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Salam aleykoum
I KNOW I'LL BE THERE AT THE END OF THE DAY
Yâsser : Tu sais pas jouer ou quoi ?
Sarâ : Mais si, on jouait tout le temps à la maison de quartier aux échecs.
Yâsser : Oui bah t'as dû oublier comment on y jouait. Parce que là...échec... tu fais que perdre.
Sarâ : Mais c'est bon j'arrête de jouer.
Yâsser : Ma vie d'amour boude pas, je te laisse gagner.
Sarâ : Ma vie d'amour ?
Yâsser : T'aimes pas ?
Sarâ : C'est niais.
Yâsser bouge le plateau d'échec et m'invite à m'installer dans ses bras, contre son torse, sur le canapé.
Yâsser : Tu sais, je crois que le fait d'avoir vu Farouq et Hasna se marier ça m'a
Sarâ : Ca t'as donné envie de te marier, avec moi.
Yâsser : J'ai toujours eu envie de me marier avec toi donc non ça m'a pas donné envie, mais ça m'a fait prendre conscience que les personnes aimées doivent savoir qu'on les aime et qu'on ne doit pas perdre notre temps avec eux. Alors si je dois te donner des surnoms niais pour que tu saches que je tiens à toi, je te donnerai des surnoms niais.
Sarâ : Tu tiens à moi c'est tout ?
Yâsser : Non, je t'aime.
Sarâ : Tu sais, moi aussi ça me fait flipper, ils vont jamais pouvoir vivre leur amour, ils se sont cachés pendant tellement longtemps. Et ils vivent leurs dernières heures, c'est trop triste.
Yâsser : Ouais, mais n'y pensons plus, on va se rendre triste. Tu dors ici ?
Sarâ : Ouais, attends je vais prevenir Neyla qu'elle me couvre.
Sarâ se saisit du téléphone fixe et appelle en numéro privé et appelle sa meilleure amie, à laquelle elle organisait une surprise pour son anniversaire.
Neyla : Allô ?
Sarâ : Si mes parents demandent, je dors chez toi.
Ney : Mais t'es où ? Tu fais quoi ? Sarâ, s'il t'arrive un truc je me le pardonnerai pas !
Sarâ : Il ne m'arrivera rien je suis en sécurité, je t'explique tout bientôt c'est promis.
Neyla : Mouais, bonne nuit.
Après avoir raccroché avec Neyla, Sarâ se tourne vers Yâsser.
Sarâ : Tu crois qu'ils sont en train de faire quoi là ?
Yâsser : A ton avis.
Sarâ : Ah dégeu!
Le lendemain
Toute la nuit, ils se sont aimés toute la nuit, pour la première fois ils ont même oublié la prière du matin, pour la première fois depuis des années.
Farouq : T'as bien dormi ?
Hasna : Est-ce que j'ai dormi, elle rit et embrasse son mari, tu ne m'en as pas laissé le temps.
Farouq : Tu m'en veux peut-être ?
Hasna : Non, ma dernière nuit aura été parfaite.
Farouq se raidit, Hasna a touché la corde sensible.
Farouq : Evite de parler de ça.
Hasna : T'es au courant que je vais mourir cette après midi ou pas?
Farouq : Personne ne sait quand il va mourir !
Hasna : Moi je le sais.
Farouq se lève du lit conjugal, et enfile son sous vetement.
Hasna : Où tu vas ?
Farouq : Il est 8h du matin, j'ai pas envie de m'embrouiller avec toi, je vais me doucher.
Hasna : Farouq écoute je veux bien comprendre que ça te fasses du mal, ce mariage c'était bien, c'était une bonne idée mais il ne faut pas oublier notre objectif principal, qui est l'affaire de ce soir...
Farouq : Alors c'était juste ça pour toi ? C'était seulement cool? Une occasion de tirer ton coup avant de mourir, ok.
Hasna : Mais pourquoi tu le prends mal, tu pensais que j'allais plus vouloir le faire juste parce qu'on s'est marié ? Ok toi.
Farouq : Tu m'énerves.
Farouq s'en va énervé de la pièce, se revetant de sa djellaba pour aller prendre sa douche.
Hasna : Où tu vas encore ?
Farouq : Je rentre chez moi, je vais me doucher.
Hasna : Attends moi je viens.
Sarâ : Tu crois qu'ils sont reveillés et qu'on peut y aller ?
Yâsser : J'pense qu'on devrait les laisser profiter, on ira les chercher pour joumouah.
Sarâ : Mais j'ai pas envie de rester ici, je m'ennuie.
Yâsser : t'es pire qu'un enfant! Tu veux qu'on aille au centre co ?
Sarâ : Je vais m'habiller!
En rien de temps ils sont à la boulangerie Marie Blachère à petit déjeuner, puis ils partent vers les boutiques. Entre les magasins de chaussures, de sacs à mains, de papéterie, tenues de soirées, Sarâ et Yâsser dépensent toute leur énergie, et Yâsser de l'argent pour Sarâ.
Yâsser : Non j'aime pas, je trouve le jean trop serré.
Yâsser : Trop de couleur.
Yâsser : J'aime pas le haut, c'est un haut de punk.
Yâsser : Transparent.
Yâsser se retrouve avec une pile d'habits sur les bras, et avec une folle envie que Sarâ finisse son shopping. Il lâche tout, sur son pouf et s'en va à travers les rayons.
Sarâ essaye une robe que malheureusement elle ne peut pas montrer à Yâsser. C'est une robe qu'elle choisit pour offrir à Neyla pour son anniversaire.
Sarâ : Cette robe et après j'ai fini t'inquiète...Yâsser ? T'es là ?
Sarâ ouvre le rideau une partie du rideau pour chercher Yâsser du regard. Elle finit par sortir de la cabine et quelques secondes plus tard, il fait son apparition
Ils sont tout les deux restés inerte, apathique, sans bouger.
Ils n'ont ni bougé, ni baissé le regard. Ils étaient comme aspirés l'un dans l'autre. L'un par l'autre. C'est bien la première fois depuis l'adolescence que Yâsser s'attardait sur les courbes d'une femme, sur sa peau dénudée, sur ses cheveux bouclés. C'est la première fois depuis le début de sa vie que Sarâ se souciait du regard d'un homme et de son avis sur elle.
Sarâ : Elle te plaît ?
Yâsser : Elle est magnifique tu devrais...la garder pour toi, t'en trouvera une autre pour Neyla.
Et comme prit d'un éclair de lucidité, il baissa la tête et elle eu le reflexe de se refugier dans la cabine. Le souffle court, les joues rouges et une legère pellicule de transpiration.
***
La voiture freine près du supermarché, ça y est, c'est le moment. Yâsser est au volant, Farouq côté passager, Hasna et Sarâ à l'arrière.
Sarâ : T'es pas obligée de faire ça, t'as qu'à poser la ceinture dans un coin et tu remontes !
Farouq : Tiens Hasna.
Il tend à Hasna une oreillette pour la guider à travers toute l'action. Elle l'a met sous son jilbeb et remonte celui ci jusqu'au nez.
Hasna : Bon bah c'est l'heure.
Le silence règne dans l'habitacle, Hasna qui avec sa famille n'était ni démonstrative, ni émotive, attachée à personne se retrouvait à avoir les larmes aux yeux. Elle devait se résoudre à quitter son mari, sa nouvelle soeur et son meilleur ami pour une destinée incertaine, pour une mort promise.
Farouq : Tu descends oui ou non ?
A l'intérieur, il se battait pour ne pas la retenir pour ne pas hurler sa douleur et sa tristesse, il se battait pour contenir ses larmes et lui ordonner de rester, s'enfuir avec lui. En elle, elle esperait également qu'il la retienne en lui disant qu'il l'aime de toute son âme. Mais tout les deux faisait taire leurs profondes envies en les considérant comme des perversions et en ésperant la récompense Divine après ce geste irrévocable, irréversible qui ferait tant de peine, tant de vies gachées, tant de victimes.
S'il y'en a qui ne se cachaient pas pour exprimer leur désespoir c'était Sarâ et Yâsser, elle pleurait déjà comme un bébé, terrorisée à l'idée de devoir vivre avec le suicide de son amie sans avoir rien pu faire, et il ressentait une lourdeur dans la poitrine, il ressentait...vous savez ce qu'il ressentait, trève de répétitions.
Hasna : Je t'aime en Allah Sarâ, n'oublie pas ce que je t'ai dis hein.
Sarâ : Me lâche pas s'il te plaît.
Hasna : Faut que j'y aille...Tu me promets que tu...
Sarâ : Je te le promets, je t'aime
Elle fit une brève accolade à son frère Yâsser et un bisous sur le front de son mari, qui était presque en train de craquer.
(Je sais pas si c parce qu'il est 1h59 du matin ou que c triste mais j'ai les larmes aux yeux jvais chialer avant d'avoir fini la scene jle sent)
Hasna : Je vous aime tous fort fort fort. Vous avez été ma seule famille et mon petit séjour sur Terre était merveilleux c'est grâce à vous, j'ai.....
La voix d'Hasna faiblit, une boule dans la gorge l'empêche de continuer son discours d'adieu.
Hasna : J'ai aucun regret, j'ai vécu 24 ans, et je vous ai eu à mes côtés, la principal dans la vie du musulman c'est ça, vivre pieusement, entouré de pieux. Bon, j'y vais, prenez soin de vous je vous aime.
C'était les derniers mots qu'Hasna adressa à la troupe, c'était la dernière fois qu'ils étaient tous réunis. Sur le parking d'un carrefour dans une vieille voiture à la plaque d'immatriculation falsifiée.
Dès qu'Hasna disparu de leur champs de vision, Farouq attrape son talkee-walkee pour la guider et l'accompagner jusqu'à son dernier souffle. Yâsser commença déjà à s'éloigner pour les proteger de l'explosion, et Sarâ s'étouffait presque dans ses pleurs.
Hasna avança premierement dans la galerie marchande, elle reçu plusieurs remarques sur son niqab mais elle n'y preta aucune attention.
Farouq : Va à l'accueil du magasin.
Yâsser : Sarâ cache ton visage y'a des caméras partout.
Hasna : J'approche de l'accueil.
Sarâ : Elle peut pas faire ça c'est pas possible...
X : Eh, la burqa c'est interdit ici on est France! Si vous voulez porter ça vous allez là où les femmes n'ont pas le droit de conduire!
X : Ici c'est pas l'Afghanistan rentrez chez vous !
Un agent de sécurité demande à Hasna d'enlever son niqab, le compte à rebours commence alors. Dans quelques secondes elle balaiera d'un geste tout ce qui se trouve aux alentours.
Farouq : 5...
Agent de sécurité : Eh, qu'est-ce que vous faites, vous êtes sourde ou quoi !
Farouq : 4...3...2...
Hasna : Je t'aime Farouq
Farouq : 1....
Hasna : ALLAHU AKBAR
Je t'aime Hasna...
Un demi millième de seconde plus tard, on entendait un bruit sourd, des cris, des hurlements, et on ne voyait plus rien, le batiment élancé qu'était l'hypermarché venait de s'écrouler, il était en feu. Notre équipe resta sous le choc, ça y est, leur amie venait de mourir et ils étaient officiellement des terroristes.
Je t'aime Hasna étaient les derniers mots qu'elle avait entendu, de la part de l'homme qu'elle aimait plus que n'importe qui sur Terre.
Farouq : Démarre Yâsser, faut ramener Sarâ chez elle avant que qui ce soit la voit.
Sarâ était au bord de la crise cardiaque. Elle avait dû s'allonger complétement sur la banquette arrière pour ne pas être tentée de passer par la fenêtre de la voiture. Jamais elle n'avait vu la mort d'aussi près.
Yâsser déposait Farouq en centre ville et se dépechait de déposer Sarâ qui se vidait de toute l'eau de son corps. Ils sont passés par la cave pour remonter chez Sarâ, heureusement il n'y avait personne chez elle. Ils sont alors directement allé dans sa chambre, tant mieux d'ailleurs, elle ne tenait plus debout.
Sarâ : Qu'est-ce que j'ai fais, qu'est-ce que j'ai fais, qu'est-ce que j'ai fais !
Yâsser : Sarâ calme toi, assieds toi tu vas finir par tomber...Tu trembles assieds toi.
Sarâ : Tu ... tu te rends compte de ce qu'on a fait on est des meurtriers, on a tué Hasna on a tué une femme, putain Yâsser on a tué des enfants, des gens qui n'ont rien demandés on a sûrement tué des musulmans !
Yâsser :Chut, arrête de crier imagine qu'il y ait ton frère
Sarâ : J'en ai rien à foutre qu'il y ait mon frère ! Je viens de te dire qu'on est coupable de meurtre on risque la prison, on vient de faire un attentat et on a tué notre meilleure amie...
Il n'avait rien à répondre, elle avait complétement raison, il a fait ce qu'il y avait de mieux à faire dans ces moments là, partir et la laisser se calmer, ça finira par passer.
Après qu'il s'en soit allé, Sarâ a repris place à l'ordinateur, elle avait mit la lecture automatique sur netflix pour avoir un alibi, en cas d'enquête, elle dira qu'elle se trouvait chez elle.
La descente aux enfers était de plus en plus proche pour Sarâ.
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Coucou les filles ça va ? Vous allez bien, vous avez kiffé ?
J'ai plus de téléphone du coup j'essaie de me débloquer du temps pour faire des activités utiles et organiser mes journées. Y'a juste whatsapp qui me manque.
Et vous ça va ? Ca raconte quoi ?
Le 19/07/18
Maty
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