5- Les Clefs
Tout ce qu'il récolte de sa visite est de la poussière sur ses chaussures de cuir et son costume-cravate ainsi qu'une bosse au front qu'il a obtenu en heurtant une pancarte bancale sur ses crochets au plafond. Il lui a bien semblé voir des traces de pas, mais sans discerner si elles provenaient de l'équipe de Santé-sécurité au travail ou non. De l'intrus : aucune trace. Pire qu'un fantôme !
En quittant les lieux et en refermant la double porte, le murmure des battements d'ailes et des roucoulements des pigeons, dans la mansarde du toit conique, ont été son seul aurevoir.
Avant de quitter le chantier en coup de vent, il ordonne abruptement l'interdiction totale d'accès à la rotonde jusqu'à nouvel ordre. Le contremaître lui réponds :
— Personne n'y va, vous savez Monsieur Dorchester car l'endroit n'est pas...
— Pas sécuritaire, je sais ! réplique-t-il sèchement. Mais plus personne sans mon autorisation, entendu ?
— C'est vous le patron.
Avec un soupir d'exaspération, il regagne sa voiture et démarre en trombe. Le voilà qui perd son self-contrôle pour une illusion sur une caméra de surveillance. Son téléphone lui rappelle par un timbre sonore son prochain rendez-vous. D'un coup sec sur le volant, il s'engage dans le tunnel vers l'ouest du Centre-ville. Pas question de perdre plus de temps avec cet intrus.
Par la suite, une série de rendez-vous, d'appels téléphoniques et de conférences en ligne se succèdent sans répit. Une pause pour le repas du midi et tout recommence en après-midi avec des réunions de planification et encore des discordes avec les métallo sur le chantier des condos.
Lorsqu'il se retrouve en fin de journée à son bureau, attendant Bruce et Sandra pour leur réunion du vendredi, il ne peut résister au besoin de revisionner la prise de la caméra de la veille. Se fiant à l'heure d'enregistrement, il retrouve l'extrait et le repasse en boucle. Il y avait définitivement une « ombre », mais il remet en doute sa nature. Ce pourrait être aussi un de ces pigeons en plein vol qui passe devant la lentille... ou un jeu d'ombres ?
Il jette un œil à sa montre : ses adjoints sont en retard. Après s'être servi une bière, il texte ses adjoints. C'est Bruce qui lui répond assez rapidement :
« Hey vieux, Sandra et moi, on est en colloque à l'extérieur de la ville pour le week-end ! Je te rappelle demain... Bonne réunion ! »
Suivent quelques émoticônes tout souriant et un symbole de coupe de vin.
Comment a-t-il pu oublier ?
Encore le point fermé sur le front... « imbécile»
En replaçant son téléphone dans la poche de son veston, sa main touche un objet incongru : le trousseau de clefs. Il retire sa main prestement comme s'il s'était brûlé. Mais à partir de ce moment, il ne peut plus en détacher ses pensées.
Les clefs de la gare pèsent lourdement dans sa poche.
Finissant sa bière, il réfléchit. C'est vendredi. Il a été amplement productif. Plus rien ne le retient ici.
Autre part... quelque chose l'attire.
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Véritable obsession cet ombre dans la vieille Gare !
Vous savez lorsqu'une idée ou un événement vous titille constamment l'esprit ? Que faire pour s'en débarrasser ? La suivre ? S'investir dans une autre tâche ?
Que va faire Philippe ?
Je sais les chapitres sont courts mais l'intrigue va se préciser (ou se compliquer) très bientôt !
On se retrouve vendredi.
Bonne semaine obsessive les zamis !
Gaïa;)
❤️
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