Chapitre 13

Annyeong tout le monde ! Voilà la suite de Save me ! Ça avance, ça avance ! Je suis heureuse de voir qu'elle vous plaît autant ! Bonne lecture !

La faible respiration de l'ennemi était à peine perceptible. Une semaine qu'il n'avait pas été battu, une semaine durant laquelle il aurait pu se reposer. Seulement le mot "repos" ne faisait pas parti du vocabulaire de son tortionnaire.

Ses bras étaient douloureux, levés en l'air, tirant sur ses muscles. Il avait l'impression d'être un porc attaché au plafond, avec le bonus de ne pas être pendu par les pieds. Namjoon l'avait mené dans une autre pièce où personne ne se rendait afin d'y pratiquer une nouvelle torture.

Épuisé, les cernes semblaient ancrées à jamais sous ses yeux explosés. Une hyperhémie conjonctivale avait atteint ses yeux, les laissant rouge de fatigue. On aurait pu le croire drogué, mais non, tout ça n'était que le résultat d'un manque de sommeil considérable.

Épuisé ne semblait même pas assez fort pour décrire comment il se sentait.

Ses yeux le brûlaient, ses muscles le tiraillaient. Il ne désirait qu'une chose : dormir. Mais il ne pouvait pas. Cela faisait une semaine que Namjoon et les soldats qui le relayaient l'empêchaient de dormir. Une semaine complète de nuits blanches, de jours à tenir éveillé alors que son corps réclamait le sommeil.

Les cordes autour de ses poignets déchiraient sa peau tout en le maintenant debout. Il était à sa limite. Non, il l'avait dépassé depuis longtemps. Sa position de pendu ne lui permettait pas de s'endormir. Il touchait à peine le sol de ses pointes de pieds.

Il avait l'impression que les cordes étaient devenues des lames tranchantes qui coupaient ses poignets, probablement meurtris sous elles. Il ne sentait plus ses mains car le sang passait mal jusqu'à elles, tant la corde était serrée. Ses bras semblaient être disloqués à force d'être tirés ainsi, la douleur en était insupportable.

Il avait tenu quarante huit heures ainsi avant que ses paupières ne se fassent trop lourdes. Seulement celui qui le surveillait ne le lui permettait pas, en le secouant ou le frappant. Ses premiers troubles de l'humeur étaient apparus passant tout d'abord par une irritabilité et une irascibilité croissantes.

Une fois cela passé il y eut une alternance rapide de quelques minutes entre l'euphorie et la dépression puis parfois, il semblait se détacher de tout, démontrant une indifférence à l'environnement et le désir de rester seul.

Suite à cela en plus de l'hyperhémie conjonctivale, il apercevait du brouillard autour des lumières et une diplopie sur certains objets qui semblaient se dédoubler. Notamment sur l'horloge placée face à lui pour le torturer un peu plus, dont le bruit résonnait violemment dans ses oreilles.

Le son était pourtant faible mais il avait l'impression qu'au fil du temps, il s'amplifiait, devenant de plus en plus fort et insupportable, comme s'il tambourinait dans son crâne.

Le troisième jour fut un peu plus difficile. Les objets semblaient changer de forme, comme si le monde réel n'était plus qu'une grande hallucination. Parfois il voyait le sol onduler sous ses pieds, les lumières clignoter alors que rien de tout cela ne se passait.

Puis lorsque le sol ou la lumière de brouillard redevenait plus ou moins normaux, c'était autour de ses parents et sa petite sœur d'apparaitre devant lui. Lui reprochant leur mort, lui reprochant son absence, ses fautes, son crime.

Les hallucinations semblaient tellement réelles qu'il tombait droit dedans, et les pensait réelles. Alors les soldats commençaient à le voir pleurer en s'excusant, alors qu'il ne se passait rien dans la pièce.

Au bout du quatrième jour les troubles somesthésiques commencèrent à apparaître. Les dysesthésies tels que des fourmillements aux mains et aux pieds, l'impression d'avoir un chapeau très serré sur sa tête le démangeaient.

Les trémulations (tremblements) au niveau des paupières et des membres se faisaient presque constant tandis que sa sensibilité à la douleur augmentait.

Le quatrième jour était plus dur à supporter. Ses pensées étaient totalement désorganisées. Lorsque Namjoon posait des questions, Jungkook y répondait d'une voix lente et basse. La réponse mettait toujours du temps à venir, comme si le délai de réflexion était augmenté.

Il avait des difficultés à trouver les mots corrects. Certaines phrases restaient inachevées alors qu'il avait du mal à garder un raisonnement logique. Il perdait souvent le fil logique du discours, ce qui énervait Namjoon qui n'avait pas suffisamment de réponses claires.

Il oubliait de nombreuses choses et tentait de réfléchir pour répondre, mais c'était trop difficile pour lui. Il avait juste envie que tout cela cesse et qu'on le laisse dormir.

Après cinq jours de privation, Jungkook ressentit une confusion et une désorientation temporo-spatiale ; il avait du mal à se concentrer, et n'arrivait plus à se situer dans l'espace et le temps.

Le sixième jour, commença l'état végétatif inconstant. Jungkook commençait à avoir une tachycardie modérée et une hyperthermie allant de 38° à 38°5 degrés. Son corps et son esprit commençait à le lâcher un peu plus. Les symptômes s'accumulaient dans les deux côtés.

Sa perception temporelle fut également modifiée. Parfois lorsqu'il regardait l'horloge, tantôt le temps passait rapidement, tantôt il avait l'impression qu'il était ralenti. Ça ne cessait d'alterner et il avait juste l'impression de devenir fou, s'il ne l'était pas déjà.

Le septième jour fut l'accumulation de tous les symptômes. Il se sentait de plus en plus mal, avait horriblement mal à la tête, n'arrivait plus à réfléchir ni à se concentrer. Les objets et soldats se dédoublaient sous ses yeux qui le brûlaient.

Son cœur s'accélérait sans raison, il avait l'impression d'avoir de la fièvre sans en avoir, les fourmillements le démangeaient, ses poignets déchirés le brûlaient alors que sa fatigue était extrême. Il n'en pouvait plus.

-Alors ? Tu vas me dire qui il est maintenant ?

Ses paroles n'avaient aucun sens, il n'arrivait presque plus à les comprendre. Il tenta de se concentrer pour en comprendre le sens avant d'abandonner de de soupirer. Namjoon lui apparaissait flou, se dédoublait parfois avant de redevenir une seule et même personne.

-Dis le et je te laisserais dormir.

Il se força à réfléchir malgré sa grande difficulté à le faire. Puis il abandonna de nouveau, n'y arrivant pas. Il sentit comme si tout le poids qu'il ressentait écrasait ses épaules. La fatigue le tiraillait et tout ce qu'il désirait, c'était qu'on le laisse enfin se reposer. Malgré tout, il prit une inspiration et lui répondit après un temps de réflexion, d'une voix basse.

-Je ne sais pas...

-Allons Jungkook, ne joue pas à ça avec moi ou je te laisse comme ça jusqu'à la semaine prochaine.

Pris de panique il réfléchit encore, mais son cerveau ne semblait pas du même avis et lui donnait une migraine affreuse.

-Je ne sais vraiment pas... Je sais pas... J'y arrive pas...

Namjoon soupira fortement, las que sa méthode ne marchait pas sur lui. Il avait eu beaucoup d'informations top secrète que Jungkook connaissait mais il n'avait jamais ce qu'il voulait réellement.

-Tu veux dormir Jungkook ?

-Oui...

-Alors donne-moi le nom de la personne qui était avec toi et connaissait tout ce que la présidente gardait top secret. C'est important Jungkook, j'ai besoin de toi. Si tu me dis son nom je te laisserais tranquille. J'ai juste besoin de le savoir, tu le connais, tu es le seul à le connaître puisque la présidente est morte. Je ne sais que son faux nom, comme tous ceux de ton armée, il n'y a que toi et la présidente qui étiez au courant de son nom. Dis-le-moi, dis-moi le nom de l'homme auquel elle avait le plus confiance et dont personne n'a vu le visage.

Jungkook tenta sérieusement d'y réfléchir mais les rouages de son cerveau étaient littéralement hors service. Il essayait vraiment, mais la fatigue était trop pesante, il n'en pouvait plus, il n'y arrivait plus.

-Je ne sais pas...

La langue de Namjoon claqua contre son palet alors qu'il serrait les poings furieux. Il en avait sérieusement marre que ses tortures ne marchent pas assez bien sur lui. Soit elles étaient trop violentes, le rendant incapable de répondre, soit pas assez, lui permettant de garder la bouche close.

Il laissa Jungkook, sachant qu'il n'obtiendrait plus rien de lui dans cet état et quitta la pièce. Il devait réfléchir à sa prochaine torture. Interpellant un soldat à la sortie, celui-ci fit le salut militaire face à lui.

-Détachez-le et laissez-le dormir.

***

-Debout !

La voix grave fit sursauter les trois amis qui dormaient paisiblement dans leurs futons. La porte avait claquée tout comme la voix du soldat, coupant prématurément leur sommeil à tous.

-Garde à vous !

Les soldats à peine éveillés se redressèrent et malgré leur esprit encore brumeux, ils se mirent tous droits et firent le salut militaire, laissant leur main à leur front. Ils ne savaient pas pourquoi ils étaient victimes de ce réveille brusque mais ils obéissaient, attendant d'en apprendre plus. Le soldat qui n'était autre que Namjoon, les jugea tous de son regard froid avant de regarder Jimin.

-Soldat Park Jimin, vous avez été réaffecté à médecin de l'ennemi pour aujourd'hui uniquement.

Jimin s'inquiéta immédiatement mais resta calme, ne montrant aucune de ses émotions.

-Vous autres, allez à vos postes à l'arrière, maintenant.

-Oui ! S'exclamèrent-ils en même temps.

Il quitta la pièce, refermant la porte brusquement alors que les soldats se détendaient.

-Il lui arrive quoi aujourd'hui ? Demanda Hoseok.

-Va savoir. Répondit Taehyung en se laissant tomber dans son lit. Il était obligé de nous réveiller comme ça ? C'est presque l'heure en plus, il aurait attendu dix minutes on serait debout.

-J'ai l'impression que tu passes ta vie à le soigner Jimin.

En entendant son nom, le concerné quitta ses pensées et se retourna.

-Hein ?

-J'ai dit, j'ai l'impression que tu passes ta vie à le soigner.

-Ah... Oui... Faut que j'y aille.

Il se prépara rapidement sous les regards lourds de ses deux amis.

-Il s'est passé quelque chose ?

La voix de Taehyung fit détourner le regard de Jimin alors qu'il fermait son haut d'uniforme.

-Je crois. Je vous raconterai ce soir, j'ai besoin d'en être sûr avant.

Les deux amis assis se regardèrent d'un air interrogatif avant de fixer Jimin quitter la pièce sans un regard en arrière. Le noireau se précipita vers la partie principale de la maison, inquiet de l'état de l'ennemi. Le craquement qu'il avait entendu la veille ne le rassurait absolument pas et il s'en voulait de ne pas être entré dans la pièce pour l'aider.

Mais il ne pouvait pas, non seulement il se serrait fait voir mais en plus il serait démi de ses fonctions. Il était soldat avant tout et avait des ordres à respecter.

Une fois devant l'entrée, il aperçut Namjoon à côté, les bras croisés qui le fixait. Il ignora son regard, le salua d'un léger baissement de tête avant d'entrer. Il rejoignit directement Jungkook et sentit son cœur s'accélérer en découvrant de nouvelles tâches de sang sur le sol.

L'ennemi était à terre, la respiration anormale tandis que de la sueur coulait sur son front. Jimin jura mentalement et s'approcha pour l'examiner sans le toucher. Voyant qu'il était inconscient, il en profita pour toucher son corps doucement, l'examinant complètement.

-Il n'y a rien, juste son poignet à soigner.

Jimin ne se retourna pas en entendant la voix grave résonner et leva son haut. Au vu des hématomes, Namjoon n'avait pas la même définition du mot "rien" que lui. Il rabaissa son haut en soupirant et attrapa son poignet gauche. Voyant que ce n'était pas lui, il prit le droit en se dépéchant car l'ennemi s'éveillait doucement en grimaçant.

Il claqua sa langue contre son palet en voyant la blessure qui avait pris une teinte violacée. Il se retint d'injurier Namjoon ou de lui lancer un regard noir et se dirigea vers l'armoire où se trouvait de quoi le soigner.

Il soupira en voyant qu'il n'avait pas tout ce qu'il fallait et prit uniquement une crème presque vide et un des derniers bandages restant. Il retourna auprès de l'ennemi et se dépêcha d'étaler la crème sur son poignet avant de le bander.

Jungkook reprit connaissance et paniqua légèrement en le sentant toucher son poignet. Seulement il était encore vaseux et endormi alors sa réaction se fit bien moins violente.

-Pourquoi vous n'avez fait venir aucun médecin cette nuit ?

-Comment sais tu que j'ai fait ça cette nuit ?

La voix froide claqua alors que Jimin cessa de bouger, laissant son regard sur Jungkook. Super la bourde, vraiment. Il n'en montra malgré tout rien et répondit tranquillement.

-On entend ses hurlements à des kilomètres la nuit, ça m'a reveillé.

Ce qui était absolument vrai.

-Ça pouvait attendre.

La colère de Jimin grimpa alors qu'il se retournait vers lui.

-Ce genre de blessure doit être traitée rapidement ! Ça peut avoir de grandes séquelles si on attend trop longtemps ! Cracha-t-il énervé.

-Baissez d'un ton soldat, ou je vous calmerai personnellement.

Jimin se renforgna alors que Namjoon s'approcha, menaçant.

-Je vais être clair soldat. Vous n'avez pas à intervenir, quand je vous demande quelque chose, vous le faite sans protester et surtout sans me contredire. Ce bâtard est sous ma responsablité, j'ai tous les droits sur lui et ce n'est pas vous qui allez me dire ce que je dois faire. Si je juge que ça peut attendre, ça attendra. Alors redescendez cinq minutes et retournez à votre position parce que je n'hésiterai pas à vous rétrograder si je juge cela nécessaire. Me suis-je bien fait comprendre ?

Jimin serra les dents, se retenant de répondre alors que ses yeux lançaient des éclairs dans ceux du nord coréen. Il n'avait aucun ordre à lui donner. Non seulement il ne faisait pas parti de son armée mais en plus il n'était pas son supérieur. Seule sa position plus élevée lui permettait d'agir ainsi.

-Oui.

-Bien, vous pouvez disposer.

-Je vous demande la permission de quitter la maison pour me rendre à l'hôpital, y chercher le nécessaire à sa guérison. Il n'y a pas ce qu'il faut et les stocks ont énormément diminués. Si vous voulez tant le brutaliser à l'avenir, il me faut plus de matériel.

Namjoon plissa les yeux, n'aimant pas le ton de Jimin et sa façon de dire les choses. S'il le cherchait il allait rapidement le trouver.

-Fait donc, et reviens avant le repas.

-Bien.

Il lança un dernier regard inquiet à Jungkook avant de quitter la maison. Il avait jusqu'à midi pour récupérer de quoi le soigner ainsi que les informations dont il avait besoin. Il fallait faire vite. 

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