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Durant tout le reste de la nuit, Solveig tente de me parler mais je l'ignore. Je ne suis pas prête, ni psychologiquement, ni émotionnellement.

Je ne sais même pas si je suis en colère à cause de ce que j'ai vu, de ce que sous-entend cette scène ou de ce que j'ai pu ressentir en la voyant.

Diego a encore réussi son coup. Il a attrapé Sol dans ses filets.

J'espère qu'elle ne sera pas assez débile pour remettre ça.

Pas comme toi, Sativa Henson. Pas trois fois, voyons !

Rien de spécial.

Est-ce même la première fois qu'ils le font ? Je ne suis pas dupe, Solveig ne m'en aurait jamais parlé avant -elle m'a caché qu'ils échangeaient par messages-, pas plus que je lui ai parlé de ce qui s'est trafiqué entre ce gros con et moi. Mais ce n'est pas comparable, putain.

JE fais ce que JE veux avec Diego parce que JE le connais depuis toujours. Elle, elle n'est rien pour lui, juste un plan de plus, une fille incapable de lui résister. Comme toutes les autres.

JE suis sa meilleure amie. Et il n'avait pas le droit de faire ça. Je l'avais formellement interdit de l'approcher. J'aurais dû savoir qu'il n'en serait que plus motivé. Après tout, Diego est comme ça. Il adore prouver aux autres qu'il est souverain dans sa vie, que personne ne peut jamais rien lui refuser.

Je suis sûre qu'il ne l'a fait que pour ça. Parce que je l'ai défendu de toucher à Solveig. Elle ne l'intéresse même pas.

Quel genre d'horribles pensées suis-je en train d'avoir vis-à-vis de mon amie au juste ? Pourquoi ne puis-je pas m'empêcher d'être une peste dès qu'il s'agit de ce connard ?

Allons Sativa, tu sais très bien pourquoi. Diego Valdez est la seule chose que les autres n'ont eu qu'une fois et que tu peux te vanter d'avoir gardé près de toi. La seule personne qui te faisait te sentir un peu spéciale. L'unique mec que Solveig ne pourrait pas posséder plus que toi.

Pourtant, elle vient d'y toucher.

Il ne la rappellera pas. Il n'en a pas le droit.

Rien de spécial.

Elle non plus n'a rien de spécial. Elle est simplement plus belle, plus douce, plus aimable et certainement une meilleure amie que je ne le serai jamais.

Je me fais violence pour ne pas garder le verre de whisky que je prépare pour l'un des clients assis à la table près de la fenêtre. Je ne peux pas me permettre de perdre ce job pour ces deux-là. Mon père aurait une nouvelle raison de me traiter de bonne à rien.

Nous finissons notre service dans la même ambiance froide. Quand nous nous retrouvons toutes les deux sur le parking, Solveig tente une dernière fois de me parler mais je l'esquive à nouveau.

Il est bientôt deux heures du matin, je suis fatiguée, toujours en colère et je pourrais très vite regretter mes mots, alors je préfère attendre.

Elle finit par le comprendre car elle hoche la tête avant de s'éloigner en baissant la tête.

Parfois, j'ai l'impression d'être la pire des manipulatrices. Après tout, je suis moi aussi coupable de quelque chose mais j'ai réussi à retourner la situation pour qu'elle se retrouve en tort.

Enfin, retourner la situation est un peu exagéré. Ce n'est pas comme si elle était innocente. Elle a quand même couché avec mon meilleur ami au travail. En montant dans ma voiture, je commence à mâcher frénétiquement ma langue.

Diego l'a manipulé. C'est sûr. Il m'a tout enseigné. C'est à force de le côtoyer que je suis devenue quelqu'un d'assez vile et observateur pour faire tourner mon entourage en bourrique -si nécessaire, bien sûr-.

Sol est naïve. Tout le monde le sait. Il a dû lui promettre monde et merveilles. Ouais, ça doit être ça. C'est forcément ça !

Compte tenu de l'heure tardive, les routes sont quasiment désertes et tant mieux, car vu mon actuel niveau de concentration sur ces dernières, j'aurais pu foncer dans n'importe quelle voiture par inadvertance.

Cette maudite histoire occupe toutes mes pensées. Je n'arrive pas à retirer cette horrible image de mon esprit. Je pense que je vais investir dans une thérapie ou me cogner la tête très fort quelque part, dans l'espoir de provoquer une petite amnésie des familles.

Je redresse le volant d'un coup. Qu'est-ce que je disais ? J'ai failli m'envoyer dans le décor.

Ces deux imbéciles vont finir par avoir ma peau.

Le reste du trajet se passe relativement dans le calme -merci à Harry Styles de me permettre de me concentrer sur ses paroles et non sur les événements de la veille-. Lorsque j'appuie sur le bouton du quatrième étage, mes yeux peinent à rester ouverts. La journée suivante s'annonce aussi rude que celle-ci. J'ignore d'où provient le timing parfait de ma mère mais elle m'a dit qu'elle avait invité les Valdez à déjeuner et qu'elle comptait sur ma présence.

Comme si j'avais besoin de voir Diego maintenant. De plus, je devrai garder la face devant nos parents tout en m'attendant déjà à me faire incendier de questions sur ma vie en colocation. Je pousse la porte d'entrée puis fronce les sourcils.

Il est officiellement deux heures du matin. Pourtant, c'est la première fois que je perçois un bruit du côté de la chambre d'Angel. Pas n'importe lequel. Ce sont les accords d'une chanson des Arctic Monkeys -ou alors, la fatigue me fait halluciner-.

Ce type écoute ce genre de musique ?

Je ne pensais pas qu'il avait d'aussi bons goûts. Mais bien sûr, il ne peut pas faire comme toute personne sensée -c'est un psychopathe, c'est à présent certain-, il a besoin d'écouter ça à une heure aussi tardive.

Je prends le temps de faire un détour par ma chambre afin de me changer et tape du pied. Le son n'est pas assez fort pour déranger les voisins, par ailleurs, il m'empêchera de dormir moi.

Je dois me réveiller à neuf heures, pour être sûre d'être chez mes parents avant midi, je ne peux pas me permettre de perdre du sommeil à cause de Monsieur De Los Santos et de ses caprices musicaux -peu importe à quel points ils sont bons-.

J'inspire une dernière fois puis toque à sa porte.

Aucune réponse.

Qui est-ce que ça étonne, hein ?

Ce mec est vraiment désagréable, je ne sais pas s'il me hait en priorité ou s'il est comme ça avec tout le monde. Timothy m'avait dit qu'il était plutôt facile à vivre et discret, alors j'imagine qu'il me hait en priorité.

Lassée de frapper vainement comme une idiote, je finis par abaisser la poignée.

— Bonsoir cher colocataire, est-ce que tu pourrais juste...

Le reste de ma phrase s'évanouit au moment où je réalise qu'il n'écoute pas l'instrumentale de "R U Mine ?" mais plutôt qu'il la joue. Angel est assis sur sa chaise de bureau, ses pieds sont appuyés contre le rebord du lit tandis qu'une petite guitare électrique repose dans ses mains, calée contre son torse dénudé.

Ses paupières sont abaissées et je suis hypnotisée par les gestes habiles de ses doigts sur les cordes. Mon regard remonte doucement sur ses tatouages, sur sa peau nue, puis s'arrête enfin sur son visage.

Putain de merde.

Dieu -ou Satan peut-être- me teste tous les jours et je crois que je risque d'échouer.

Il assure à mort. Aucunes fausses notes, aucunes hésitations. Après tout, j'ai cru qu'il s'agissait de la chanson originale. Je sens mes membres se liquéfier, oubliant presque ce que je suis venue faire dans sa chambre. Tout ce à quoi j'arrive à penser est la manière dont ses cheveux bruns retombent devant ses yeux.

Époustouflant.

Je crois que c'est la chose la plus sexy que j'ai vu de toute ma putain de vie. Il faut que je me reprenne ou je risque de rester plantée là toute la nuit à le regarder jouer. Malgré un effort surhumain, je parviens à me racler la gorge. Les doigts de mon colocataire s'immobilisent à l'instant sur les cordes puis il rouvre les yeux.

Ses sourcils se froncent et même ce geste paraît me séduire. Je suis étonnée qu'il n'ait pas pu ressentir la chaleur qui est montée sur moi, j'ai l'impression qu'il fait quatre cents degrés dans cette pièce.

— Je pensais que tu n'allais jamais rentrer, dit-il avec sa nonchalance habituelle. Dommage que tu l'aies fait.

Je ne suis même pas offusquée par cette énième pique. À vrai dire, ses mots mettent une éternité à grimper jusqu'à mon cerveau.

Deux bagues en argent trônent sur chacune de ses mains. Je ne les avais pas remarqué avant. Est-ce qu'il les portait déjà ? Ce mec a dû dévaliser une bijouterie, entre ses anneaux, son collier et maintenant ses chevalières, il doit porter plus d'ornements que moi.

Et merde, ça le rend encore plus beau.

Je me gifle mentalement, dans le but de reprendre une contenance. S'il me voit le mater avec tant d'insistance, je risque d'en entendre parler aussi longtemps que mon -petit- dérapage -occasionnel- avec l'alcool.

— Oui, je suis rentrée, j'articule difficilement. Et j'aimerais actuellement dormir alors s'il te plaît, baisse le son. On est ni au Capital One Arena ni à l'Orchestre Symphonique de San Francisco !

Je m'attends à ce qu'il réplique quelque chose, pourtant, il se contente de secouer la tête et de se lever pour déposer la guitare sur son socle, disposé un peu plus loin dans sa chambre.

Depuis quand est-ce qu'il a cet instrument ? Et pourquoi c'est seulement aujourd'hui que j'apprends son existence ? Est-ce qu'il a l'habitude de jouer la nuit, pendant que je dors ? Non, parce que je trouve ça légèrement flippant. Mais un peu sexy, je dois l'avouer.

Oh mon dieu, heureusement que ma peau est trop sombre pour rougir parce que la vision de son corps m'aurait fait me transformer en homard. Monsieur est super bien foutu, dis donc. Je me mords la langue à l'instant où je m'apprête à lui ordonner de mettre un tee-shirt. Il pourrait interpréter ces mots et en jouer.

Ce n'est pas comme si je le matais. Je m'en fiche de lui. Il m'insupporte.

— Tu peux sortir maintenant Sativa, sa voix me fait sursauter.

Je réalise que je me tiens toujours dans l'encadrement de la porte et que je n'ai pas bougé. Angel me fait désormais face. Ses yeux bruns me dévisagent intensément. Je me fais violence pour les soutenir et pour ne pas baisser le regard sur le reste de sa personne.

— Oui, bien sûr ! m'empressé-je de dire. Je ne te souhaite pas bonne nuit, car j'espère que tu crèveras dans ton sommeil.

Son sourire arrogant est la dernière chose que je vois avant de claquer la porte. Il vient de me sourire ou je rêve ?

Pourquoi est-ce que je respire vite comme ça ? C'est quoi mon problème ?

Je me précipite dans ma chambre, à bout de souffle. Ce sont les émotions de la soirée, ça ne peut qu'être ça ! Je savais déjà qu'Angel était un bel homme et que si son caractère de merde ne gâchait pas tout, il aurait pu m'attirer. Mais là ?

Là, j'ai la sensation d'être sur le point d'exploser. Je ne comptais pas me laver à cause de la fatigue, toutefois, je me retrouve à foncer sous la douche. L'eau froide apaise mes muscles tendus tandis que je frotte frénétiquement mon visage.

Il faut que je reprenne mes esprits. Hors de question de montrer à cet idiot qu'il m'a fait de l'effet.

Une fois en pyjama, j'enfile mon bonnet en satin puis m'allonge sur mon matelas, en fixant le plafond. Le meurtre devient urgent. Je dois le tuer dès que possible, cette situation n'est pas vivable.

Demain à mon retour de chez mes parents -si j'y ai survécu-, je louerai un camion et je lui roulerai dessus. Au moins dix-sept fois.


***


— Tes nouveaux verres ne devraient plus tarder, le Docteur Arturo Valdez me sourit.

Je hoche la tête pour toute réponse, trop occupée à essayer de couper ma côte de porc à l'aide du seul couteau de la table qui refuse de faire correctement son travail.

— Est-ce que tu comptes aussi changer de monture ou tu préfères garder celle-ci ? poursuit-il.

Cette fois, je dépose mes couverts afin de lui répondre. La viande a gagné, j'abandonne.

— Je pense que je vais garder celle-ci, elle est encore bonne, assuré-je.

— Tu les as depuis deux ans. Les branches sont dégueulasses !

Je plisse les yeux face à la réplique de Diego. Ce dernier me gratifie d'un rictus provocateur en buvant son verre d'eau. Qu'il s'étouffe avec qu'on en finisse.

— Mes branches sont très biens, je serre les dents. Et il me semble que cela ne te regarde pas !

— Pas la peine d'être sur la défensive, ce n'est qu'un conseil, affirme le jeune homme. Tu sais parfaitement que je ne souhaite que ton bien, Ivy.

Il me provoque. Ça fait trente minutes que le repas a débuté et qu'il cherche à me pousser à bout. C'est sa manière de me faire comprendre qu'il ne regrette pas ses actes d'hier. Que pire, il s'en amuse.

Si mon couteau était apte à trancher quoique ce soit, je l'aurais utilisé pour lui sectionner une couille ou deux.

— Il a raison Sativa, bien sûr, mon père rajoute son grain de sel. Tu devrais en profiter pour changer de paire. J'ai toujours trouvé qu'elle était trop imposante pour ton visage.

Bein voyons, le contraire m'aurait étonnée. Il a toujours besoin de me contredire d'une manière ou d'une autre. Je crois que s'il ne le fait pas au moins une fois par jour, il n'arrive plus à respirer l'oxygène correctement. Diego -ce traître, cette pourriture, cet envoyé des ténèbres- acquiesce plusieurs fois, ravi. Il a conscience que je ne peux pas exploser devant tout le monde, je risquerais encore de passer pour la folle hystérique de la famille.

La sienne mériterait de connaître tous ses comportements immoraux. Mais bien sûr, je ne peux rien divulguer. Parfois, je me demande comment nous avons pu être amis pendant des années, Diego est une horrible personne quand il décide de l'être.

— Et sinon, tout se passe bien dans ton nouveau logement ? m'interroge sa mère. J'ai cru comprendre que tu vivais désormais en colocation.

La mienne se tourne vers moi à une vitesse incroyable. Je ne lui en ai parlé que très vaguement au téléphone.

— Oui, tout va pour le mieux, je jette un coup d'œil significatif à mon père. Je remercie encore Diego de m'avoir proposé cette solution.

J'en profite pour fusiller cet imbécile du regard et il lève son verre dans ma direction, comme si de rien n'était.

— La cohabitation n'est pas trop difficile ? Ce n'est pas toujours chose simple d'apprendre à vivre avec quelqu'un et ses habitudes.

À qui le dit-elle.

— Oh oui, mon colocataire est formidable ! je me force à sourire.

Un gloussement échappe à Diego. Son père se tourne vers lui, intrigué.

— Qu'est-ce qui te prend ? demande-t-il.

— Rien du tout, je sais à quel point Sativa adore son colocataire.

Ses yeux bleus se mettent à briller de malice. J'ai pu me contenir durant de longues minutes, mais j'arrive au bout de ma patience. Les mots glissent de mes lèvres.

— Tu sais ce que j'adorerai aussi ? craché-je. Que tu...

— Sativa, va chercher le dessert dans le frigo, s'il te plaît, m'interrompt ma mère.

Elle a dû deviner que je m'apprêtais à sortir quelque chose de trop inapproprié pour un repas de ce type. Je soupire profondément mais me lève pour lui obéir. Diego en fait de même.

— Je vais l'aider, annonce-t-il.

Je fonce vers la cuisine sans prendre la peine de le regarder. J'ai déjà un autre meurtre de prévu pour plus tard, je ne dois pas m'en rajouter un supplémentaire.

Tandis que j'ouvre la porte du réfrigérateur, je sens sa présence dans mon dos.

— Est-ce que tu envisages enfin de me laisser une occasion de te parler ?

— Je pense que tu l'as assez fait pour aujourd'hui, répliqué-je sèchement.

J'attrape le bol de salade de fruits puis pivote sur moi-même. Par ailleurs, je ne m'attendais pas à le trouver si proche de moi. Le saladier me glisse des mains. Je ferme les yeux, prête à l'entendre se fracasser au sol, pourtant, rien ne se produit. Diego l'a réceptionné et me fixe, plus sérieux que jamais.

Des réflexes aussi développés me prouvent encore qu'il n'est pas humain. C'est une créature de l'Enfer, envoyée sur Terre pour me tourmenter. Je l'ai toujours su.

— Sativa.., débute-t-il.

— Quoi encore ? je démarre au quart de tour. Tu tiens à me rappeler que tu es libre de faire ce que tu veux et que tu m'avais prévenue ? Tu veux me dire que c'est de ma faute ? Que je t'ai laissé ramener Solveig parce que j'étais trop en colère pour le faire et que tout ceci ne serait jamais arrivé si je n'étais pas une horrible amie en proie à une impulsivité démesurée et à des crises de rage exagérées ?

— Je voulais simplement m'excuser.

J'ouvre la bouche afin de l'incendier à nouveau mais me ravise.

Attends, quoi ?

— Tu.., j'écarquille les yeux, tu t'excuses ?

Le jeune homme acquiesce avant de déposer le saladier sur le comptoir de la cuisine et de revenir pour m'attraper les deux mains. Je baisse les yeux vers nos doigts. Les miens tremblent, je ne sais si c'est de colère ou de panique.

— Je ne regrette pas ce que j'ai fait avec Solveig, chuchote Diego. Toutefois, je m'excuse de l'avoir fait de cette façon. Je m'excuse aussi pour ce que j'ai dit au café, je ne le pensais pas et c'était méchant. Tu es ma meilleure amie, Ivy. Tu es l'une des personnes les plus importantes de ma vie.

Rien de spécial.

Pourtant, Diego Valdez n'est pas du genre à présenter ses excuses, même quand il a conscience d'être en tort. Il ne s'est jamais excusé de m'avoir utilisée lorsque nous étions adolescents. Il a juste prétendu que rien n'était arrivé et qu'il ne m'avait jamais fait du mal.

Aujourd'hui, ses iris sont si intenses que je peine à les soutenir. Argh, j'ai envie de lui pardonner le monde entier quand il me regarde de cette manière.

— Excuse-toi aussi pour toutes les conneries que tu m'as dites ensuite et pour toutes les fois où tu as tenté de me rendre folle entre hier et maintenant ! ordonné-je, bien que déstabilisée à mort par son soudain sérieux.

Mon meilleur ami rigole puis se met à caresser l'extérieur de ma main gauche avec son pouce. Son geste est trop tendre. Il me donne des frissons.

— Je m'excuse d'être un connard, souffle-t-il.

Je me mords l'intérieur de la joue, essayant désespérément de ne pas craquer tout de suite face à sa moue adorable. En vain. Comme à chaque fois.

— Ok, je concède. Je te pardonne. Mais ne fais plus ce genre de choses dans mon dos. Et ne me dis plus jamais des mots aussi méchants.

Rien de spécial.

Son sourire est rayonnant.

— Promis. Cependant, je ne peux pas te promettre de ne pas remettre ça avec Solveig. Cette fille est vraiment...

— Diego ! grondé-je.

— D'accord, d'accord. J'essayerai de ne plus le refaire.

Je détaille la couleur saphir de ses yeux. Je sais parfaitement qu'il risque de ne pas respecter cette promesse. Mais bon, je tiens beaucoup trop à lui pour continuer à lui en vouloir.

— Merci.

Après quoi, il me prend dans ses bras. Par réflexe, je niche mon visage dans le creux de son cou et hume son odeur. J'ai enfin l'impression de rentrer à la maison.

— Tu m'as manqué Sativa Henson.., susurre mon meilleur ami en me caressant le dos.

Je ferme les yeux pour profiter de son contact. Nous ne sommes restés en froid que quelques heures et pourtant, un vide énorme s'était creusé dans ma poitrine.

— À moi aussi sombre idiot, avoué-je. À moi aussi...

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