Chapitre 2

Les candidats doivent traiter les sujets suivants (en lien ou non) dans un temps imparti de cinq heures : Racontez selon vos déductions ce que le village de Konoha serait devenu si :

1. Rin et Kakashi n'avaient pas réussi à sauver Obito.

2. La technique d'illusion du Kotoamatsukami n'avait pas pu être utilisée par Shisui.

Sayuri, Shisui, Itachi, Obito et Kakashi relevèrent la tête vers Minato Namikaze qui se réjouissait et se délectait déjà des expressions des shinobis les plus doués de leur génération. Une épreuve écrite pouvait malheureusement être imposée par simple formalité du cabinet du Hokage aux meilleurs talents, pour que les conseillers vérifient et confirment le discernement de ces ninjas d'élite en toutes circonstances.

Cette raison était pour laquelle Sayuri, Shisui, Itachi, Obito et Kakashi se trouvaient dans l'un des petits amphithéâtres de l'Académie, tous séparés d'une place (comme s'ils étaient capables de tricher dans une telle situation).

Cependant, Obito paniquait déjà à propos de la teneur de cet examen pour deux raisons : la première parce qu'il savait que la déduction n'était pas l'une de ses compétences les plus développées, et surtout la seconde qui comprenait la réaction de ses camarades.

En effet, Kakashi dévisageait Minato comme s'il était devenu fou, Itachi demeurait comme à son habitude silencieux mais Shisui pressentait très bien que son ami jugeait ces propositions comme de très mauvais goût. La seule personne qui se tenait en vérité déjà prête pour noter toutes ses idées au brouillon était Sayuri. Grâce à toutes les évaluations théoriques, elle dépassait de très loin son équipe, et en réalité toute la promotion.

Shisui, Itachi, Obito et Kakashi partaient ainsi avec un avantage. De fait, la note serait naturellement individuelle, mais aussi collective : l'équipe 29 devait réussir de nombreuses lignes de barème pour que ces frères d'armes continuent à travailler ensemble.

L'horloge sonna huit heures, et ce signal interrompit Shisui dans ses pensées. Pourtant, avant de commencer à réfléchir, il préféra se remémorer un souvenir heureux qui n'était pas plus vieux que le matin même : « Nous pouvons de toute façon nous appuyer sur les talents de rédaction de Sayuri pour nous tirer d'affaire. ». Obito savait (comme tous ses copains) que Sayuri serait leur point fort pour cette mission.

Même si Shisui, Itachi, Obito et Kakashi s'étaient mutuellement rassurés sur le chemin de l'épreuve en se rassurant sur le fait que cette convocation n'était qu'une simple formalité, ils comptaient secrètement sur la plume de Sayuri pour défendre leur réputation. Effectivement, ils collaboraient depuis huit ans, et tous étaient admirés pour leur statut de ninjas les plus talentueux de leur génération, et même du village. Shisui, Itachi, Obito et Kakashi jetèrent un dernier coup d'œil à leur amie qui rendit leur intention par un coup de tête traduisant le fait qu'elle s'occupait de tout.

Obito s'éclipsa à la fin de l'heure réglementaire en rendant copie blanche à son sensei, avec comme seule réaction le fait de hausser les épaules, geste accompagné d'un sourire à la fois désolé et espiègle. Néanmoins, Kakashi se leva au bout de deux heures (n'ayant préféré que répondre à la seconde question) et Itachi partit vers 11 heures, en tendant plusieurs feuilles au Hokage.

Shisui ne releva la tête que vers midi et quart, en commençant par lentement redresser sa nuque engourdie. Des petits points lumineux apparurent malgré lui dans son champ de vision, mais il n'attendit quand même pas pour joindre et tendre ses deux mains au-dessus de sa tête pour s'étirer. Il n'était plus habitué à rester si longtemps assis, sans adapter sa position et notamment sur un banc en bois dur. Toutefois, il était soulagé de pouvoir rendre quelques lignes. Enfin, il bougea son cou de gauche à droite, et laissa ses yeux se poser sur Sayuri.

Son bureau était rempli du double d'exemplaires par rapport à ceux remplis par Itachi. Shisui ne put empêcher son petit sourire du coin des lèvres apparaître, car il connaissait sa partenaire par cœur : Sayuri écrivait frénétiquement sa conclusion, et plaça tout à coup le point final à sa dissertation. Le temps sembla suspendu lorsqu'elle regarda sa jolie montre offerte par Shisui, et quand son regard croisa le sien en signifiant simplement : « Je sais ce que je présente, faites-moi confiance. ».

Shisui ne voulut pas la déconcentrer, et il rangea donc ses affaires dans son sac. Sayuri buvait de longues gorgées d'eau fraîche et se replongea une dernière fois dans ses écrits qu'elle relu en un temps record : son niveau d'orthographe, de conjugaison, de grammaire et de syntaxe était irréprochable.

Il attendit alors le top départ de cette jeune femme qu'il admirait, et Sayuri et Shisui quittèrent leur siège en même temps. Minato vint une dernière fois à leur encontre, leur tendit le papier d'émargement qu'ils signèrent hâtivement, et quittèrent le lieu avec hâte. Sayuri et Shisui étaient impatients de se retrouver tous les deux. Ils ne s'expliquaient pas (encore) cette situation, ils étaient pour l'instant juste heureux de se créer des souvenirs en commun.

- « Ah ! ». Le soupir de soulagement que poussa Sayuri, Shisui pouvait le reconnaître entre mille. Sayuri aimait l'air pur et frais, elle appréciait la chaleur des rayons du soleil et...

Shisui était tombé amoureux de Sayuri dès leur première rencontre, alors qu'il n'était âgé que de quinze ans, et qu'elle était plus jeune de deux années. Chacun s'était vu grandir, et continuait surtout d'apporter à l'autre tout ce dont l'un avait besoin pour s'épanouir. L'attachement et le respect étaient sans aucun doute les deux valeurs les plus chères à Shisui. Sayuri portait une attention particulière aux regards, aux paroles et aux (petites) intentions.

Sayuri et Shisui se ressemblaient tellement qu'aucun n'était capable d'avouer ses sentiments, de peur d'être rejeté, notamment dans toutes les missions en commun. Or, ces deux adolescents d'exception étaient partis tout de suite ensemble dans des zones de tension, sans ne céder une seule fois à l'angoisse, l'anxiété, la panique, la peur ou encore le stress. Sayuri et Shisui étaient de ces individus rares qui savaient anticiper, et élaborer des stratégies logiques.

Sayuri et Shisui étaient ainsi devenus des jeunes adultes matures, sérieux et responsables, tout en restant des êtres introvertis et pudiques. Ils réfléchissaient vite, et souvent très bien. Cet avantage permit à Shisui de revenir très rapidement à la réalité, en focalisant toute son attention vers Sayuri.

Elle était physiquement restée la même durant toutes ces années, tout en augmentant sa force dans les combats rapprochés. Elle maîtrisait aussi de multiples techniques ninja, en possédant un excellent niveau en secourisme et en soins basiques d'urgence. Sayuri était une shinobi accomplie, tout en étant une jeune femme heureuse, surtout lorsqu'elle était entourée d'Itachi, d'Obito et de Kakashi et que Shisui se tenait à ses côtés. Elle n'échangerait sa vie contre aucun autre quotidien.

- « Je constate que Kakashi respecte toujours très bien mes consignes quand je lui indique de nous attendre pour partager un bol de nouilles chez Ramen Ichiraku. », observa Shisui en inspectant la cour principale de l'Académie.

- « Tant pis pour lui, il sait ce qu'il rate : un moment de détente entre amis et un repas délicieux ! », conclut Sayuri en pressant le pas vers ce restaurant dont elle réservait des places pour le lendemain. Elle aurait voulu saisir la main de Shisui, mais se résigna. En effet, elle ne voulait surtout pas qu'il s'éloigne d'elle à cause d'un geste mal interprété.

Les pensées de Shisui étaient rarement confuses, sauf après de longs débats à propos des événements qui auraient pu se produire si un tel groupe de personnes s'était décidé à suivre un choix précis. De plus, il était affamé et se délectait déjà de son après-midi passé près de la rivière. Sayuri, Shisui, Itachi, Obito et Kakashi étaient en repos jusqu'au lendemain soir, au début du week-end... Ces trois jours et demi de repos étaient exceptionnels : de fait, l'équipe 29 ne se réservait que des longs congés de deux semaines trois fois par an.

Sayuri et Shisui arrivèrent devant l'enseigne la plus populaire de Konoha, avec la boutique de Dangos. En cette belle journée de printemps, ils se débarrassèrent de leur veste légère, s'assirent côte à côte, commandèrent leur plat habituel (et donc favori sans logiquement regarder la carte) et Shisui sentit malheureusement les symptômes de son mal s'intensifier.

Il souffrait depuis hier de maux de tête, d'une fièvre légère, de courbatures et de frissons. La dernière affectation au village caché de la pluie n'était pas une destination qu'il appréciait, parce qu'il revenait souvent affaibli de ces pays aux climats uniques.

Sayuri et Shisui furent heureusement servis dans les meilleurs délais, ils dévorèrent également leur portion à une vitesse incomparable mais l'instinct de Sayuri sentait qu'un événement anormal... Shisui glissa soudainement dans ses bras, inconscient, transpirant et terriblement pâle.

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