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Salam aleykoum



Sarâ

Hasna : Sarâ aide moi ! Je vais mourir aide moi !

Moi : Je peux pas ! Y'a une bombe à ta taille je vais mourir si je touches !

Hasna : Je veux pas mourir viens moi en aide tu peux pas m'abandonner!

Le compte à rebours affiche 20 secondes. Je me rue vers elle pour la détacher, mais je ne peux pas, la ceinture d'explosifs est attachée de telle sorte qu'on ne peut pas l'enlever. Alors je me retire et m'éloigne avant qu'elle m'explose à la figure.

Hasna : Je veux pas mourir, il y a mon mari.

Moi : Je suis désolé...

Je me jette à terre et assiste à l'explosion, des bouts d'Hasna fulmine dans tous les sens et sa tête roule à côté de moi.

Hasna : Tu m'as tué....


Ca fait deux nuits que je fais le même rêve. Que je me réveille en sueur après qu'Hasna m'ait accusé de l'avoir tué. Ca fait deux jours que je tremble, que je ne mange plus, que je n'arrive plus à fermer l'oeil sans rever d'elle.

Mes parents ont été mobilisés pour l'enquête, j'ai l'impression que d'une minute à l'autre ils vont découvrir que je suis impliquée jusqu'au cou. J'ai peur de finir en prison, j'ai peur de me faire tuer. J'ai peur de tout, je commence à devenir paranoiaque. Je me sens épiée, j'ai l'impression que tout le monde chuchote et complote contre moi.

Pour couronner le tout, avec Yâsser et Farouq nous faisons chacun pour soi, on est lundi, il est 6 heures du matin et aucun des deux n'a donné signe de vie depuis vendredi.

Quoi qu'il en soit, je ne peux pas commencer à sécher le lycée, je dois faire comme ci de rien était. Alors je me prépare pour aller au lycée, mais c'est clairement pas la flemme qui me manque.

Moi : Ils sont où papa et mam ?

Hamza : Sont pas rentrés.

Moi : Depuis vendredi on les a pas vu...

Hamza : Bah vas dire ça à la pute qui s'est fait explosée. En plus c'était le seul carrefour qui vendait mes céréales. Elle fait chier.

Moi : Pourquoi tu l'insultes !

Hamza : Wesh qu'est-ce qu'il te prend ? Elle a tué des centaines de personnes

Moi : Et alors ? Une pute c'est une femme qui vend son corps contre des faveurs sexuelles, tu l'as vu faire ça ? 

Hamza : Elle est cheloue elle et je te dis calme toi de suite. Vas dans la voiture tu vas être en retard.

J'attache mes cheveux et je mets mon jilbeb avant de sortir pour aller m'installer dans la voiture. Une fois au lycée, je sors en claquant la porte et retire seulement le bandeau.



Sur les murs du lycée des affiches sont placardées par rapport à l'attentat, j'apprends qu'il va y voir une minute de silence nationale en hommage aux victimes à 10h.

Moi : Pourquoi ils font ça ? Ça sert à rien, on a un bac à préparer.

Neyla : Non faut leur rendre hommage, c'est triste ce qui s'est passé, tu peux même plus faire tes courses tranquille, on te tue pour ce que tu manges. Chaud.

Moi : Ouais bref. 

Le proviseur démarre son discours, il nous parle de tolérance, de laïcité, de responsabilité de l'état et de l'école sur ses individus. J'avais chaud pendant ce temps de parole, être entourée de tout le lycée n'arrangeait rien. Et ils se sont tous tournés vers moi, j'étais au milieu du cercle. La cour du lycée était devenu un tribunal. 

Proviseur : Tu seras jugée pour tes crimes Sarâ ! Tu paieras !

Mon professeur de philo s'approche de moi et me retire mon voile, je suis déjà en combinaison orange de prisonnière. Il me met les menottes et me traine en dehors du tribunal. Personne ne m'aide, je crie, mais personne ne me regarde.

Moi : Yâsser aide moi, ils vont me tuer.

Yâsser : Tu as tué Hasna, tu dois payer.

Je ne me souviens pas de grand chose après, seulement de la voix de Neyla qui me dit de me réveiller, puis quand j'ouvre les yeux, je suis à l'hôpital, il y a Fadila à côté de moi

Fadila : Tu m'as fait super peur, ça va ? Comment tu te sens ?

Moi : J'suis où ?

Fadila : Aux urgences, tu t'es évanoui au lycée.

Moi : J'avais pas mangé ce matin et je suis restée debout

Fadila : Un malaise vagal c'est plus grave que ça, c'est dû à un choc émotionnel ou du stress...

Je suis fatiguée de l'entendre déblaterer alors je débranche ma perfusion et je me rhabille.

Fadila : Tu vas où ?

Moi : Je vais en cours

Fadila : Non mais Sarâ, on m'appelle au travail on me dit que tu es tombée dans les pommes et tu crois que tu vas partir comme ça.

Tout en sortant des urgences je me masses les tempes, elle me fait mal au crâne. Pourquoi les gens ne veulent pas comprendre que je suis fatiguée ?

Moi : Voilà ce qu'on va faire, tu vas retourner travailler, et moi je rentre à la maison.

A ce moment là, j'entends la voix de ma mère, il manquait plus qu'elle sérieux!

Maman : Sarâ ! Oh ma chérie j'ai fais aussi vite j'ai pu ! Ça va tu te sens bien ?

Moi : Mais arrête c'est bon m'touche pas j'ai passé l'âge des bisous roh.

Maman : Que sait-il passé ?

Moi : Je me sentais pas bien c'est tout ramène moi à la maison.

Maman : Fadila qu'est-ce que le médecin à dit ?

Fadila : Malaise vagal

Moi : JE SUIS FATIGUÉE JE VEUX RENTRER !

Ma mère et Fadila sursautent et se tournent vers moi, elles me fatiguent, j'ai pas envie de parler ni perdre du temps, je veux m'allonger, ma tête est lourde. Je veux rentrer.

Maman : Bon, on va à la maison


***


Le vibreur de mon téléphone me tire de mon sommeil, mes yeux prennent quelques secondes à accomoder, je vois que c'est un texto de Yâsser. Il me dit coucou, et me demande si je vais bien.

Moi : Mais mdr tu te souviens que j'existe.

Yâsser : Pardon ?

Moi : Je croyais que t'étais mort vendredi après midi.

Yâsser : Pardon...J'étais assez fatigué

Moi : Et moi je pétais la forme ptt ? J'étais réjouie je suppose !!!!!!!!!!!!!

Yâsser : Tu veux qu'on mange ensemble ce soir ?

Moi : Non.

Yâsser : Allé babe tu me manques.

Moi : Si tu avais essayé de prendre de mes nouvelles  tu saurais que ça fait 2 jours je mange plus je dors plus je tremble toute la journée et ce matin je me suis évanouie au lycée j'ai été à l'hôpital !!!!!!!!!!!!

Yâsser : Quoi ? Attends je t'appelle.

Je me dépêche de décrocher et il commence à crier

Yâsser : T'étais à quel hôpital ?

Moi : Delafontaine.

Yâsser : MAIS POURQUOI TU M'AS PAS FAIT APPELER ? 

Moi : Je suis pas restée, et y'avait Fad avec moi.

Yâsser : Et ils ont dit quoi ?

Moi : Malaise vagal, mais bref, je suis fatiguée, j'étais en train de dormir.

Yâsser : M'en fou, prépare toi je viens te chercher.

Moi : Mais yass mes parents...

Il ne me laisse pas le temps de finir, il raccroche. Mes parents ne sont pas là, ils sont tous mobilisés au commicariat central de Bobigny. Fadila passe de plus en plus de temps avec Seb pour préparer leur "mariage", et Hamza doit être en train de dormir. Alors oui je peux sortir. Mais je dois être discrète.

Je fais mon sac et j'attends qu'il me dise qu'il m'attends en bas pour mettre des oreillers dans mon lit et fermer la chambre à clef.

Yâsser : Zehma tu m'ignores.

Moi : Non.

Yâsser : Pas de "coucouu" pas de bisous tu rentres tu claques la porte tu calcules pas donc oui tu boudes.

Moi : Tu démarres ou tu vas rester là à me faire la moral ? Parce que je peux aussi rentrer chez moi. 

Il démarre sa voiture en toisant, calme ton regard mon pote. On arrive à l'appartement sans une parole. Je me dirige directement vers le placard à gouter, je me fais un plateau de kinder bueno, jus d'orange et fruits et je vais dans sa chambre.

Yâsser : Mais tu fais quoi là ?

Il me suit à travers l'appartement, il s'en fou que je l'ignore, mais j'ai envie d'être seule, pourquoi il ne veut pas comprendre ?

Yâsser : PUTIN MAIS JE TE PARLE

Moi : JE REGARDE LES REINES DU SHOPPING T'ES AVEUGLE ?

Yâsser : ME CRIE PAS DESSUS

Moi : TOI ME CRIE PAS DESSUS

X : Ma chériiie, ça ne vas pas avec ta morphologie !

Yâsser attrape la télécommande et éteint mon émission, il commence sérieusement à me les briser, il croit que je suis son goss ?

Moi : MAIS POUR QUI TU TE PRENDS ? JE T'AI DIS D'ÉTEINDRE LA TV ?

Yâsser : JE FAIS CE QUE JE VEUX T'ES CHEZ MOI 

Moi : Tu veux que je m'en ailles c'est ça ? Bah salut

Je me lève et décide de ramasser mes affaires pour sortir, Yâsser ne l'entend pas de cette oreille et m'attrape le bras, il me sert fort et me regarde séverement.

Moi : Lâche moi tu me fais mal !

Yâsser : Non je te lâcherai pas, pas avant que tu me dises ce qu'il y a.

Moi : LÂCHE MOI JE TE DIS QUE TU ME FAIS MAL

Yâsser n'a rien dit, il a continué à me regarder, pendant que je me débattais, je lui crié que j'avais mal, il ne voulait pas me laisser. J'avais beau crier, cela ne faisait que me fatiguer un peu plus, il me dégoute.

Moi : J'ai mal...

Yâsser me prends dans ses bras et je fonds en larmes, je ne me contrôle plus. Il nous déplace, tout doucement vers le salon. 

Moi : J'y arrives pas, je supportes pas Yâsser je te jure c'est horrible, j'ai l'impression de me déchirer. C'est de ma faute je fais que rêver d'elle, elle me dit que c'est ma faute toute ça. Je sais que je vais finir par me faire démasquer par mes parents et vous avec et tout ça c'est trop pour moi...


J'ai vidé mon sac et je m'épanchais sur lui, il a supporté mes crises et m'a calmé, sans parler il m'écoutait me confier. Je lui ai dis qu'il n'arrangeait rien en me criant dessus, en me suivant pour savoir ce que j'avais, y'a des moments je veux juste être seule. Il a écouter mes peurs et mes craintes, puis il a finit par me rassurer. Il a dit que quoi je penses, rien était de ma faute, c'était le choix d'Hasna ce qu'il y avait de mieux à faire. Elle a décidé ça de son plein gré et ni moi ni lui ou Farouq n'aurions pu l'en empêcher.

Il a commandé deux pizzas par la suite, on a mangé, toujours collé l'un à l'autre et il m'a ramené dans sa chambre car je commençais à m'endormir. Mais les cauchemars ne voulez pas me laisser alors en moins de 10 minutes j'étais débout.

Moi : Tu veux bien dormir avec moi s'il te plaît ?

Yâsser : Sarâ ...

Moi : Je te demande pas de te coucher avec moi dans le lit mais reste avec moi dans la chambre sur le fauteil jusqu'à ce je m'endorme. S'il te plait...

Yâsser pose son livre, un livre sur la médecine, un livre d'Hippocrate je crois.

Yâsser : Qu'est-ce que je ferais pas pour toi hein?

Moi : Merci.

Finalement, il a mit un matelas au pied du lit, et à passer toute la nuit à me tenir la main et à être là à côté quand je me réveillais en cris et en pleurs.

********

Mercredi matin

Amjad (père de Sarâ)

Dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de vendredi, je dois auditionner les proches de la terroriste. J'interroge son frère, un petit jeune de 20 ans, il est encore sous le choc et je vois bien qu'il n'était vraiment au courant de rien. Il refuse de parler d'un attentat, il préfère parler de la mort de sa sœur. Il a du mal à répondre à mes questions, sa sœur est devenue du steak haché, il est déboussolé.

Moi : Est-ce qu'elle avait des amis ? De la famille à part vous, des gens qu'elle voyait ?

Jeune : Euh, non, on avait personne, elle sortait très souvent, elle allait travailler mais elle rentrait tard le soir. Parfois elle dormait pas à la maison. La veille de sa...mort...elle a pas dormi à la maison. Elle est partie elle a dit "j'y vais je vous aime" et elle est partie.

Moi : Vous ne voyez vraiment pas si elle avait des amis ?

Jeune : Y'a cette fille qui est venue la veille de sa mort, elle a dit "salut, je viens voir Hasna", elle est même pas resté 30 minutes, et elles sont partis, et j'ai plus revu ma sœur.

Moi : Tu peux me l'a décrire, c'est important, ensuite on fera une pause.

Jeune : Bah, elle était blanche de peau, voilée, elle avait les yeux noirs, un visage ovale, des grosses pommettes, les dents toute blanches...Je sais pas trop comment vous la décrire.

On avance pas là. Mais le jeune attrape un des cadres sur mon bureau, celui de Najat, ma femme.

Jeune : Elle lui ressemble, en plus jeune. 

Par le plus grand des hasards, elle passe par là.

Moi : Naj ! Viens voir.

Najat : Oui? 

Moi : T'as une photo des filles ? Les deux 

Najat : Oui dans mon téléphone

Moi : Montre là au jeune homme.

Jeune : Oui c'est elle ! A droite, je suis sûre que c'est elle avec un voile.

Najat : Sarâ ?


Qu'est-ce qu'elle a fait...


147 jours avant la prochaine attaque

*****************

Salut la mif? Vous allez bien?

Les filles j'aimerai beaucoup connaître un peu plus votre ressenti par rapport à l'histoire, jsuis pas là pour gratter des commentaires, mais juste un minimum pour avoir vos impressions, vos idées et vos conseils.

Sarâ va t-elle réussir à se remettre de l'attentat ? Et si ça avait de dangereuse conséquences sur son couple ?

Et Farouq ? Comment va t-il?

Le 24/07/18

Maty

























































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