PARTIE 6 - Pause.
Elle se réveilla dans un lit vide. Richard avait dû partir travailler. Après leur conversation de la veille, il n'avait plus reparlé du shooting et de sa crise de jalousie. Visiblement, l'incident était clos.
La vie avait repris son cours normale et elle n'allait pas s'en plaindre ! Elle reçu un texto de Richard avant d'arriver au travail, puis un autre quand elle passa les portes du bureau. Et ce déluge de message continua toute la journée. Elle avait la tête sous l'eau niveau travail et n'avait pas vraiment le temps de passer son temps à répondre à ses messages.
Elle triait les photos de la veille quand son téléphone vibra.
— Allô.
— Ma chérie c'est moi. Je voulais juste savoir si tout allait bien. Comme tu ne répondais je m'inquiétais.
Elle pouvait comprendre qu'il ai besoin de se rassurer. On ne pouvait pas dire qu'elle ait été tendre avec lui hier soir. Mais elle ne vivrait pas dans le doute permanent, surtout avec son métier. Elle passait ses journées entourée de mannequin !
— Je vais bien, juste beaucoup de travail.
— Je voulais juste m'assurer que tout était sur les rails sur nous deux. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris. C'était un comportement puéril et je ne voudrais pas te perdre pour ça.
— Tout vas bien Richard. N'en parlons plus s'il te plait.
— Très bien ! On se voit ce soir ?
— Oui, avec plaisir. Je te laisse, je dois vraiment retourner travailler.
Elle raccrocha le coeur plus léger. On avait tous des moments de folies passagères. Elle pensait que cet appel aurait calmé les ardeurs de Richard, mais il semblait que sa journée était moins occupée que la sienne.
Tout ces appels et ces messages au long de la journée l'oppressait. Elle avait l'impression d'étouffer comme si l'ombre de Richard planait toujours au dessus de son épaule.
Cette laisse invisible commençait à la faire douter. Peut être Richard n'était pas l'homme qu'il lui fallait après tout. Il n'avait pas l'air de manquer de confiance en lui donc était-ce le signe d'un manque de confiance en elle ? Un couple devait marcher sur la confiance ou au moins sur le respect mutuel de la liberté de l'autre. Visiblement, Richard avait dû mal avec la notion d'espace personnel.
Son téléphone vibra. Quand on parlait du loup ! Encore un message de Richard. Elle n'avait pas répondu au suivant et il s'impatientait.
Richard : [ où es-tu ? Tu ne réponds pas je m'inquiète ! ]
Lily : [ je suis au travail. Grosse réunion je n'ai pas le temps d'écrire ]
Voilà, avec ça elle allait être tranquille pour au moins quelques heures. Son téléphone vibra à nouveau.
Richard : [ tu ne m'as pas parlé de cette réunion. ]
Lily : [ dernière minute. Je dois y aller ]
Elle bascula, la tête en arrière et décida d'appeler Lexie. La douce et calme Lexie serait sûrement de bon conseil.
— Allô, la voix posée de Lexie la calma immédiatement.
— Lex, je suis si contente de te parler.
— Un problème ?
— Oui, non, je ne sais pas , soupira Lily.
— Tu sais que je serais toujours là pour toi Lily.
— Je...c'est Richard.
Elle n'avait pas eu encore l'occasion de parler aux filles en face à face, mais elle leur avait parlé de sa nouvelle relation. Nina avait eu un langage des plus imagés quand Lily avait prononcé le prénom de Richard. Son amie ne le portait pas dans son cœur à l'université et visiblement c'était encore le cas aujourd'hui. Mais il avait changé, il était plus posé. On ne pouvait juger une amourette d'adolescent avec une relation d'adulte. Elle aussi avait changé, elle espérait donc que Nina allait comprendre que Richard avait lui aussi muri.
— Il ne t'a pas fait du mal au moins ? Parce que sinon j'appelle Nina et...
— Rentre les chiens, la calma -t-elle.
— As-tu déjà eu l'impression d'étouffer avec Ayden ?
— Non, mais je ne suis pas sure de comprendre ou tu veux en venir.
— Il me bombarde de message et d'appels. Je sais que je ne devrais pas me plaindre que mon copain pense à moi. Mais je ressens ça comme un manque de. Confiance.
— Tu crois qu'il essai de te surveiller.
Elle hésita. Depuis sa crise au studio, elle commençait à avoir quelque doute quant à leur compatibilité.
— Je ne crois pas non. C'est juste que je me sens étouffer. Littéralement.
— Tu devrais peut être faire une pause.
— Rompre, tu veux dire ?
— Non. Enfin pas si c'est ce que tu veux. Mais tu pourrais peut être essayer de lui en parler.
— Richard est...sensible. J'ai peur qu'il se braque et ne comprenne pas vraiment ce que j'essaie de lui dire.
— Ce n'est pas être sensible, c'est être susceptible.
Elle n'osait pas le dire tout haut. Comme si Richard allait surgir d'un placard si jamais elle le disait mais oui il était susceptible. Des fois elle avait l'impression de marcher sur des œufs avec lui.
— Tu as sans doute raison, merci ma Lex.
Elle raccrocha et prit le temps de réfléchir à tout ça. Elle avait besoin de ralentir un peu. Une fois sa décision prise, elle envoya un message à Richard pour lui donner rendez-vous le soir même. Il ne servait à rien de repousser plus les choses.
***
Elle avait stressée toute la journée. Cette discussion allait être compliquée. Elle avait répété son petit discours dans sa tête un nombre incalculable de fois. Quand Richard sonna, elle était comble de l'anxiété.
— Salut, ma jolie, dit-il en l'embrassant.
— Salut, répondit-elle tout doucement.
Ok, elle n'allait pas tourner autour du pot. Si elle ne le disait pas maintenant, elle ne le ferait jamais.
— Tu sais Richard, je pense que tout ça va peut-être un peu trop vite, commença-t-elle prudemment.
Bon d'accord, c'était peut-être un peu brutal. Richard qui était en train de retirer son manteau stoppa son geste et la regarda complétement sonné.
— Essaie-tu de rompre avec moi ? Une lueur dangereuse dansait au fond de ses yeux. Cette question sonnait presque comme une menace. Il avait toujours son air de gendre parfait, seulement pour la première fois il lui fit un peu peur. Instinctivement, elle recula d'un pas.
— Non, temporisa-t-elle. Je pense juste qu'on devrait ralentir un peu. Tu parles déjà mariage et enfants, j'ai juste besoin de ralentir un peu les choses.
Il s'approcha lentement et lui saisit le poignet serrant un peu trop fort à son goût.
— Tu...tu me fais mal, Richard.
Il la lâcha immédiatement. Elle libéra un soupir de soulagement. Elle devenait complètement paranoïaque, Richard ne lui ferait jamais de mal. Tout ça c'était la faute de Spencer. Il passait son temps à la faire douter sur les intentions de Richard qu'elle avait presque fini par y croire.
— Je suis désolé, dit-il en reculant d'un pas.
Elle le dévisagea en se massant le poignet.
— écoute, je t'emmène au restaurant et on en parlera là-bas d'accord ?
Elle prit le temps de réfléchir. Aller au restaurant pourrait apaiser les tensions. En plus il s'agirait d'un terrain neutre. Personne ne faisait un esclandre au restaurant. Le repas au restaurant se passa sans encombres. Richard était charmant comme à son habitude et ses doutes s'apaisèrent comme ils étaient venus. L'homme en face d'elle n'était pas le genre à brutaliser une femme. Elle devait arrêter de prendre tout ce que disait Spencer au sérieux. Aucun psychopathe n'amènerait sa copine manger des pâtes à la truffes avant de zigouiller sa victime!
— Tu as réussi à boucler le prochain numéro sans problèmes ? demanda-t-il tandis qu'ils attendaient leur dessert.
— Oui, Dieu merci ! Ma boss devenait ingérable. Ce numéro spécial était à deux doigts de la rendre complètement folle. Heureusement Spencer a réussi à tout gérer.
— ça fait longtemps que tu le connais ?
— Spencer? ça doit faire...réfléchi-t-elle en comptant mentalement. Presque trois ans maintenant.
— Et il ne s'est jamais rien passé entre vous ?
Elle s'en serait presque étouffé sous le choc.
— Spencer est gay.
— Oh. Richard eu le bon goût de paraitre gêné. C'est bien la première fois que quelqu'un lui prêtait une aventure avec son assistant. Seul un aveugle ne verrait pas qu'il est gay.
Richard la raccompagna chez elle dans le silence.
— Richard, je ne veux pas remettre sa sur le tapis. Mais nous n'avons pas vraiment eu le temps de parler de nous durant le dîner.
— Je sais que tout cela peut paraitre un peu rapide, mais je tiens énormément à toi Lily. Donc si tu veux qu'on ralentisse un peu, je vais respecter ton choix. Je vais te laisser un peu respirer.
Richard la quitta sans plus de discussion. Elle fût surprise qu'il soit aussi conciliant. Elle allait entrer quand une silhouette attira son attention. C'était étrange, la rue était bien éclairée pourtant la silhouette toute de noire vêtue semblait vouloir se tapir dans l'ombre.
Elle hésita devait-elle appeler la police ? Peut-être était-ce un cambrioleur en repérage ? Pourtant quelque chose la troubla, l'individu semblait la fixer, elle. Préférant ne pas prendre de risque, elle sortit son téléphone prête à appeler la police. Quand elle releva la tête la silhouette avait disparu.
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