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Les deux semaines qui précèdent notre départ s'écoulent dans un étrange brouillard. Je passe mes examens, la tête dans les nuages.
Lorsque je boucle ma valise et la fais rouler jusqu'au salon, je prends enfin conscience que tout ceci est bien réel. Je réalise que j'habite en colocation depuis un mois avec un type aussi désagréable qu'indéchiffrable, que mon père me détestera sûrement jusqu'à la fin de sa vie, que je viens de claquer une belle somme dans un voyage dont j'ignore tout et que je m'apprête peut-être à commettre une grosse erreur.
Le pire qui puisse m'arriver, c'est la mort après tout. Si ça se passe mal, c'est que c'était écrit.
Je regarde l'heure sur mon téléphone. Il est bientôt dix-sept heures trente. Notre vol est à vingt heures trente mais Madame Herrero a tenu à ce que nous soyons à l'aéroport pour dix-huit heures au plus tard. Pour la première fois depuis que j'ai aménagé dans cet appartement, je suis obligée d'attendre Monsieur De Los Santos.
La porte de sa chambre s'ouvre à l'instant où mon dernier zombi tombe dans le trou. Je peste avant de relever les yeux vers lui. Sa grande valise noire délaissée auprès du comptoir de la cuisine, il s'affaire à boire un dernier verre d'eau. C'est encore une fois peu commun de le voir faire quelque chose d'aussi normal.
J'hésite un instant puis tire un bout de tissu madras de la poche arrière de mon jean. Angel me regarde le nouer autour de la poignée latérale de son bagage sans un mot.
— Ma grand-mère faisait ça pour reconnaître ses valises au cas où quelqu'un aurait la même au moment de les récupérer sur le tapis roulant, expliqué-je en me redressant. Un vieux truc d'antillais.
Après quoi, je désigne l'étoffe que j'ai attachée plus tôt sur ma propre valise.
Mon colocataire se contente de laver son gobelet, de récupérer son bagage et de disparaître dans le couloir.
Très bien, pas même un merci. Je ne suis plus surprise. De toute façon, je ne l'ai pas fait pour l'aider. Je l'ai fait uniquement pour ne pas avoir à poireauter cinq cents ans à l'aéroport de Mexico.
Il peut bien aller se faire foutre.
Je le rejoins quelques secondes plus tard. Angel est déjà en train de mettre ses clés dans la serrure. Pourtant, avant d'ouvrir la porte, il se tourne vers moi. Je m'attends à ce qu'il me demande si je suis sûre d'avoir tout pris, avec son ton plat habituel, vu qu'il me prend pour la dernière des idiotes -peut-être à juste titre à certains moments-.
— Merci, dit-il à ma grande surprise.
Je le regarde un instant, incertaine d'avoir compris ce qu'il a dit.
— Est-ce que tu peux répéter ?
Mon colocataire ouvre la porte et sort de l'appartement. Toutefois, j'entends son "dans tes rêves" qui m'arrache un ricanement. On dirait qu'il essaie effectivement de faire des efforts afin qu'on communique mieux. Mais manifestement, cela va à l'encontre de son caractère de gros con.
À cause de nos deux énormes valises -j'espère tout de même qu'elles font moins de vingt-trois kilos, je n'ai plus d'argent à débourser-, nous sommes forcés de prendre l'ascenseur, aka mon pire cauchemar. Surtout en la présence de l'Antéchrist en personne. Nous ne sommes qu'au quatrième étage, mais j'ai l'impression que la descente dure mille ans.
Mes yeux étaient normalement censés rester fixés sur la porte métallique, histoire d'éviter toute situation gênante, pourtant, ils choisissent de dévier vers le jeune homme. Il a décidé de voyager aussi confortablement que moi, vêtu d'un simple sweat-shirt et d'un jogging, tous les deux noirs.
Nike.
Monsieur a de l'aisance financière.
Il ne s'agit pas du fameux bas gris mais mes pensées s'emballent. Oh non, Sativa Henson, je te défends de baisser le regard !
Je me force à reporter mon attention sur la porte de l'ascenseur et me mords la lèvre inférieure.
— N'y pense même pas, déclare Angel de son ton le plus tranchant.
— Penser à quoi ? je feins l'ignorance.
Il n'a pas arrêté de fixer les nombres des étages qui défilent. C'est qui ce type au juste ? Il lit dans la tête des gens ? Il perçoit les vibrations mystiques qui émanent des immatures comme moi ?
— Tu sais très bien de quoi je parle.
Heureusement, avant que je ne puisse ouvrir la bouche -sûrement pour dire quelque chose qui m'aurait mis dans la merde-, la porte s'ouvre. Mon colocataire sort de l'ascenseur sans me prêter plus d'attention et va saluer Madame Herrero qui nous attend dans le hall en compagnie de cinq autres pépés et mémés que j'avais déjà croisés à la soirée tango.
Je m'empresse de le suivre, histoire de ne pas rester bloquée toute seule dans cette boîte de conserve, puis me joins au groupe.
— Parfait, tout le monde est là ! s'écrit joyeusement notre voisine. Nous pouvons y aller. Le mini-van nous attend dehors. Nous sommes dans les temps.
Mini-van ? Putain, la retraite paye super bien, on dirait.
L'homme à ses côtés est sans aucun doute son mari. Vu le sourire qui barre son visage alors qu'il discute avec Angel, il doit essayer de le convaincre d'essayer ses fameux cigares cubains. Je fronce les sourcils quand mon colocataire me pointe du doigt. Par ailleurs, je n'ai pas le temps de m'y attarder car l'une des gentilles mamies avec laquelle je me rappelle avoir parlé mots fléchés m'attire vers la sortie.
Une fois les bagages chargés dans le coffre du mini-van, Madame Herrero me force à m'asseoir sur la banquette la plus au fond avec Angel. Elle nous sourit, l'air de rien, puis s'installe sur le siège passager.
Super, comme si une semaine et demi avec lui n'était pas déjà assez éprouvante, je dois me le coltiner depuis maintenant.
Pour éviter toutes interactions, je prends mon téléphone et réponds au message que Logan m'a envoyé quelques minutes auparavant. Lorsque le véhicule démarre, notre discussion a dévié vers notre prochain rendez-vous. En dépit de mes supplications, il tient à me ramener sur la glace.
J'étouffe un gloussement quand il me rappelle ma chute ridicule. Angel me jette un coup d'œil en biais.
— Tu parles avec ton copain ? demande-t-il platement.
— Je n'ai pas de copain.., je me contente de grogner une réponse, trop occupée à taper sur mon clavier.
— Je croyais que le gars de la boîte avait ce titre, vu comment tu étais pendue à lui toute la soirée.
Cette fois-ci, je prends la peine de verrouiller mon portable pour me tourner vers lui. Je suis surprise de constater qu'il me regarde au lieu d'éviter mon regard comme il le faisait plus tôt.
Donc Monsieur De Los Santos m'a aperçue là-bas. Moi qui croyais qu'il s'en fichait de ce que je pouvais bien faire.
Et puis, en quoi est-ce que ça le regarde ?
— Il me semble que je ne t'ai jamais demandé si tu sortais avec Roxanne, roucoulé-je. Je trouverai cela formidable si nous nous mêlions chacun de nos vies respectives. À moins bien sûr que tu ne meurs d'envie de me confier à quel point tu prends ton pied au lit avec elle, je fais faussement la moue. Malheureusement, je ne pourrai pas en dire autant à propos du "gars de la boîte" parce que tu m'as empêchée de rentrer avec lui, je me tape le front. Quoique, à mon avis, tu n'as pas dû coucher avec elle non plus. Tu es bien trop désintéressé pour t'abaisser à chérir le corps d'une femme.
En dépit de mon ton moqueur, je suis moi-même surprise de toutes les choses que je viens de déballer. La rancœur que je ressens à son égard, pour cette nuit à la boîte et pour toutes les autres choses horribles qu'il m'a dites, m'enlève tout filtre. J'ai envie de lui foutre sur la gueule jusqu'à la fin des temps.
Angel soutient mon regard sans broncher. Mon souffle se coupe à l'instant où il se penche vers moi.
— Ne me force pas à te prouver le contraire, Sativa Henson.., raille-t-il tout bas. Ça te ferait bien trop plaisir.
Il s'écarte avant que je ne puisse comprendre la situation et le frapper. Après quoi, mon colocataire se tourne vers la vitre, me laissant abasourdie.
Euh, c'était quoi ça ?
Et qu'est-ce qui m'arrive à rester figée de la sorte ? Une convulsion de dégoût, voilà tout ! Comme la dernière fois dans la voiture après la soirée désastreuse en boîte.
Une convulsion de dégoût.
Je n'avais aperçu cette part de lui que dans la cuisine, juste avant de voir la colère qu'il cache aussi en lui.
Angel n'est clairement pas un joueur -en tout cas, pas avec moi-. Ce n'est pas le genre à flirter à tout va comme Diego. Il prend juste un malin plaisir à me clouer le bec et il a dû réaliser que me sortir des conneries de ce genre arrivait à me faire taire.
Une convulsion de dégoût.
Du dégoût pour les petits cercles qui décorent ses lobes. Du dégoût pour ses mèches brunes en bataille. Du dégoût pour la teinte ambrée de sa peau, pour les traits harmonieux de son visage, pour les tâches de rousseur qui constellent son nez et pour ses lèvres.
La vibration de mon téléphone me permet enfin de retomber sur Terre. En lisant le prénom de Logan, je reprends mes esprits.
Angel De Los Santos peut aller crever.
"Ne me force pas à te prouver le contraire, Sativa Henson... Ça te ferait bien trop plaisir."
Trois heures plus tard, je me renfrogne un peu plus dans mon siège. C'est certain à présent, une force supérieure me déteste. Parmi toutes les places de ce putain d'avion, il a fallu que je tombe encore à côté d'Angel. Au moins, je suis du côté du hublot.
Le type assis près du couloir est déjà en train de dormir alors que nous avons décollé depuis à peine cinq minutes et qu'il n'est que vingt heures quarante.
Le vol va durer près de cinq heures. J'ai été déçue de savoir que nous arriverions presque à deux heures du matin, moi qui étais prête à aller découvrir les bars mexicains dès l'atterrissage. Après tout, leur boisson nationale est la tequila.
Diego m'en avait ramenée une fois. Je ne suis plus très sûre de me rappeler du reste de la soirée mais je sais que c'était génial.
The Weeknd dans les oreilles, j'abaisse les paupières quelques instants, histoire de prendre à nouveau conscience de l'endroit où je me trouve. Une part de moi ne peut s'empêcher d'être excitée, comme chaque fois qu'il se passe quelque chose d'inédit dans ma vie. Je trouve toujours le moyen d'espérer à tort que cela puisse me permettre d'être satisfaite. Pourtant, ce n'est jamais suffisant.
Mon genou frôle celui d'Angel par accident. Je rouvre les yeux tout de suite, répugnée. Le jeune homme continue de regarder l'écran incrusté dans le siège devant lui. Les visages de Marion Cotillard et de Leonardo DiCaprio m'indiquent qu'il regarde Inception.
J'ai adoré ce film, bien qu'il dure plus de deux heures et qu'il ne soit pas le plus simple à comprendre. Toutefois, je refuse de partager quoique ce soit avec ce connard.
Mais j'ai dit que je ferai de ce voyage un supplice pour lui et ma résolution commence dès maintenant.
D'un geste rapide, je retire son casque audio et embraye la conversation avant qu'il ne puisse se plaindre.
— Est-ce que tu as déjà réfléchi à ce que tu voulais faire une fois là-bas ? je l'interroge. Ou alors, Madame Herrero a prévu que nous restions tous ensemble, en mode voyage scolaire ?
Les doigts d'Angel s'apprêtent à remettre ses écouteurs, pourtant, il stoppe son geste. Je remarque que sa poitrine se soulève, signe qu'il prend une grande inspiration pour ne pas m'ignorer. On dirait qu'il fait de véritables efforts. Je suis très surprise. Peut-être qu'il a vraiment peur de notre voisine. Ou qu'il a une dette envers elle.
Je me refuse à penser à des choses stupides ou désobligeantes comme par exemple un trafic de drogue ou une absence de papiers de sa part. Il faut que j'arrête de faire une fixette sur ses origines, c'est ridicule putain !
— Madame Herrero ne nous a pas dit qu'elle souhaitait qu'on reste tout le temps groupés, lâche-t-il sans conviction. Mais la connaissant, il y aura des jours où elle souhaitera nous emmener à des endroits précis. À part ça, non, je n'ai pas encore réfléchi à ce que je voulais faire.
Est-ce qu'il serait capable de me planter dans une ville que je ne connais pas ? Parce qu'en soit, rien ne nous oblige à rester ensemble une fois au Mexique. J'ai posé la question comme s'il comptait se coltiner ma présence.
De toute façon, il sera obligé de le faire. Hors de question que je me retrouve à déambuler toute seule comme une idiote. J'apprécie beaucoup les petits vieux de notre immeuble, par ailleurs, je doute qu'ils possèdent ce qu'il faut pour faire ce que je souhaite. Pas que Monsieur De Los Santos semble être un grand buveur d'alcool mais je me suis promis de l'emmerder jusqu'au bout.
— J'ai regardé les adresses de quelques bars et boîtes de nuit avant de partir, dis-je innocemment. Demain, c'est samedi soir. Je suis sûre qu'ils font encore mieux la fête que les américains !
Mon colocataire plisse les yeux. Il devine très bien où je veux en venir. Il comprend qu'il devra se trimbaler l'alcoolique de service.
— Ça ne m'étonne pas de toi, assène-t-il. Je te souhaite de t'amuser.
Angel remet son casque aussi sec. Au moment où il est sur le point de remettre son film en marche, j'attrape son poignet sans réfléchir.
Je n'en ai pas fini avec lui. Je m'ennuie et je n'ai rien de mieux à faire que l'embêter. Il va payer pour tout ce qu'il m'a fait subir durant ce mois de colocation. Je sais que ma simple existence lui tape sur le système alors si je concentre mes chakras dans le seul but de lui faire chier, il ne risque pas de tenir longtemps.
Dans deux jours, il va modifier la date de son billet pour retourner aux États-Unis. Ou encore mieux, en Uruguay.
Le jeune homme fixe mes doigts autour de son poignet. J'indique son casque d'un signe de tête, l'encourageant silencieusement à l'enlever afin de poursuivre notre conversation.
Monsieur ne peut pas s'échapper et claquer la porte de sa chambre comme un enfant pourri gâté. Il ne peut pas non plus me crier dessus. Je ne le laisserai encore moins m'ignorer.
Il est obligé de me supporter.
D'ordinaire, je n'aime pas déranger les gens, ni taquiner ceux qui ne sont pas mes amis. Mais avec Angel ? Putain, j'ai l'impression de retourner en enfance. Je serai aussi capricieuse et prenante qu'une gosse de sept ans.
Mon colocataire ferme les yeux une courte seconde puis enlève une nouvelle fois son casque. Je dois reconnaître qu'il parvient à conserver une expression neutre, alors que manifestement, je lui tape sur le système.
— Quoi ? sa voix ne trahit rien de sa colère.
— Je n'avais pas fini, je lui souris. J'allais dire qu'une fois que nous aurons dormi, nous pourrions aller en ville ou à la plage. Tu sais, histoire de préparer notre corps à la cuite du soir.
Angel visse ses yeux bruns sur les miens. Durant un instant, je flanche presque. Même si mon ego démesuré étouffe quelque peu cela, il est intimidant. Et je connais sa capacité à utiliser les mots comme de véritables armes. Il pourrait me briser en deux d'une seule parole. Derrière mes allures de fille rigolote et insouciante se cache un manque de confiance en moi affligeant. Un simple mot et je remets en question toute la faible estime que j'ai pour moi-même.
Jouer avec quelqu'un d'aussi impénétrable que lui est dangereux.
Je ne sais rien de lui, je ne devine pas comment l'atteindre. Je doute même que je le puisse un jour. Ce type est une vraie forteresse.
— Je ne bois pas comme toi, tranche Angel. Et je n'ai jamais dit que je viendrai non plus.
J'incline légèrement la tête sur le côté, feignant l'embarras.
— Tu laisserais une femme sans défense se rendre seule en boîte dans un pays qu'elle ne connaît pas ?
Il se rapproche de moi et au même moment, les lumières de l'avion deviennent plus basses, sûrement pour passer en "Mode Nuit".
— Tu l'as dit toi-même, susurre-t-il. Je suis bien trop désintéressé pour m'abaisser à chérir le corps d'une femme, et bien trop désintéressé pour faire quoique ce soit d'autre avec les humains de ton espèce...
Son regard apathique me foudroie de partout. L'éclairage tamisé se fond dans les lignes de son visage.
J'ai l'impression d'être dans un putain de mauvais porno.
"Ne me force pas à te prouver le contraire, Sativa Henson... Ça te ferait bien trop plaisir."
J'ai le souffle court et c'est au tour d'Angel d'incliner la tête sur le côté. Je refuse de croire que c'est un petit sourire que j'aperçois sur ses lèvres. Il est en train de retourner mon propre jeu contre moi.
Non ! Je refuse de perdre face à un iceberg.
Ce type n'a pas le droit de s'amuser avec mes hormones. J'avoue -même si ça me casse les deux bras- qu'il est l'un des hommes les plus beaux que j'ai vu de toute ma vie et que si je l'avais croisé dans la rue ou en soirée sans le connaître, j'aurais passé les jours suivants à rêver de coucher avec lui.
Mais je le connais. Et je ne le supporte pas.
— Je suis convaincue que ton espagnol est meilleur que le mien, affirmé-je après m'être reprise. Dans tous les cas, je doute que Madame Herrero accepte que tu me laisses y aller sans toi. Elle sait se montrer gentille, comparée à quelqu'un que je ne nommerai pas.
Je lui fais les gros yeux, cachant ma main gauche entre ma cuisse et le hublot. Hors de question qu'il voit à quel point je frotte frénétiquement l'ongle de pouce.
Angel se pince l'arête du nez puis finit par soupirer.
— Bien. Je viendrai demain soir avec toi en boîte, son regard trouve à nouveau le mien. Toutefois, tu n'as pas intérêt à m'empêcher de dormir une fois qu'on aura atterri. Tu n'as pas non plus intérêt à me casser les couilles durant la journée, sinon je n'irai nulle part. Et que ce soit clair, ce sera la première et dernière fois que je t'accompagnerai dans tes croisades d'alcoolique.
— Je doute que mêler un terme religieux comme "croisades" soit une bonne chose, je ricane.
Le jeune homme ne prend pas en compte ma raillerie et remet son casque. Cette fois-ci, je le laisse tranquille. J'ai obtenu ce que je voulais. De plus, je n'ai plus d'idées pour l'embêter.
Pour être honnête, j'ai très envie de regarder un film à mon tour.
Tandis que je lance Suicide Squad -j'ai dû le voir quatre fois mais je ne m'en lasse pas-, je repense à ce qu'il a dit.
Que je n'ai pas intérêt à l'empêcher de dormir.
Merde, la chambre.
Il m'avait affirmé que je n'avais pas à m'inquiéter du logement. Malheureusement, je doute que Madame Herrero ait pu nous offrir une chambre individuelle à tous. Ce serait même stupide. Et vu l'engouement dont elle fait preuve lorsqu'elle me fout partout en compagnie d'Angel, je parie qu'elle s'est fait un plaisir de nous loger ensemble.
Bordel.
J'ai une liste de raisons expliquant pourquoi cette idée cloche. Habiter dans un appartement entier et dans une chambre d'hôtel sont deux choses bien différentes. Il est encore temps de pénétrer dans la cabine de pilotage et de faire crasher l'avion.
Non.
J'ai choisi de venir. Je vais assumer.
Je peux le faire. Je suis mature à présent.
Angel est un petit con.
Il ne me gâchera pas mon voyage. Il ne me tourmentera pas. C'est moi qui le ferai.
Je serai son cauchemar.
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