Chapitre 3

La journée de cours venait de se finir et tous les deux voulurent que je sorte manger avec eux. Parfois avoir des amis était un problème lorsque l'on préférait faire quelque chose de plus discret. Je remarquai alors un attroupement de filles vers le portail et me demandai ce qui pouvait bien se passer.

- Allons voir ça.

- Je ne pense pas vraiment que-

Trop tard, j'étais déjà en train de me faire traîner par Aoi.

Je n'arrivais pas à le croire. Il était là, se tenant juste devant mes yeux. Il n'avait pas de travail ? Il me remarqua puis se fraya un chemin à travers la foule d'adolescentes pleines d'hormones.

- Tu pensais que tu pouvais me fausser compagnie, hein ?

- Yusaku, tu le connais ?

- Pas du tout.

Je les contournai et me dirigeai chez moi. Ma bonne humeur venait d'être gâchée par sa faute. J'aurai dû le bloquer quand j'en avais eu l'occasion. Puis je compris. Je pouvais juste effacer toutes les données sur moi. Cela me prendrait des heures mais ça en vaudrait la peine.

-Hey.

Je marchai plus vite.

- Hey !

Je fis un sprint.

Je haletai fortement puis je me penchai contre un mur me servant d'appui. Ennuyeux lui allait très bien. Il voulait ma mort.

- Je t'ai trouvé.

Il était tout aussi fatigué que moi. Il semblait prêt à s'effondrer et s'évanouir. Je m'éloignai de lui puis m'arrêtai. Je réfléchis. Je pourrais facilement partir et profiter de son état de faiblesse mais il y avait aussi le risque le laisser pour mort si les choses n'allaient pas bien. D'un autre côté, il pourrait faire semblant et réussir à prendre contact avec moi ou quelque chose m'incriminant. Je finis par le laisser.

- - -

Je lavai ma tasse puis la mis ensuite sur l'égouttoir. Avais-je fait la bonne chose ? Oui, bien sûr. Je m'étais sauvé d'un possible emprisonnement. Ce qui m'inquiétait était le fait qu'il était probablement sérieusement dans le mal après une telle course acharnée. Je soupirai puis revins devant la porte d'entrée. J'escroquais peut-être des gens sur leur argent mais je n'étais pas complètement sans cœur. Cela m'ennuyait que je ressente ces choses. J'aurai préféré ne rien ressentir. Je tournai l'angle de la rue et je remarquai qu'il n'était plus là.

Je suppose qu'il allait bien après tout.

J'allais faire demi-tour quand je vis quelque chose au sol.

En m'approchant, je le reconnus. Je courus vers lui puis cherchai son pouls. Il était vivant. Je savais que je ne pouvais pas le porter, alors je m'excusai promptement et je le traînai jusqu'à mon appartement.

Je l'allongeai sur le sol et m'activai. Je savais ce que je faisais. Je venais de me jeter moi-même dans la gueule du loup en l'amenant chez moi. Je savais que je regretterai de l'avoir aidé. Je changeai de vêtements et paniquai quand il commença à bouger. Heureusement il ne s'était pas réveillé. Néanmoins, j'étais curieux de savoir comment il avait quand même réussi à trouver mon numéro d'abord. Je cherchai son portable puis commençai par le déverrouiller facilement. Je fouillai son historique, ses messages, tout ce qui pourrait me renseigner. Je vérifiai mon site et vis qu'il était toujours connecté dessus. Je vérifiai aussi sa boîte de réception et hoquetai de surprise. Je lui avais envoyé mon numéro. Je me frappai mentalement puisque j'étais sûr de m'être assuré d'avoir effacer toute trace du mail.

Il commença à remuer et je remis en vitesse son téléphone à ses côtés.

- Gamin ?

- Stupide adulte ?

Il s'assit et regarda autour de lui.

- Alors, deux choses. Un, ne m'appelle pas « stupide adulte ». J'ai un nom. Deux, où suis-je ?

- Et bien, c'est la maison d'un ami. Il n'est pas là pour le moment. Et dis-moi ton nom alors.

Il secoua la tête puis se frotta les yeux.

- Présentons-nous.

- Hors de question. Cela te permettra encore plus facilement de me dénoncer.

- Alors tu n'as qu'à me rembourser sale gosse.

J'aurai dû le laisser là-bas.

- Va-t'en.

- Fais-le.

Il agissait comme un enfant. Je me mis derrière lui et le poussai en direction de la porte d'entrée.

- Maintenant, dehors.

- Que penses-tu de ça ? Nous échangeons nos noms et je ne te signale pas à la police. Je te le promets, s'il te plaît.

Il semblait sincère. J'allai dans la cuisine et préparai rapidement des boissons.

- Bois ça.

Son visage montra un dégoût évident vis-à-vis l'odeur et la couleur de la boisson. Est-ce que je m'attendais vraiment à ce qu'il boive ça ? Je n'étais pas sûr. Il serait malade à coup sûr.

- Si c'est ce qu'il faut...

Il amena le verre à ses lèvres mais je le balayai rapidement au loin, renversant le contenu au sol.

- C'est bon. Tu m'en as assez montré.

Il sourit et je détournai le regard avec dédain.

- Je m'appelle Ryoken. Tu es ?

- Yusaku...

Il serra ma main puis se leva.

- Je ne me reposerai pas jusqu'à ce que je sois remboursé.

Puis il partit sans aucun autre mot.

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Histoire originale de @Driwed

Bonjour alors voici le troisième chapitre qui m'a donné aussi un peu de fil à retordre pour traduire le moment où Yusaku laisse Ryoken dans la rue avant de retourner le chercher mais aussi pour la traduction de "se jeter dans la gueule du loup". En anglais cela donne littéralement "se donner à manger aux lions", j'avoue avoir été un peu surprise au début.

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous plaît et bien évidemment n'hésitez pas à laisser votre avis. De plus, si vous avez certaines fictions anglaises sur ce couple que vous aimerez voir traduites en français, dites-le moi et je pourrais essayé de contacter l'auteur pour demander.

Bisous bisous

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