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Salam aleykoum
Sarâ
Yâsser : T'as déjà séché hier, pas question. Et j'ai cours moi !
Moi : Mais je veux qu'on aille le voir, mais on peut y aller ce soir!
Yâsser : On ira vers 16h quand je rentrerai. Ca te vas mademoiselle la princesse ?
Moi : Merci !
Yâsser : Mais tu vas en cours !
Moi : Oui ! Bonne journée !
Yâsser va en cours, mais dès qu'il revient, nous allons rendre visite à Farouq. Si moi je ne vais pas bien, lui doit être dans un état pitoyable. C'était sa femme après tout.
Malgré la promesse que j'ai fait à Yâsser je suis restée à la maison, j'ai fais le ménage, j'ai cuisiné pour ce soir et je me suis diverti en jouant à la Wii jusqu'à ce qu'il revienne. Il s'est douché et on a prit tout les deux la direction de chez Farouq, qui habite la même cité.
Etonnement, la porte était ouverte, l'appartement plongé dans l'obscurité. Ca sentait le renfermé comme jamais, il y a avait des bout de verres partout à terre et des boites de repas déjà préparé. Farouq était dans sa chambre, même tarif, les volets fermé, le ventilateur à fond. On voyait seulement sa tête depasser du lit, ses cheveux était tout gras et il transpirait. Dans quel état il est.. En plus de ça, une odeur nauséabonde s'échappait de sa bouche, et je n'arrivais pas à le reveiller. Yâsser ramasse une des bouteilles qui jonchent le sol. Il l'a tient du bout des doigts, elle nous écoeure tout les deux. Une bouteille de whisky pur. Mais ça n'était pas la seule. Il y avait toute sortes de spiritueux.
Ça veut dire que Farouq est ivre...ivre mort.
Nous prenons les choses en main, j'ouvre le volet et la fenêtre pour aérer. Yâsser attrape Farouq et le soulève, il l'amène dans la salle de bain. J'entends Farouq pester car l'eau est froide, et Yâsser lui crier dessus, il est vraiment vener. Il est énervé de voir son ami dans un tel état.
Moi : Yâsser n'en rajoute pas. Il est déjà mal.
Farouq : ARRÊTE PUTIN L'EAU EST FROIDE. LÂCHE MOI. LAISSE MOI TRANQUILLE DÉGAGE.
Yâsser : Tais toi !
Je finis rapidement le brin de ménage que j'ai fais dans sa chambre avant qu'il ait finit sa douche, je change les draps, je vaporise du déo dans la chambre et je sors. Car Yâsser va l'aider à s'habiller
Son frigo est vide, il reste deux fonds de bouteilles d'alcool, un poivron, du beurre, du riz périmé, et une bouteille de lait. Je cherche bien et je trouve deux briques de soupes. J'en mets dans une assiette et je sers pour Farouq. Celui ci arrive après quelques secondes, emitoufflé dans un plaid, il tremble de froid, ses yeux sont tout rouge et son teint tout pâle.
Farouq : Qu'est-ce que vous faites là ? Je veux être seul.
Moi : On essaie de te sauver? Depuis quand tu bois ! Tu aurais pu mourir si on avait pas était là! Tiens bois ça.
Je lui tends une tisane au thym et au citron
Farouq : C'est infecte qu'est-ce que sait que ça !
Moi : Anti gueule de bois! Allé bois.
Farouq : Non, c'est pas bon.
Moi : C'est ça ou une aspirine.
Il boit cul sec ma potion magique que j'ai apprise grâce à Fadila et ses années d'experience à couvrir notre frère qui rentrait de soirées.
Yâsser : Je peux savoir ce qui t'as pris ?
Farouq : J'ai rien, j'ai pas bu je vous jure, c'était pas mes bouteilles.
Moi : ARRÊTE DE MENTIR
Farouq : Pourquoi tu me cris dessus ? J'ai mal à la tête !
Moi : Pourquoi je te cries dessus ? Parce que je te retrouve comateux dans ta chambre avec au moins 2g dans le sang et ta femme est morte y'a 5 jours donc je m'inquiète !
Farouq : Me parle pas d'elle.
J'ai continué à lui faire des reproches et Farouq a bondi de sa chaise, il criait des choses indecriptable. Il me tenait collée au mur par les poignets. Il me faisait peur, et mal. Il mettait tellement de force et je voyais tellement de rage dans ses yeux.
Yâsser : Farouq lâche là, elle est pas responsable de tout ce qui s'est passé !
Farouq finit par me lâcher et se rend compte de ce qu'il a fait, il met ses mains derrière la tête, comme un coupable et marche à reculons.
Farouq : Pardon...C'est de ma faute, tout est de ma faute.
Il sort de la cuisine, prends une veste et cours vers la porte d'entrée.
Farouq : JE DOIS M'EN ALLER, JE SUIS DÉSOLÉ !
Yâsser : Ça va ? Il t'a pas fait trop mal ?
Moi : Oui ça va, mais faut le rattraper, il ne doit pas sortir dans cet état.
Yâsser : Je m'en charge, toi rentre chez toi, avant que tes parents reviennent et voient que tu n'es pas là.
Je suis complétement démunie face à la situation, j'ai pas le choix alors je sors. Je sors de mon sac mon pass navigo et je prends le tram, une fois confortablement installée, je desactive le mode avion de mon téléphone et rattrape ce que j'ai manqué.
Une a v a l a n c h e de notification, d'appels manqués, de messages, de mes parents. Au moins une trentaine, depuis ce matin.
Je rappel les mains tremblantes sur le téléphone de mon père, je le haie moins que ma mère.
Moi : Allô?
Papa : T'es où toi?
Moi : A la maison pourquoi ?
Papa : Sarâ je suis en train de câbler alors évites de mentir. Je répète t'es où ? T'es où depuis deux jours ? Tu dors où ? Attends, je veux pas savoir, viens au bureau, tout de suite, on t'attends.
Il raccroche aussi sec. Mon coeur commence à palpiter à 100 à l'heure, et s'ils savaient tout? Et s'ils avaient des preuves qui m'acablent comme complice...J'ai également reçu un message de Neyla.
Neyla : Coucou bébé tes parents m'ont appelé, j'ai dis que tu dormais chez moi depuis lundi et que tu étais sortie, j'espère que j'aurais des explications, je suis complice maintenant.
Moi : Je t'explique tout ce soir.
Mon reflexe c'est de prendre mon téléphone prépayé et d'appeler Yâsser, mais il ne répond à aucun de mes appels. Et de toute façon je suis arrivée chez moi. Alors je descends, j'entre dans l'appartement et je cours à la chambre. Fadila n'a pas du y poser les pieds car tout est comme je l'ai laissé il y a trois jours, même les oreillers dans mon lit.
Je me suis dépêchée de mettre quelques affaires en pagaille pour faire croire que j'étais passée par là au moins une fois. Puis je me suis rendue compte que ça ne servait à rien car j'étais censée avoir été chez Neyla. Mais la panique m'a fait faire n'importe quoi. Rapidement, je check le prochain tram direction le commissariat central de Bobigny.
Quand j'arrive tout le monde me sourit, je suis la fille de "Fayed" alors je suis forcément bien vue. Je demande à l'assistante de mon père que je reconnais de m'indiquer où il se trouve, ils ont tous étaient mobilisés ici, je connais pas.
Elle m'amène au bureau, et sur le chemin me demande si je me suis mariée, j'ai répondu que non, à quoi elle m'a dit que mon père ne m'aurait jamais demandé de porter le voile, elle en déduit donc que je suis mariée et rajoute même, "tu peux me le dire".
Moi : Faut forcement être mariée et forcée pour se voiler? On peut pas avoir envie seulement et prendre nos propres décisions. Je vais me débrouiller clocharde.
X : Tu peux parler autrement à mon assistante s'il te plait ?
Moi : Papa ! C'est où ton bureau ?
Papa : Tu t'excuses !
Moi : C'est où ton bureau wesh !
Papa : T'es désespérante, ton langage de racaille garde le en dehors d'ici !
Moi : Tu m'as fait venir pour ça ? Parce que je peux rentrer aussi !
Papa : Au fond, avant le couloir, y'a ta mère normalement, excusez là Delphine.
Delphine : Ah mais y'a pas de soucis, vous savez que c'est pas grave M.Fayed
Ca fait des années qu'elle essaie de draguer mon père et qu'il l'a recale miskina, fausse blonde. En attendant, je vais vers le bureau de mon père, ma mère est assise dessus, elle signe des papiers, elle est dans une belle combinaison de policière qui ferait raidir n'importe quel homme. Les cheveux bouclés noirs flottent avec le ventilateur de la pièce, son teint légèrement bronzés et ses yeux verts que Fadila et moi on tient d'elle.
Moi : Pourquoi t'as pas ton hijeb?
Elle relève la tête vers moi, mais baissent les yeux aussitôt et ignore ma remarque. Je m'assois lourdement sur ma chaise en soufflant.
Moi : Pourquoi vous m'avez appelé ?
Maman : On a des questions à te poser.
Moi : Sur quoi encore ?
Maman : Tu peux baisser d'un ton s'il te plaît ? Ton père va venir t'expliquer.
Moi : Ouais bah j'ai pas le temps moi j'ai des choses à faire.
Maman : T'as des gens à aller voir peut être ?
Moi : Non mais j'ai le bac à la fin de l'année je sais pas si tu te souviens, je suis en terminale.
Au même moment mon père arrive, il s'installe derrière le bureau, sort un dictaphone et l'entretien commence.
Papa : 16 novembre 2012, Amjad et Najat Fayed, entretien de Sarâ Fayed. Votre pièce d'identité mademoiselle s'il vous plaît.
Moi : C'est une blague ou quoi ? Vous me faites quoi ?
Papa : La carte d'identité !
Je sors ce qu'il me dit, il fait une rapide photocopie, puis me l'a rend, j'ai les mains moites, le coeur qui menace de sortir de ma poitrine.
Papa sors d'un tiroir une photo d'Hasna, il me demande si je l'a connais. J'ai un gros pincement au coeur quand je vois la photo, elle était magnifique, elle me manque. Je comprends que Farouq cherche à oublier qu'à cause de nous elle est morte.
Moi : C'est la meuf qui s'est fait explosé vendredi.
Papa : J'ai du mal m'exprimer, est-ce que tu as eu des contacts avec elle, tu l'as déjà vu ? Tu lui a déjà parlé ?
Moi : Tu joues a quoi ?
Papa : Oui ou non ? Je te rappelle que le mensonge à la justice est puni par la loi.
Moi : Non je l'a connais pas.
Papa : Pourtant son frère affirme que t'es allé la voir jeudi, il t'a reconnu sur une photo.
J'avais pas pensé à ça. Et tout d'un coup, je repense qu'avec Hasna on a fait du shopping à O'Parinor, je risque d'être sur des caméras de surveillances, et avec Yâsser le lendemain. Je pense à tout ça, sans me rendre compte que chaque seconde de mon silence rend ma culpabilité plus évidente.
Moi : Connais pas.
Papa : T'étais où ces derniers jours, t'as pas été en cours.
Moi : J'étais chez Neyla.
Papa : Tu mens
Moi : T'as une quelconque preuve?
Papa : Je sais que tu as menti, et quand je saurais ce que tu as fait et de quelle manière tu es liée à cette femme tu le paieras sévèrement. Tu peux partir.
Sans sommation, je prends mes affaires et je sors de cet endroit où j'étouffe. Toujours pareil, j'essaie d'appeler Yâsser mais rien. Alors je rentre chez moi.
***
5 jours plus tard.
L'appartement de Yâsser, les stores presques fermés. La température dehors avoisine les 20 degrès mais à l'intérieur l'ambiance est toute autre. Nos respirations sont sacadées, nos corps sont chaud, bouillant presque, je me retrouve assise sur la table, seul mon tshirt et mon sous vetement ont tenus tête à ses assauts. Lui face à moi me dévore de baisers. Je ne sais pas où je suis, je ne sais ce que je fais. J'enlève son haut de manière mécanique. Mes cheveux chatouille son visage et il pince mes cuisses en les serrant fort contre lui. On brûle tout les deux d'envie l'un pour l'autre. Tout se chamboule, lui et moi des jours qu'on ne se parle presque plus, la mort d'Hasna, la dépression de Farouq, mon intérrogatoire à la police, le mariage surprise que je prépare avec Hakim, Souleymen qui veut m'emprunter de l'argent. Je veux tout oublier. Juste un moment, juste ce moment. Le moment où il m'allonge sur la surface plane la plus proche et où il me tient la main pour me faire ça.
Mais d'un coup, le décor change, je me retrouve dans ma chambre d'ado, le corps transpirant et tremblant, le froid d'automne parisien me fouette au réveil. Il est 6 heures. J'ai le souffle coupé, je palpe mon corps, je me demande si je suis toujours là, si je n'ai pas commis cette chose.
5 jours, le troisième rêve de ce genre.
Selon les théories de Freud, le rêve joue aussi un rôle compensatoire, il relève de l'accomplissement d'un désir et satisfait nos pulsions inconscientes. A ce titre, en permettant de libérer la nuit des tensions accumulées pendant la journée, il nous soulage du stress. - Doctissimo
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Dans 35 jours c'est la rentrée, je dis ça je dis rien. Ça va ?
Si Sarâ fait ce genre de rêve, c'est pas un hasard, mais elle n'est pas au bout de ses peines. D'autres problèmes arrivent.
J'espère que vous avez kiffé, on se retrouve dans quelques jours pour la suite. J'espère également que l'histoire ne vas pas trop lentement, en général je vais plus vite, seulement c'est un sujet délicat qui mérite qu'on s'attarde sur les détails, il y'a des choses à expliquer, et des réactions à expliciter.
Le 30/07/2018
Maty
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