CHAPITRE 10
Rozen a passé la journée à chercher le traître qui se cache parmi les Raylend : elle s'est faufilée dans la salle des archives, écouté les messes basses de ses collègues, plaquée ses oreilles contre les murs et les portes, ainsi que tenter de contacter Sylas de façon subtile. Malgré tous ses efforts, le mystère persiste toujours. Elle a des suspects en tête, mais pour le moment, aucune de ses pistes n'est fiable.
Son rendez-vous avec Atlas approche à grands pas, et elle stresse comme si elle s'apprêtait à passer un examen. C'est une bonne chose qu'elle ne sache pas qu'une exfiltration d'urgence est prévu dans quelques instants. Autrement, elle serait en train de faire une crise cardiaque. En temps normal, les exfiltrations prennent plusieurs semaines avant d'être organisé, elles ne sont jamais faite en dernières minutes. D'une part, car des gens vont forcément mourir durant le processus, d'autres parts car cela entraîne de grandes chances d'échouer.
Une guerre de clans se prépare, et Rozen n'en a aucune idée.
Réticence et angoisse rythment les pas de la fleuriste endettée. Elle s'avance dans le jardin royal avec le cœur battant la chamade. Lorsqu'elle aperçoit Atlas, assis sur le rebord d'une fontaine, sa tension dégringole. Il est accompagné de son loup blanc.
— Tu es encore en retard, grogne le légendaire Atlas.
Rozen se pince les lèvres, honteuse. Elle voulait retarder ce moment le plus possible.
— Tu attends depuis longtemps ? lui demande-elle.
— Non.
En vérité, cela fait déjà trente minutes qu'il poireaute dans ce jardin. Il commençait à croire qu'elle l'avait trahi, qu'elle avait réussi à se débarrasser de son bracelet et qu'elle ne viendrait plus jamais. La voir dans ce jardin fut un soulagement pour Atlas.
Animé par une envie de vengeance, le jeune héritier a enquêté sur Kaios pendant de longues années. Il est parvenu à la conclusion que le pouvoir et la luxure n'étaient pas ses points faibles.
Son véritable talon d'Achille n'est autre que sa fille adoptive, Rozen.
Au cours de ses dernières années, Atlas s'est attaqué à plusieurs reprises aux révolutionnaires, et jusqu'alors, Kaios n'a jamais daigné répondre à ses provocations. La seule fois où il s'est manifesté, c'est lorsqu'Atlas a renvoyé un tueur à gages pour se débarrasser de Rozen. Ce geste n'est pas passé inaperçu aux yeux du chef des révolutionnaires, bien au contraire, cela a éveillé une rage fulgurante.
Atlas a compris qu'il tenait là une arme redoutable.
— Pourquoi est-ce que tu m'as demandé de venir ? lance Rozen en s'asseyant sur le rebord de la fontaine, malgré les grognements bestial du loup.
Bien que son visage ne le montre pas forcément, Atlas est déstabilisé par la distance qui le sépare d'elle. En règle générale, les gens ne s'osent pas s'approcher de lui, car certains disent qu'il porte malheur.
— J'ai besoin d'être sûr que tu ne t'es pas enfuie. À partir de maintenant, tu dois venir tous les soirs dans ce jardin, répond-il.
— Oh, c'est tout ? Donc, je peux partir alors, tout est OK ? s'étonne-t-elle.
Rozen s'apprête à s'enfuir au plus vite, mais Atlas la stoppe dans sa lancée :
— Non, attends.
— Il y a un problème ? panique-t-elle.
— Parle-moi des révolutionnaires.
S'il y a bien une autre personne qui déteste les révolutionnaires autant que les Raylend, c'est bel et bien Rozen. Elle ne garde que des mauvais souvenirs en leur compagnie. Lorsqu'elle est parvenue à quitter leur armée, ça a été le plus beau jour de sa vie.
— Ce sont tous des enfoirés, affirme-t-elle.
— Même Sylas Ollister ? enrichit-il.
Rozen écarquille les yeux et bondit sur ses deux pieds.
— Quoi ? Comment est-ce que tu le connais ?
Évidemment, Atlas est au courant de toutes les fréquentations de la fleuriste. Il a suivi son quotidien pendant un an. Forcément, les visites récurrentes de Sylas ne sont pas passés inaperçus aux yeux de ses espions. D'après les rapports qui lui ont été rapportées, Sylas et Rozen mènent une relation amoureuse proscrite par l'armée des révolutionnaires.
— Je prévois de le tuer prochainement, déclare Atlas.
La fleuriste cru mal entendre.
— Mais pourquoi lui ?! s'écrit-elle.
— Pourquoi pas lui ?
— Je peux te proposer d'autres personnes ! Il y en a plein. Ludovic, par exemple. C'est un sadique qui adore tuer les enfants ou, Ilyes, c'est un psychopathe. Il...
— Non. Je préfère Sylas.
Rozen descend de la fontaine pour se mettre en face d'Atlas. Le loup s'apprête à attaquer, mais son maître lui fait un signe de la main pour qu'il recule.
— Si tu le tue, je te tue ! s'exclame-t-elle.
— Essaye de me tuer pour voir.
— Maintenant ?
Il acquiesce.
— Ton loup va me dévorer vivante, c'est de la triche, se plaint-elle.
Le temps d'un battement de cœur, Atlas réprime un sourire. Il s'approche de son visage, créant ainsi un sursaut de la part de Rozen. Elle recule d'un pas.
— Dommage. Il paraît que tu as eu 2/20 aux tests de combats. J'aurai bien aimé voir ça.
— J'ai eu 3 ! Et, de toute façon, comment est-ce que tu sais tout ça ? Tu m'espionnes ?
— Un peu, répond-il.
— Depuis combien de temps ?
Atlas fait mine de réfléchir avant de prendre la parole :
— J'ai découvert ton existence en novembre, donc ça va faire un an.
Pour Rozen, tout prend son sens.
— T'as passé une année entière à m'espionner ? Ta vie a l'air vraiment nulle, se moque-t-elle.
— La tienne l'est encore plus.
— Je... euh, mais va te faire foutre ! finit-elle par dire.
— En plus d'être une mauvaise voleuse, tu n'as aucune répartie.
— Je te signale que j'ai toujours réussi mes missions ! Je suis une très bonne voleuse. Je peux voler tout ce que tu as dans la poche sans même que tu le sentes.
— Vas-y alors, fais-le.
— Pour que ça marche, tu n'es pas censé être au courant et... laissez tomber. Je m'en vais, souffle-t-elle, agacée. Je dois me lever tôt demain pour nettoyer tes chiottes.
Rozen n'attends pas sa réponse et tourne les talons pour revenir dans ses quartiers, mais alors qu'elle ne fait que quelque pas, un bruit retentit. Elle s'arrête et se tourne vers Atlas qui est déjà à l'affut.
— Tu as entendu ? lui demande-t-elle.
— Haku, en position, ordonne le jeune héritier en sortant son arme.
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
Soudain, une alarme assourdissante retentit. Une tempête fait rage dans les prunelles d'Atlas. Il sait mieux que quiconque ce que cela signifie. Un courant d'air glaciale balaie le jardin au même moment où Atlas attrape la main de Rozen.
— Viens, suis-moi.
Sans plus attendre, ils se précipitent dans un bunker caché derrière les lianes. Des coups de feu ainsi des cris se font attendre. A quelques pas, des corps inertes s'étendent sur le sol.
Lorsque les révolutionnaires entrent en scène, le sang coule toujours à flot. En un rien de temps, les fenêtres et portes de la demeure se sont clôturées par des barreaux renforcés. Tous les gardes des Raylend sont en place.
Les portes massives en titane du bunker s'ouvrent grâce à une combinaison de reconnaissance biométrique : empreintes digitales, scanner rétinien et analyse vocale. Une fois à l'intérieur, l'espace s'illumine par des panneaux LED intégrés au plafond projetant une lumière douce.
Le bunker est conçu pour être aussi confortable qu'une résidence de luxe : lits king-size avec matelas à mémoire de forme, salles de bains en marbre avec jacuzzis et dressings spacieux. Les murs sont recouverts de panneaux de fibres de carbone, insonorisés et résistants aux explosions.
À droite, une salle de contrôle regorge de technologies de pointe. Des écrans tactiles ultra-haute définition couvrent un mur entier, permettant la surveillance en temps réel, avec des flux de données cryptées.
À gauche, une zone dédiée à la détente et au divertissement s'ouvre sur un home cinéma avec écran 8K, système de son surround et fauteuils en cuir inclinables. Une bibliothèque numérique, accessible par commande vocale, offre des milliers de livres, films et musiques. Les Raylend détiennent plusieurs bunkers répartit dans toute la forteresse.
Rozen s'empresse vers les écrans pour comprendre la source de cette alerte. Lorsqu'elle aperçoit Sylas, le visage couvert de sang, sa bouche s'ouvre comme pour gober des mouches. Atlas la rejoins et ne tarde pas à reconnaître les révolutionnaires. Bien entendu ; il s'y attendait. Les seules personnes assez fous pour s'en prendre à sa famille ne peuvent être qu'eux.
— Pourquoi est-ce qu'ils sont là ? s'étonne Rozen.
— A ton avis ? Ils viennent te récupérer, souffle-t-il en roulant des yeux. Ton petit-copain a pu faire le déplacement à ce que je vois.
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PITIEZ, PARDONNEZ-MOI !
Je suis désolée d'être aussi retard ! :( Je suis en train d'écrire une nouvelle histoire et j'aimerais beaucoup vous la partager prochainement ! Elle s'appellera : " Au Fil Des Sept Couleurs" et je prévois de la finir complètement pour pouvoir publier régulièrement sur Wattpad (sans retard cette fois-ci)
Merci à toutes celles et ceux qui prennent le temps de commenter et d'aimer les chapitres de Saving Atlas ! 🥹
A très vite ✨
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