Chapitre 14

J'observai mon reflet dans la vitre de la voiture pendant qu'il conduisait.

- Tu es parfait, Yu. On dirait que tu agis comme si tu devais impressionner mes parents pour quelques raisons.

Je ris nerveusement puis tournai mon attention sur la route devant nous.

- Je pensais que tu n'aurais pas grand-chose à faire aujourd'hui donc je voulais t'emmener afin que nous sortions, continua Ryoken.

Je le regardai avec surprise.

- Tu es sûr ? Ça ne dérange pas ta famille ?

- Ils s'en moquent. Je leur en ai parlé la veille. Ma mère m'avait aussi harcelé pour que je t'emmène un jour...

- Pourquoi ?

- Je lui ai un peu parlé du bal. Je suppose qu'elle voulait savoir qui était cette autre âme généreuse.

- S'il te plaît, tu m'as forcé à t'aider.

- Pourtant, tu as toujours été d'accord.

Je levai les yeux au ciel. Je n'avais juste pas voulu prendre trois heures pour rentrer à la maison.

- En tout cas, je ne pense pas que mes parents ne t'aimeront pas à première vue. Mais c'est là qu'ils te jugeront.

- Ça ne m'aide pas à me sentir mieux.

- Désolé.

Ses parents ne semblaient pas mauvais en tout cas. En fait, ça m'avait même donné un peu plus envie de les rencontrer qu'avant.

- - -

Il gara la voiture puis coupa le moteur.

- Ça y est, nous y sommes.

- Oui.

Nous ne pûmes même pas approcher la porte d'entrée qu'une femme l'ouvrit soudainement et enlaça Ryoken.

- Ryo ! Mon petit garçon !

- J'ai dix-neuf ans maman...

Je les regardai distraitement, un peu mal à l'aise, puisqu'ils semblaient ignorer ma présence.

- Ryoken, qui est-ce ?

Un homme était sorti aussi.

- C'est-

- Je peux me présenter moi-même. Fujiku Yusaku. Un ami de Ryoken.

- Je l'aime bien, dit alors simplement l'homme.

Je clignai des yeux, ne comprenant pas comment j'avais pu gagner ses faveurs aussi facilement.

Sa mère le lâcha puis pris mes mains dans les siennes.

- Heureuse de faire enfin ta connaissance. Ryoken nous parle tout le temps de toi.

- C'est faux !

Ils se chamaillèrent et je ne pus m'empêcher de rire. Ils me regardèrent avec curiosité.

- Je suis désolé. C'est juste que vous vous ressemblez tous les deux. Et la façon dont vous vous disputez, on dirait des enfants.

J'aimais cette atmosphère. C'était quelque chose que je n'avais jamais pu avoir avec mes propres parents.

- Venez, venez. Nous avons encore du temps avant que nous ne partions.

Je suivis derrière Ryoken puis fus assailli par une forte odeur de lavande.

- Tu aimes vraiment beaucoup la lavande, pas vrai ?

- C'est très relaxant, n'est-ce pas ?

- En certaines quantités, oui.

Ses parents me posèrent ensuite des questions banales avant que ne vienne la fameuse question.

- Comment as-tu rencontré Ryoken ?

Je fus parcouru d'une sueur froide. Mon esprit était devenu vide.

- Dans une librairie.

Je regardai Ryoken qui me donna un petit coup sous la table.

- C'est vrai. J'étais là pour me trouver une lecture pouvant me distraire et il est venu et m'a conseillé puisque nous aimions tous les deux le même auteur.

J'espérais avoir été assez convainquant.

- Vraiment ? Cela ressemble bien à Ryoken. Envahir l'espace personnel de quelqu'un.

Ryoken lança un regard embarrassé à sa mère qui rit légèrement.

La crise avait été évitée.

- - -

Je me pinçai les lèvres tandis que nous marchions à l'intérieur.

- Tu n'es pas content ?

Je dissipai rapidement ses inquiétudes en lui disant que tout allait bien. Ryoken me poussa un peu devant pour que je marche avec lui.

- Ma mère adore les aquariums pour de multiples raisons. Elle est toujours excitée comme une enfant de quatre ans.

Je hochai la tête puis regardai autour de nous. Il était vrai qu'il y avait beaucoup de parents et d'enfants. Je me retournai avant de remarquer que ses parents n'étaient plus derrière nous.

- Ryoken, nous avons perdu tes parents.

- Ce n'est pas un problème.

Il sortit son téléphone, tapa quelque chose puis le rangea.

- Explorerons-nous ?

Je n'étais pas un grand fan de la vie maritime mais il était fascinant de voir à quel point la passion de sa mère pour ce lieu transparaissait à travers Ryoken.

- Hé, Yu.

- Hm ?

Il prit ma main et j'eus un mouvement de recul, surpris. Ma main me brûlait.

- Je t'ai fait mal ?

- Non...

- Continuons alors.

- Attends. Montre-moi...

Il sourit puis demanda pour prendre ma main une fois de plus. Je plaçai lentement ma main dans la sienne et regardai comment il bougea mon doigt contre le verre. Un poisson qui était là s'approcha en nageant et l'inspecta.

- Mignon, n'est-ce pas ?

- Oui...

Je bougeai mon doigt, regardant le poisson le suivre. Je comprenais pourquoi il était fasciné par cela.

Nous continuâmes notre balade dans l'aquarium. Voir Ryoken agir comme un enfant était bien plus intéressant que le lieu en lui-même.

- Yu ! Viens !

- J'arrive.

Il pointait en haut. Je regardai et vis un poisson nager au-dessus de nous.

- Oh... Waouh...

- Ça impressionne tout le monde. Même la personne la plus grincheuse changera obligatoirement d'expression.

Je rebaissai ma tête tandis qu'il continua de regarder vers le haut. Voir une expression de pur bonheur sur son visage me faisait ressentir quelque chose à l'intérieur. Quoi que ce soit, je n'y prêtai pas attention pour le moment. Je continuai de le fixer même après qu'il arrêta de regarder en l'air.

- Il y a quelque chose sur mon visage ?

- Non... non. Allons-y.

Mon visage chauffa, je ne m'attendais pas à être pris en flagrant délit.

- - -

- Alors où sont tes parents ?

- Je leur ai dit de nous retrouver ici à seize heures.

Alors c'était donc ça qu'il avait tapé.

- Au fait, il y a quelque chose qui m'est venu à l'esprit.

Ryoken me regarda tandis que nous nous asseyons.

- A la librairie... qu'est-ce que tu voulais dire par tu m'aimes bien ?

Il y avait évidemment deux significations différentes et j'avais besoin de savoir laquelle correspondait.

- Est-ce que ça t'embête ? T'empêche de dormir ?

- Non.

- Alors ne t'inquiète pas à propos de ça.

- D'accord...

Il disait cela pourtant je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir une réponse claire et nette.

- Vous êtes tous les deux là !

Mr.Kogami s'approcha de nous en courant avec joie.

- Où vous êtes-vous enfuis tous les deux ? fit Ryoken en croisant les bras.

- C'est un secret.

- Néanmoins, vous nous avez laissé seuls.

- Je pensais que tu avais déjà dis-neuf ans.

Je réprimai un rire. Ils étaient vraiment semblables.

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Histoire originale de Driwed

Bonjour bonjour je poste ce chapitre à la suite du précédent pour me faire pardonner de mon léger retard et puisque franchement j'ai trouvé ce chapitre à traduire et même à lire adorable ^^ j'espère qu'il vous a tout autant plu puisque nous découvrons une nouvelle facette de Ryoken avec sa famille mais aussi un nouveau questionnement de Yusaku sur ses sensations et sentiments

Bisous bisous

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