Onzième contact

[La voiture n'a toujours pas bougé. Nous n'avons quitté la chambre que pour manger. Olli dort quand elle ne parle pas et quand elle ne mange pas. Mon téléphone vibre.]

Qui que tu sois, tu vas mourir.
Tu as encore dix heures pour disparaître et laisser la fille.

[Oublie-le. Oublie-le. Tout va bien. Y'a un flic devant la porte. J'ai prévenu la police, un commissaire est venu en personne s'assurer de la santé d'Olli. La personne qui avait alerté sur son enlèvement, une amie, s'était faite abattre le lendemain. Olli s'appelle en fait Miranda, mais je préfère Olli, et elle s'y est habituée. Un médecin a fait le bilan de santé. Elle avait deux cotes cassées. Deux. Il lui avait filé de l'aspirine par palette, et des poches de glace, et lui avait aussi imposé des exercices de respiration. Mon coloc prend des nouvelles. Olli dort. Le médecin a demandé à ce que le lit soit incliné d'une façon particulière pour elle. J'avais prévenu qu'elle se sentait en danger, qu'elle était en danger. Qu'elle est en danger. Je veux rester avec elle. Elle panique si je suis loin. Hier, j'ai dû m'absenter pour parler avec la dame de l'accueil, je l'ai retrouvée en train de hurler et de paniquer. Le flic posté devant la porte s'est pris un coup de poing dans la débandade, mais Olli est tellement affaiblie que ça n'a rien fait.]

Tu es faible.
Je pourrais rentrer n'importe quand.
Je sais quand la relève des policiers de garde.
Je pourrais entrer.
Je pourrais te tuer dans ton sommeil.
Tu sais que je veux te crever depuis un sacré bout de temps, hein ?
Pourquoi venir en aide à cette salope ?
Hein ?
Elle mérite que je la viole encore, jusqu'à ce que cette chienne en crève.

[Je coupe mon téléphone. Il fait noir dehors. Déjà 23 heures. La voiture est toujours là. Dans la chambre, il n'y a qu'Olli et moi. Je n'entends que le souffle régulier et douloureux d'Olli qui dort. Tout va bien.]

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