où est la société quand on a besoin d'aide ? analyse du film JOKER.

bonjour !

je reviens, à l'instant où je commence ce chapitre, de mon deuxième visionnage du film JOKER.
ce film me démange depuis des jours et des jours, je bassine mes amies avec, je n'ai que ça dans la tête, j'en dors plus. pour vous dire.
je remue depuis peu l'idée d'écrire un grand chapitre de mon rantbook dessus, pour en parler, l'analyser, partager ce que ça a éveillé chez moi. (Laurina je te bénis de m'avoir motivé xD)
it's time !
je vais probablement m'éparpiller dans tous les sens, parce que j'ai trop de choses à dire, et parce que ça m'a tellement bouleversée que c'est difficile de mettre ça en mots.

je vous préviens d'avance : ça va spoiler dur.
je suis incapable de pas spoiler (je finis toujours par gâcher le truc).
alors, si vous avez prévu de le voir, je ne vous conseille pas trop de continuer à lire. je n'ai pas envie de devoir restreindre mes impressions. voilà ! au revoir aux gens qui veulent pas être spoilés, à bientôt, j'espère que tout va bien chez vous (je dis ça que maintenant) ! bye !

c'est bon, on peut commencer ?

••••••••••••••

Joker est un film américain sorti il y a presque un mois, réalisé par Todd Phillips, qui retrace les origines du personnage éponyme, ennemi juré de Batman.

on avait auparavant eu le droit à plusieurs représentation du Joker au cinéma, avec les acteurs suivants:

CESAR ROMERO, dans le film BATMAN (1966)
un sketch immense. c'était clairement pas une représentation machiavélique du Joker, car il faut prendre en compte que le film était pas fait pour du tout !
(et puis Romero est plus mignon qu'autre chose, quoi. le mec fréquente un pingouin.)



JACK NICHOLSON, dans le film BATMAN (de Tim Burton, en 1989)
son petit foulard me fait penser au personnage d'Halloween Jack de David Bowie xD
en tant que fan de Vol au-dessus d'un Nid de Coucou, j'ai un petit faible pour Nicholson. mais j'ai l'impression qu'il a été tellement habitué à jouer la folie que le rôle du Joker ne lui convenait plus. (hé ! je fais pas de vérités générales ! c'est mon point de vue :D) j'adore tout de même son personnage pour l'humour qu'il a mis dedans !
il y a quelque chose qui me perturbe énormément, dans son maquillage. ses espèces de fossettes relevées sont trop étranges x)



HEATH LEDGER, dans le film THE DARK KNIGHT
(2008)
comment vous dire que je me retiens de ne pas remplir cette page de photos mmpfpfpf.
j'ai absolument un faible pour ce Joker-là.
ABSOLUMENT.
ça a été pour moi un des plus grands acteurs de ce rôle. (bien que je trouve affreusement chiants les gens passant leur temps à les comparer, je ne peux pas m'en empêcher non plus.)
il ne jouait pas le Joker. il était le Joker. et il y a une grande nuance !
rien qu'au niveau de la voix, putain. si vous avez un peu de temps, comparez la voix de Heath étant Heath, et la voix de Heath étant Joker. c'est dément !
et puis, dans The Dark Knight, on a des scènes absolument énormes, comme la clapping scene dans le poste de police...

... ou bien le petit tour de magie avec le crayon :(qui me fait mourir de rire à chaque fois !)

[Il devrait y avoir un GIF ou une vidéo ici. Procédez à une mise à jour de l'application maintenant pour le voir.]

TA-DAAAAA! it's... it's GOOOOONE!

et sans oublier le moment épique où il
fait exploser tout l'hôpital, avec les anecdotes de cette scène. (heureusement que c'est un film. hein.)
bref. j'adore Heath Ledger.



JARED LETO, dans le film SUICIDE SQUAD
(2016)

*se retient d'hurler de rire*
POUAHAHAHAHAHAHA.
je risque vraiment pas d'être objective, puisque j'ai une haine immeasurable pour ce film.
même si j'ai apprécié les anciennes musiques du groupe de Jared Leto, 30 Seconds To Mars, le boulot d'acteur est pas fait pour lui.
de 1) le design du personnage est IMMONDE, putain. c'est qui le type qui s'est dit que le look gangster-tatoué-avec-des-dents-en-or correspondait bien au Joker ?
de 2) l'acteur donne vraiment l'impression de se donner à fond dans le rôle, mais tellement à fond que ça perd son réalisme et c'est juste nul.
voilà. j'aime pas trop le Joker de Jared Leto. (je maîtrise mes mots, au cas où)


et enfin, le grand, le seul et unique, l'immense...

JOAQUIN PHOENIX
qui est donc l'acteur principal du film dont nous allons parler ici, Joker.
il faut savoir qu'il a fait une immense transformation physique. il a perdu je-ne-sais-combien de kilos pour correspondre au rôle d'Arthur/Joker, et j'admire déjà son mental et son courage, parce qu'il a dû arriver à un stade de malnutrition affreux !

c'est une des images sur lesquelles on voit sa maigreur le mieux, il y a aussi cette scène où on l'aperçoit de dos, tenter d'agrandir sa chaussure de clown.

ça m'a d'ailleurs bouleversé : c'est comme s'il tentait de rentrer, de s'intégrer dans un monde à la mauvaise pointure, et ça m'a fait immédiatement penser à cette phrase du livre Le Soleil est pour Toi, de Jandy Nelson : « Le monde est une chaussure de la mauvaise pointure. Comment est-ce supportable pour qui que ce soit ? »

(c'était apparement pas supportable pour lui non plus.)

alors, je vais vous parler de quelques scènes que j'ai adorées, et de petits détails intéressants. ça sera pas du tout dans un ordre chronologique parce que mes idées se bousculent, mais c'est vraiment pas grave !

j'ai envie de commencer avec la scène dans la salle de bain, juste après qu'Arthur ait assassiné les trois types dans le métro.

d'ailleurs ! par rapport à ce triple meurtre :
je me suis dit, à un moment, que l'assassinat des deux premiers gars pouvait (grossièrement) ressembler à de la légitime défense. qui sait jusqu'où ces mecs auraient pu aller en le bastonnant ! mais la chose intéressante, c'est le meurtre du troisième type : en soit vraiment pas nécessaire (lol). je pense que c'est à ce moment précis, où Arthur sort du métro pour l'achever en bas des escaliers, qu'il se transforme pour de vrai en Joker.
on peut penser "il a fait ça pour qu'il y ait un témoin en moins" patatipatata.
je ne pense pas.
clairement, il avait un visage très très sadique, non ?

revenons à la scène de la salle de bain, juste après cet événement.
yè vè ètre honette.
J'AI JAMAIS ÉTÉ AUTANT STUPÉFAITE.
(je vous glisse l'extrait en question, prenez le temps de pleurer sur l'incroyable musique de Hildur Guðnadóttir, il faut que j'en parle aussi)

[Il devrait y avoir un GIF ou une vidéo ici. Procédez à une mise à jour de l'application maintenant pour le voir.]

c'est à la fois ultra sombre, triste, et magnifique. j'ai été hantée par les lumières, des mouvement, les longues notes répétées de la musique, les plans. tout. tout. (et j'ai pas mal pleuré aussi)

et de savoir que cette scène a été improvisée... ça la rend encore plus dingue.
c'est comme si Arthur tentait de mettre son esprit en pause quelques secondes, de juste sortir de sa vie, celle du dehors, celle qu'on doit montrer aux gens parce que c'est ça qui est normal, et que le contenu d'une tête c'est sombre. je retrouve ce sentiment lorsqu'il jette tout le contenu de son frigo pour, juste, rentrer dedans et s'y enfermer. parce qu'on est peut-être tous un peu comme ça, aussi, à la recherche du calme qui pourrait nous apaiser, d'un endroit frais pour congeler ses pensées. le mien, ça a toujours été l'océan, mais c'est difficile d'y aller maintenant. (vivre dans une maison, c'est bien moins fun que sur un bateau.)
en plus, cette scène du frigidaire prend place juste après qu'il ait demandé à son "père" Thomas Wayne un peu de chaleur humaine. c'est très puissant.
à quel point Arthur est-il tourmenté ?

en retournant voir le film une deuxième fois, la phrase "you ever dance with the devil in the pale moonlight" m'est revenue à l'esprit, et ça m'a semblé être une révélation. mais j'ai pas prêté attention à un détail : est ce qu'on apercevait une lune juste avant cette scène ? parce que si oui, c'est tellement une putain de référence au Batman de 1989 !

ok, un autre moment du film incroyable : la fucking scène de fin, dans (puis sur) la voiture de police

avec cette espèce de lumière blafarde qui descend sur son visage, on dirait absolument un dieu adulé par la foule. quand il se retourne et que la foule hurle de plus belle, c'est comme l'avènement de ce qu'Arthur a toujours voulu: exister, être reconnu. la musique, son visage sanguinolent, tout est incroyable. ce que je trouve le plus triste, c'est que ce moment soit le seul où il semble parfaitement heureux, bien que dans la peau de Joker et non d'Arthur.


parlons un peu de... SOPHIE !

quand elle a débarqué dans le film, j'étais tellement en mode "MAIS C'EST PAS POSSIBLE PUTAIN UNE RELATION AMOUREUSE COMME ÇA NE CORRESPOND ABSOLUMENT PAS AU PERSONNAGE D'ARTHUR AAAAH" et je me tirais les cheveux parce que ma seule pensée, c'était que le film aurait été tellement mieux sans cette relation.
et puis, lorsqu'Arthur est rentrée dans l'appartement de Sophie, et a regardé en détail les dessins sur le mur, j'ai compris.
d'un côté, j'étais en douleur pour lui, qui s'était encore une fois nourri de faux espoirs à cause de sa propre tête, mais de l'autre, j'étais heureuse que rien de cette relation n'ait existé, parce qu'elle ne ressemblait pour moi qu'à un produit de marketing, pour que le box-office explose parce que y a deux trois scènes olé-olé et que tout le monde aime ça.

en fait, je passe mon temps à me demander si un roman (pas (auto)biographique) ou un film sans une seule référence à une relation amoureuse existe, mais j'ai pour l'instant uniquement trouvé Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, La ferme des animaux d'Orwell (même si dans mes souvenirs le fermier est marié ? je dois me tromper) et quelques autres, mais est ce que vous avez des idées ?

j'ai aussi envie de parler un peu de cette pancarte :

la première fois que j'ai vu le film, rien ne m'a choqué au sujet du everything must go. puis j'y ai repensé après en me disant que c'était une façon tellement maline de nous préparer à la fin du film : everything must go, tout doit partir, brûler, se réduire au chaos.

il y a cette scène que j'ai adorée, où on voit un homme faire son stand-up, et Arthur dans le public.

à chaque blague, la foule rit : et arthur aussi, mais quelques secondes après. et avec ce zoom vers sa face, ça m'a fait penser à son propre décalage permanent avec la société et la façon dont on est censés agir, parce que c'est la bonne. cette scène m'a pas mal émue.

je regardais il y a peu une vidéo youtube où Todd Phillips analysait les premiers plans de Joker (c'est-à-dire : son propre film. le mec sait de quoi il parle) et il a dit quelque chose de très intéressant : qu'il pensait qu'on ne pouvait pas vraiment connaître des personnes avant de les avoir vu courir.
et justement, Joker est rempli de scènes où Arthur court, comme pour aller chercher de la sécurité avec seulement ce qu'il a. et il fait de son mieux. il a cette démarche bancale, avec ses chaussures trop grandes même lorsqu'il ne travaille pas pour son agence en tant que clown. et c'est vraiment un petit détail qui m'a marqué.


Joker m'a plus transcendé et bouleversé que n'importe quel autre film. c'est une œuvre-d'art qui mérite d'être reconnue, avec un acteur grandiose, des musiques incroyables et des plans qui vous immergent directement à Gotham.
il y a certaines œuvres comme celle-ci, qui ne me donnent qu'une envie en rentrant chez moi : replonger dans certaines scènes, pour en extirper les personnages et juste les prendre dans mes bras lorsque je me sens si mal pour eux.

une des choses que j'ai le plus aimé dans ce film, c'est de se demander, qui est le vilain ?
est-ce que le Joker est vraiment le méchant ? et Batman un vrai héros ? Arthur avait besoin de quelqu'un pour se soucier de lui et l'aider contre ses trouble psychiques. tout le monde a tourné sa tête en espérant juste qu'il finisse sa route dans une benne ou dans les égouts.

Joker m'a fait reconsidérer le point de rupture d'une société capitaliste qui ne se soucie pas de ceux qui ont besoin d'aide.
pensez-y : qu'est ce que ça fait d'être le type d'à côté ?

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