Chapitre 9

Une heure avait passée, nous avions neutralisé tous les micros qui se trouvaient dans notre maison. Il y en avait même dans notre chambre, ce qui était plutôt gênant si vous voyez ce que je veux dire. Nous étions désormais assis dans le salon, il était 21h27, les volets étaient fermés. Seule la lumière tamisée du lustre au plafond éclairait nos visages tendus.

-Suzanne... tu n'as rien commandé sur Internet, n'est-ce pas ?

Mes mains se crispèrent sur mes genoux, je me mordis la lèvre inférieure.

-Pourquoi ?

-Parce que le délai de livraisons du site où tu te trouvais est de 48h maximal. Or, nous n'avions pas reçu de colis. J'estime que tu m'as menti.

-Je peux très bien ne rien avoir commandé.

-POURQUOI TU ME MENS ?!

-Pourquoi tu t'énerves ?!

Nous étions tous les deux debout, à se défier du regard. La tension était palpable. TaeHyun se retourna en passant une main dans ses cheveux puis se retourna en me pointant du doigt.

-Tout ce que tu fais depuis un moment, de l'ouverture de mon dossier jusqu'à maintenant, ça ne te concerne en rien ! Mets-toi à l'écart de tout ça !

-Je te signale que j'ai été voir le patron et il a dit qu'il serait favorable que je t'accompagne sur cette mission !

-Tu n'as pas été formée ! Ne joue pas avec le feu, tu vas finir par te brûler !

-Epargne-moi ta poésie, ok ? Il m'a mis à l'épreuve et m'a posé quelques questions, alors il me fait confiance.

-Il t'a sorti son espèce de mannequin en plastique ?

-Ouais.

-T'es complètement conne.

-Quoi ?! J'te permets pas !!

-C'est pas en sachant tirer sur des cibles statiques que tu sauras te défendre, Suzanne !!

Les larmes me montèrent aux yeux. On ne s'était jamais engueulé et voilà que ça arrivait. C'était pas le moment, en plus. Je m'effondrai dans le canapé en recueillant mon visage dans mes mains. J'entendis TaeHyun s'asseoir à côté de moi en soupirant puis il posa sa main sur ma cuisse.

-Dégage.

Je me levai pour partir mais je fus violemment plaquée dos au mur. J'en eu presque la respiration coupée.

-Tu restes ici.

-Je ne dépends pas de toi. Et je ne le serais jamais.

Il releva la tête vers moi, le regard sombre. Je commençais réellement à avoir peur de lui.

-Tu as fait d'énormes progrès, tu sais bien te débrouiller même si l'espionnage n'est pas ton métier. Or, tu n'as pas l'expérience requise pour aller sur ce type de mission. En plus que tu es la première cible.

-Tu es la deuxième...

-J'ai toujours été la première. Ca me rend malade que tu le sois. Pas par jalousie, bien sûr que non, mais je vais devenir fou s'il t'arrive quelque chose. Le canon de mon arme pourrait très bien se retourner contre moi si tu venais à disparaître.

Une larme coula sur sa joue, puis une autre. Ses lèvres se mirent à trembler tandis que ses yeux me criaient à l'aide, au réconfort. Il tomba à genoux en posant sa tête sur mon ventre.

-Tu es tout ce que j'ai dans ma vie ! Un espion se doit d'être seul pour ne pas connaître les faiblesses qui pourraient être utiliser contre lui mais j'ai fait le choix de t'aimer. Et j'assume complètement, avec le cœur, parce que c'est ce qui me fait vivre. Si je venais à te perdre, je ne sais pas ce que je deviendrais. Une folie meurtrière, sûrement.

Il émit encore quelques sanglots avant de glisser ses mains dans les miennes.

-Quand je t'ai vu pour la première fois, j'ai bataillé contre des sentiments naissants. Mais on ne peut pas renier ce qui est vrai. Je me suis laissée aller, et je t'ai aimé comme un fou avant que nous partagions ensemble cet amour. Mais ce que tu ignores... c'est que notre rencontre, je l'ai provoqué.

Je m'abaissai à sa hauteur, nous nous assîmes au sol. Il gardait la tête baissée, comme accablé d'une certaine culpabilité.

-Si je suis venu à te protéger, c'est parce que les gens qui me voulaient du mal avaient constaté mon intérêt pour toi.

-Ca veut dire que...

-Tout ça ne serait pas arrivé si je n'étais pas tombé amoureux de toi, me dit-il en me regardant droit dans les yeux.

-Comment m'as-tu rencontré ?

-Un matin, je suis venue dans ta petite boulangerie acheter un croissant et un jus d'orange. Ton visage, ton regard, ta voix, j'ai complètement été charmé. Je ne pouvais pas me défaire de ton image. C'est alors que j'ai baissé ma garde, en te suivant où que tu ailles, sans me rendre compte que j'étais suivi. Mes ennemis se sont vite rendus compte que tu étais ma principale préoccupation alors ils ont cherché à te kidnapper. Mais je l'ai fait en premier, tu te souviens ? C'est alors que je suis devenu l'homme qui te protégeait. Et je le fais toujours, comme je peux.

J'acquiesçai doucement. Je comprenais maintenant pourquoi moi, une simple femme parmi tant d'autres, était devenue une cible de choix pour des criminels.

-Je ne regrette pas t'avoir connu, mais je regrette de t'avoir emmené dans ce tourbillon infernal. Il faut sans cesse se méfier, sans cesse être à l'affût, être prudent, ne faire confiance à personne. J'ai dû abandonner ma famille à l'époque, pour ne pas qu'on vienne à la trouver et à se servir d'elle comme otage. Mais j'ai fait le con avec toi.

-Si m'aimer et partager ta vie avec moi s'appelle "faire le con", t'es complètement con alors.

Il émit un petit rire en séchant ses larmes. Je m'approchai de lui et posai une main sur sa joue, le réconfortant tendrement. Il vint ensuite poser sa tête sur mon épaule, je le pris contre moi et le berçai doucement.

-Si je n'avais pas confiance en toi, je n'accepterai pas cette vie et je serais partie.

-J'ai pensé à me séparer de toi à une époque, parce que je ne voulais pas que tu connaisses le danger quotidiennement.

-Je m'en fous. Du moment que je suis avec toi, c'es tout ce qui compte pour moi.

-Suzanne ? fit-il en relevant la tête.

-Oui, TaeHyun ?

-Je t'aime comme jamais je n'ai aimé personne. N'en doute jamais, promets-le moi.

-Je te le promets si toi tu le fais aussi.

-C'est d'accord.

Nous sourîmes tous les deux puis échangeâmes un baiser rempli de tendresse et d'affection.

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