PARTIE 34 - Mise aux fers

— Non, attendez, tenta-t-elle de tempérer.

C'était un cauchemar ! Ils ne pouvaient pas vraiment être venus l'arrêter, elle !

Tandis qu'ils s'approchaient, elle recula un pas après l'autre jusqu'à se retrouver bientôt acculée dans un coin de la pièce. Elle avait le sentiment d'être un animal traquée.

Elle cherchait frénétiquement Wade du regard.

— Non, non, vous ne pouvez pas, répétait-elle telle une litanie.

— Lily, tu dois te calmer et les suivre docilement, dit Wade en ancrant ses yeux dans les siens. Je vais te retrouver la bas.

La voix du jeune homme était douce mais elle ne suffit pas à la calmer cette fois-ci. Bien au contraire, sa voix passa au second plan tandis qu'elle voyait les hommes approcher. Son stress monta d'un cran. Elle tendit les bras devant elle, cherchant à les arrêter par tous les moyens.

— Madame, vous devez nous suivre.

— Non, non, c'est une erreur.

Un des policiers la saisit par le poignet et la plaqua contre le mur tandis qu'il lui passait les menottes.

— Lily Evans, je vous arrête pour vol et...

Le reste se perdit dans le brouillard de sa détresse. Richard allait encore la faire enfermer.

— Non, je n'ai rien fait ! Commença-t-elle à sangloter.

Elle savait que son comportement était tout sauf raisonnable. Mais les émotions se bousculaient en elle sans répit. Elle avait terriblement peur, mais était aussi en colère contre Richard et contre cette injustice.

Le cliquetis des menottes se refermant sur ses poignets rendait tout cela bien trop réel. La panique prit le dessus sur la peur.

— Non, non vous ne pouvez pas m'emmener, dit-elle en tentant de se débattre. Wade !

— Lily, calme-toi !

Son regard perçant la calma immédiatement. Il avait raison, elle devait se calmer. Et surtout lui faire confiance. Il allait la sortir de là. Elle tenta de reprendre une respiration plus régulière.

Elle hocha la tête et suivit docilement les officiers de polices. Elle se retourna et lui jeta un dernier regard tandis qu'ils se dirigeaient vers la sortie.

Elle avait l'impression d'être là depuis des heures. Ils l'avaient amené dans cette pièce grise sans qu'on lui explique rien. Les néons diffusaient une lueur blanche qui rendait l'ambiance encore plus triste.

Ses mains, toujours menottées, étaient attachées à un anneau comme si elle était une dangereuse criminelle. Pire un animal.

Un frisson la parcourut. Elle ne portait qu'un fin T-shirt quand ils étaient venus l'arrêter et maintenant que le choc était passé, elle commençait à trembler de froid.

Elle avait totalement perdu la notion du temps. Personne n'était venue la voir et on ne lui avait pas laissé l'opportunité de passer un coup de téléphone.

Prenant son mal en patience, elle fixait un point sur le mur cherchant à se convaincre que tout ceci n'était que le fruit de son imagination. Cela ne pouvait pas être réel. La minute d'avant elle était au Secret et maintenant elle était en garde à vue pour un crime qu'elle n'avait pas commis.

Wade allait venir la chercher ou Lexie. Quelqu'un allait venir. Il le lui avait promis avant qu'on l'emmène. Ce soir, elle serait chez elle et cette histoire serait derrière elle.

Richard. C'était forcément lui qui l'avait balancé aux flics. Il apparaissait au Secret et le lendemain, elle finissait au poste. Cela ne pouvait pas être le fruit du hasard.

Elle avait envie une furieuse envie de frapper quelque chose, de se lever et de tout retourner sur son passage.

Mais elle n'en fit rien, elle continuait à fixer dignement le mur. Elle posa la tête sur ses mains jointes quand la porte s'ouvrît enfin.

— Je veux parler à un avocat, dit-elle tout de go.

— Il est là.

Un soupir de soulagement lui échappa. Ils ne l'avaient pas oublié.  Elle allait éclaircir le malentendu et elle serait bientôt sortie d'ici. Dans quelques heures, elle serait dans les bras de Wade et tout ceci ne serait qu'un mauvais souvenir. Elle s'accrochait fermement à cette idée.

Elle se redressa sur sa chaise, prête à accueillir son sauveur en col blanc. Son sourire s'effaça quand elle vit la personne entrer dans la pièce.

— Eh ! Ce n'est pas un avocat ! commença-t-elle à crier.

Elle se releva brusquement faisant tomber sa chaise au passage. Elle tira sur les menottes de toutes ses forces. Ses poignets commençaient à la faire souffrir et des traces apparaissaient autour du métal.

— Eh ! Revenez !

Elle avait l'impression de parler dans le vent. L'agent de police referma la porte comme si elle était transparente à ses yeux. C'était donc cela la justice ?

Richard la regarda avec un sourire vicieux. Il avait gagné et cette enflure le savait !

Il s'approcha d'elle et remis la chaise sur ses pieds. Ses doigts vinrent replacer une mèche derrière ses oreilles. Elle tenta de rester calme et de ne pas bouger, mais ses mains froides et moites la révulsait depuis le plus profond de son être. 

— Assieds-toi, dit-il d'une voix mielleuse qui l'avait charmé autrefois, à présent elle lui faisait à un serpent cherchant à charmer sa proie.

Maintenant qu'elle l'avait en face d'elle, elle se demandait ce qu'elle avait bien pu lui trouver. Il lui apparaissait fade et trop rigide dans son costume. Le costume était censé faire l'homme, mais ici elle ne voyait rien en lui. Ni charisme ou charme, juste un homme pédant bouffi d'orgueil. 

Il transpirait quelque chose d'insidieux, caché si profondément qu'elle s'était laissée duper par ses airs de gentleman. Mais aujourd'hui il ne se cachait plus. Sa carapace s'était fissurée pour ne laisser apercevoir qu'un homme qui la répugnait.

Hors de question qu'elle reste ne serait-ce qu'une minute de plus avec cet homme !

— Eh ! Il y a quelqu'un ? Je veux qu'il sorte d'ici ! Vous m'entendez, faite-le sortir !

Il saisit son bras avec force et la fit s'assoir.

— Je.t'ai.dis.de.t'assoir ! dit-il entre ses dents. On a une discussion en suspens toi et moi. 

— On a rien à se dire.

— Voyons, ma chérie. Tu m'avais manqué, mais pas ce caractère fougueux. D'ailleurs, quelle n'a pas été ma surprise de te trouver au secret.

— Tu ne pourras pas me faire enfermer !

— Mais ce n'est pas mon but, ma chérie.

S'il l'appelait encore une fois la chérie elle allait finir en prison et pour une bonne raison cette fois-ci. Il avait l'air de se réjouir de sa situation. Cela se voyait dans son regard, il faisait des allées-retour entre ses menottes et son visage. Il se régalait de voir son air dépenaillé et de sa détresse manifeste.

Il aimait ça : la faiblesse des autres. Elle le comprenait maintenant. Il se nourrissait de la faiblesse des autres. Cela le rendait fort. Le contact de Wade lui avait permis de s'en rendre compte. Elle était arrivée à lui faible et vulnérable. Il aurait pu la prendre de haut, la juger et pire s'en servir contre elle comme l'avait fait Richard.

Mais il n'en avait rien fait. Il l'avait laissé reprendre pied avec la réalité à son rythme. Et plus important : il n'utiliserait jamais la faiblesse des autres pour servir son égo, contrairement à Richard qui en avait besoin pour exister.

— Vois-tu j'ai été très triste que tu ailles s'en un mot.

Elle ne répondit rien. Il pouvait l'obliger à l'écouter, mais pas à lui parler. Et elle n'était pas partie sans un mot, elle avait fui.

— La politique du silence, hein ? Si tu ne veux pas que je te fasse enfermer, je te conseille de coopérer.

— Je suis innocente ! Et tu le sais !

Il la saisit par le poignet et serra avec force.

— L'argent peut réécrire la vérité, souffla-t-il.

Les mots se brouillèrent dans son esprit. Sa confiance venait de complètement s'envoler face à ce simple contact. Là où le touché de Wade était doux et sensuel, celui de Richard était violent et dominateur. Son attitude bravache n'était que façade. En son fort intérieur, elle tremblait de peur. Elle se revoyait de retour des semaines en arrière, prise au piège dans cette relation toxique.

La prison ou lui, autant choisir entre la peste et le choléra.

— Tu m'as enfermé et maintenant fait arrêter.

— Je t'ai amélioré !

Améliorée ? Il la considérait comme quoi ? Une chose ? Le pire c'est qu'il avait l'air de croire en ce qu'il racontait ! Presque si elle ne devait pas le remercier. Ses yeux paraissait complétement dénués d'humanité.

Un rire incontrôlable monta en elle. Ses nerfs commençait à la lâcher. Sa vie partait en couille, il n'y avait pas d'autres mots. Son ex l'avait attaché à une table en prison pour pouvoir l'obliger à l'écouter.

Les évènements récents défilèrent tels la bande-annonce chaotique de sa vie. La peur, le stress, l'angoisse tout se bousculait en elle, encore un peu et elle se sombrerait lentement vers la folie.

— Je t'ai vu jouer la trainée au Secret, te pavaner dans ta petite robe de pute devant l'autre géant tatoué. 

Son rire s'intensifia tandis que le venin de Richard se déversa sur elle. Sa petite crise de nerfs dû  user sa patience, car le regard de Richard se voila. Sa vraie nature reprenait enfin le dessus. Visiblement, il n'aimait pas Lily qui ne tremblait plus devant lui.

Même si elle prenait garde a maintenir un calme de façade, elle ne pouvait cacher qu'elle avait peur. Sa main tremblait légèrement et son pied se balançait dans un tique nerveux.

Richard surgit de son fauteuil et tira sur son poignet la plaquant contre la table, son rire s'arrêta net. Sa paume enserra son poignet, il n'y avait aucune chance qu'il ne sente pas son pouls battant la chamade sous sa peau.

Ce désagréable interlude prit fin quand la porte s'ouvrit et qu'un officier de police pénétra enfin dans la pièce. Visiblement, le temps de Richard était écoulé. Il la fixa d'un regard plein de haine avant de la lâcher. Il quitta la pièce sans un mot la laissant tremblante dans la pièce.

Bientôt les larmes succédèrent aux rires. Un profond abattement la saisit. Elle pleura à gros sanglots hoquetant comme une misérable enfant. Richard lui avait montré qu'il était partout et qu'il avait la police de son côté. Du moins, la police qu'il pourrait acheter. Mais il ne fallait pas se leurrer tout le monde avait un prix et Richard avait les moyens de le payer.

Il l'avait vu la veille au Secret et il l'avait tout simplement dénoncée à la police. Il l'avait jetée dans le trou qu'il avait creusé pour elle et elle n'en sortirait jamais.

Un bruit de fracas résonna dans le couloir la sortant de sa déprimante torpeur. Quelqu'un avait l'air d'avoir des problèmes et elle espérait de tout son coeur que ce soit Richard.

***

Coucou mes orangettes !

ça y est j'ai eu la couverture pour dévoile-moi ! Je vous communiquerais la date de sortie dès qu'elle sera confirmée, mais on touche au but !! :)

Je vais envoyé le manuscrit de séduis-moi courant mois de juin pour une éventuelle parution, suivant le retour de dévoile-moi. Je ne cache pas que le retour des lecteurs me fait un peu peur. :s D'autant plus que mon éditrice à des doutes sur la réception par rapport à l'utilisation de la troisième personne. Donc on croise les doigts !!!!

Pour ce qui est de Sauve-moi, je touche au but aussi ! Pas de panique, il reste encore quelques chapitres. Mais je sais combien et ce que je vais y dire ! Wouhouh, mdr. En tout cas, merci pour votre patience. Je vais essayer d'aller un peu plus vite pour les autres !

Le prochain chapitre sera du point de vue de Wade.

Des bisouilles et pleins d'amour ! <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top