Ses doigts se sont vite retirés de l'enveloppe corporelle.  Elle reste abasourdie par ce qu'elle vient de vivre comme choc.  Un silence inusité s'installe ensuite, autant en elle que dans la rotonde de la Gare.  Kalia réalise que la lueur la menée à lui, apparamment un miséreux sans-abri.

Pourquoi ?

Que peut-elle lui apporter pour le sauver, elle qui ne possède rien dans cette vie, aucune richesse, même pas des souvenirs.

Elle peut cependant tenter de lui sauver la vie.  Pour ce faire, elle doit vérifier ses blessures et être en mesure d'influencer la matière.

Elle approche à nouveau sa main pour la poser sur le cou de l'homme, mais hésite.  Va-t-elle encore passer au travers de la matière... ou ressentir à nouveau toutes ses émotions ?  Que va-t-il lui transmettre comme sensation ?

Elle approche résolument sa main de la gorge masculine.  Ses doigts ressentent alors la chaleur de la peau et les pointes accérées des quelques poils de barbe qui y traînent.  Un vrai contact qui la laisse émerveillée !  

Tout à sa découverte, un lourd battement d'ailes au-dessus de sa tête la fait sursauter.  Une neige de plumes plonge des poutrelles, lui chatouillant les joues alors qu'elle lève les yeux pour observer le manège des pigeons sous le toit. Ce faisant, elle aperçoit la vapeur de son souffle qui émet une buée chaude dans l'air froid.  Elle réalise les odeurs qui l'assaillent : odeur de vieux bois, de poussière, et de moisi qui flottent dans l'air.  Plein d'autres sensations l'envahissent : froid de l'air, picotement de la poussière dans sa gorge, rugosité du plancher usé sous ses genoux, chaleur de la peau de l'homme sous ses doigts, avec cette artère qui palpite...  il est vivant !

C'est alors que l'inconnu émet un grognement dans son inconscience et que doucement s'entrouvrent devant elle deux yeux marrons égarés qui prennent conscience de la présence de la jeune femme devant lui.

Que va-t-il dire de son apparence, s'inquiète Kalia ?  Elle vient pour se reculer mais réalise que son habillement n'est plus composé de ses « vêtements d'ange ».  Elle est maintenant vêtue d'un manteau de laine noir élimé avec un bonnet, qui camoufle ses mèches blondes éparses et qui tombe près des sourcils ; un gros foulard de laine d'un rouge miteux complète sa parure ainsi qu'un épais pantalon et de grosses bottes d'hiver en feutre rapiécé; ses doigts sont couverts d'une paire de gants troués.  Bref, tout d'une sans-abri elle-même.

Voilà donc son rôle imposé : un ange S.D.F.

David a décidément un drôle de sens de l'humour.

Kalia ramène son attention sur l'inconscient.  

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Bonjour les angelots !

La réunion de l'ange et de son âme perdue est faite.  Reste à savoir comment se fera le lien entre eux.  

Je vous informe que j'ai inscrit cette histoire aux Wattys2018... on verra bien où cela va la mener !

Bonne semaine !

Gaïa ;)