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Salam Aleykoum
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Quelques heures plus tard, mon téléphone retentit, mes yeux galèrent à lire mais je vois que c'est mon père. Je rejette l'appelle et renvoie un message automatique.
Souleymen : toujours endormi C'est qui ?
Moi : Mon père, je vais le rappeler.
Souleymen : Il est quel heure ?
Moi : 14 heures 07.
Souleymen : Vas falloir qu'on se lève je crois.
Je me plonge sous la couverture pour me blottir dans ses bras.
Souleymen : J'ai dis se lever pas se rendormir. Je sais que t'as pas dormi de la nuit mais...
X : Tu filtres mes appels maintenant Sarâ ?
Cette voix grave et professionnelle nous tire de notre petite bulle et nous nous levons d'un bond.
Moi : Papa ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?
Je me relève pour attraper mon long peignoir, je suis tout de même en short et crop top de pyjama. Je me poste devant lui en attendant sa réponse.
Papa : Il est 14 heures il est temps de se lever non?
Moi : C'est pour ça que tu te permets de nous regarder dormir ?
Papa : Vous étiez où hier soir ?
Moi : Bah tu le sais on a dormi chez lui je vous l'avez dit.
Papa : Oui mais pourtant vous êtes là. Vous êtes rentrés quand ?
Moi : Tout à l'heure vers 8 ou 9 heures
Papa : Pourquoi ?
Moi : Tu commences à me faire peur Papa !
Papa : Parce que je ne te crois pas une seule seconde pourquoi et quand vous êtes rentrés ?
Souleymen : C'est moi Amjad, on avait plus d'eau chaude chez moi et on a décidé de venir ici.
Moi : Ouais voilà, autre chose ?
Mon père se lève du fauteuil où il était confortablement assis, il est en uniforme, ça veut dire qu'il vient surement juste de rentrer. Mais pas de signe de maman. Souleymen doit penser à la même chose que moi alors il se rapproche, me tient la main embrasse le sommet de ma tête.
Papa : Ta mère a eu un accident ce matin au travail.
Moi : Un accident ? Quel genre d'accident ? Rien de grave j'espère ?
Papa : Assez pour qu'elle se retrouve à l'hopital, elle s'est fait tirée dessus.
Moi : Pardon ?
Papa : Elle va bien, c'est rien de grave, elle va avoir un plâtre, il faut que son épaule soit immobilisé durant un petit moment.
Je m'assois sur mon lit, je suis soulagée. Les larmes coulent malgré moi. J'ai eu tellement peur de lui avoir fait quelque chose de très grave, peut être que si j'avais été quelques centimètres sur ma droite je lui aurait touché le cœur. Alors l'entendre dire que la balle n'a pas été profonde, c'est un soulagement.
Moi : Mais elle va guérir hein ?
Papa : Oui. C'est pour ça que je veux savoir où tu étais ce matin quand ça s'est passé.
Moi : JE RÊVE OU TU M'ACCUSE ?
Papa : Non, je veux que personne ne puisse te soupçonner ni Fadila ni Hamza pour ça j'ai besoin de savoir où vous étiez.
Moi : Je t'ai dis on a dormi ensemble et ce matin on est rentré. Je vais aller voir maman.
J'ai sorti des habits et mon père a quitté la chambre.
Papa : On part dans un quart d'heure.
Souleymen : Je vais rentrer chez moi. On fait quoi pour ?
J'ai deviné qu'il parlait de nos affaires, alors je me suis dis que j'allais les laver, mais plus tard.
Moi : Je m'en occupe. Rentre chez toi.
Il me fait un rapide baiser et s'en va.
***
Moi : Maman !
Je traverse sa chambre en courant et je lui saute dessus, je fais peut être même mal à l'épaule mais j'ai besoin de sentir qu'elle va bien.
Moi : Comment tu te sens ?
Maman : Je vais bien ne t'inquiète pas.
Moi : Tu peux sortir quand ?
Maman : Je vais bientôt pouvoir sortir. Ils vont me prescrire des médicaments. Après je rentre.
Je me mets à préparer ses vêtements, et une heure plus tard je conduis pour rentrer chez nous.
Maman : T'es même pas majeure et je te laisse conduire un véhicule d'agent national, je suis une mauvaise mère.
Je souffle et me calme pour bien démarrer et nous amener à la maison en toute sécurité.
Une fois chez nous je l'aide a s'installer sur le lit et lui demande si elle a besoin de quelque chose.
Maman : Je vais dormir un peu merci ma fille.
Moi : J'suis dans ma chambre. Tu m'appelles si tu as besoin de quoi que ça soit surtout hésite pas.
Je lui ferme les volets, avant de sortir de la chambre. Je transpire la culpabilité. Et je sais que mon père me croit coupable de ce qui s'est passé. Je ne sais ni comment ni pourquoi mais il sait que j'ai quelque chose avoir dans cette attaque.
Alors que je range ma chambre, on toque à ma porte, ma sœur vient d'arriver avec sa petite valise.
Fadila : Salut.
Moi : Qu'est-ce que tu fais là ?
Fadila : Ma mère vient de se faire tirer dessus, alors je reste quelque jours.
Elle fait rouler son bagage jusqu'à son coin, à l'époque où on partageais la chambre.
Fadila : Pourquoi les deux lits sont rapprochés?
Moi : Bah je dors ici avec mon mec et on rentre pas dans un lit une place. T'es pas obligé de rester tu sais !
Fadila : Attends Sarâ t'as tout déplacé ma commode ma lampe, y'a ses affaires dans mon placards !
Moi : Oui bon ça va !
Fadila : Est-ce que vous avez....
Moi : Ça c'est pas ton problème !
Fadila : Je veux savoir si je suis censé changer les draps.
Moi : Non tu me fais toute ces réflexions parce que tu ne l'aimes pas. Mais tu ferais mieux de t'occuper de ton soi disant mari.
Fadila : T'as raison je l'aime pas, parce que je ne lui fais pas confiance.
Moi: Et c'est reparti !
Fadila : Et là tu vois ça me rend malade de savoir qu'il dort dans mon lit!
Moi : Bien sur ça n'a rien avoir avec le fait que tu ...
Fadila : Je t'interdis Sarâ de te servir de ce qui s'est passé avec son frère comme si c'était un prétexte!
Moi : Tu devrais peut être rentrer chez toi. Je vais bien m'occuper de maman t'inquiète pas ça va aller.
Fadila : Tu sais, tu me juges parce que selon toi je suis dans la fornication, mais toi t'es exactement pareil.
Sur ces mots elle sort de la chambre sans m'adresser un regard et m'ordonne de séparer les lits.
*{Flash Back}*
Fadila : Prends des carambars.
Moi : Ah je préfère les autres.
X : Salut mon coeur !
Je sens des bras entourer ma taille et des bisous sur la joue.
Moi : Qu'est-ce que tu fais là ?
Souleymen : Je viens comme toi acheter des bonbons!
Moi : Je te présente ma sœur Fadila...
Fadila était partie un peu plus loin dans le rayon et revient à l'entente de son nom et elle est toute excitée que je lui présente.
Fadila : Dites moi que je rêve...
Souleymen : Bah ça alors pour une coïncidence. Fadila, ça fait longtemps !
Fadila : Tu trouves !
Moi : Vous vous connaissez ?
Souleymen : Pas qu'un peu.
Fadila : Qu'est-ce que tu fou avec ma sœur. Éloigne toi d'elle tout de suite.
Fadila m'attrape et me tire de son côté violemment.
Souleymen : Du calme Fad
Fadila : Je t'interdis de m'appeler comme ça.
X : Souleymen grouille toi ! On doit amener Farah à la gare dépêche!
Son grand frère apparaît rapidement dans notre champ de vision et lorsqu'il aperçoit ma sœur son visage change du tout au tout.
Farès : Salut Sarâ tu ... ... ... Fadila ??
Fadila : Oh mon Dieu pas lui
Farès : Ah non tu vas pas t'en aller c'est pas une manière d'accueillir ton vieil ami.
Moi : Est-ce que quelqu'un va m'expliquer comment vous vous connaissez ?
Fadila : On s'en va, et vous deux, je vous interdis de vous approchez de ma sœur.
Farès : Mais t'en vas pas comme ça je veux prendre de tes nouvelles, askip tu t'es mariée ! C'est ienb.
Il touche son coude et ma sœur se défend en lui assénant une gifle digne d'une boxeuse.
Fadila : Si tu me retouches Farès je cries et je porte plainte. Sarâ tu viens on part tout de suite.
Finalement nous n'achetons rien et Fadila nous fait sortir presque en courant. Je prends le temps d'aller ranger le caddie et je rentre dans la voiture, Fadila qui était en train de pleurer à ma vue sèche rapidement ses larmes.
Fadila : T'es prête on peut y aller ? Attache vite ta ceinture.
Une fois dans notre chambre Fadila s'installe sur son lit et se remet à pleurer. Je m'assois à ses côtés, je sais pas trop quoi faire, alors je me contente de lui caresser le dos. Lui demandant des explications.
Fadila : J'ai rencontré Farès quand j'avais 16 ans, c'était un intervenant dans mon lycée, il était en dernière année de prépa je crois, je me souviens plus. Il avait 19 ans. On s'est beaucoup parlé par rapport à la prépa MPSI et on s'est échangé nos numéros au cas où j'aurais des questions supplémentaires. Il m'arrivait de prétexter avoir une question et on passait des aprèm entières dans un café pour parler de tout et de rien. Je faisais semblant de lui demander des cours de soutiens en physique et il voulait plus que je le paie, il m'a disait que si j'acceptais de l'embrasser ça lui suffirai. C'était mon tout premier... Et les mois et les mois sont passés, c'était plus tout rose comme au début, il me parlait mal, il me traitait comme son chien, il me demandait des grosses sommes d'argents, tu te souviens quand papa et maman perdait des 100-200 voir 300 euros d'un coup et qu'ils accusaient Hamza, c'était moi...
Moi : Mais pourquoi ?
Fadila : Parce que je l'aimais... Enfin bref, au bout d'un an, il voulait plus que de simples bisous, et pour moi c'était hors de question pourtant il m'amenait à l'hôtel, évidemment c'est moi qui payait. On passait des soirées dans une chambre et il attendait que je craque, et tu comprends Sarâ je voulais pas le perdre...Je pouvais pas lui donner ce qu'il voulait mais je ne voulais pas l'énerver non plus, alors je lui donnais tout le temps un peu plus...Et j'ai fini par craquer...Et il en a eu marre de l'hôtel alors il m'enfermait pendant des soirées dans sa chambre, j'étais là seulement pour le satisfaire, et quand il m'avait assez vu je devais rentrer chez moi, il me ramenait même pas, je devais marcher sous la pluie le froid pour rentrer. C'est pour ça que ça m'arrivait de rentrer au beau milieu de la nuit et que je m'embrouillais avec maman et Hamza...Et évidemment, je recevais des messages, des photos et tout disant qu'il me trompait. Et y'avait cette fille, Mounia, qui se pavanait dans le lycée, c'était la meuf adorée de tous, trop gentille trop serviable que tout le monde kiffait, elle a dit à sa meilleure amie qu'elle sortait avec MON mec et ça m'a rendu dingue. Je lui ai fais une grosse scène et il m'a frappé, et pour me faire pardonner je te dis pas ce que j'ai du faire. Je devais fermer ma gueule et la seule chose que j'avais à faire c'est rester dans sa chambre, avec son frère et sa sœur dans la chambre d'à côté. Il refusait que je prenne la pilule et il refusait les capotes aussi et je passais mon temps dans la peur de tomber enceinte. Je prenais la pilule du lendemain pratiquement une fois toutes les trois semaine pendant 3 mois. La pharmacienne m'a passé un savon en me disant que c'était pas un jeu. Alors j'ai mis un implant, et vu que ça fait un gros bleu il a deviné tout de suite. Il m'a allumé. Et pendant trois jours je sortais plus de sa chambre, et à un moment pendant que...il m'a appelé Mounia, alors là c'était la goutte d'eau. J'avais que 17 ans...Il m'a brisé le cœur tu peux pas imaginer à quel point. J'ai passé un anniversaire de mes 18 ans pourri... Je voulais même pas me lever pour aller passer mes partiels, c'est maman qui m'a ramassé en morceaux et qu'il m'a redonné la force de passer à autre chose. Et je ne veux pas que ça t'arrive Sarâ je ne veux pas que tu t'approches de cette famille !
A la fin de son récit ma sœur était complètement dévastée alors je l'ai prise dans mes bras, en promettant que le mien n'était pas comme ça.
*{Fin}*
Souleymen
Après être partie de chez Sarâ, je me suis dirigé vers l'appartement de X. Elle m'attendait depuis le depuis de la journée disait-elle. Alors pour échapper au père de Sarâ qui nous soupçonnes je me suis vite éclipsé. Ce type me fou la trouille
Je tape à la porte et elle crie : "C'est ouvert".
Elle était dans la cuisine en pyjama, mais quoi qu'elle est sur le dos elle est sexy. Elle se jette immédiatement sur moi et crie que je lui ai manqué.
X : Ça fait 1 semaine que je t'ai pas vu j'avais envie de péter les plombs j'étais grave de mauvaise humeur.
Moi : Toi aussi tu m'as manqué.
X : La chambre elle est au bout du couloir directement.
Moi : Je suis refait je vais me taper sa meuf dans son propre lit.
Chloé : Ouais, il est de garde jusqu'à 22h, mais officieusement il reste toujours jusqu'à 01 ou 02h du matin.
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Pauvre Fad, elle m'a presque fait de la peine. Et vous ?
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Le 30/11/2018
Maty
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