14
Salam aleykoum
Au même moment, 15km plus loin.
Sarâ
J'ai dormi quelques heures, et vers 8h du matin je me suis réveillé, sans pouvoir me recoucher. J'ai décidé de me lever, j'enfile un jogging et noue le noeud, un tshirt, un gilet un foulard et je suis prête à sortir de la chambre.
J'entends la télé dans le salon, je comprends alors que Yâsser est réveillé.
Sarâ : Sbah el kheir
J'arrive de derrière accroche mes bras autour de son cou et lui fait un bisous sur la joue
Yâsser : Hey, t'es reveillée ? Viens t'asseoir
Je m'assois à côté de lui mais je n'arrive pas à le regarder dans les yeux, je n'ai pas envie d'avoir une confrontation sur le comment j'en suis arrivé à dormir ici.
Il ne dit rien non plus de son côté. On laisse la télé combler le silence. J'étais perdue dans mes pensées quand je l'entendis m'appeler.
Yâsser : Sarâ!
Sarâ: Oui? Quoi?
Yâsser: Tu ne veux pas me dire ce qu'il s'est passé hier?
Le moment que je redoutais est arrivé. Je ne sais pas par où commencer. J'étais moi même en train d'ordonner mes pensée. Je regarde un peu partout autour de moi comme si j'allais trouver un échappatoire. Mon regard tombe sur son bol de céréale. Je lui prend des mains et commence à manger.
Pourquoi j'agis comme ça? Je ne sais pas. Mais je ne veux pas parler.
Il me regarde déconcerté mais ne dit rien. Puis il va se chercher un autre bol. J'ai grave honte mais je n'ai pas envie de parler de ça la maintenant. J'ai toujours la haine contre cette femme. Et je sens déjà cette boule monter dans ma gorge, cette douloureuse boule qui menace de sortir. Pour l'instant je préfère ne rien dire.
Yâsser : Bon alors puisque tu préfères ne pas m'en parler.... Tu vas rentrer chez toi ?
Sarâ : Je te dérange ?
Yâsser : Bien sur que non tu peux rester tu le sais!
Sarâ : Génial, bon euh... On fait quoi aujourd'hui.
Yâsser : Comment ça on ? Je travaille moi mdr. Je pars à 10h je vais rentrer tard.
Sarâ : T'es de garde ?
Yâsser : Non mais je finis à 22h.
Sarâ : Bon bah au moins j'aurais un médecin à moi seule si je suis malade hein.
Prise d'audace je lui fais un autre bisous sur la joue et me lève pour aller prendre ma douche.
Sur la route, je me rends compte que j'ai même pas visité l'appartement hier soir tellement j'étais crevée. Alors j'ouvre une à une les portes.
Yâsser : C'était ma chambre avant.
Je sursaute, surprise par sa voix.
Yâsser : Quand les parents sont partis en Egypte ils m'ont laissé l'appartement. Alors j'ai deux chambres de libres mais j'ai pas envie de les louer.
Sarâ : Donc y'a la chambre des parents autrement dit la tienne et il y en a deux autres, et celles des enfants. Deux si on compte bien.
Yâsser se rapproche de moi en souriant jusqu'à ce que je soit complètement collée au mur. Il appuie une de ses mains de manières à ce que son bras soit tenu et que je ne puisse pas partir. Comme si j'en avais envie.
Yâsser : Oui, mais avant, faut trouver la femme.
Sarâ : C'est sûr, le mariage d'abord, et après les enfants...Tu l'as trouvée cette femme ?
Yâsser : Je crois, c'est une femme, je te jure, dès que je l'a vois je la ferme tellement elle est intelligente, je suis...émerveillé tellement elle est belle, et la manière dont elle me regarde ça vaut tout l'or du monde.
Sarâ : Je suis sûre que cette femme est encore plus impressionnée quand elle te voit. Et je pense qu'elle t'aime beaucoup, plus qu'il faudrait, parce que t'es la seule personne qui a toujours était là pour elle, qui l'a fait progresser, autant spirituellement que sur le plan perso...
Yâsser : ... Alors il faut absolument qu'elle sache que je l'aime aussi, encore plus...
J'ai juste souri, Yâsser venait de me dire qu'il m'aimait ? J'ai pas rêvé ? Je voulais tout simplement me jeter dans ses bras, lui faire plein de bisous, mais il devait aller travailler alors il est parti se doucher, puis s'est rendu à l'hôpital.
Pendant la journée il ne sait rien passé de particulier, j'ai trainé dans son appartement, j'ignorais les coups de fil de ma mère, de Fadila, et les sms de Neyla. J'ai tourné en rond quoi.
Heureusement, vers 17h, Yâsser avait une pause et est revenu, avec des pizzas.
Yâsser : Quand je repars à l'hôpital tu veux que je te dépose ?
Moi : Ça y est, 24h ? T'en as marre de moi ?
Yâsser : Non, je pensais que tu voudrais chercher des affaires, si tu veux rester quelques jours...Et puis euh, demain on a entrainement.
J'étais à moitié couchée sur lui, moitiée sur le canapé. Je me suis redressée tout sourire.
Moi : Oui, c'est une excellente idée, tu me déposes chez Ney, j'ai plusieurs affaires là bas.
Une heure plus tard, il me dépose près de chez Neyla, puis retourne au taff. Sur la route, à mon plus grand étonnement, j'ai croisé Hakim, ça faisait genre, tellement longtemps.
Moi : Hakim ?
Hakim se retourne, il a l'air tellement, fatigué, à l'ouest, il a maigri
Hakim : Ah, Sarâ, tu vas bien ?
Moi : Ouais, alhamdoulilah, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu...
Hakim : Ouais euh j'y vais, je dois aller au taff là, tu vas chez Neyla ?
Moi : Oui, ça te dit pas qu'on se pose sur les escaliers qu'on parle ?
Hakim : J'ai des choses à faire, je dois aller dormir
Moi : Je croyais que t'allais taffer ? Hakim rien que 10 mn.
Finallement, il accepte et nous nous asseyons sur les marches du batiment de Neyla.
Moi : Hakim sérieusement, pourquoi tu l'as quittée ? Tu l'aimes et elle t'aime aussi, tu déprimes ça se voit et elle aussi, elle est complétement perdue. Elle rime à quoi cette rupture ?
Contre toute attente, H baisse à la tête et se met à pleurer, mais pleurer, comme Neyla
Hakim : Je veux la protéger, je l'aime tellement Sarâ si tu savais, ça fait tellement longtemps qu'on est ensemnle, on est incontrolable, je veux faire les choses bien. Si on doit faire un truc ensemble.
Sarâ : Bah, mariez vous...
Hakim : J'suis étudiant Sarâ, j'ai un boulot mais ça sera jamais suffisant pour l'assumer, elle, des factures, et tout ce qui va avec.
Sarâ : Neyla n'a pas besoin de vivre dans le luxe, mais elle a besoin de toi. Y'a toujours une solution dans la vie.
Hakim : Je sais pas, je sais pas quoi faire.
Moi : Moi je te dis quoi faire, prends fais toi faire une semaine d'arrêt maladie, parce que tel que je te vois, t'es sûr les rotules, et vas voir Monsieur Neït Lazziz avec ton père pour demander la main de Neyla.
Il ne dit rien et se contente de baisser la tête
Moi : Tu comptes beaucoup pour moi Hakim, je veux personne d'autre pour ma copine. Allez je monte je suis pressée, pense à ce que je t'ai dis.
Je monte rapidement à l'étage et ouvre la porte d'entrée, sans frapper évidemment. Je trouve Ney et un paquet sacs d'achat éparpillés, Etam, Victoria's, Charlott, et elle qui fait des essayages au milieu du salon.
Ney : Sarâ ? Qu'est ce que tu fais là ?
Elle se dépêche pour ramasser toutes les affaires qui jonchaient le sol
Moi : Je vois que je dérange, j'étais venu prendre de tes nouvelles et... Prendre quelques affaires.
Neyla : Non non non tu déranges pas du tout mais je m'attendais pas à te voir
Elle continue son rangement, et attaché son peignoir satiné
Moi : je vois que t'as fait du shopping
Neyla : ouais je me suis fait plaisir
Moi : Et euh... Ça va ?
Neyla : Pourquoi ça irait pas, parce que ma meilleure amie m'a zappé ? Parce que mon mec m'a quitté ?
Moi : J'suis désolé je suis pas mal prise ces temps ci et faut pas croire que je m'inquiète pas pour toi. Surtout depuis que t'as pété les plombs et que tu m'as dis que tu voulais un bébé. J'y pense sans cesse
Neyla : et pourtant t'as pas été à pour me soutenir. C'était pas du tout un pétage de plomb j'étais très sérieuse.
Moi : Attends c'est pour ça que t'as acheté tout ça ? Pour faire craquer H? Mais t'es malade jamais de la vie il te touchera ! T'es vraiment devenue folle tu vas plus en cours et tu dépenses l'argent de ton loyer pour des strings ! C'est pour ton plan avec Hakim que t'as acheté ça !?
Ney : Oui et je t'interdis de me juger quand toi ta mère vient jusque chez moi pour me dire qu'elle va te mette sur écoute vu que tu calcules plus personnes tu sors et rentres à des heures pas possible et carrément tu dors dehors ! T'sais quoi occupe toi de tes problèmes avant de t'occuper de ceux des autres.
Moi : J'm'en carre de comment tu vas j'étais venue chercher mes affaires salam.
J'ai pris le peu d'affaires que j'avais chez elle et je suis partie en direction de chez moi, remontée contre ma mère, elle va me le payer très cher.
J'ai ouvert la porte comme une folle, j'ai jeté mon sac par terre, ils se sont tous retournés, il y avait même Fad et son gars, ils mangeaient tous avec mes parents. Enfin bon, moi je me dirige vers ma mère et pour pas changé j'ai commencé à hurler, je ne pouvais pas laisser passer ça.
Moi : Toi! T'es sérieuse ? TU VAS JUSQUE CHEZ NEYLA POUR DIRE QUE TU VAS ME METTRE SUR ÉCOUTE MAIS T'ES PAS BIEN ! TU ME MENACES MAINTENANT ? T'ES COMPLÈTEMENT FOLLE! C'EST QUOI TON PROBLÈME AVEC MOI JE TAI FAIS QUOI POUR QUE TU EN AIES AUTANT APRÈS MOI !
Najat : Bonjour à toi aussi, effectivement j'ai dis à Neyla que si elle me disait pas qui étaient les personnes que tu fréquentais pour qu'elles te fassent changer autant j'allais te faire surveiller. Et ça tient toujours.
Moi : Franchement t'es devenue dingue, c'est votre comportement de mécréants qui m'a fait changer et rien d'autres. Avise toi de me faire suivre et je te le ferais payer.
J'ai attrapé le premier truc en verre à ma portée et je l'ai éclaté sur le mur juste à côté d'elle avant de m'en aller.
Il était 19h, j'ai traversé toute la ville en bus pour me rendre chez Yâsser, heureusement que la porte était ouverte puisque je n'avais pas les clefs. J'ai pris une douche, j'ai prié et je me suis endormie direct.
***
29 jours avant l'attentat, 11 octobre 2012, 6:18 du matin
Mon réveil me fait émerger doucement, je me suis levée tôt exprès pour préparer un petit dej digne de ce nom à Yâsser, après tout ce dérangement, c'est la moindre des choses.
Je fais gaffe à ne pas le réveiller et me faufile dans la cuisine pour lui préparer des pancakes. En 15 mn c'est près, je coupe quelques oranges, chauffe le lait et sors les bol. Avant même que tout soit prêt, Yâsser s'est réveilé.
Yâsser : Sbah el kheir
Moi : Sbah al Noor.
Yâsser : Tu m'as fais à manger ? Merci fallait pas
Moi : Si, on a entraînement puis, j'aime bien faire à manger...
Il retire ses bras qui avait campé autour de ma taille et vas s'assoir à table, nous mangeons, dans la bonne humeur avant d'aller s'habiller et prendre la route.
***
Farès : BIEN BIEN REVENEZ TOUS FAITES UNE PETITE PAUSE ALLEZ Y REVENEZ PAR LÀ
Nous faisons tomber notre charge tous en même temps, poussant un grand soupir d'épuisement. Il est 17h. C'est bientôt fini.
Farès : Bien. Aujourd'hui nous accueillons deux invités assez spéciaux. Ils vous ont suivis depuis le début de l'entraînement, et sont venu nous dire quelques mots. Les frères. C'est à vous
Homme 1 : Salam aleykoum, certains d'entre vous me connaissent peut être, je m'appelle Omar Omsen, et lui c'est mon frère Rachid Kassim. On vous a observé et je dois dire que certains d'entre vous vous nous avez tapé dans l'oeil. Certains d'entre vous sont très talentueux. Moi personnellement j'habite au Sham et la manière dont certains se débrouille si vous venez ça vous sera utile. Utile pour vous débrouiller et combattre ceux qui tient nos enfants car n'oubliez pas
Moi : Si tuer ce qui tuent nos enfants fait de nos des terroristes alors nous acceptions volontiers ce nom.
Je me rends compte d'un coup que j'ai parlé un peu beaucoup fort, tout le monde se tourne vers moi et m'observe. Y compris les intervenants
Rachid : Avance toi
J'effectue et il me demande de me présenter
Moi : Sarâ, Sarâ Fayēd, je suis une de vos plus grandes fan j'ai vu toute vos vidéos je vous admire vraiment.
Omar me fait un signe de tête en guise de félicitations, et me sourit. Puis ils nous disent de retourner à nos entraînements.
Pendant que je courais entre les cours dans la roue dans la boue, une fille est arrivé devant moi, souriant, et ses deux suivantes étaient derrière un peu plus loin à attendre et espérer entendre la conversation.
X : Salam aleyki okhty, t'es bien Sarâ c'est ça ?
Moi : Oui
X : Je m'appelle Chloé, enfin Halima parce que je me suis convertie maintenant. Enfin bref, c'est toi la copine de Yâsser ? Je vous vois depuis quelques temps ensemble.
Je fronce le sourcils face à ses trois soldats et me tourne pour guetter Yâsser, qu'est ce qu'il a encore fait ?
Moi : Euh...en quelques sorte oui. Pourquoi ?
Chloé : je te conseille de t'éloigner de lui, c'est pas un mec bien. Je suis sorti avec lui aussi, et il m'a laissé tombé alors que j'étais enceinte. Et il refuse toujours de voir notre fils. Alors fait attention, après je dis ça pour toi, si tu me crois pas je t'aurais prévenu.
Moi : Non mais...C'est pas possible tu dois te tromper de personne, Yâsser n'aurait jamais fait une chose pareil.
Je me retourne pour retourner à mes exercices, mais Chloé ne lâche pas l'affaire, elle a l'air déterminée à me faire avaler son histoire.
Chloé : Eh, Sarâ, dis moi, je parie que Yâsser ne te touche pas, qu'il dit qu'il veut faire les choses bien et la hijra non ?
Je ne m'arrête pas, peut être que si je l'ignore elle partira.
Chloé : ça fait combien de temps vous deux ?
Moi : Plus ou moins deux mois.
Chloé : Ah oui, donc il a sûrement commencé à se rapprocher de toi doucement, il m'a fait le même coup avant de me demander de me débrouiller avec ce bébé. Penses à ce que je te dis.
Souleymen : Chl....Halima et Sarâ vous arrêtez de parler et vous vous remettez au travail !
Chloé : Oui chef !
Elle s'en va, avec ces copines, je ne relève pas, car après tout, c'est peu être une menteuse. Malgré tout, ces paroles résonnent dans ma tête jusqu'à la fin de l'entraînement.
Pourquoi une fille que je ne connais pas voudrait détruire mon couple ? Qu'y gagne t-elle ?
Moi : Yâsser ? C'est quoi ton genre de fille ?
Sarâ a raison. Qui est cette Chloé ? Qu'est-ce qu'elle veut ? Est ce que Yâsser est papa ? 👀
J'espère que vous apprécierez la première partie d'histoire d'amour de ce roman. Je sais pas trop si je pourrais vous écrire d'autre suite avant le bac et je pense que vous n'aurez pas le temps de lire de toutes manières. Donc peut être une ou deux. Bisous Bisous
Le 09.05.18
Maty
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top