Salam aleykoum

Maman : Pourquoi vous parlez pas ? Sarâ c'est quoi ce bleu que tu as sur la joue? Elle touche

Moi : Arrête là, touche pas.

Hamza : Parles bien à maman toi.

Moi : Arrêtes de me parler "toi".

Hamza : Sarâ tu

Moi : Je me tais ? Sinon tu vas me frapper comme t'aime si bien le faire ?

Papa : Vous avez fini de vous disputer on mange ? Fadila amène de l'eau s'il te plaît.

Je me lève de table et vais me laver les mains. Je prends une pomme pour aller la manger dans la chambre. Je ferme la porte à clef pour que Fadila ne puisse pas rentrer. Que quand je l'aurais décidé.

À l'origine je voulais réviser, mais j'ai envie d'appeler Yâsser. Je l'ai pas rappelé depuis la dernière fois. Mais j'ai rien à lui dire.

-" As salam aleykoum"

-"waleykoum salam"

-" Sarâ ?"

-" Ouais...euh...je voulais te dire, pour la dernière fois....je peux te rembourser vu que t'as payé !"

Je l'entends rire à travers le combiné

-"T'as fini d'inventer des excuses Barbie pour me parler?"

-"C'était nul hein..."

-"Ouais plutôt. Qu'est ce qui t'arrives ?"

-"Je sais pas, j'avais envie de parler avec toi."

-"Moi aussi je pensais à toi... Enfin je me demandais si ça allait mieux pour toi."

En attendant ça je me redresse immédiatement, il pense à moi ?

-" Ah ouais ? Bah si tu veux on peut se voir demain ? À 16h au Sévigné ça te va ? Et je paie"

-"Je préfère pas Sarâ, enfin, j'aime pas trop la mixité, on peut se parler par message si tu veux, mais se voir, je préfère éviter."

-" Ok, et téléphone ça passe ?"

-"rire Ça passe"

-" Alors, quel âge as-tu Yâsser ?

-"J'ai 24 ans et toi"

-" 17 ans dans un mois in shaa Allah, tu les fais pas du tout tes 24 ans."

-" Je fais quel âge?"

-"21 ans."

-"Arrête de m'insulter wesh Sarâ. J'ai passé les 21 ans depuis très longtemps."

J'étais en train de me dire, il a 7 ans de plus que moi, c'est beaucoup, genre beaucoup beaucoup.

-"Je fais 17 ans ?"

-"Tu fais plus femme que 17 ans. Bonne soirée Sarâ, je dois sortir."

-"Tu vas où ?"

Il n'a pas répondu, j'ai quand même renvoyer un message lui souhaitant une bonne soirée. Et Fadila a demandé que je lui ouvre la porte.

Fad : T'inquiète, Seb et moi on va parler pas sms.

Je ne lui réponds pas, m'enroule dans ma couverture.

***

Neyla : Je peux m'asseoir ou t'es encore fâchée contre moi ?

Je l'a regarde puis enleve mon sac de la table à côté

Neyla : Je te promets que je vais plus parler de lui. On va parler de nous et uniquement nous aujourd'hui. On est plus comme avant, et ça m'énerve vraiment. Tu veux dormir chez moi ce soir ?

Neyla vit seule, ses parents ont déménagé  dans le sud et elle a voulu rester à Paris, alors vu qu'ils sont irresponsables, ils l'ont laissé vivre seule quand elle avait 16 ans. Ce qui explique que son "H" comme elle le dit si bien ait le double de ses clefs et ses fréquents allé et venu.

Moi : Pourquoi pas...je vais te raconter ce qui s'est passé avant hier soir.

Neyla : Racontes maintenant wesh rire

Moi : Non non non ce soir tu attends.

Prof : SARÂ ET NEYLA VOUS VOULEZ ÊTRE COLLÉES ?

***

Hamza : Tu vas où ?

Moi : Je dors chez Neyla

Hamza : T'as demandé à qui pour partir?

Moi : J'aurais pu te demander. Mais je veux pas te ton autorisation. À demain

Mon frère n'aime pas Neyla, il dit que c'est une pute parce que, toute la cité, toute la ville même est au courant qu'ils sont ensemble et qu'il dort très régulièrement chez elle. Mais comme quoi, en 2012 y'a encore des gens qui sortent ensemble sans coucher. De plus, père de Neyla est tounsi, et sa mère libanaise. Deux pays de salope askip.

Je marche jusqu'à l'immeuble de Neyla, et sur le chemin je croise Hakim.

Hakim : Ah Sarâ, tu tombes bien

Le Salam bordel. Le Salam

Hakim : Yâsser voulait que tu saches qu'il est parti. Il m'a demandé de te le dire.

Moi : Quoi ? Mais parti où ? Quand ?

Hakim : Il est parti faire une Omra. Et après il m'a dit qu'il allait faire je sais plus trop quoi en Turquie. Bref. Tu vas chez Neyla ? Embrasse la de ma part dis lui que je l'aime.

Je lève les yeux au ciel et arrive chez ma copine un peu plus tard

Ney : J'ai acheté des bonbons, les pizzas vont arriver, tes céréales préférées sont là, j'ai du saucisson et de la boisson. On est prête ou pas.

Moi : Je t'aime Neyla.

Je l'a serre dans mes bras de toutes mes forces, elle m'a manqué d'une façon... J'ai hâte que notre amitié redevienne comme avant. Comme quand Neyla était mon oxygène, quand on parlait toutes la journée sans coupures et que quand on se voyait pas. On parlait l'une de l'autre. Comme on dit sah tah sah ou même shab teh les bacs à sable.

Nous avons fait nos devoirs puis nous nous sommes posées avec des pizzas sur le canapé.

Ney : Alors vas y. Raconte moi chouchou.

Moi : Bon.

Je raconte donc à Neyla, toutes les fois où j'avais parlé à Yâsser, la boulangerie, et son départ précipité.

Ney : Sarâ, est ce que Yâsser te plaît ....?

Moi : Euh....non...fin...ouais enfin je veux dire, il est mignon mais j'ai pas dans la tête de me mettre avec quelqu'un. Ou de parler même avec un gars fin tu vois ce que je veux dire.

Ney : Arrête de me mentir Sarâ. T'as les yeux qui brillent quand tu me parles de lui. Tu viens juste de le rencontrer wesh....et H m'a dit qu'il était vraiment dans des bails bizarre. Genre limite extrémiste tu vois le genre ou pas?

Moi : C'est sûr que Hakim doit le trouver bien extrémiste quand il te raconte ça en étant au lit avec toi.

Je ferme mon visage et Neyla s'empresse de se rattraper.

Ney : Je te dis ça pour pas que tu aies de faux espoirs babe. Je veux que tu te protège c'est tout.je veux pas que tu tombes dans ces bras.

Et j'allais pire que tomber dans les bras de Yâsser. Il allait devenir le centre de mon monde.

***

-"Salam aleyki Sarâ, je suis de retour en France. J'ai appris que tu avais eu 18 à l'oral de français, 17 à l'écrit et 16.5 en sciences. Mabrûk Alik"

-"waleyka salam Yâsser, Baraka Allahu fik ça me touche beaucoup, j'espère qu'on pourra se croiser. "

-"wa anti jazaka Allahu. Oui in shaa Allah on se croisera sûrement."

-"T'étais où sans vouloir être indiscrète ? Hakim m'a dit que étais parti faire une Omra et après dans un autre pays."

-"J'étais au Kurdistan irakien pour des affaires immobilières."

-"Ah, génial, je dois aller faire le ménage, bonne journée."

Fadila et moi faisons le ménage dans tout l'appartement, pendant plus de deux heures. Une fois finie, elle me demande d'aller me doucher.

Fad : Je veux que tu rencontres Sébastien Sarâ. Aller vite vite il m'a dit 15:30 en ville.

On est arrivé, il est déjà là lui, il nous attendait, il se lève pour embrasser ma sœur, ça me soule déjà. Perso, je me cale juste contre le chaise. Et réponds brièvement à ces questions.

Sébastien : Ça va ? Sarâ c'est ça ?

Moi : Oui.

Sébastien : Nos deux prénoms commencent par un S, c'est un signe ahah.

Moi : Hilarant.

Sébastien : Alors, t'es en qu'elle classe.

Moi : Je passe en terminale L.

Sébastien : J'ai fais L aussi. T'aimes qu'elle genre de livre.

Moi : Ceux qui parlent de personne insupportable tuées dans d'atroces circonstances. Ça me stimule.

Fad me donne un coup au pied pour me demander de me calmer, mais j'ai pas envie d'être là.

Pendant qu'eux parle, je sors mon téléphone puis envoie à Neyla une photo de la table "Ma sœur veut que je rencontre son mec. Ça me casses les couilles."

Fad : Sarâ. On te parle.

Je sursaute et clique sur envoyer.

Fadila confisque mon cellulaire et le mets dans son sac pour l'obliger à être polie avec Séb. Si je veux récupérer mon iphone.

Seb : Ça doit te gêner que je sois catholique hein ?

Moi : Tu le sais très bien, pourquoi tu me poses la question ?

Seb : J'aime Fadila tu sais, alors je pense que nos deux religions ne doivent pas être une barrière à notre amour.

Moi : Et moi j'aime mon téléphone. Et le sac de Fadila ne doit pas être une barrière à notre amour non plus.

J'ai pris mon portable et j'ai quitté la table, et juste à ce moment là, je recevais un appel de Neyla.

Neyla : Espèce de hmara !

Le Salam !

Ney : La photo tu l'as envoyé dans le groupe avec tout les amis de Hakim.

Neyla est morte de rire et moi je me liquéfie, je vais passer pour la vulgaire de service avec une sœur hramiya...

Une fois à l'arrêt de bus j'ose à nouveau regarder mon téléphone. J'ai 3 discussion, Neyla, Yâsser, et le groupe. Sur le groupe, une personne a répondu " salam aleyki oukhty. Je crois pas que ça soit l'endroit où tu peux exposer tes deboires. qu'Allah te préserve"

Mais là honte, la honte, la honte, la honte...

Je rentre dans le bus et mets mes écouteurs pour écouter le vocal de Yâsser. Bien sûr, il débute par un salam.

Il rit à gorge déployée, il peut même plus s'arrêter. Ça a du lui prendre 2-3 audios avant d'enregistrer un message correct.

-"Je suis mort rire"

Son rire est contagieux et je me mets moi même à rigoler dans le bus.

-"Et Sarâ, le message il était pour Ney non ? Rire"

-"Tu m'as fait ma journée hmara"

Après avoir écouté sa tirade, je décide de lui répondre en refoulant mon rire et en jouant la fille vexée.

-"Arrête de rigoler Yâsser, c'est pas drôle, je viens de me taper la honte."

-"Tu rigoles ou quoi ? Bien sûr c'est drôle."

-"Déjà ma sœur elle me force à rencontrer son mec là. En plus je me tape la honte sur le groupe...j'en ai marre"

-"Son mec ? Elle est pas musulmane ta sœur ?"

-"C'est lui qui est pas musulman soupire"

-"3ok 3ok ya 3ibad Allah (expression de surprise). Comment est-ce possible?"

-"Elle m'écoeure, mais c'est ma sœur alors bon. Je peux rien faire. Puis de toute façon, c'est pas haram. C'est déconseillé..."

-" «...Si vous constatez qu'elles sont croyantes, ne les renvoyez pas aux mécréants. Elles ne sont pas licites (en tant qu'épouses) pour eux, et eux non plus ne sont pas licites (en tant qu'époux) pour elles ...Et ne gardez pas de liens conjugaux avec les mécréantes ...» 
(sourate 60/verset 10). si c'est c'est Haram Sarâ, tout le monde le sait."

-" Mais qu'est ce qu'elle fait Fadila alors ? Elle est malade ? T'es sur c'est Haram ?"

-"Vérifie par toi même quand tu rentreras chez toi. Ouvres le Coran et vérifie."

"Je n'y manquerai pas."

L'arrêt d'après, c'est à moi descendre. Je me dépêche de rentrer à la maison, et bien sûr Hamza est sur le canapé à jouer à FIFA et à graille des chips

Hamza : Elle est où Fadila ?

Moi : Je m'appelle Fadila pour que tu me poses la question?

Hamza : J'ai l'impression je t'ai pas assez cogné pour que tu me respecte imbécile.

Il s'est levé et ma poussé avec sa main pour que je tombe. Et il est sorti.

Moi je me relève évidemment et je suis allé faire mes ablutions. Je voulais vérifier de moi même ce que Yâsser avait dit.

-"Au fait, t'avais raison, c'est bien marqué que les musulmanes ne peuvent pas se marier au non musulman. Baraka Allahu fik."

-"Yâsser ?"

-"T'es là ?"

-"Oui désolé, je suis au travail mais j'ai une urgence familiale, on en parle plus tard ?"

-"Oui oui si tu veux. J'espère que c'est pas trop grave"

-"Je dois partir en Egypte, maintenant."

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Par contre les filles, j'ai bien précisé au début, tout ce que Yâsser a dit ou vas dire c'est pas des conneries. À vous de savoir réfléchir aussi.

Qu'est ce que vous croyez que Yâsser va aller faire en Egypte ?

Le 03.02.18
Maty