis, on se retrouve à la fin du chapitre 21 !
Gros bisous les loustics !
Lily ♡
Instagram : @lilygreybooks
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top