Chapitre IV: Le retour
Krusla est revenu de son voyage ! Qu'est-il devenu depuis tout ce temps ?
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Un jeune garçon, les bottes noires pointées vers le ciel et effleurant l'eau du lac de ses index, aspirait l'énergie de la terre... immobile sur l'eau. Le lac n'était pas très grand, mais on ne pouvait pas distinguer le garçon à cause du brouillard gris flottant dans le ciel ce matin.
<<Plus qu'une heure, et je bats mon record !>>
A cette pensée, il esquissa un sourire. Grace à sa sensibilité aux forces du vent, il savait désormais l'emprunter afin d'accélérer ses mouvements, ou de rester figer.
Soudain, une gigantesque vague de deux mètres le frappa de plein fouet, et il tomba dans le lac gelé jusqu'aux os.
-Onyx... grommela-t-il en regardant l'oiseau d'en œil meurtrier.
Celui-ci le contempla innocemment.
-Je sais très bien que tu as perturbé mon entraînement en provoquant une vague avec tes ailes ! ajouta le garçon. J'allais battre mon record de trois jours !
Il sortit de l'eau et essuya ses cheveux sur un bout de tissu.
<<L'avantage, quand on aspire cette énergie, c'est qu'on n'a pas besoin de manger...>>
Manger immobile sur un lac, il n'en était pas encore capable.
-Viens, Onyx ! Cela fait un an que je suis ici ! Si on ne rentre pas tout de suite à Roënster, je vais manquer la cérémonie de passage à l'âge adulte !
Il siffla son cheval et le sella. L'aigle noir siffla, visiblement mécontent de quitter ce lieu abondant de proies.
-Quatorze ans... sérieusement... soupira-t-il. Tu te rends compte, Onyx ? Le pire dans tout ça, c'est que je dois rentrer, et subir cette cérémonie « de la plus haute importance, mon fils » ! dit-il en imitant une voix aigu et hautaine qui ne ressemblait guère à celle de son père.
Le seul avantage... les présents !
*
La capitale des Flammes apparut au loin. La route était bien plus longue que prévue. On voyait les murailles alignées, mais pas encore toute la foule qui devrait circuler. Krusla était seul sur cette route déserte, à la terre jaune et sablonneuse.
Un point avançait vers lui, faisant voler une nuée de poussière. Il se divisa en une trentaine de cavaliers vêtus de noir, armés et accompagnés d'un rire mauvais.
-Hé toi ! hurla un homme qui devait être le chef. Tu dois être bien riche, non ?
Il avait remarqué les habits de Krusla, simples, mais réalisés avec des tissus précieux.
-Des bandits, cracha le garçon. Vous ne voulez pas vous écarter de mon passage ? On éviterait le sang de couler...
-Ha ha ha ! fit l'homme, d'une vingtaine d'années, qui se plia en deux. Tu ne dois pas nous connaître. Nos sommes les Lames d'Ombre, l'une des plus grandes gildes de tout le pays... Tuez ce garçon, mes grands-frères nous attendent !
Krusla dégaina. Il adorait les combats de groupe... tout en étant seul. Et de toute façon, qu'importe, puisque qu'il les tue un par un ?
Le garçon se faufila telle une ombre à travers les bandits. Il en décapita un d'un coup de jambe, tordit le cou d'un autre et s'en servit de bouclier improvisé pour se protéger et assommer les autres.
Trente minutes après... une trentaine de cadavre, et deux personnes vivantes. Le chef... et Krusla. Celui-ci rengaina son épée en un claquement sonore... et à cet instant, le bandit encore en vie tomba sur le sol, inerte.
Cela parait long lorsque que l'on raconte, mais il ne s'était même pas écoulé cinq minutes.
Krusla ne parti pas tout de suite. Il prit le temps de fouiller les brigands afin de leur prendre leurs objets de valeur.
Pendant ce temps, dans le repère des Lames d'Ombre.
Un grand homme musclé était assit en face d'un petit homme presque bossu.
-Dis, grand frère, petit frère devrait être revenu ! dit le grand homme à son frère.
-Il tarde... il tarde... soupira l'autre. J'ai peur, Marius, qu'il ne lui soit arrivé quelques accidents.
-Mais Loïs, il n'est pas faible, le p'tit ! Il ne peut pas...
-Et s'il avait rencontré quelqu'un comme nous ? Ou plus fort ? rétorqua le bossu. Allons voir, je crains le pire !
Les deux combattants se levèrent en renversant leurs verres et sautèrent sur leurs montures.
<<Des combattants puissants arrivent. >>, songea Krusla en cessant la fouille.
Il pouvait sentir deux auras puissantes.
<<Ce doit être son frère ! se dit-il en jetant un œil sur le cadavre du chef des bandits. Je pourrais difficilement vaincre le premier... mais l'autre possède une aura si étrange...>>
-Petit ! l'interpella un bossu vêtu de blanc. C'est toi qui l'as tué ?
-Qui ? Moi ? Non ! nia le garçon, qui monta sur son cheval noir et prenant le galop vers la ville.
Mais son compagnon, un grand costaud lui barra le passage. Le garçon dut le détourner, ce qui laissa au bossu de lui donner un coup de sable.
<<Quelle vitesse !>>
Krusla para avec « Ténèbres ». Il sentit toute sa main trembler et le choc rude. Seule chance de survie : fuir !
-Vite !
Il cravacha son cheval, qui se mit à filer vers la ville.
-Quel bon cheval... soupira le grand homme, sans aucune désolation pour son frère défunt.
-Nous n'aurions même pas pu le rattraper. Ce petit m'a impressionné, Marius, j'ai utilisé toutes mes forces, et son bras n'est même pas détruit !
Son frère écarquilla des yeux. S'il avait reçu ce coup, son bras aurait sûrement explosé...
-Par contre, reprit le bossu, je crois avoir reconnu son épée... c'est « Ténèbres », l'épée de Zellan Raëven !
-On aurait pu le prendre avec nous... et remplacer ce petit frère.
Dans la Lame d'Ombre, rare sont les frères de sang. La plupart ont été liés par un serment. Ce doit être la raison pour laquelle la mort de leur frère ne leur fit aucun effet...
*
Krusla grimaça. Son bras cassé lui faisait un mal atroce. Le pouvoir écarlate le réparait à une vitesse hallucinante, mais il n'atténuait pas la souffrance.
-Vachement fort, le vieux ! s'exclama le garçon d'un œil admirateur.
Il entra dans la capitale, et limita son cheval au petit trot. Il s'intégra dans la population, saluant quelques connaissances.
-Je suppose que même si père est libre, il ne voudra pas me voir... marmonna-t-il, bon, allons directement au manoir.
Cela faisant plus de sept ans que son père ne l'avait pas vu, alors pourquoi voulait-il le voir à présent ?
*
Fennir, installé dans un fauteuil, buvait une tasse de thé tout en dessinant des arabesques sur la table basse avec une page d'un livre déchiré... ce qui était tout à fait normal pour un combattant tel que lui.
Soudain, il vit une silhouette traverser la porte après avoir salué les gardes agenouillés. Ce jouvenceau élancé, aux cheveux roux sombres, aux yeux mordorés et habillé de noir, il l'aurait reconnu entre mille. Et, en voyant cet aigle noir perché sur ses épaules...
-Krusla ! s'écria-t-il, et son visage ne devint que sourire.
-Oncle Fen ! Je suis revenu ! J'ai tant de choses à te dire !
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