Chapitre 1 - Partie 2

Inutile de vous raconter le reste cette journée, qui n'est vraiment pas intéressant, hormis le fameux café pris avec Olivia.

Après s'être servis à la machine, nous nous sommes assis sur une table de la cafétéria, puis c'est finalement elle qui a entamé la discute. Elle est donc célibataire, possède une chatte noire qui se nomme Scarlett étant donné qu'elle est fan de l'actrice Scarlett Johansson, détail inutile, je l'avoue... Elle travaille ici depuis plus longtemps que moi, elle a des origines européennes, pratique le tennis à ses heures perdues... Une femme qui a un beau dossier.

De mon côté, je suis plutôt resté discret, mais je lui ai tout de même avoué que j'étais également célibataire, passionné par les activités manuelles, pas vraiment actif, le sport n'est pas vraiment mon truc... Seul détail, je n'ai précisé que je vivais en colocation, c'était une question de crédibilité... Finalement, ça provoque le même effet que quand on avoue à une nana plutôt, voire carrément canon, qu'on vit encore chez ses parents. Ce n'est pas attirant comme situation de vie. Je suis resté sobre en lui disant que je n'habitais pas très loin de Sydney, à 15 ou 20 kilomètres environ.

Je n'allais quand même pas lui donné mon numéro de carte bleue...

Et puis le « rencart » s'est rapidement conclu, sans rien en particulier, à part encore une fois quelques sourires échangés, surtout de son côté... Je crois qu'elle m'aime bien. Oh non ! Je ne m'emballe pas ! C'était juste un petit café entre collègue, rien de plus ! Alors on se calme et on se contrôle, Jake !


19h05

Enfin libéré, je prends mes affaires et file en vitesse. Je prends l'ascenseur, seul pour une fois, et descends quelques marches avant de sortir du bâtiment. Il pleut. Condition parfaites pour conclure une journée un peu moins merdique que prévu... Je prends alors ma mallette en guise de parapluie et fonce vers ma voiture garée un peu plus loin. Il me faut évidemment 20 bonnes secondes avant de trouver les clés et d'ouvrir ma portière, mais quand je suis enfin à l'intérieur, je lâche un grand soupir de soulagement. Je commence à mettre le contact et enclenche les essuie-glaces pour y voir plus clair. J'enlève ensuite ma veste pour me mettre à l'aise et attache ma ceinture avant de reposer le regard vers l'extérieur. Et devinez qui je vois ?

Oui c'est bien elle, Olivia, sous la pluie, avec son parapluie noir.

Seules les femmes ont le pouvoir de tout prévoir...

J'allume le contact de ma voiture et m'avance jusqu'à être à son niveau. J'ouvre ensuite la vitre passager et l'appelle :

- Olivia !

- Salut, me dit-elle.

- Tu es en voiture ? lui demandai-je en sous-entendant quelque chose.

- Non, je dois rentrer à pied, j'habite pas très loin.

- Tu veux que je te raccompagne ? lui dis-je d'une voix plus virile.

La belle brune regarde un instant l'horizon quasiment invisible à cause des trombes d'eau et se pince les lèvres. C'est moi ou elle hésite ?

- Euh... Ouais, je veux bien, répond-t-elle avant d'ouvrir elle-même la portière passager et de s'installer en soupirant sur le siège.

Elle se tourne vers moi, replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille et me fait une risette encore une fois :

- Merci, c'est gentil de ta part.

- Où est-ce que je t'emmène ?

- 46 Amalfi Dr à Wentworth Point.

Elle attache sa ceinture, quant à moi, je passe en première et quitte mon lieu de travail, vers son chez-elle.

***

Le trajet a été, je l'avoue, assez silencieux. En fait il l'a été complètement. Lorsque je tentais je plonger mon regard dans le sien, il y avait comme un malaise, car elle le contournait et se concentrait sur les gouttes d'eau sur sa vitre.

Brièvement lorsque je m'arrête à un stop, j'observe mon reflet dans le rétroviseur. Je ne suis ni une bombe, ni un cageot physiquement. Je mesure un peu plus d'un mètre 80, je suis brun et bouclé, j'ai les yeux marrons, plutôt mince,... Je n'ai pas de quoi faire reculer les femmes au contraire... Donc je n'ai pas à m'en faire.

Enfin nous voilà chez elle, le voyage commençait sérieusement à être pesant. Elle détache sa ceinture et se tourne vers moi avant d'ouvrir la portière. Mais qu'elle ne puisse répliquer quoique ce soit, je décide de la raccompagner jusque devant la porte, comme le ferait n'importe quel Gentleman... Et mec en manque de sexe. Je descends donc de la voiture avec elle, la pluie s'est enfin calmée. Nous montons les quelques marches du perron et nous mettons à l'abri, puis je lève les yeux sur l'immeuble en m'adressant à Olivia :

- Alors c'est ici que tu habites ?

Elle gloussa brièvement puis me répond :

- Oui en effet, pas très grand mais on s'y sent bien.

Si tu m'invitais à monter avec toi, ce sera encore mieux, crois-moi...

Elle me regarde, je la regarde. Mais rien ne sort de nos bouches. En même temps, je ne vais lui demander de monter jusqu'à son appartement, et passer la soirée à faire l'amour comme des fauves ! Bon, si je m'engage, peut-être qu'elle va me suivre ? Après tout, je suis un homme et c'est normal que ce soit moi qui prenne les devants.

Je commence à m'approcher d'elle et elle me sourit. Puis finalement ce n'est pas ses lèvres qu'elle me tend, mais sa main.

- A demain, Jake. Merci encore, me dit-elle timidement.

Je suis donc contraint de lui serrer la main, comme deux collègues sans plus d'affinités. C'est ce que je fais malgré un petit bug interne. Puis elle ouvre la porte de son bâtiment et disparaît dans l'ascenseur.

C'est alors avec mon sexe déçu que je reviens à mon véhicule et remets le contact avant de rentrer chez moi. Il ne pleut quasiment plus maintenant mais le gris dans le ciel est toujours là. Mais sérieusement, pourquoi a-t-elle fait ça ?! C'était bien parti pourtant ! Le café dans la matinée, ces tonnes de sourire, cette gentillesse, mais elle a tout gâché ! On aurait pu passer une nuit inoubliable de folie ! J'aurais pu lui faire découvrir toutes les pièces de son appartement d'une autre manière ! Et faire des parties de jambes en l'air comme elle n'en a jamais jouit !

Je frappe ma main droite sur le volant, je suis en colère. Le prochain feu est rouge, alors je m'arrête et en profite pour me calmer, ce n'est pas le moment de craquer...

Inspire, expire, inspire, expire... C'est bon Jake, ça va passer. Ce n'est pas une petite garce comme elle qui va te mettre dans un état pareil ! Une garce mais jolie en tout cas...

Je finis le trajet jusqu'à mon immeuble en tentant de calmer mes nerfs, ce qui est parfois compliqué pour moi, il est vrai... Finalement, pas de crise à signaler. Je gare ma bagnole sur une des places du parking et descends en soupirant, une énième fois. Je prends l'ascenseur, ouvre la porte de mon appartement et y découvre mon colocataire sur le canapé, un burger dans les mains.

Il vide brièvement sa bouche pour me saluer :

- Salut vieux !

- Salut Kai... dis-je d'une triste mine.

- Oula... Toi tu as passé une journée de merde, pas vrai ?

- Et comment...

- Allez, viens t'asseoir et détends-toi un peu, dit-il en tapotant le canapé. Tu veux une bière ?

- Après cette journée je prendrai bien le pack entier si tu veux savoir...

Kai se mit à rire, puis partit dans la cuisine pour aller nous chercher la boisson en question. Quant à moi, je pose ma mallette dans l'entrée et étends ma veste sur le dossier du sofa, et m'affale dessus en expirant fort par le nez. Ça fait quand même du bien de rentrer chez soi...

Même si j'aurais préféré rester chez une certaine Olivia...

Mon ami revient, deux bouteilles en main, puis se pose à côté de moi. Il me tend ensuite une des boites en carton contenant les burgers que je prends avec appétit, puis décapsule les bières avant de trinquer ensemble.

Trinquer pour ma journée pourrie d'aujourd'hui...

Et c'est après un bon repas que directement, je pars me brosser les dents, en repensant, à finalement ce râteau de la part d'Olivia. Tout en secouant la brosse dans ma bouche, j'agrippe le blanc de l'évier de l'autre main, presque à le briser. Puis finalement, je crache ma colère dans le lavabo et essuie ma rage avant de me diriger vers ma chambre où je me change et me glisse dans les draps. Peut-être que la journée de demain sera meilleure ? Je ne pense pas mais, on peut toujours espérer... Je suis trop claqué par aujourd'hui, mon cerveau à trop servi.

Il est temps pour moi de fermer les yeux et d'avoir une dernière penser pour la jolie brune du bureau.

Sur laquelle je ne vais absolument pas fantasmer... C'est ironique bien-sûr.

Je finis par m'endormir, en songeant au corps nu de ma collègue sur le mien, tout en copulant fougueusement sur la table d'une cuisine imaginaire...


***

Et là, vous vous demandez sûrement comment je suis arrivé au stade d'un type célibataire en manque à un psychopathe qui s'inspire du plus grand fou sur cette planète ? Laissez-moi vous raconter tout ça... C'est pourtant simple, du moins pour moi, mais peut-être un peu moins pour vous.

Comment j'en suis arrivé là ? Un déclic, tout bêtement...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top