𝟣𝟪 | 𝖱𝖾̂𝗏𝖾𝗌.
🎵 Timeless Melody - The Lɑ's
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ೃ⁀➷ 𝒜 quatorze heures, Jayden fit irruption dans la pièce principale, les bras chargés de plusieurs paquets de feuilles. Il les déposa sur la petite table basse et demanda à tout le monde de se rassembler au salon. D'autres membres du Chapitre de New York étaient arrivés dans la matinée et nous étions maintenant une vingtaine regroupée au QG.
— Les cargaisons sont prêtes alors voilà les plans qui retracent les trajets que vont parcourir nos petits colis, déclara-t-il. Comme vous le savez, la famille Genovese sera là pour assurer nos arrières. Et nous avons un pacte. A nous de respecter notre part du marché dès que nous en aurons fini avec les Rebels.
La famille Genovese était l'une des familles de mafieux les plus puissantes des États-Unis. Ils en parlaient souvent à la télévision, mais mon père zappait le programme à chaque fois que je voulais le regarder. Selon lui, il était très mauvais de s'intéresser à de tels sujets et de toute façon, ça ne m'apporterait rien d'intéressant.
Les Hell's collaboraient donc avec eux aussi ? Qu'étaient les « petits colis » ? En quoi consistait leur « pacte » ?
— Cette pile là c'est pour le Connecticut et celle-ci pour le New Jersey, indiqua Jayden en désignant les feuilles sur la table basse. Je m'occuperai des gains sur Washington avec Griffin et Morgan en rentrant à Philadelphie. Alors répartissez-vous les tâches pour le reste, je veux que tout soit livré d'ici deux semaines.
Tous acquiescèrent sans un mot et je les dévisageais un par un, me demandant en quoi devait consister leur tâche. Des trafics illégaux ? Possible. C'était ce que faisaient la plupart des gangs de motards.
— Maintenant, passons au récapitulatif de notre plan pour demain.
Jayden nous invita à nous asseoir autour de l'immense table en bois sur laquelle nous avions mangé la veille.
— On se rendra à Brooklyn à la nuit tombée et on déposera les motos ici, fit-il en pointant du doigt un endroit sur le plan qu'il avait placé au centre de la table. On atteindra leur QG à pied, il faudra être le plus discret possible. Je veux une dizaine d'hommes pour faire le guet dehors. Tuez tout témoin, même une vieille amnésique si c'est nécessaire.
J'écarquillai les yeux en entendant cette phrase. Je me trouvais actuellement avec un groupe de meurtriers sans pitié et j'étais bien contente de les avoir dans mon camp plutôt que contre.
— J'irai à l'intérieur avec Emerson, Alvarez et vous trois, dit-il en désignant le Trio de Choc du menton. Quant à vous deux, fit-il en se tournant vers le petit Gil et moi, vous resterez ici. Gamine, on récupère ton père au plus vite et tu devras être prête à soigner certains d'entre nous, parce qu'il y a pas mal de chances qu'on finisse dans un sale état.
Je hochai la tête. La vérité, c'est que j'étais tétanisée. J'avais peur que la mission tourne mal, même s'il n'y avait pas vraiment de raison. Ils étaient expérimentés et ça n'était sûrement pas la première fois qu'ils faisaient une chose pareille.
Tout mon corps tremblait dans un mélange de peur et d'excitation. L'excitation de revoir mon père et la peur de tout foirer.
— Et enfin, n'hésitez surtout pas à tirer sur eux. Ils ne méritent pas notre pardon, seulement d'être massacrés pour ce qu'ils ont fait. Ce ne sont plus nos camarades, mais nos ennemis. Peu importe ce que vous avez vécu avec eux, vous avez choisi votre camp, et il est ici. Alors rendez la Famille fière de vous et vengez-nous.
Tous les hommes baissèrent la tête, le regard vide d'émotions. On aurait dit qu'ils faisaient abstraction du monde qui les entourait et qu'ils se concentraient sur leur tâche. Ils allaient affronter leurs anciens alliés pour la première fois depuis deux ans, c'est-à-dire depuis que le Club avait été dissous. Je me demandais à quoi chacun d'entre eux pouvait bien penser dans ce moment crucial.
— Et si George Evans n'est plus vivant ? demanda Emerson. On fait quoi dans ce cas ?
Emerson, ne dis pas une chose pareille, je t'en supplie. Il est vivant. Il le doit. Hein, Papa ?
— Alors on récupérera son cadavre et on l'enterrera, répondit Jayden avec un ton bien trop calme.
Ça n'arriverait pas.
Ça arriverait
Parce qu'il était vivant.
Il était mort.
Oui, il était en vie. Je ne devais pas m'inquiéter.
Les larmes me montèrent aux yeux et je ne pus m'empêcher d'en laisser couler quelques-unes. Emerson posa une main sur mon épaule, le regard inquiet, et je lui rendis un sourire qui s'apparentait plutôt à une grimace. Il était le seul ici à se soucier vraiment de moi.
— Bien, maintenant que tout est dit, vous pouvez disposer.
Tous les hommes se levèrent et saluèrent Jayden avant de sortir de la pièce. Je regagnais le deuxième étage, accompagnée du petit Gil. Le jeune rouquin aux iris flamboyants n'avait pas prononcé un mot de la réunion. J'en venais même à me demander s'il avait compris la totalité du plan. De toute manière, lui et moi allions rester au QG.
— Tu sais Eli, t'en fais pas pour ton père, je suis sûr qu'on le retrouvera, me rassura le petit Gil, me tirant de mes pensées.
Il était vraiment adorable. Ses boucles rousses et ses taches de rousseur le rajeunissaient encore plus. Son bonnet de laine vert cachait presque ses petites oreilles. Je lui souris pour le remercier de croire en mon père et en moi.
— J'ai retrouvé ma maman grâce à eux, murmura-t-il.
Je sentis mes battements s'accélérer au fond de ma poitrine. Je m'assis à côté de lui, au bord de son lit.
— Ils m'ont aidé alors qu'ils ne me connaissaient même pas. La plupart d'entre eux ont un grand cœur même si ça ne se voit pas toujours. Alvarez a proposé de me former au service de la Famille pour rembourser ma dette. Aujourd'hui, il est comme un père pour moi, me confia-t-il.
Ses yeux s'étaient embués au cours de son récit et il fixait le parquet, jouant nerveusement avec ses doigts.
— Qu'est-ce qui est arrivé à ta maman ?
Ses pupilles ardentes croisèrent les miens et un frisson parcourut ma colonne vertébrale. La tristesse qui se faisait ressentir dans son regard quelques secondes plus tôt, disparut instantanément. Je ravalais ma salive en comprenant que ma question avait suscité quelque chose de mauvais chez lui.
— Elle s'est trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle a vu quelque chose qu'elle n'aurait pas dû voir. Alors, on l'a enlevée.
Son ton soudainement froid me donna des frissons. On aurait dit que toutes ses émotions s'étaient évaporées en même temps.
— Mais maintenant elle est là. C'est une bonne chose, non ? tentai-je de le rassurer.
— Non, Eli. Tu n'as pas compris. On l'a retrouvée... mais sans vie.
Un silence de plomb envahit la pièce. Je pouvais presque entendre mon sang couler dans mes veines. Le petit Gil et moi avions plus de points communs que je ne le pensais. Je ne comprenais que trop bien ce qu'il pouvait ressentir. Tous les deux avions perdu notre mère de façon tragique.
— Et ton père ? Qu'est-il devenu ?
Le jeune rouquin tourna la tête dans la direction opposée, afin que je ne vois pas son visage.
— Il a été découvert mort... dans une forêt. Ils... Ils l'ont démembré.
— Les Rebels ?
— Je n'en sais rien.
Les Rebels pouvaient-ils être à l'origine de la mort du père de Gil ? C'était possible, mais pour quelles raisons ? Son père avait-il un lien avec les Hell's ? Tout à coup, l'article du Daily Witness me revint en tête.
« Qui est donc cette jeune fille ? Une nouvelle conquête du petit Clark ? Ou son prochain jouet destiné à finir démembré ? »
Son prochain jouet ? Que cela voulait-il dire ?
— Bah alors, y a eu un mort ou quoi ? clama Alvarez en entrant brutalement dans la chambre.
Je sursautai violemment ce qui m'arracha de mes pensées.
— Je vais sortir acheter deux trois trucs, Garcia se plaint qu'on manque de bouffe. Vous avez besoin de quelque chose ? nous demanda-t-il en s'appuyant contre l'encadrement de la porte.
— Des corn-flakes pour moi, répondit le petit Gil, reprenant son air enjoué habituel. Tu ne veux rien, Eli ?
Je secouai négativement la tête. Pas de nourriture pour moi. Pas avant que je perde ce poids.
— Et pour moi, des bonbons.
Sa voix grave me fit aussitôt me retourner. Jayden se tenait dans l'entrebâillement, nous observant attentivement tout en fumant un cigarillo.
— Chef, tu devrais arrêter avec ce truc, c'est mauvais pour toi.
— T'es ma mère ? Non, alors tu fais ce que je te demande, répliqua-t-il sèchement.
Alvarez poussa un soupir d'exaspération et sortit de la pièce en traînant des pieds. Des bonbons ? Sérieusement ? Ces putains de bonbons ? J'espérais qu'il ne comptait pas m'en faire voir de toutes les couleurs une deuxième fois avec ces sucreries.
En revanche, je me demandais comment il faisait pour garder un corps aussi bien dessiné en consommant tout et n'importe quoi. J'en conclus qu'il devait faire du sport. Beaucoup de sport.
La nuit tomba rapidement et vers vingt-deux heures, je partis prendre une douche et me mettre au lit. J'étais mentalement fatiguée. Plus le temps passait, plus la tension augmentait. Nous allions sauver mon père. J'attendais ce moment depuis presque deux mois et je ne tenais plus en place. Et si on ne le retrouvait pas ? Et si la mission foirait ? S'il y avait des blessés ? Et s'il était mort ?
Des milliers de questions s'entrechoquaient à l'intérieur de mon crâne, ne me laissant aucun répit pour réfléchir calmement.
Puis, j'entendis les pas de Jayden à travers l'étage. Son corps imposant fit son entrée dans la chambre et il me fusilla du regard.
— Dépêche-toi de te coucher, demain t'as intérêt à être en forme.
Je soupirais et ignorais son commentaire, m'enfonçant plus loin dans les draps. Il était incapable de me parler gentiment et je commençais à sérieusement saturer. Je le vis tirer négligemment un t-shirt de son sac et un bas de jogging.
— Tu ne dors pas là ? demandai-je étonnée.
— Tu crois vraiment que j'ai envie de dormir à côté de toi, Gamine ?
Puis il claqua la porte derrière lui avant que je puisse répliquer quoi que ce soit. Quel lunatique celui-là.
Mais peut-être qu'il sait ? Pour hier soir ? Non, je ne lui en avais pas parlé. Il dormait. Il ne s'en était pas rendu compte.
Je n'avais pas évoqué l'incident de la nuit dernière. Les cris stridents de Jayden qui m'avaient réveillée en sursaut. Ses pleurs qui avaient percé mes tympans. Je ne comprenais pas pourquoi personne ne l'avait entendu. Pourtant, Gil et Alvarez occupaient la chambre d'à côté. Tout cela était vraiment étrange.
☆
Le lendemain soir, Alvarez nous fit ses dernières recommandations. L'atmosphère était tendue et certains hommes s'agitaient nerveusement.
— Vous ne bougez surtout pas d'ici. Préparez des compresses et du désinfectant. On ne sait jamais.
Gil et moi hochâmes la tête. Nous n'étions pas assez expérimentés pour intervenir lors de cette mission. Je savais que le petit Gil participait parfois, mais ce soir-là, c'était trop dangereux.
Jayden rassembla mes camarades ainsi que les autres Angels du Chapitre de New York devant l'entrée du QG.
— Tout se jouera ce soir, déclara-t-il d'un ton très calme. Le destin de la Famille ainsi que le vôtre.
Il joignit son index et son majeur et les posa sur son cœur.
— Et rappelez-vous, les Anges ne meurent jamais.
Les hommes placèrent à leur tour leurs doigts sur leur poitrine et crièrent en chœur :
— Rouges et Blancs pour toujours, 81 à jamais !
Puis, ils récupérèrent leurs motos. Le jeune rouquin et moi et les regardions allumer leurs moteurs et s'éloigner quelques instants plus tard dans la nuit noire. Gil et moi recevrions un signal lorsque la mission serait terminée. Jayden nous avait fait porter des oreillettes, les mêmes que celles que nous avions lors de notre voyage vers New York.
— Tu as peur ? m'interrogea Gil.
—Je leur fais confiance. Enfin, pour ça.
— Ils en sont dignes, tu peux me croire.
Nous refermâmes la porte à clef derrière nous et je m'installais confortablement dans le fauteuil en cuir marron près de la cheminée.
— Dis, Eli. Est-ce que tu as un rêve ?
Je me tournai vers le jeune garçon, accoudé sur la grande table en bois, sa tête portée en coupe entre ses mains.
— Pourquoi tu me demandes ça ?
— Je veux savoir. C'est quoi ton rêve ?
Mon rêve. J'avais un rêve. Même plusieurs. Je voulais ma liberté pour pouvoir admirer les étoiles sur le haut d'un toit à Allentown. Je rêvais de visiter Philadelphie, New York, de me faire des amis. J'avais réalisé certains de mes rêves, mais j'aurais voulu que mes parents soient là pour y assister.
Mes parents me disaient toujours que les rêves étaient inutiles, qu'il ne servait à rien d'en avoir puisque de toute manière, on ne les atteindrait jamais. Les rêves n'étaient que de faux espoirs qui nous faisaient croire que la vie avait un sens. Alors je voulais leur montrer qu'ils avaient eu tort à ce propos.
— Alors ? Insista-t-il.
— Je rêvais de liberté, murmurai-je. Avant, je voulais simplement sortir de chez moi. C'était mon seul rêve.
— Avant ?
— Tu sais, je ne suis plus sûre de rien maintenant, lui avouai-je. Tout se bouscule dans ma vie en ce moment alors c'est compliqué de faire le tri pour savoir ce que je veux vraiment.
Je savais que ma vie ne reviendrait jamais à la normale. Le seul rêve qu'il me restait actuellement était celui de retrouver mon père en vie, et de tout recommencer avec lui. Il ne devait pas mourir, il ne pouvait pas, il n'avait pas le droit. Une boule se forma au fond de ma gorge et je secouai la tête pour chasser mes pensées négatives.
— Et toi, Gil ? C'est quoi ton rêve ?
Celui-ci releva la tête vers moi et un immense sourire s'afficha sur son visage.
— Je rêve de faire partie de la Famille, dit-il fièrement. Je veux être comme eux. Aussi fort et aussi courageux.
— Je pense que tu en fais déjà partie, lui assurai-je en souriant.
— Non pas vraiment, reprit-il avec une mine renfrognée. Il y a plein de choses du quotidien qui me séparent encore d'eux. Ils me cachent plein de trucs et ne m'envoient pas beaucoup en mission avec eux. Et je n'ai toujours pas passé le Baptême.
Il avait l'air profondément déçu et je pouvais le comprendre. Sa vie entière de jeune garçon reposait entièrement sur les épaules des Hell's Angels à l'heure actuelle. C'était tout ce qu'il lui restait.
— J'ai un deuxième rêve, reprit-il après un long silence.
Les épaules voutées, il jouait nerveusement avec ses doigts.
— J'aimerais être normal.
— C'est-à-dire ?
Il se racla la gorge et humidifia ses lèvres plusieurs fois avant de m'expliquer :
— Je prends des médocs pour traiter mon manque d'attention, de concentration et les déprimes qui arrivent parfois. J'ai fait un tas de thérapies, et j'ai un des tonnes de spécialistes mais les TSA ne se soignent pas. On peut seulement essayer d'en diminuer les symptômes.
— On s'est déjà moqué de toi ?
— Au collège, oui. Les gens disaient que j'étais un bébé, que je devais retourner en maternelle, ou que j'étais bizarre. Du coup, je n'avais pas d'ami. Je sais que c'est un peu ma faute parce que je n'étais pas du tout sociable, j'avais peur d'être avec les autres et de dire des trucs qu'il ne fallait pas.
Je me levai du fauteuil et le rejoignis près de la grande table.
— Ce n'est absolument pas de ta faute, dis-je en prenant sa main. N'écoute pas ce que disent les gens, parce que tu te mettras à faire tout et son contraire. L'important, c'est que tu aies trouvé des personnes qui t'aiment.
— Toi, t'as parlé à Garcia, gloussa Gil avec un clin d'œil.
— Comment tu le sais ?
— Il m'a fait le même genre de discours des centaines de fois.
— Tu as raison, je ne fais que plagier ses paroles, avouai-je en riant.
Garcia était le plus doué d'entre nous pour ne pas se fier au regard des autres et passer au-dessus, une chose que le petit Gil et moi étions encore incapable de faire.
— Au fait, tu penses qu'ils ont bientôt fini, me demanda Gil en fixant le sol.
En effet, cela faisait plus d'une heure que les hommes étaient partis.
— Je n'en sais rien...
Je ne voulais pas y penser. De toute façon, Jayden nous appellerait quand tout serait terminé.
Soudain, mon oreillette bourdonna et celle de Gil aussi. J'entendis un souffle haletant suivi de bruits sourds incessants.
— Les gars !
C'était Palmer. Sa voix tremblait et il semblait complètement paniqué.
— Sortez ! Sortez vite ! Ils arrivent ! On se rejoint à Brooklyn !
Ma respiration se coupa et je me tournai vers Gil qui me fixait sans bouger.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? murmurai-je dans un souffle.
Ses traits laissèrent place à une expression à la fois apeurée et pleine de détermination.
— Je crois que les Rebels se dirigent vers notre QG, répondit-il d'une voix à peine audible. On est en danger Eli. En danger de mort.
TSA : Troubles du spectre autistique
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Coucou mes haricots !!!
Vous allez bien ? Oui !
Vous passez des journées incroyables ? Oui !
Vous êtes les personnes les plus adorables de la planète ?
...
Oui ?
Oui !
(Je réponds à votre place et alors ?)
Brefouille, j'espère que ce chapitre vous a plu, moi je l'ai beaucoup aimé (surtout Petit Gil omg ma vie comme je l'aime d'amour)
Je crois sérieusement que je deviens folle.
— Dis Lily, tu me feras entrer officiellement dans le Club au prochain chapitre, on est d'accord ?
Désolée Petit Gil, mais va falloir patienter encore un peu, bonhomme.
Bon les amis, je vous dis "à plus dans le prochain chapitre"!
Jvouzaime !
Bisous les loustics !
Lily ♡
Instagram : @lilygreybooks
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