clara venus

c'était après une après midi rouge
la peau sèche et salée, tes cheveux roux sur l'oreiller t'avais l'air d'une reine du feu mina
couchée sur le côté
à peine couverte par le fin drap jaune de la chambre d'auberge que tu louais
je voyais tes seins
ton bras sur lequel était posé ta tête
tu ressemblais à Venus
t'étais rose, rouge, blanche

et tu me regardais
t'avais de gravé sur les reins tous les plus beaux poèmes
t'avais des litanies et des prières sacrées dans le creux du dos
du lière dans les cheveux
du sel dans le fond des yeux
tu goûtais la mer, je frottais le sable collé dans le pli de ton genoux
j'embrassais tes paupières transparentes
oui, t'avais le goût de la mer de chez toi, tu goûtais la Palestine et les orangeraies de nazla.
je respirais tes cheveux et j'y sentais les terres brûlées de ta patrie, la mer de Gaza, la poésie des martyrs et les larmes des vieux
t'avais l'odeur du miel, de l'encens et des ballons qu'on achetait pour deux pièces chez l'épicier.

j'ai jamais vu la Palestine
mais tu me la chantais si bien que je me voyais danser le dakbeh sous le chant des femmes et des kanun
tu me la chantais si bien.

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