12

Salam Aleykoum

De Rachid Kassim, affilié à Daech, je suis passé à Omar Omsen et Malika el Aroud, d'Al Qaïda, j'ai appris la nature du clivage entre les deux camps, qui bien que partageant au fond la même idéologie, ont des divergeance sur la façon d'appliquer.

Tous appellent à frapper les terres de Kouffar, et en particulier, Al Qaïda appelle à frapper les juifs. Cette nuit à marquer un tournant de ma vie. J'ai vu des vidéos de décapitations, des vidéos d'enfants et de parents mort en Syrie. Avec pour légende "Regardez ce que les kouffar font à nos fils et à nos frères". Je voulais agir. Je voulais m'engager, je voulais laisser tomber la L et aller faire médecine, m'engager dans l'humanitaire. Je voulais éliminer ces vermines de juifs qui terrassaient nos frères palestiniens.

Je voulais aller faire peter l'ambassade américaine, responsable des bombardement au Sham et en Iran.

Tout d'un coup, à 00h25 précisement, le 28 septembre 2012 la haine venait de pénétrer mon coeur. Je partageais cette haine qu'avait mon groupe et j'étais prête à rallier l'EI, AQ , ou Al Nosrah, quelque soit le nom de l'organisation. Je voulais détruire ceux qui vivaient en désobeissant et en tuant des innoncents. J'avais commencé à vouloir, qu'ils périssent tous.

Je m'habillais, après la nuit agitée que j'ai passé, j'avais envie de rien, juste de voir Yâsser Hasna et Farouq.

Je mettais mon jean, quand je me suis dis, non mais Sarâ, nhel sheytan, t'as pas honte, tu t'habilles comme les mécréantes, comme celles qui tuent nos enfants. Mathechmich ?

J'ai jeté mon jean par terre, comme s'il avait été plein de puce ou en feu. J'ai mis mon armoire sans dessus dessous pour trouver quelques choses avec de la descence, pudeur comme une musulmane devrait s'habiller.

Croyez le ou non, j'ai mis une abaya, noire, toute noire, le genre qu'on mettrait jamais dehors, pour ne pas se faire remarquer ou ressembler à un fantôme qui aurait mit une tente. Mais à ce moment là, je voulais ressembler à une musulmane et à rien d'autre.

Moi : Salam aleyka ? Comment tu me trouves ?

Yâsser : Magnifique

Moi : Tu peux venir me chercher ? Je suis en retard

Yâsser : Vas y je suis chez toi dans 15 minutes ça te vas ?

Moi : Oui, jazaka Allahu kheyr

J'ai pris mon sac à main et je suis descendu, en vitesse, pour croiser aucun membre de ma mécréante de famille, qui travaille pour l'Etat français.

Yâsser m'a récupéré peu après derrière mon immeuble pour m'amener au lycée.

Yâsser : Alors, ça va mieux ?

Moi : J'ai pas trop envie d'en parler...

Yâsser : Ok, tu viens dimanche hein?

Moi : Oui bien sûr, tu viens toujours me chercher ?

Yâsser : Oui...Tu commences par quoi?

Moi : Philo

Yâsser : Tu finis à quelle heure ? Je viens te chercher si tu veux on va manger ensemble ?

Sarâ : Oui pourquoi pas, mais tu paies !

Yâsser : J'ai envie de t'emmener dans un endroit spécial, cet aprèm, t'as rien de prévu ? Tes parents vont rien dire ?

Sarâ : Je m'en fiche de ce qu'ils peuvent dire, je préfère être avec toi

Yâsser : On est arrivés jolie Miss.

Sarâ : Bon bah, à toute à l'heure

Nous sommes samedis, evidemment Neyla n'est pas là, j'avais pas envie de la voir peter son câble pour sa relation haram.

Pendant le cours de philo, la 3ème heure, on m'a convoqué dans le bureau du cpe, je sais que j'ai été collée, mais je n'ai rien fait de mal à part ça.

Je poirotais dans la salle d'attente, je savais qu'il y en avait encore pour longtemps, alors j'ai tendu la main vers les prospectus.

Campagne pour l'homosexualité, campagne pour l'utilisation des préservatifs pour se protéger des mst, campagne pour l'avortement, une pub pour une manifestation pour la lutte contre l'ascension du port du voile dans la société, prospectus pour la laïcité, des magazines avec des mensonges en gros titres et des filles à moitié à poils. Que des trucs haram, c'est honteux d'afficher ça dans un lycée, là où il y a des gens qui se cherchent. Ils devraient avoir honte.

Moi : J'suis scandalisée.

La porte s'ouvre et la CPE me demande de rentrer dans son bureau.

Cpe : Bonjour

Moi : Bonjour, vous aviez un truc à me dire.

Cpe : Sarâ, depuis quelques semaines, on a remarqué, que tu as changé, et on veut s'assurer que tu vas bien.

Moi : Très bien. C'est tout ?

Cpe : Sarâ on est à 20 jours de la rentrée, t'es déjà à 3 heures de colles, tu mets le voile, tu t'habilles d'une façon completement différente, je croyais que ta mère était feministe, et elle travaille pour l'Etat. T'as fait ton tpe sur la tolérance et la coexistance des religion...

Moi : C'est tout ? J'ai pas spécialement envie de parler de religion avec vous

Cpe : T'as été forcée ? C'est-ça ?

J'ai eu un coup de chaud, de quel droit cette mécréante me donne t-elle des leçons sur mon hijeb ? Ou sur ma pratique ? Elle c'est l'enfer qui l'attend !

Moi : Personne ne m'a forcé à mettre quoi que ce soit mais un jour c'est vous qui serez forcé !

J'ai claqué la porte de son bureau en furie, je suis sortie du lycée, alors que les cours n'était pas encore finis. J'étouffe là bas, c'est un endroit plein de fourmis, plein de parasites, qui doivent seulement être exterminés, n'est-ce pas le sort que l'on reserve aux nuisibles ?

J'ai prevenu Yâsser que j'étais sortie un peu plus tôt, et j'ai attendu devant le lycée qu'il arrive.

Sarâ : Alors, tu m'amènes où ?

Yâsser : On va aller acheter à manger et va passer l'après midi dans la campagne ça te dit?

Sarâ : Bah ouais carrement, on va manger macdo et puis on va passer l'aprèm sans le stress de tout ces gens, mes parents, ma soeur, Ney, la CPE...

Yâsser : Ils t'ont fait des reflexions sur ton hijeb au lycée ?

Sarâ : Moh, comment tu sais ?

Yâsser : On en parlera quand on sera posé saha ?

Peu après on s'est arrêté au drive du macdo, nous avons commandé pour tout un régiment mais c'est Yâsser qui régale. Puis nous avons repris la route pendant près d'une heure, nous étions loin du ciment et du béton du 93, on avait depassé le 95, nous sortions de l'île de France carrément.

Puis, Yâsser a officiellement levé le frein à main, nous étions dans un champ, à côté d'une autoroute, avec quelques aménagements pour ceux qui voudraient se reposer.

Sarâ : J'AI LES CROCS, FAUT QUE JE DAMME LA, C'EST PLUS POSSIBLE, EN PLUS JE SUIS SURE QUE C'EST FROID ET QUE MON COCA N'A PLUS DE GAZ

Yâsser : Ya, arrête de crier, tiens, ton sac.

Sarâ : Merci

J'ai commencé à deballer les sacs, mettre les serviettes sur la table, les frites dans la boite et à faire pareil du côté de Yâsser, qui souriait betêment, en me regardant.

Yâsser : T'es pas une femme à marier toi ?

Sarâ : Bah je sais pas...C'est pas à moi de le dire.

Il a reussi à me gener et à me faire rougir, c'est dingue, à quel point je me sens en confiance avec lui.

Yâsser : Rougi pas tout de suite, j'ai d'autre carte dans ma manche

Sarâ : Et si je te disais ce qu'il s'est passé dans le bureau du CPE ?

Yâsser : Vas y raconte

Sarâ : En fait tu vois, cette nuit, j'ai eu une révelation tu vois ? J'ai compris à quel point ce qu'on faisair avec Hasna et Farouq c'était important et pour une cause honorable. Et avec les embrouilles ma mère etc j'étais pas très concentrée en cours, ça fait la cpe elle m'a convoqué, elle a commencé à me dire que j'avais été forcé à mettre le hijeb, que j'étais plus féministe, insinuer que j'allais me radicaliser. J'ai pris le mort je l'ai insulté, j'ai dis qu'un jour par contre elle serait forcée à mettre le hijeb.

Yâsser : Faut pas que tu lâches le lycée, c'est super important, faut que les gens ne constate pas que tu changes, faut que tu sois le plus normale possible, pour qu'on puisse planifier notre départ tranquille.Sinon ils vont se douter de heja et c'est pas bon.

Sarâ : Notre départ ?

Yâsser : Bah oui, il tient la main de Sarâ, il faut bien qu'on fasse notre hijra (migrer d'une terre mécréante à une terre musulmane)

Sarâ : elle lève un sourcil et esquisse un sourire, ensemble ?

Yâsser : Tu crois que je vais te laisser ici ?

Sarâ : Non mais je veux dire...

Yâsser : Je sais ce que tu veux dire, et la réponse c'est oui.

Sarâ : Attends, mais c'est presque une demande en mariage là...

Yâsser : Presque, mais on y est pas encore.

Sarâ : Dans ce cas là je vais t'attendre.

Yâsser : Ca sera pas long, je te le promets, laisse moi une année, au maximum, tu fais ton bac, ton permis, ta première année de fac et après on taille. L'argent c'est pas un problème, là je suis en train d'acheter un terrain, au pire on partagera notre maison avec d'autre mouhajrine mais on sera au top du confort. Je te promets.

Je souris, en imaginant cette nouvelle vie qui va s'offrir à moi, à nous. Avec de nouvelles personnes.

Plus tard, après avoir mangé, Yâsser a tenu à m'apprendre à conduire. Nous avons passé une partie de l'après midi à conduire dans les champs. Démarrage arrêt accélération freinage rétrogradation, en 2h on a fait pas mal de choses. Puis il m'a surpris en sortant une arme du coffre de sa voiture. Il a installé une cible et m'a dit qu'il serait très utile de savoir manier une arme.
Et puis enfin, avant 18h, nous nous sommes posés par terre, à parler de l'avenir à se projeter, il m'a montré le terrain qu'il voulait acheter, et s'il ne l'avait pas, la chambre et la maison dans laquelle il, on allait vivre. Dans la région kurde de l'Irak.

Apparemment c'est une région en plein essor, nous vivrions à Erbil, la capitale.

Yâsser : Bon, je crois qu'il est l'heure de rentrer

Sarâ : Non.....j'ai pas envie

Faut dire qu'entre rester sur dans la champ, presque allongée contre Yâsser, lui même adossé contre un arbre ou rejoindre ma vie qui me dégoûte tant, le choix est vite fait.

Yâsser : Il est 18h27 le temps qu'on arrive dans le 93 il sera déjà 19:20 le temps qu'on arrive à La Courneuve je t'en parle pas mais en plus chez toi. Tu vas te faire engueuler bêtement, et tu pourras plus sortir. Le mieux, c'est qu'on rentre maintenant. Oublie pas qu'on a entraînement demain.

Sarâ : Ah oui c'est vrai!! D'ailleurs on va faire quoi

Yâsser : Essaie pas de gratter des secondes. Je t'explique dans la voiture.

J'ai fini par me relever, en boudant et je rentre dans la voiture

Yâsser : Si tu continue de bouder je t'épouserai pas.

Sarâ : Mais je boude pas du tout

Yâsser : Demain on va faire du sport, ça va nous être utile pour quand on passera après la Turquie pour rejoindre la Syrie et après pour rejoindre l'Irak. Y'a plein de chemins étroits et il faut être entraîné. On va également faire du self-defence je pense et du maniement d'arme. Pour l'instant, je pense que c'est tout.

Sarâ : Du coup, t'as déjà était sur place..

Yâsser : Oui, tu vas aimer j'en suis sûr.

***

Maman : Où est ce que tu étais !

Comment ruiner une après midi de pur bonheur en une fraction de seconde ? Demandez à Najat Bellaoui elle sait s'y faire.

Maman : Ne lève pas les yeux aux ciel quand je te parle! Et réponds moi !

Moi : Le prophète m'a interdit de te répondre tant que tu m'as pas passé le salam.

(Passez le salam est une sunnah mais répondre est une obligation. prenez l'habitude de saluer les gens avant de leur parler c'est hyper important

Amar Ibn Yasir a dit : 

« Trois qualités complètent la croyance de celui qui les possède : Etre juste même envers toi-même, passer le Salam à chaque personne, et dépenser (ton argent pour Allah) même si tu es dans le besoin. » 
Al Bukhari

3ilm Chari3 la base bien sûr )

Maman : Sarâ tu arrêtes tes conneries et tu me dis où tu étais de 12h à presque 20h !

Sarâ : Mais ça te regarde pas j'ai le droit à de l'intimité non? Et c'est quoi ton problème tu traites de mensonge les paroles du prophète aleyhi Selem t'es sérieuse. J'ai aucun compte à te rendre bordel.

La seule chose que cette femme fait c'est m'énerver. Alors comme d'habitude, je m'enferme dans la chambre. Calculant personne. Sauf que ce soir, j'ai passé toute la soirée en Facetime avec Y. Etre amoureuse dans le silence c'était déjà exceptionel, alors se livrer, et savoir que cet amour était reciproque, partagé, je touchais le bonheur du doigts réellement.

Non rassasiée d'avoir passé la soirée avec lui, j'ai également dormi avec lui en ligne, au milieu de la nuit je l'entendais ronfler et j'aime sa façon de dormir. Puis vers 6h du matin, il m'a crié dans les oreilles pour salat fajr, je bavais carrément la honte.

A 7h45 il était devant chez moi, j'ai croisé mon père qui partait travailler, il a du se demander qu'est-ce que je faisais, si tôt le matin, avec un sac de sport et en jogging. Mais il a eu la discrétion de ne pas demander.

Nous étions en route pour un bois, quelque part dans le 95.

Le 14/04/2018

Maty

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top