Chapitre XXV: Ténèbre aveugle
Boum boum. Boum boum.
Seuls les battements de son cœur perturbaient ce calme inquiétant. Elle ne voyait plus. Elle ne sentait plus. Elle ne pouvait pas sortir.
Noir. Tout était noir.
Recroquevillée sur elle même, une jeune fille laissa ses cheveux d'or recouvrir son visage délicat... marquant la terreur. Elle ressentait le besoin de s'échauffer, pourtant, elle n'avait pas froid. Soudain, dans ce monde d'un noir uniforme, apparut une silhouette.
-Krus... appela-t-elle faiblement.
Mais ce n'était pas lui.
-Florys ? Souffla Zellan. N'aie pas peur.
-Zellan... que se passe-t-il ? Où suis-je ?
Le jeune homme s'assit en face d'elle. C'est seulement à ce moment là où Floralyn s'aperçut que son corps était translucide.
-Nous sommes dans ton corps. J'ai pu venir ici car je te suis qu'une âme sans corps, quant à toi, tu es en ce moment "prisonnière" de toi même. Te rappelles-tu du moment où l'Écarlate s'est manifesté ? L'œil écarlate a ressenti tes sentiments contradictoires. Il a alors prit le contrôle de toi-même. Dis-moi, Florys, dis-moi ce qui te perturbe ? C'est seulement à ce moment là que tu pourras sortir d'ici.
-Ce qui me perturbe... souffla la jeune fille, perdue dans ses réflexions.
« Rien », voilà ce qu'elle aurait voulu répondre. Mais elle ne pouvait pas. Car si elle le disait, plus que de mentir à Zellan, elle se mentirait à elle-même.
Elle se remémora tous ses souvenirs. Mais un seul resta gravé dans son esprit.
Krusla et Alexia s'éloignaient pas à pas. Sans se retourner.
Floralyn se boucha les oreilles, le visage torturé par une douleur intense. Une lumière noire se dégagea d'elle telle une vague indomptable, et elle hurla de toutes ses forces. Zellan, qui veillait à ses côtés, libéra son énergie afin de se protéger... en vain. Il fut brutalement projeté fors du corps de la fillette.
Quand il atterrit sur un sol parfaitement lisse, il se retrouva dans la chambre tapissée. Ses yeux s'élargirent et ses prunelles tremblèrent l'espace d'un instant, avant qu'il ne retrouve son calme.
- Je suis désolé, Melwis... soupira Zellan, marqué par la tristesse. J'ai laissé ta descendance commettre la même erreur que moi autrefois. Seule toi as su me réveiller. Mais cette pauvre Floralyn, qui sera là pour elle ?
...
Kaeron chevauchait tout devant. Ses yeux bleus glacier se posèrent sur une montre argentée qu'il tenait par trois doigts.
-Vite. On ne nous attendra que durant cinq minutes, dit-il d'une voix rauque.
Krusla, un peu plus loin à sa droite, fit avancer son cheval tout en lançant à Alexia d'une voix inquiète :
-Tu peux continuer, Alexia ?
La jeune fille hocha la tête, imperturbable, son bras ensanglanté posé sur sa cape taupe.
Le garçon se mordit les lèvres. Ils avaient été reconnus et attaqués par des gardes de Weskovin. Ils s'en étaient sortis à bon prix, mais la jeune fille, occupée à parer un coup de lance, n'avait pu éviter une flèche fine.
-Elle a juste perdu un peu de sang, c'est rien... vite ! Grogna l'adolescent aux cheveux argentés.
Son camarade détourna alors son regard et pressa de nouveau sa monture, pendant que la rouquine se mit à bouder.
Ce Kaeron ! Cela fait trois fois qu'elle avait envie de le tuer ! Pour une fois que Krusla s'inquiétait pour elle... pourquoi faillait-il qu'il l'interrompe ?
Elle souffla son bras pour apaiser sa plaie brûlante et fit accélérer sa jument alezane, et se réconforta à l'idée que bientôt, elle pourra désinfecter son avant-bras dans un salon bien chaud.
Ils n'arrivèrent pourtant qu'au coucher du soleil, à la dernière minute à Weiska, devant le palais forgé de pierres massives. Peut-être est-ce dû au ciel gris, mais la bâtisse qui, autrefois, resplendissait de toute sa majesté semblait à Krusla plus austère que jamais.
Sur les quatre tours d'angle surveillant la vaste cour se trouvaient des sentinelles circulant sur les chemins de ronde.
Bientôt, les trois cavaliers descendirent de leurs chevaux pour se fondre dans une foule compacte, avant de se glisser devant une petite porte du château. Kaeron toqua sept fois de petits coups furtifs et attendit. Une jeune servante plutôt bien faite leur ouvrit après avoir tourné une clef dans sa serrure rouillée.
-Vite, et pas un mot.
Elle jeta un coup d'œil à Krusla et Alexia, s'inclina légèrement et referma la porte derrière eux.
La pièce restait étroite et sombre, même si quelques rayons de lumière s'échappaient de la porte d'en face. La femme les invita à poursuivre d'un signe de main et le garçon sentit un vague fumet de nourriture dans le couloir où ils se trouvaient à présent, tout aussi serré que la première. La seule différence était cette lumière qui éblouissait les yeux.
Le groupe accéléra comme par réflexe, sentant qu'il était à découvert. Soudain, une silhouette apparut au fond du couloir. La servante se raidit : un garde.
-Hé ! Qu'est-che que vous faites là ! Hurla-t-il, alors qu'il ne tenait plus qu'à moitié debout. T'as de la chanche que ce soit moi che choir. Che ne te balancherai pas chi tu...
« Ivre... », supposa Krusla en sentant une haleine dévastatrice.
« Et quand on dit que l'arme la plus lâche est le poison... on a bien tort. Maintenant, on la connait. », ricana Zelriasfer, qui étira ses pages ankylosées sous la cape du garçon.
« Une haleine dégageant une substance dangereuse reste tout de même du poison, objecta le garçon. Mais celui-ci est... particulièrement puissant. »
-J'amène à Son Altesse des invités, rétorqua-t-elle froidement. Depuis quand es-tu aveugle, petit insecte ?
Le gardien blêmit en reconnaissant cette voix d'une mélodie glaciale, et bredouilla :
-Je... je... Merzya je... j'ai des enfants à nourrir, une famille, une mère âgée !
Les prunelles vertes de Merzya se fixèrent sur lui :
-Tu n'as rien vu, rien entendu, n'est-ce pas ? Il ne s'est rien passé ce soir, personne n'est entré par le couloir, n'est-ce pas ? Lui demanda-t-elle, avec un sourire de toute splendeur qui fit frissonner l'homme... plus que terreur que d'autre chose.
-Je n'ai rien vu... rien entendu... il ne s'est rien passé ce soir... répéta-t-il d'une voix frêle. Parole d'honneur !
La jeune femme fit signe à ses hôtes de la suivre et passa à côté de l'effaré.
Une tête casquée vola pour s'écraser de l'autre côté du couloir.
La délicate servante, qui paraissait encore frêle et gracile il y a un instant rangea son poignard qu'aucune goutte de sang n'avait pu atteindre dans son fourreau noir, et secoua la tête avec un large sourire.
-Bien tenté... souffla-t-elle, mais les insectes n'ont pas d'honneur !
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Liky de retour! ;p
Au bout d'un moment j'ai voulu arrêter mais je me suis dit qu'il fallait au moins que je fasse grandir mes petits Krusla et Florys... devinez la fin de l'histoire... même moi je ne sais pas! x)
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