Chapitre 1: Le grand jour
Bip.Bip.Bip
4 :30. Eliane ouvrit les yeux doucement, puis se leva d'un seul coup. C'était le grand jour. Elle se rendit en courant dans la cuisine, où Judith, sa mère, avait déjà sorti des couverts et une assiette. La jeune fille lui posa un bisou sur la joue, puis passa à table. Quelques instants plus tard, Judith déposa une casserole devant sa fille.
- Je ne sais pas comment tu peux manger ça...
- Mais maman, les pâtes, c'est la vie, s'exclama Eliane.
Sa mère soupira, puis s'installa elle aussi à table, avec un café dans la main, tandis que sa fille commençait à engloutir son repas. Cette situation, qui peut paraitre très étrange à une personne normale, était devenue le quotidien de cette mère célibataire. Malgré ces 17 ans, Eliane ne passait pas son temps devant un ordinateur ou la télé, à regarder des séries sans intérêt ou discuter avec des amies. Pour elle, la seule chose qui comptait plus que le lycée, c'était le sport, ou plus précisément un sport : l'aviron. La plus part de ses amies ne comprenaient pas comment elle pouvait passer tout son temps libre au club, à toujours essayer de dépasser ses limites, préférant la compagnie de poids et de bateaux aux fêtes organisées par les lycéens. Ce qu'elle n'arrivait pas à leur expliquer, c'était cette sensation que seuls les rameurs peuvent ressentir, cette impression de liberté lorsqu'il y n'y que le bateau et soi-même au milieu d'un plan d'eau.
Ce jour-là, elle c'était levée à l'aube afin d'aller à Cazaubon, aux championnats de France. Elle et sa coéquipière avait réussi à arriver quatrième et se qualifier de justesse aux championnats de zones au même endroit, à quelques centièmes de secondes de la cinquième place. Après avoir fini son assiette, Eliane retourna dans sa chambre, et commença à s'habiller. Se doutant que les vestiaires sur places seraient bondés, elle décida de se mettre en tenue directement. Elle enfila un tee-shirt avec son prénom et un « 2 » marqué dans le dos, sa combinaison au couleur de son club, noire, violette et blanche, et un jogging noir. Elle attrapa son sac avec ses affaires pour deux jours, car tous les championnats se déroulaient sur un week-end, passa en coup de vent dans la salle de bain afin de se coiffer et de se brosser les dents, puis elle rejoint sa mère sur le palier.
- Tu as tes clefs ? demanda Judith.
- Oui, ne t'inquiète pas. J'ai aussi ma carte d'identité, ma visière, mon sac de couchage « et des gâteaux... ».
Eliane préféra ne pas dire à sa mère qu'elle avait piqué un paquet de Granola dans le placard, car celle-ci aurait été capable de prévenir l'entraineur, qui se serait fait un plaisir de les manger en regardant la jeune fille faire des pompes. Elles se dirigèrent vers la voiture, et prirent la direction du club. Elles n'habitaient pas très loin, et en 10 minutes elles arrivèrent à destination. Eliane sauta de la voiture, embrassant sa mère avant, et lui souhaita un bon week-end. Depuis qu'elle faisait de la compétition, sa mère ne l'avait accompagné qu'une fois, et elle n'avait jamais renouvelé l'expérience. Entre la pluie et le vent la journée, Judith avait décidé que si sa fille voulait souffrir pour son plaisir, qu'elle le fasse, mais elle préférait rester au chaud sur son canapé plutôt que d'affronter des tempêtes. Eliane trouvait que sa mère exagérait, après tout il ne faisait pas mauvais à chaque compétition, enfin presque... La jeune fille se dirigea ensuite vers le hangar à bateaux, où Justin, l'entraineur, attachait la remorque. Elle déposa ses affaires à l'arrière du minibus, puis alla lui dire bonjour.
- Alors, motivée ? demanda Justin
- A fond, on te décevra pas !
Justin lui sourit, et Eliane partit dans le hangar, vérifier s'ils avaient pris tout le matériel, les rames, et les comptes coups, ou stroke coach pour les intimes. Elle en prit deux, au cas où, par malchance, les autres ne marcheraient pas, puis retourna sur le parking, où les autres compétiteurs étaient arrivés. Elle sauta dans les bras de Charlotte, sa coéquipière, qui n'avait pas l'air très réveillée, puis dit bonjour à Blaise et Alix, deux J18 (Junior 18), qui ramaient eux aussi ensemble. Puisqu'ils étaient tous là, Justin claqua dans les mains et les fit monter en voiture. Dans quelques heures, ils arriveraient enfin sur le bassin, où ils montreraient aux autres clubs ce qu'ils valaient.
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